Emilie Martin, porte-parole d’Herrira (organisation qui milite pour les droits des prisonniers basques) à Bayonne a annoncé ce matin qu’elle ne répondrait pas à sa convocation de l’Audience Nationale à Madrid. Elle avait été appelée à comparaître ce matin à 10 par la justice anti-terroriste espagnole pour ‘appartenance à une organisation terroriste, financement et apologie du terrorisme’. En 2003, Emilie Martin avait été placée en garde à vue à Bayonne dans le cadre du procédure pour appartenance à l’ETA. Sous contrôle judiciaire jusqu’en 2005, elle avait bénéficié d’un non-lieu. Elle a ensuite été la porte-parole de Segi jusqu’en 2012 et qu’elle devienne porte-parole d’Herrira. Cette convocation fait suite à l’arrestation de 18 membres de l’organisation le 30 septembre dernier dans plusieurs villes basques. Remis en liberté, ils sont poursuivis pour ‘appartenance à un groupe armé, apologie et financement du terrorisme’ car jugés trop proches de l’ETA. Herrira est interdite en Espagne, mais reste légale en France. Ce matin, Emilie Martin a déclaré: ‘Mon absence à l’audience va entraîner automatiquement l’émission d’un mandat d’arrêt européen délivré par Madrid et la France va devoir décider si elle l’applique ou non’. Emilie Martin est la soeur d’Aurore Martin qui avait été interpellée et remise à l’Espagne l’an dernier pour avoir participé à des manifestations de Batasuna, organisation également interdite en Espagne.

Emilie Martin

Emilie Martin

La Cour de cassation a rejeté le pourvoi en cassation formé par Jokin Aranalde contre l’arrêt rendu le 24 septembre dernier par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau qui avait validé le MAE qui pesait à son encontre. Âgé de 67 ans, Jokin Aranalde, établi au Pays basque français depuis 11 ans, sera remis à la justice espagnole en vertu d’un MAE émis en 2013 par un juge de l’Audience nationale. Interpellé fin juin à son domicile d’Hélette avant d’être remis en liberté, l’homme fait partie de la liste des 14 porte-parole du Collectif des réfugiés basques.

Jokin Aranalde

Jokin Aranalde

La Cour européenne des droits de l’Homme a une nouvelle fois condamné l’Espagne lundi pour la détention prolongée d’une militante d’ETA, dans un arrêt qui fait craindre à Madrid de devoir libérer 54 autres membres d’ETA. Les juges de Strasbourg ont demandé la libération «dans les plus brefs délais» d’Ines Del Rio Prada, 55 ans, condamnée entre 1988 et 2000 pour son action dans ETA dans les années 1980. Le total des peines qui lui avaient été infligées était de plus de 3.000 ans, mais la durée avait été légalement ramenée à 30 ans, et par le jeu classique des remises de peine, elle aurait ainsi pu sortir de prison dès 2008. Les autorités espagnoles lui ont appliqué une loi plus restrictive, dite doctrine Parot, qui repousse à 2017 la date de libération.

C’est le caractère rétroactif de cette mesure qui a été une nouvelle fois condamné par la Cour, dans cet arrêt confirmant un premier déjà rendu en juillet 2012, mais définitif cette fois. «La requérante a donc purgé une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à celle qu’elle aurait dû subir selon le système juridique espagnol en vigueur lors de sa condamnation», a jugé la Cour.

Ines Del Rio Prada

Ines Del Rio Prada

Inigo Vallejo avait été arrêté le 9 décembre 2003 près de Pau alors qu’il vivait dans la clandestinité après avoir été condamné en Espagne à 17 ans de prison en 2000. Les autorités espagnoles l’avaient reconnu coupable d’avoir participé à l’incendie d’un bus, action attribuée à l’ETA. En novembre 2009, les autorités françaises l’avaient condamné à une peine de 12 ans de prison pour sa responsabilité dans ‘la formation des activistes’. Considéré comme l’ancien numéro 2 de l’appareil militaire de l’ETA, Vallejo était réclamé par l’Audience nationale espagnole (instance pénale chargée des affaires de terrorisme) pour des délits de terrorisme et blessures. Hier, les autorités françaises ont accepté et remis Inigo Vallejo aux autorités espagnoles.

Iñigo Vallejo

Iñigo Vallejo

Ce lundi 14 octobre , 40 jeunes de l’organisation, Segi, comparaissent devant un tribunal spécial espagnol. Ils sont accusés «d’intégration» à ETA. Le réquisitoire est de, 240 ans de prison, six pour chacun d’eux. Ce procès fait suite à une opération policière et judiciaire de grande envergure menée en 2009 contre le mouvement de la jeunesse basque. Dans ce raid effectué par la police espagnole et la Garde civile le 24 Novembre 2009, 35 jeunes ont été arrêtés. Les poursuites résultent de la décision de la Cour suprême espagnole de considérer comme «organisation terroriste» les groupes de jeunes de la gauche nationaliste. D’autre part, les opérations de police lancées en Navarre en 2008. Ce qui a conduit à l’élaboration de « listes noires »: jeunes dénoncés qui risquent une arrestation pour une activité politique publique. Sur les 40 jeunes basques accusés , 32 ont déclaré avoir été torturés . Un facteur décisif , car la plupart des accusations sont basées sur des déclarations obtenues pendant la période où les jeunes sont restés dans les mains de la police et de la Garde civile espagnole.

Les inculpés de SEGI

Le second procès qui commence jeudi est une nouvelle attaque contre les structures politiques et institutionnelles de la gauche nationaliste. Il vise des membres des organisations HB, EH et Batasuna, organisations toutes illégalisées par la volonté du pouvoir à Madrid de rentre invisible la dissidence, légitime, basque. Dans ce second procès il est demandé 372 années de prison, entre 8 et 12 ans pour chacun des inculpés.

Les inculpés de SEGI

Après avoir passé près de trois mois dans la clandestinité Luis Goñi , qui a été condamné à six ans de prison pour son appartenance à Segi, (organisation de la jeunesse basque illégalisée par Madrid) était réapparu sur la Place Nabarreria à Iruñea (Pampelune) en Navare.
Les gens décidés qui avaient formé un mur populaire autour de lui ont été chargés, brutalisés par la police espagnole, Après avoir pris Goñi , la police a fait au moins deux charges à balles pour disperser les militants solidaires Au moins trois personnes ont été blessées par l’action violente de la police .

À 14h30 avait lieu une manifestation à Pampelune pour soutenir Luis Goñi condamné par l’état espagnol à 6 ans de prison pour son appartenance à la mouvance indépendantiste basque (SEGI, organisation de la jeunesse indépendantiste de la gauche basque, auto-dissoute depuis) et pour dénoncer la répression ininterrompue contre le peuple basque en lutte. Plusieurs milliers de personnes présentes à cette occasion où Luis Goñi avait annoncé qu’il serait là dans la rue.

luis goni

Ce qu’il a fait et où il est présent à cette heure-ci (Plaza Nabarreria) et que vous pouvez visionner en direct sur une place du vieux quartier de Pampelune (Iruñea). La transmission restera ininterrompue jusqu’à l’intervention des forces de la Police espagnole maintenant ou dans la nuit face au mur humain de protection de Luis Goñi. Voir la vidéo livestream

luis goni

Une membre présumée d’ETA recherchée depuis 1979, a été arrêtée mardi en Belgique. Maria Natividad Jauregui Espina, alias « Pepona », née à Saint Sébastien en 1958, a été interpellée à Gand à 18H30 dans le cadre de deux mandats d’arrêt européens, l’un pour « assassinat » et l’autre pour « terrorisme ». Elle est notamment accusée d’avoir été membre du commando Vizcaya entre janvier et juillet 1981, responsable de la mort de deux policiers, deux gardes civils et deux militaires dont un lieutenant-colonel de l’armée.

Des dizaines de milliers (65.000?) de manifestants ont défilé samedi dans la ville basque de Bilbao, par solidarité avec un groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA, Herrira, dont 18 militants avaient été interpellés le 30 septembre. Derrière une banderole blanche portant les mots « Une marée humaine pour les droits des prisonniers et des exilés basques », les manifestants ont parcouru le centre de la ville, répondant à l’appel de la coalition de gauche indépendantiste EH Bildu et de plusieurs autres syndicats et collectifs.

Le 30 septembre, un coup de filet de la Garde civile dans plusieurs villes basques avait décapité Herrira, créé le 5 février 2012 et considéré comme le successeur des groupes de défense des prisonniers Askatasuna et Gestoras pro Amnistia, interdits en Espagne car jugés proches d’ETA. Les 18 militants interpellés avaient été inculpés d’appartenance à groupe armé, apologie et financement du terrorisme, puis remis en liberté, quatre d’entre eux contre paiement d’une caution.

manifestation à Bilbao

manifestation à Bilbao

Les prisonniers politiques basques qui se trouvent dans le module D1 de la prison de Fleury-Mérogis Javier Arruabarrena, Asier Bengoa, Joanes Larretxea, Igor Suberbiola et Gorka Azpitarte sont en grève de la faim depuis le 1 octobre. Les prisonniers de ce module ont un régime de surveillance spécial, et leurs conditions de détention se sont considérablement durcies cet été : changements de cellule très fréquents et menés de façon violente, fouilles intégrales, leurs affaires sont sans arrêt mises sens dessus dessous, etc. Lors du dernier changement de cellule, ils se sont réunis avec la direction de la prison mais il leur a été répondu qu’il s’agissait d’un ordre venu ‘d’en haut’ et que la situation ne changerait pas. Face à cela, ils ont réalisé un certain nombre de protestations. Le 16 septembre ils se sont réunis à nouveau avec les responsables de la prison, mais ceux-ci leur ont répété qu’ils maintiendraient leur décision. Ils ont donc décidé d’entrer en grève de la faim le 1er octobre.