Un Palestinien a été blessé par balle hier matin et des dizaines d’autres blessés lors d’affrontements avec les forces israéliennes dans les localités d’Ash-Shuyukh et de Sair, au nord-est de Hébron. C’est un raid des forces israéliennes près d’un dispensaire à Ash-Shuyukh qui a déclenché les affrontements avec les habitants palestiniens. Les soldats ont ouvert le feu, blessant un jeune homme d’une balle dans le pied. Des dizaines de locaux palestiniens ont été asphyxiés par les grenades lacrymogènes.

Forces d’occupation à Hébron

Forces d'occupation à Hébron

Pendant les 20 jours écoulés depuis le 6 juin, lorsque le ramadan, Israël a intensifié ses raids sur les villes palestiniennes. Sur les 330 personnes emprisonnées, au moins 60 sont des enfants, le plus jeune, Marwan Sharabati d’Hébron, ayant 10 ans . Ce nombre comprend également 21 femmes, allant de 18 à 45 ans. Environ 15 Palestiniens, dont 13 sont des pêcheurs de Gaza, ont également été enlevés et emmenés au port d’Ashdod en Israël, avec parmi eux Mohammad al-Halabi, le responsable de programmes à Gaza pour le compte de l’organisation humanitaire chrétienne World Vision. Les rafles ont eu lieu dans Jérusalem-Est occupée, Hébron, Naplouse, Ramallah, Jénine et Gaza. Il y a des raids quotidiens en Cisjordanie. Ils visent tous ceux qui ont été impliqués dans la récente Intifada ou à des activités nationalistes.

Arrestation en Palestine (archive)

Alors qu’il devait être libéré après 14 ans et demi d’emprisonnement ce 13 juin, Bilal Kayed -qui a à présent 34 ans- a été maintenu en détention administrative, une ordonnance ayant été délivrée pour une durée de six mois. Bilal Kayed avait été le représentant du FPLP à la prison de Megiddo. Ces 24 et 25 juin sont des journées internationales de solidarité avec Bilal.

Liberté pour Bilal Kayed

Liberté pour Bilal Kayed

Un rassemblement de solidarité avec les quatre inculpés de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre la colonisation et l’apartheid en Palestine) aura lieu ce jeudi 30 juin à 13h devant le tribunal de Toulouse.

Rassemblement pour les 4 inculpés de BDS

Rassemblement pour les 4 inculpés de BDS

Quatre Israéliens ont été tués et 16 autres blessés lors du mitraillage d’un café à Tel Aviv par deux Palestiniens qui ont ensuite été arrêtés par les forces de sécurité israéliennes, l’un d’entre eux a été blessé par balle lors de son arrestation et a été emmené à l’hôpital. Les 83.000 permis accordés à des Palestiniens à l’occasion du Ramadan ont été suspendus ainsi que les permis accordés à des Gazaouis pour accéder au Mont du Temple. A coté de ça, l’armée israélienne a immédiatement encerclé le village de Yata au sud d’Hébron et l’a déclaré « zone militaire fermée », ce village est celui d’origine des deux assaillants, qui sont cousins. Les permis de 204 personnes appartenant à leurs familles ont été suspendus et elles seront arrêtées et interrogées sous peu.

Les deux attaquants seraient proches du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), le Front a d’ailleurs salué l’opération même si personne ne l’a pour l’heure revendiqué. L’action a été mené à l’aide de mitraillettes artisanales ‘Carlo’.

Carlo, la mitraillette artisanale

Carlo, la mitraillette artisanale

Khalida Jarrar, dirigeante du Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) et militante féministe, avait été arrétée le 2 avril 2015, chez elle, par les forces d’occupation israéliennes (voir notre article de l’époque). Elle fut placée en détention admninistrative (sans procès ni chef d’inculpation). Face à une campagne internationale pour sa libération, elle passa en procès le 6 décembre 2015, une cours de justice militaire a condamné Khalida Jarrar à 15 mois de prison, avec une amende de 10.000 NIS et une peine avec de sursis de 12 mois sur une période de 5 ans pour appartenance à une organisation illégale et d’incitation à la violence (article). Elle est sortie de prison le 3 juin.

Khalida Jarrar à sa libération

Khalida Jarrar à sa libération

Alors que le Comité des Nations unies contre la torture rend ses conclusions sur Israël vendredi 13 mai, au sein de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, l’ACAT, l’AFPS, la Ligue des droits de l’homme et le Yes Theater publient un rapport intitulé « Enfances brisées » sur les multiples violations des droits de l’Homme dont sont victimes les mineurs palestiniens aux mains des forces armées et de police israéliennes.

500 à 700 mineurs palestiniens, chaque année depuis 2000, passent dans les prisons militaires israéliennes. Fin février 2016, plus de 440 mineurs – dont 104 âgés de 12 à 15 ans – étaient ainsi emprisonnés, sans compter les nombreux autres arrêtés et relâchés après un interrogatoire violent. La majorité est accusée d’avoir jeté des pierres, un crime passible de 20 ans d’emprisonnement. 75 % des mineurs détenus subissent des violences physiques durant leur arrestation, transfert ou interrogatoire. Plus d’un dixième des mineurs arrêtés sont maintenus à l’isolement pendant une durée moyenne de treize jours. Le plus souvent, ils ne peuvent rencontrer ni leurs parents ni un avocat. Les tortures et mauvais traitements sont exercés en toute impunité. Sur 300 plaintes recensées, moins de 20 ont données lieu à des poursuites

Lire le rapport (.pdf)

Arrestation d’un enfant palestinien

Arrestation d'un enfant palestinien

Depuis octobre dernier et la reprise d’actions violentes, la contestation se développe au sein de l’OLP où le mouvement Fatah d’Abbas est de loin le plus important. Selon un récent sondage, 64% de l’opinion publique palestinienne (69% de la jeunesse) veut que Abbas démissionne. En cause la corruption mais aussi et surtout la politique de collaboration avec Israël. Dans une émission sur la chaîne d’information israélienne 2, le 31 mars dernier, Abbas a déclaré: « Si nous abandonnons la coordination sécuritaire, il y aura le chaos. Il y aura des fusils et des explosions et des militants armés surgissant de partout et se précipitant sur Israël (…) Sans la coordination, une Intifada sanglante éclatera. Je veux coopérer avec les Israéliens. Il y a un accord entre nous et je n’en ai pas honte. »

Au contraire, le FPLP, le FDLP, le Jihad Islamique, le Hamas ainsi que d’autres factions plus petites soutiennent ce dernier soulèvement, qu’ils qualifient de « Troisième Intifada ». En réponse aux critiques, l’Autorité Palestinienne a coupé le financement du FPLP et du FDLP. Début avril, les forces de l’AP ont commencé à réprimer les manifestants du vendredi à Bethléem, où les jeunes affrontent les forces israéliennes toutes les semaines depuis le début du soulèvement, en octobre. Selon le sondage, 65% des Palestiniens sont opposés à la coordination sécuritaire avec Israël, alors que 60% soutiennent une Intifada armée, et croient que la lutte armée les aiderait à réaliser à leurs droits nationaux là où les négociations ont échoué.

Manifestation du FPLP contre Mahmoud Abbas à Ramallah, avril 2016

Manifestation du FPLP contre Mahmoud Abbas à Ramallah, avril 2016

L’armée israélienne a remis à sa famille le corps de 45 ans Ebrahim Al Gharooz Baradeï, abattu par un soldat israélien jeudi près du camp de réfugiés d’Al Arroub entre Hébron et Bethléem, en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne disent que l’homme a été abattu suite à un « malentendu ». Le Premier ministre israélien Netanyahu avait chargé son ministre de la Défense, il y a deux semaines, de retenir les corps de Palestiniens tués en Cisjordanie pour empêcher leurs funérailles de donner lieu à des manifestations, les autorité d’occupation ont hésité et tardé à remettre le corps. Ce meurtre a provoqué de nouveaux affrontements à Hébron vendredi et samedi.

Caillassage à Hébron

Caillassage à Hébron