Le collectif des prisonniers et prisonnières basques (EPPK) fait connaître samedi son respect et son soutien à la décision prise par l’ETA qui implique la fin de la phase d’activité armée comme instrument de lutte pour parvenir à ses fins, ont annoncé deux porte-parole de l’EPPK au cours d’une conférence de presse à Guernica. Nous sommes pleinement conscients de la douleur entraînée par le conflit, ont également déclaré les prisonniers, selon leurs porte-parole qui ont lu une déclaration en huit points, fruit de discussions internes intervenues à la suite de l’annonce en octobre 2011 par l’ETA de son abandon de la lutte armée.

Le sort des quelque 650 prisonniers basques incarcérés en Espagne et des 150 reclus en France pour des affaires de l’ETA est l’un des enjeux d’éventuelles discussions visant à mettre fin au conflit au Pays basque. La Commission internationale de vérification (CIV), créée pour vérifier l’application des engagements de cessez-le-feu de l’ETA, a quant à elle annoncé le 4 mai avoir reçu un message de l’organisation indiquant que l’ETA est prête à dialoguer sur une série d’éléments pratiques afin de consolider le processus. L’EPPK, dénonçant le blocage de Madrid et Paris, a aussi lancé un appel aux gouvernements français et espagnol pour qu’ils profitent de cette opportunité de résolution du conflit.

Une opération conjointe des polices française et espagnole a conduit ce dimanche après-midi à l’arrestation de deux membres présumés de l’ETA. Les policiers français sont intervenus vers 15h30 à Cauna, dans le sud-ouest de la France, et ont arrêtés les deux personnes. Celles-ci, dont l’identité n’a pas encore été communiquée par les autorités, sont accusées de ‘faire partie de l’appareil militaire et de recrutement de l’organisation criminelle’.

EDIT: Ce lundi 28, les autorités ont annoncé que les deux hommes arrêtés circulaient dans un véhicule volé disposant de fausses plaques d’immatriculation et étaient tous les deux armés. D’après elles, il s’agit du dirigeant militaire de l’ETA Oroitz Gurruchaga Gogorza et d’un de ses adjoints, Xabier Aramburu.

Samedi après-midi, près de 2000 personnes se sont mobilisées sur 225 site différents des Pays-Basque français et espagnols pour exiger la libération des prisonniers basques. Les manifestants ont scandé des slogans pour que soit mis un terme aux mesures d’exception, à la dispersion, à la persécution, et pour que soient libérés en priorité les prisonniers malades. La situation de Naia Lacroix, basque française incarcérée à Gradignan et en grève de la faim pour protester contre son isolement a également été évoquée partout. En outre, sur chaque lieu de rassemblement a été lancé un appel à une grande manifestation le 13 octobre prochain.

Jose Manuel Askarate Ramos, cible d’un MAE délivré par l’Espagne pour appartenance à ETA, a été interpellé ce matin à Ciboure (Pays basque nord) par la PJ de Bayonne. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau a décidé mercredi après-midi de sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, le militant étant très malade.
La chambre de l’instruction procèdera le 13 mars à l’examen d’une demande d’extradition émise par les autorités espagnoles à son encontre.

Agé de 48 ans, Jose Manuel Askarate Ramos a d’abord fait l’objet d’un mandat d’arrêt national, délivré en juin 2011 par Madrid pour non respect de son contrôle judiciaire, mais resté lettre morte. L’Audience nationale, juridiction espagnole spécialisée dans les affaires de terrorisme, avait ensuite lancé pour le même motif le 27 février un mandat d’arrêt, européen cette fois-ci. Il a été condamné en 1986 à 51 ans de prison. Il avait obtenu une libération conditionnelle fin 1992 pour raisons de santé. Ce régime a été révoqué en 2004 et il était retourné en prison sous un régime spécial, toujours pour raisons de santé, mais s’était échappé en 2010.

Jeudi soir, plusieurs dizaines d’antifascistes du mouvement IPEH Antifaxista se sont regroupé devant l’hôtel où dix fascistes du Bloc Identitaire organisaient une réunion pour créer une section Pays basque. Des pierres et de la peinture ont été jeté sur l’établissement, des container à poubelle ont été incendiés. Le commissariat a alors déployé la Section d’intervention départementale (SID) et des affrontements qui ont opposé forces de l’ordre et militants antifascistes.

Un manifestant a été interpellé pour « dégradation, violence contre personne dépositaire de l’autorité publique » (il a été placé en garde à vue, puis laissé libre pour la poursuite de l’enquête). Une deuxième personne a été interpellée le soir même par la Brigade anticriminalité qui l’accuse d’avoir tenté de mettre le feu à des poubelles. Il a été présenté samedi devant le magistrat et placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé ce mois à l’audience correctionnelle. La police a interpellé le lendemain une autre personne qu’elle accuse d’avoir jeté des pierres.

Oier Oa Pujol, 28 ans, qui aurait revendiqué son appartenance à ETA, transportait dans un sac à dos de faux documents, une fausse carte de la Guardia Civil ainsi que de l’argent liquide. Originaire de Saint-Sébastien, dans la clandestinité depuis deux ans, il vivait au Pays basque français. Il a été transféré le 28 février de la PJ de Bayonne à la direction anti-terroriste (SDAT) de Levallois-Perret (Hauts de Seine).

Début janvier, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Bilbao pour réclamer un changement de la politique pénitentiaire et le rapprochement des prisonniers de l’ETA au Pays Basque. En France, les députés ont adopté mardi dernier à la quasi-unanimité une proposition de loi visant à favoriser le rapprochement des détenus condamnés, sauf dans certains cas comme, par exemple, pour des motifs de sécurité.

À Madrid, le ministre espagnol de l’Intérieur a annoncé ce mardi qu’il promouvra « une politique de réinsertion individuelle » pour les prisonniers membres de l’ETA qui sont prêts à abandonner la violence, mais, selon lui, près de 95% des prisonniers de l’ETA obéissent toujours aux instructions de l’organisation. Le ministre a également annoncé une importante réduction des gardes du corps, un service qui coûte plus de 160 millions d’euros à l’Etat espagnol (100 millions pour le seul Pays Basque). Vendredi dernier à Madrid, le président (socialiste) de la Communauté autonome basque a plaidé pour le rapprochement des prisonniers membres de l’ETA dans les prisons du Pays Basque et la légalisation de l’ancien parti Batasuna.

Hier, comme chaque année à cette date, des milliers de personnes ont défilé dans le centre-ville de Bilbao en faveur des prisonniers basques. Cette année, environ 3000 membres de familles de détenus se trouvaient en tête de la manifestation derrière un calicot exigeant ‘Les prisonniers basques au Pays-Basque’. Les quelques 700 prisonniers accusés d’être membres de l’ETA ou d’avoir pris part à des actions de l’organisation séparatiste sont actuellement dispersés dans les prisons espagnoles et françaises, ce qui crée un isolement de facto en raison de la distance qui les sépare de leurs familles.

Manifestation pour les prisonniers basques

Manifestation pour les prisonniers basques

Le 3 juillet 2007, les autorités françaises avaient interpellé trois hommes qui circulaient dans une camionnette volée chargée de 165kg d’explosifs au Pays-Basque français. Tous trois ont aujourd’hui été condamnés à de lourdes peines de prison par un tribunal de Paris au cours d’un procès où ils ont revendiqué le fait d’appartenir à l’ETA. Joseba Aranibar Almandoz (par ailleurs soupçonné par les autorités espagnoles d’avoir pris part à l’explosion de Madrid-Barajas en 2006) écope de neuf ans de prison, Ekaitz Aguirre Goni de huit ans de prison et Aingeru Cardano Reoyo de sept ans de prison. Ils ont été condamnés pour association de malfaiteurs à visée terroriste, recel de vol, transport d’armes, détention d’explosifs, usage de faux documents et de fausses plaques d’immatriculation. Ils ont en outre été interdits de manière définitive de toute présence sur le territoire français.

Hier après-midi, Josu Esparza, basque espagnol visé par deux mandats d’arrêts européens a été arrêté à Bayonne. Le premier mandat concerne sa potentielle appartenance à l’organisation Ekin, considérée comme étant le coeur de l’ETA. Le second porte sur des faits présumés ‘d’exaltation de terrorisme’. Esparaza a été remis aux autorités espagnoles dans la soirée, et pourrait écoper de quatorze années de prison.

Peu avant 8 heures ce matin, un contingent d’une cinquantaine de policiers et de gendarmes sont intervenus au domicile de Julen Mujika, basque espagnol, et de Intxa Oxandabadats, basque française, à Saint-Jean-Pied-de-Porc (Pyrénées Atlantiques). Tous deux sont accusés d’être impliqué dans une affaire liée à l’ETA. Ils ont été interpellés et leur domicile perquisitionné suite à une réquisition du parquet de Paris.