Le premier volet de l’opération Green Hunt annoncée par le gouvernement indien et présentée comme une gigantesque action contre la guérilla s’est déroulée, comme prévu, à la fin de du mois de septembre. Une équipe d’enquête s’est rendue dans les villages où sont passées les forces de sécurité afin de se rendre compte de ce qui s’est réellement passé sur place, notamment le 17 septembre et le 1 octobre.

Le fait que durant ces deux jours, les forces de l’ordre ont effectué des saccages impressionnants, ont tué, pillé et brûlé des maisons est l’autre face de cette opération ‘Green Hunt’, face cachée à l’opinion publique par le gouvernement. L’équipe, à qui les camps de police situés sur la route menant à ces villages a longtemps refusé la permission de passage a finalement pu se rendre à Nendra (un village réhabilité). Elle a pu y rencontrer des témoins et des victimes de plusieurs villages pris d’assaut. Son rapport constitue un recueil de faits:

Le 17 septembre, six villageois ont été assassinés par les forces de sécurité à Gachanpalli, après avoir été torturés, parfois devant témoins. Toutes les maisons ont été pillées, détruites puis brûlées. Les familles se sont réfugiées dans la forêt ou se sont abritées chez des parents. Un jeune homme de Singanpalli, parti travailler le matin du 17 a disparu. Deux jours plus tard, un habitant d’un village voisin informait la famille que le garçon avait été tué par balle par les forces de sécurité et que son corps avait été brûlé. Un vieillard faisait paître son bétail le même jour. Il a été capturé, battu et traîné dans le village. Les forces de sécurité l’ont pendu à un arbre, au-dessus d’une bassine d’huile bouillante dans laquelle elles l’ont lâché la tête la première. Après l’en avoir sorti, elles l’ont aspergé d’eau, entraînant de graves brûlures. Six villageois, dont trois femmes, ont été attachés et exhibés dans les villages traversés par les forces de sécurité. Toutes les familles touchées par les massacres, les tortures et dont les maisons ont été brûlées ont fui leur village et se sont réfugiées dans la forêt. Les conditions de ceux qui sont restés ne sont pas meilleures, les villages entiers ayant été terrorisés par les forces de l’ordre.

L’opération du 1er octobre s’est soldée par le meurtre par les force de sécurité de neuf villageois à Gompad. Leurs corps ont été abandonnés sur place. Lorsque les membres des familles ont souhaité récupérer les corps, on leur a signifié que les ‘naxalites’ les avaient emportés. L’équipe d’enquête a recensé pas moins de dix meurtres pour la date du 1er octobre, mais craint qu’il n’y en ai eu beaucoup d’autres, car de nombreux villages n’ont pu être contactés. Dix jeunes hommes ont également été enlevés ce jour-là et se trouvent actuellement en prison. Le 1er octobre a également été le théâtre de nombreux pillages, destructions d’habitations, essentiellement incendiées. Des témoins rapportent de nombreux cas de harcèlement de la part des forces de sécurité.

L’équipe d’enquête n’a pu rencontrer que quelques villageois et témoins, ce qui laisse supposer que l’ampleur des faits perpétrés par les forces de sécurité est beaucoup plus grande, que ce soit pour le nombre d’assassinats que pour les cas de tortures et de détentions. Ce qui est clair, c’est que les opérations conduites par les forces de sécurité ont forcé les villageois à la fuite. Le gouvernement, sous le couvert du combat contre les maoïstes, laisse libre court aux forces paramilitaires meurtrières.

Un nouveau volet de l’opération Green Hunt devrait débuter en novembre, il sera coordonné depuis New Delhi et impliquera des dizaines de milliers de paramilitaires. Ce seront les forces de sécurité régionales qui constitueront les premières lignes de l’opération. Le déploiement de gardes frontières d’élite ainsi que l’apport d’un appui logistique et d’importante ressources ont été promis par le gouvernement central. Cette action permettrait de redonner confiance aux États engagés depuis des années dans une lutte anti-insurrectionnelle qui s’avère impuissante.

Villageois victime de la contre-guérilla

Villageois victime de la contre-guérilla

Chhatradhar Mahato, un dirigeant du Comité Populaire Contre des Atrocités de Police (PCAoPA) avait été arrêté le 26 septembre dans le cadre de la vague de répression contre le soulèvement maoïste. Le PCAoPA étant une organisation anti-répression défendant les peuples tribaux contre les violences de l’armée et de la police indiennes, elle est considérée par les autorités comme une allié de la guérilla maoïste. L’arrestation de Mahato a été faite en violation de la loi indienne, par des policiers déguisés en journalistes dépourvus de mandat d’arrêt. Il a été jugé dans un procès médiatisé sans avoir eu la possibilité d’organiser sa défense. Il est tenu au secret et ne peut conférer avec un avocat, conformément à la Loi pour la Prévention des Activités Illégales. La police a ouvert environ 20 dossiers contre Mahato. Son arrestation, et ses prétendues ‘confessions’ sont utilisées pour terroriser ceux qui ont soutenu le mouvement des peuples minoritaires dans le Lalgarh, en alléguant qu’ils ont aidé le ‘terrorisme maoïste’. Le gouvernement du Bengale occidental a même déclaré début octobre que ceux qui exigeaient la libération de Mahato étaient punissables selon cette même Loi pour la Prévention des Activités Illégales.

Chhatradhar Mahato

Chhatradhar Mahato

Quatre policiers de la Central Industrial Security Forces (CISF) ont été tués dimanche par une mine alors d’une attaque maoïste « naxalite » à environ 250 km de Raipur, la capitale de l’Etat de Chhattisgarh. Deux autres policiers ont été tués dans l’explosion de leur jeep. Dans un autre combat avec la police, six guérilleros présumés, dont une femme, ont été tués au cours d’une fusillade avec la police. Une cache d’armes et d’explosifs a été découverte. Les dispositifs de sécurité ont été renforcés dans Raipur. Les autorités croient savoir que les maoïstes se sont dotés de lance-roquettes et qu’ils pourraient lancer des raids contre les zones urbaines pour perturber les opérations contre eux dans la région du Bastar.

Véhicule de contre-guérilla

Véhicule de contre-guérilla

Trois soldats ont été blessés dimanche lors d’une attaque de la guérilla maoïste contre la base contrasubversiva Nº 42 de Unión Mantaro. Le village d’Union Mantaro (un peu plus de 500 habitants) et est situé 335 kilomètres au sud-est de Lima, dans la province de Huanta-Ayacucho. La garnison « antiterroriste » de la base Mantaro compte un peu plus de 50 soldats de l’Armée. Les combats ont durés plusieurs heures. Un hélicoptère militaire a décollé de la base militaire de Pichari, dans la région Cusco, mais il n’a pas pu atterrir en raison des tirs des guérilleros. Cette garnison avait déjà été attaquée en août; deux soldats avaient alors été blessés. Depuis un an, le gouvernement reconnait la perte de 40 soldats dans les combats avec la guérilla maoïste dans cette région. 154 militaires attaqués entre morts et blessés. Le PCP revendique pour la même période et dans la même région avoir mis hors de combat (tués ou blessés) 154 militaires.

Patrouille de l’armée

Patrouille de l'armée

Mardi 20, les combattants maoïstes capturaient un officier de police. Ils ont proposé au gouvernement un échange entre la libération de ce prisonnier et la libération de quinze militantes détenues par les forces du régime. Ce 22 octobre, les quinze femmes ont été libérées sous caution par le tribunal de Jhargram. Conséquemment, la guérilla maoïste a libéré l’officier de police.

Au début du mois, plusieurs collectifs français avaient adressé un courrier conjoint au préfet de la région Nord – Pas de Calais dans lequel ils revendiquaient un titre de séjour à Shova Gajurel. Se retranchant derrière les différents refus de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), de la commission de recours aux réfugiés et du tribunal administratif de Lille de lui octroyer le droit d’asile, le préfet a refusé d’examiner la demande de titre de séjour de Shova Gajurel.

Les autorités policières de la Direction Contre le Terrorisme du Front Policier Huallaga ont annoncé hier samedi l’arrestation du ‘camarade Javier’, autrement dit Rubén Valle Rojas, 30 ans. Le prisonnier collabore avec la police au moins en ce qui concerne les actions auxquelles il a lui-même participé, comme l’exécution de Deodora Espinoza, Présidente de l’Association régionale des planteurs de coca. Au moment de son arrestation, Valle Rojas transportait dans un mototaxi des munitions pour Kalachnikov et de la mèche à dynamite. Présenté comme un actif militant d’un colonne du Parti Communiste du Pérou active dans le Haut Huallaga, qui a à sa tête comme responsable en second du Parti le ‘camarade Rubén’.

Ruben Valle Rojas

Voir le journal télévisé péruvien

Ruben Valle Rojas

La police de l’Etat du Chhattisgarh affirme avoir arrêté neuf combattants maoïstes dans la région du Bahar. Les policiers auraient saisis quatre armes à feu et de nombreuses publication du Communist Party of India-Maoist (CPI-M, clandestin). Les arrestations auraient eu lieu la nuit de jeudi à vendredi à Babri Kokaobhata et à Chamai, des localités de la région forestière du Bastar. La police interroge ces prisonniers sur plusieurs exécutions et expropriations. Selon la police, îl n’y aurait pas moins de 10.000 maoïstes actifs dans cette région de 40.000 kilomètres carré. Certaines unités de guérilla maoïste étant même équipés de lance-roquettes et de mortiers.

Les forces de sécurité indiennes ont lancé ce vendredi une opération de contre-guérilla. En quelques jours, dans l’est du Maharashtra, les guérilleros ont tué 17 policiers et décapité un inspecteur de police qui jouait un rôle d’informateur. Le chef de la police supplétive, M.K. Sharma a dit aux journalistes qu’une quinzaine de maoïstes avaient été tués. La police de l’Etat de Maharashtra a reconnu que deux policiers avaient été blessés dans un échange de coups de feu avec des guerilleros maoïstes dans une forêt du Bhamragarh Taluka (district de Gadchiroli).