Le 19 juillet dernier, Mustafa Khaled Awad, a été arrêté au poste-frontière d’Allenby entre la Jordanie et la Cisjordanie. Mustafa, 36 ans, originaire d’un camp de réfugiés palestiniens du Liban, Ain el-Helweh, avait obtenu l’asile en Belgique avant d’obtenir la nationalité. Durant les deux premières semaines de sa détention, Mustafa n’a pas pu consulter d’avocat ni contacter sa famille. Ce n’est que le 8 août qu’il a pu rencontrer le consul belge, après avoir subit 20 jours d’interrogatoires. Les violences lors d’un interrogatoire par les forces de sécurité israéliennes sont coutumières et légalisées: agressions physiques, pressions psychologiques sévères, privation prolongée de sommeil, etc. Los d’une de ces journées d’interrogatoire, Mustafa a été interrogée pendant 20 heures continues par des équipes d’interrogateurs qui se relayaient. Mustafa souffre de problèmes de santé et souffre de fortes douleures lombaires, des problèmes de santé qu’il n’a probablement pas la possibilité de soigner. Mustafa est militant dans plusieurs associations palestiniennes et est également danseur dans une troupe de debkeh, il est accusé par la police israélienne d’appartenir au FPLP, le Front Populaire de Libération de la Palestine.

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Mustafa Awad

Mardi 14 août, un enfant palestinien a été blessé à la tête par un tir de l’armée d’occupation. Cette attaque s’est produite au cours d’une manifestation de la « Marche du Grand retour ». Dans le cadre de cette marche, les Gazaouis se rassemblent depuis le 30 mars à proximité de la barrière de sécurité séparant le territoire de la Bande de Gaza de l’état d’Israël. Les soldat israéliens ont pour habitude d’intervenir contre ces manifestation via des tirs à balle réelles (voir notre article). Le bilan se dresse, à ce jour, à plusieurs dizaines de tués et à plusieurs milliers de blessés.

Une manifestation à la frontière de Gaza (archive)

Des milliers Palestiniens ont manifesté et brûlé des pneus à l’est de la ville de Gaza. Avec d’autres rassemblements ailleurs le long de la barrière israélienne, des milliers de personnes en tout se sont déplacées, moins que les mobilisations antérieures qui ont pu réunir des dizaines de milliers de Gazaouis.

Un secouriste d’une vingtaine d’années, Abdallah al-Qatati, a succombé après avoir été atteint à la poitrine à l’est de Rafah (sud de la bande de Gaza). Il s’agit du 2e secouriste au moins a avoir été tué par les tirs israéliens depuis le 30 mars (voir notre article). Un autre Palestinien Ali Al Aloul (55 ans) a également été tué vendredi par l’armée israélienne. Le ministère local de la Santé a en outre fait état de 40 blessés par les balles israéliennes le long de la frontière.

Les affrontements de ce vendredi à Gaza

Les affrontements de ce vendredi à Gaza

Anas Shadid, 22 ans, a entamé sa grève de la faim le 19 juillet après le renouvellement de sa détention administrative. Il a été emprisonné depuis le 14 juillet 2017 après avoir été arrêté à nouveau un mois seulement après avoir été libéré suite à une incarcération sans inculpation ni jugement. Il a déjà mené une grève de la faim de 88 jours en 2016 pour gagner sa libération. Après presque 20 jours de grève de la faim, la santé de Shadid, qui a perdu 15 kilos, se détériore. Il a été maintenu en isolement depuis qu’il a entamé sa grève de la faim. Alors que Shadid entamait son 21ème jour de grève de la faim, il a été emmené à l’hôpital de la prison de Ramle après la détérioration de sa santé.

Dirar Abu Manshar, 40 ans, a entamé sa propre grève de la faim le 26 juillet pour protester contre sa détention administrative; il est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis le 9 juin 2017 et a déclenché sa grève après le troisième renouvellement de son ordre de détention. Il a passé plus de 8 ans dans les prisons israéliennes, dont beaucoup en détention administrative. En 2012, il a été nommé le détenu administratif le plus longtemps détenu à l’époque, car il avait été emprisonné pendant trois ans sans inculpation ni jugement.

Dirar Abu Manshar et Anas Shadid

Dirar Abu Manshar et Anas Shadid

Plusieurs véhicules blindés israéliens ont envahi lundi soir la ville de Ya’bad, au sud-ouest de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Les militaires se sont conduit de manière provocante dans la ville, provoquant des affrontements avec des jeunes locaux qui ont lancé des pierres sur les jeeps blindées, alors que les soldats tiraient de nombreuses bombes à gaz et des balles en acier. Les soldats ont envahi et fouillé violemment de nombreuses maisons dans la ville, ont arrêté et interrogé un enfant, identifié comme Mahmoud Abu Bakr, avant de le relâcher. Par ailleurs, les soldats ont envahi le village de Beita, au sud de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie et une zone proche du stade de la ville d’Al Khader, au sud de Bethléem, et ont tiré de nombreuses fusées éclairantes.

Fusées éclairantes israéliennes au-dessus d’Al Khader

Fusées éclairantes israéliennes au-dessus d'Al Khader

Cette semaine (en particulier les vendredi 3 et samedi 4 août), des affrontements entre des manifestants palestiniens et l’armée d’occupation ont eut lieux à Gaza et à Naplouse. Vendredi deux palestiniens ont été tué et 220 ont été blessé à Gaza. Le premier a été tué par un tir de sniper, le second un adolescent de 15 ans a succombé à ses blessures après été touché à l’estomac. Des affrontements ont également eut lieu à Naplouse.

L’armée d’occupation lors des affrontements à Naplouse

L'armée d'occupation lors des affrontements à Naplouse

Deux militants palestiniens Ayman Nafez Annajar (24 ans) et Mohannad Majed Hamoudah (24 ans) ont été tués hier matin dans une frappe des forces d’occupation à l’est de Jabalya, dans la bande de Gaza, alors qu’ils se préparaient à tirer une roquette sur Israël. Ils étaient membres de la branche armée du FPLP.

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Au terme de huit mois de détention pour avoir giflé deux soldats israéliens, Ahed Tamimi a pu sortir de prison aujourd’hui dimanche. La jeune fille de 17 ans et sa mère, Nariman Tamimi, également incarcérée à la suite de l’incident, ont été transférées de la prison Sharon jusqu’à leur village de Nabi Saleh, un territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de cinquante ans. En larmes, un keffieh blanc et noir symbole de la résistance palestinienne sur les épaules, l’adolescente a embrassé les membres de sa famille et les soutiens venus l’accueillir.

Les autorités israéliennes ont tenu à limiter la médiatisation de la libération des deux femmes, diffusant des informations contradictoires sur l’endroit par lequel elles étaient censées rentrer en Cisjordanie occupée.

Ahed Tamimi à sa libération

Ahed Tamimi à sa libération

Ce samedi 28 juillet, l’armée israélienne a arrêté deux artistes italiens (dont Jorit Agoch) et un palestinien qui les accompagnait. Selon des responsables palestiniens, les trois personnes ont été arrêtés alors qu’ils travaillaient sur le portrait géant d’Ahed Tamimi peint sur le mur de séparation à Bethléem en Cisjordanie. Ahed Tamimi devrait être libérée ce dimanche (voir notre article).

Portrait d’Ahed Tamimi sur le mur de séparation à Bethléem

Portrait d'Ahed Tamimi sur le mur de séparation à Bethléem

Deux Palestiniens, dont un adolescent de 14 ans, ont été tués vendredi par des tirs israéliens lors d’affrontements à la frontière de la bande de Gaza. Les deux victimes se trouvaient près de la barrière qui isole l’enclave palestinienne et où ont lieu depuis mars des manifestations hebdomadaires tournant à la confrontation avec l’armée. Les deux Gazaouis ont été tués d’une balle dans la tête dans le sud de la bande de Gaza: l’adolescent à l’est de Rafah et l’homme de 43 ans à l’est de Khan Younès. Au moins 156 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne et plus de 4.000 blessés par balles depuis le 30 mars, début d’un mouvement de protestation contre le blocus israélien imposé à Gaza.

Une manifestation à la frontière de Gaza (archive)