Après une semaine d’escalade de la violence contre la population du village palestien de Nabi Saleh, des blindés israéliens et des dizaines de soldats ont pris le village d’assaut vendredi 29 et envahi des maisons quelques heures avant la manifestation du vendredi. Quelques heures avant le début de la manifestation, plusieurs véhicules militaires sont entrés dans le village et ont déchargé des dizaines de soldats dans l’unique rue du village. Lors des affrontements qui s’en sont suivis avec les jeunes, les soldats ont tiré des salves de grenades lacrymogènes sur deux maisons. Dans ce qui semble être la première tentative systématique d’empêcher la couverture médiatique, un caméraman palestinien, a été tabassé puis arrêté. Il a été libéré quelques heures après et a récupéré sa caméra délestée de la carte-mémoire.
Pendant ce temps, un activiste palestino-américain qui se rendait dans le village pour participer à la manifestation a été arrêté et finalement refoulé vers Ramallah. Après la prière de midi, les Palestiniens et les internationaux sont parvenus à se rassembler près de la mosquée du village mais ont été attaqués moins d’une centaine de mètre après que la marche pacifique ait débuté, dans une grêle de grenades lacrymogènes tirées dans toutes les directions, beaucoup étant tirées directement sur les manifestants. Trois d’entre eux ont été blessés par les tirs, dont une à la tête.
A un moment donné, les soldats ont commencé à ratisser les maisons, allant de porte en porte, arrêtant au hasard les gens dans les rues ou à l’intérieur des maisons. Trois Palestiniens et trois internationaux ont été arrêtés de cette façon, et libérés plus tard sans avoir été interrogés. Les soldats ont également arrêté un cameraman israélien qui essayait de filmer leurs exactions. Ils lui ont arraché brutalement la caméra et l’ont brisée.