Un manifestant a été tué mardi par une balle des forces de sécurité soudanaise, portant à 125 le nombre de morts de la répression. Le manifestant, un homme dont le corps n’a pas encore été identifié, a été touché par une balle au torse alors qu’il participait à une marche contre le pouvoir militaire dans la banlieue nord-est de Khartoum. Après la révolte de 2019 qui a poussé l’armée à démettre le dictateur Omar el-Bachir, militaires et civils s’étaient engagés à partager le pouvoir pour amener le Soudan vers la démocratie. Le putsch du général Abdel Fattah al-Bourhane a brutalement interrompu cette transition. Si civils et militaires discutent désormais un nouvel accord-cadre pour revenir au statu quo d’avant-putsch, la rue, elle, continue de rejeter en bloc le pouvoir militaire et les civils qui acceptent de s’asseoir à la même table de négociation que les généraux putschistes.

Des centaines de policiers et de militaires ont été déployés pour empêcher une manifestation massive de protestation contre le gouvernement de se diriger vers le Fort (le siège du gouvernement). La police a bloqué la marche à l’hôtel de ville de Colombo et a exigé que les manifestants se dispersent. La police a ensuite tiré des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser les manifestants. Cependant, les manifestants sont revenus et ont à nouveau affronté la police. Au moins 20 personnes auraient été soignées à l’hôpital à la suite de l’affrontement.

Dans l’après-midi du jeudi 23 février, deux manifestations ont eu lieu dans différents quartiers de Bogota, dans deux des institutions éducatives les plus connues de la capitale : l’Université nationale et le Colegio Mayor de Cundinamarca. La première de ces manifestations a eu lieu très près du centre de Bogota, dans le secteur de la Macarena. Les étudiants du Colegio Mayor de Cundinamarca protestaient contre l’expiration des polices d’assurance des étudiants et le manque d’entretien de la structure de l’école. Des manifestants cagoulés ont lancé des objets contondants et incendiaires sur la police. À un autre endroit de la ville, sur la 26e rue, au niveau du campus principal de l’Université nationale, des manifestants cagoulés ont détruit le portail d’entrée de l’université.

Les juges suprêmes ont avancé à deux reprises la date de la chambre du conseil, compte tenu de l’état de santé de Cospito, en grève de la faim depuis quatre mois et qui avait perdu plus de 45 kilos. L’anarchiste a été détenu dans la prison de Sassari, puis il a été transféré au pénitencier d’Opera (Milan) parce qu’il dispose d’un service de soins intensifs, et enfin il a été conduit à l’hôpital San Paolo, qui dispose d’une salle pour les détenus en prison. Des rassemblements solidaires avaient lieu à Turin et à Rome. 65 personnes s’étaient aussi rassemblées devant l’ambassade d’Italie à Bruxelles. Après la manifestation, un des participants a été brièvement arrêté, le temps de se faire inculper pour tag.

Finalement, Alfredo reste au 41 bis. C’est ce qu’a décidé la Cour de cassation, qui a rejeté le recours déposé par la défense contre le régime carcéral dur. La décision a été rendue à l’issue de la séance du conseil, qui a débuté à 10 heures ce vendredi. L’accès au tribunal, conjointement avec la salle du conseil, était surveillé par la force publique et la séance n’a pas été suivie, ce qui signifie que ni les avocats ni les représentants de l’accusation n’étaient présents. Ils avaient auparavant déposé des actes d’accusation écrits. Dès qu’ils ont appris la nouvelle, les manifestants pro-Cospito ont crié « assassins » à l’extérieur de la Cour d’appel.

 

Des demandeurs d’emploi en sit-in ont bloqué la sortie des camions chargés de phosphate à partir de la ville d’Oum Larayes (Gouvernorat de Gafsa) en direction des usines des engrais chimiques. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont brûlé des pneus en caoutchouc devant l’unité de production de phosphate commercial. Ces affrontements, qui ont eu lieu aux abords de la laverie de phosphate et des quartiers environnants, ont stoppé le processus de chargement des camions démarré mardi matin aux premières heures par la Compagnie des Phosphates de Gafsa qui n’a pu expédier que 7 camions vers les usines du Groupement Chimique Tunisien.

De jeunes Palestiniens du camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est ont bloqué les voies d’accès de la zone dans la nuit de samedi à dimanche et brûlé des pneus. Ces actions s’inscrivent dans un appel à la grève générale et à la désobéissance civile formulé samedi. Depuis l’attaque à un poste de contrôle du camp de réfugiés, la semaine dernière, au cours de laquelle un militaire des forces d’occupation a été tué, les restrictions imposées par les autorités israéliennes se sont renforcées et se multiplient. Des routes ont également été bloquées dans la matinée dans les localités de Issawiya, Jabal Mukabar et Silwan. Les forces d’occupation sont intervenue pour ouvrir les barrages routiers et repousser les manifestants.

A l’appel d’organisations syndicales et civiles une foule s’est rassemblée jeudi dans la matinée dans le centre ville de Paramaribo . Le taux des changes n’en finit plus de dégringoler au Surinam, ce qui provoque un violente hausse des prix des denrées alimentaires et des combustibles et carburants. Ce jeudi était aussi celui de l’examen de la situation du pays par le FMI, qui impose comme toujours des mesures drastiques dont souffre la population. Vers midi, les manifestants ont pris pour cible l’Assemblée Nationale, en dépavant les trottoirs et jetant des pierres vers l’intérieur du Parlement. Ils ont forcé l’enceinte et commis des dégradations. La foule s’est ensuite rassemblée derrière un camion faisant office de podium pour essayer de descendre vers le Bureau du Président. Les forces de l’ordre police et armée faisaient barrage, pour les en empêcher, ce qui a galvanisé la colère des manifestants. Vers 12h30, ils ont caillassé les forces de police. Ces derniers ont répliqué en mettant la foule en joue avec leurs armes automatiques. A 13h30, la police à donné le signal de la charge avec des rafales d’armes automatiques tirées en l’air, l’utilisation des gaz lacrymogènes et une charge à la matraque. Le vent était en faveur de la police, qui a pu disperser la foule. Un coup de feu a été tiré sur un pneu avant du camion-podium, l’immobilisant. Par ces manœuvres, la police a repris la maîtrise du terrain.

Le Liban connaît une crise économique terrible, et la vacance du pouvoir aggrave la situation (le Parlement, divisé, a échoué à élire un président à onze reprises). Depuis 2019, la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur par rapport au dollar, ce qui se traduit par une hausse des prix des produits de base, dans un pays où plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les épargnants n’ont plus accès à leurs économies bloquées dans des banques, qui ont restreint les retraits et transferts d’argent. Ils sont condamnés à voir leur épargne fondre (il y a deux semaines 60 000 livres libanaises valaient un dollar, hier, il en fallait 80 000 pour un dollar.) Dans le quartier de Badaro à Beyrouth, des manifestants ont attaqué les façades d’au moins quatre banques et brûlé des pneus devant celles-ci. Les manifestants se sont ensuite regroupés devant la maison d’un banquier dans la banlieue de Beyrouth. La veille, mercredi, en réaction à la détérioration de leurs conditions de vie, des dizaines de chauffeurs de taxi ont bloqué la route devant le ministère de l’Intérieur à Beyrouth pour protester contre la baisse de leurs revenus.

Hier jeudi, 16 février, avant la grosse manifestation syndicale, un appel à défiler dans Paris avec les lycéens et étudiants avait été lancé. Cette manifestation non déclarée a commencé à 11H dans le Quartier latin, à la Sorbonne. Lycéens et étudiants sortent les banderoles, dressent un ersatz de barricade. La manifestation a pour destination la fac de Tolbiac occupée par les étudiants en lutte. Mais elle n’ira pas jusque-là. En effet, les jeunes, accompagnés de plusieurs journalistes, se retrouve cerné par les policiers, sur la place Docteur-Navarre. Des agents des compagnies d’intervention bloquent toutes les rues, ils contrôlent 25 personnes présentes et embarquent dans les camionnettes de police. La préfecture de police de Paris a justifié cette intervention en invoquant un «groupement en vue de commettre des violences et dégradations». Quant au campus de Tolbiac, occupé la nuit dernière par les étudiant.e.s en lutte, est désormais cerné de CRS.

Des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers lors d’une protestation contre le gouvernement dans les rue de Lima. Le Conseil métropolitain de Lima a approuvé une interdiction des rassemblements publics dans une zone de 10,3 kilomètres carrés autour du centre historique de la capitale. Le maire a souligné que cet accord est une « étape transcendantale » pour transformer le centre de Lima en une attraction touristique de classe mondiale. À cette fin, il a appelé à une coordination étroite avec la police et le ministère de la Culture. Le bureau du procureur municipal poursuivra les contrevenants. Il s’agit bien entendu d’une mesure visant la vague de protestations contre la présidente par intérim, Dina Boluarte. Et comme les manifestants ont utilisé des barres pour enlever les pavés des trottoirs de l’Avenida Abancay pour attaquer la police, le conseil municipal a fait retirer 518 mètres carrés de pavés afin qu’ils ne soient pas utilisés comme projectiles.