Le mardi 8 mars, qui marquait la Journée internationale de la femme, plusieurs manifestations ont emprunté les principales avenues de la région métropolitaine de Santiago du Chili. Des affrontements ont opposés les manifestantes aux Carabineros dans le centre-ville, dans le secteur d’Alameda et Morandé. D’autres affrontements ont eu lieu à la même occasion en Colombie, à Medellin. Une manifestation défilant le long de l’Avenida Oriental a été attaquée par les ESMAD, les forces anti-émeutes. Les policiers ont lancés des bombes assourdissantes pour disperser la marche.

Mais les affrontements les plus nombreux et les plus violents (des dizaines de blessées) ont eu lieu au Mexique. Il y a eu des heurts dans les villes de Mexico, Oaxaca, Michoacan, Morelia, Guadalajara, Tlaxcala et Puebla. Dans la capitale, où ont défilé plus de 20000 femmes, les autorités avaient mis en place un dispositif de sécurité composé de 1 700 femmes policiers et ont érigé une vaste clôture métallique autour du Palais national du Mexique pour le protéger des manifestantes. C’est là que les affrontements ont commencé, lors des tentatives des manifestants de rompre les clôtures pour s’approcher du palais présidentiel.

 

La commune de Calcahualco est située dans la zone montagneuse centrale de l’état de Veracruz. Lundi, ses habitants s’étaient présentés à la mairie pour protester contre des engagements non tenus relatifs aux services publics (eau et éclairage) et aux dédommagements. Il leur avait été expliqué qu’ils ne seraient reçus que mercredi. Or, ce jour-là, hier donc, ils sont arrivés très tôt… pour s’entendre dire qu’ils ne seraient pas reçus. Indignés, ils ont dévasté les locaux municipaux et incendié deux voitures de police stationnée devant le bâtiment.

Des affrontements ont eu lieu à Mexico à l’occasion de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes alors que des milliers de personnes ont défilé pour condamner la violence sexiste. La grande marche dans la capitale, l’une des nombreuses à travers le Mexique, a traversé l’emblématique Paseo de la Reforma. Les monuments et certains magasins le long du parcours étaient entourés de clôtures métalliques et de policières pour éviter d’être attaqués, mais cela n’a pas empêché certains manifestantes cagoulées de casser des vitres et des arrêts de bus. Sur la place Zócalo, des affrontements ont eu lieu avec la police qui entourait le Palais national, siège du gouvernement et résidence du président. Le Mexique est l’un des pays les plus violents à l’égard des femmes, avec plus de 10 meurtres par jour. Les féminicides continuent d’augmenter avec 842 cas signalés entre janvier et octobre de cette année, soit une augmentation de 4,9% par rapport à la même période en 2020..

Des heurts ont aussi eu lieu à Istanbul où des manifestantes dénonçaient aussi le retrait de la Turquie d’un traité international protégeant les femmes, la Convention d’Istanbul, accusé par le pouvoir d’encourager l’homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle. Les manifestantes ont été accueillies par des tirs de gaz lacrymogènes au moment où elles tentaient de franchir les barricades de police. En Turquie, ce sont 345 femmes qui ont été tuées depuis début 2021, contre 410 en 2020.

 

Rodrigo Granda, le principal diplomate des FARC, a été arrêté mardi à Mexico sur la base d’une « notice rouge » d’Interpol. Il voyageait accompagné de Rodrigo Londono, président du parti Comunes (les FARC démilitarisées), avec l’autorisation du tribunal spécial pour la paix (JEP), institution colombienne issue de l’accord de paix et qui enquête sur les crimes commis pendant le conflit. Comunes accuse le président Ivan Duque d’attaquer le processus de paix en ayant fait réactiver par Interpol la notice rouge contre Rodrigo Granda. Rodrigo Granda était l’un des négociateurs de la paix à La Havane, processus entamé en 2012 et qui avait abouti à l’accord de paix de 2016, suivi du désarmement de la plus grande partie des FARC.

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Pour la deuxième journée, des forces fédérales sont intervenues pour briser la grève sur le chantier de construction de la raffinerie de pétrole de Dos Bocas, dans l’État de Tabasco. Elles ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc tôt mercredi, blessant au moins trois travailleurs. Par milliers, les ouvriers demandent des augmentations de salaire et le paiement des heures supplémentaires, la chaleur et l’humidité élevées dans la région les obligeant à prolonger le travail quotidien. Ils demandent également que leur nourriture et leur eau soient payés par l’entreprise, de meilleurs outils et équipements et de meilleures conditions de sécurité. La raffinerie géante est un projet phare du président Andrés Manuel López Obrador. Le projet a connu des dépassements de coûts, le président poussant la construction à se poursuivre pendant la pandémie afin de démarrer les opérations en 2022 comme prévu.

Hier mardi, dans l’après-midi, divers groupes féministes se sont réunis pour une marche à l’occasion de la Journée mondiale d’action pour l’accès à l’avortement légal et sans risque. Vers 17h10, les premiers rangs de manifestantes sont arrivés sur la Plaza de la Constitución. La police a alors renforcé la protection au Palais National. A partir de 17h50, des manifestantes cagoulées ont tenté d’enlever les barrières métalliques qui protégeaient le palais. D’autres repoussaient ces barrières, coinçant les policières déployées pour défendre le bâtiment. Celles-ci ont usés d’extincteurs. Ailleurs sur l’esplanade de la capitale, la police a usé de gaz lacrymogènes et des pétards pour contenir les manifestantes. Ces affrontements ont fait plusieurs blessés.

Après l’arrivée par bateau en Espagne d’un groupe éclaireur de sept personnes (« l’escadron 421 »), c’est un contingent de 177 personnes, entièrement composé de natifs d’origine maya qui avait prévu de les rejoindre en Europe pour des rencontres tous azimuts avec des centaines de groupes de solidarité, d’associations culturelles, de groupes artistiques, de syndicats, d’ONG etc. Mais il est toujours bloquée au Mexique : 62 de ses délégué·es n’ont toujours pas obtenu de passeport. Les personnes natives étant qualifiées par le ministère des Affaires étrangères mexicain d’extemporáneas, c’est-à-dire d’inopportunes, d’inconvenantes.

Elles sont aussi inopportunes pour le gouvernement français: le ministère des Affaires étrangères n’a toujours pas accordé de visas à ce jour. La délégation zapatiste du Congrès national indigène (CNI) et du Front pour la défense de la terre et de l’eau (FDT) des États de Tlaxcala, Puebla et Morelos, au Mexique, qui était attendue ce week-end sur l’ex-Zad de Notre-Dame-des-Landes n’a pas pu entrer en France. Un rassemblement avait été organisé le 30 juillet à Nantes, devant la préfecture pour exiger que la délégation zapatiste puisse entrer en Europe. Seules les sept zapatistes arrivés en Espagne ont pu rejoindre Notre-Dame-des-Landes.

Une marche contre les féminicides, demandant justice pour le meurtre de Victoria Salazar, la femme migrante du Salvador, décédée après avoir été détenue par la police de Tulum, s’est soldée par de durs affrontements à Mexico. La manifestation est partie du monument de la Révolution encadrée de 720 policières. Au cours des affrontements, une trentaine de policières ont été blessées.

Ce lundi 8 mars, en Colombie, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la capitale Bogotá pour revendiquer plus de droits au travail, la fin du travail féminin gratuit, l’arrêt des violences sexuelles et des inégalités salariales et des féminicides. Des affrontements se sont déroulés entre les manifestantes et la brigade mobile anti-émeute. Par ailleurs, des manifestantes cagoulées ont mené des attaques contre des établissements commerciaux et l’église de San Francisco.

Au Mexique, les affrontements se sont déroulés à Mexico, Oaxaca, Puebla et Cuernavaca (Morelos). Dans la capitale, au moins 20.000 manifestant·es protestaient contre les féminicides (phénomène endémique dans le pays) et contre l’insécurité vécues par les femmes dans l’espace public. 1700 policiers avaient été déployés pour les contenir. Certaines manifestantes ont réussi à abattre les clôtures métalliques protégeant le Palais National. Les policiers anti-émeute ont alors utilisé leurs boucliers pour empêcher les manifestantes d’entrer dans le palais. Celles-ci auraient alors mis le feu aux boucliers de certains policiers, mais les flammes se seraient vite éteintes. Les policiers ont a plusieurs reprise utilisé du gaz lacrymogène. On dénombre plusieurs arrestations parmi les manifestantes ainsi que parmi les journalistes couvrant les événements. À Cuernavaca, capitale de l’état de Morelos, des groupes de manifestantes cagoulées ont attaqué des bâtiments publics. Le siège du pouvoir judiciaire a été attaqué au cocktail Molotov tandis que les fenêtres du palais du gouvernement ont été brisées. Un église a également été attaquée. Des affrontements ont également été signalés dans la ville de Xalapa située dans l’état de Veracruz. Les policiers anti-émeutes ont tenté de scinder le cortège mais n’y sont pas parvenus. Dans la ville de Oaxaca de Juárez, les féministes ont attaqué une église ainsi qu’un bâtiment du ministère de la santé. Enfin des affrontements ont été signalé dans la ville de Puebla, capitale de l’État de Puebla.

Les manifestantes essayent de pénétrer dans le palais national à Mexico à l'occasion du 8 mars 2021

Les habitants de Chignautla ont incendié la présidence municipale lundi matin et bloqué la route principale de cette commune située dans la Sierra Norte de Puebla, pour protester contre la « municipalisation » du service d’eau potable. Cette municipalisation est en fait une privatisation, ce qui explique l’hostilité des habitants. Les deux étages du bâtiment ont été incendiés par les habitants furieux de ne pas y trouver le maire. Des éléments de la Garde nationale sont arrivés sur les lieux, parce que les habitants sont armés de bâtons et de pierres s’en étaient pris à la police qui tentait de protéger le bureau du maire.