La police britannique a annoncé hier jeudi l’arrestation à Cambridge d’un membre présumé d’ETA, Eneko Gogeaskoetxea Arronategui, recherché par l’Espagne dans le cadre de l’enquête sur une tentative d’assassinat du roi d’Espagne en 1997. Le militant présumé est recherché pour « participation à un gang armé, terrorisme, détention d’armes, vol et faux et usage de faux ». Eneko Gogeaskoetxea Arronategui, 44 ans, devait être présenté jeudi devant un tribunal à Londres en vue de son extradition vers l’Espagne.

Eneko Gogeaskoetxea Arronategui

Eneko Gogeaskoetxea Arronategui

Daniel Derguy, 51 ans, a été arrêté par la Brigade de recherche et d’Intervention de Bayonne à Cahors (Lot). Militant indépendantiste basque, membre présumé de l’ETA, Daniel Derguy était sous le coup d’un mandat d’arrêt européen et recherché par la justice espagnole pour « délits de terrorisme » et « appartenance à un groupe armé ou terroriste » et « tentative d’assassinat ». Il avait été laissé en liberté conditionnelle, en 2008, par les autorités judiciaires françaises.

La justice espagnole le recherche pour son rôle présumé dans la location d’une camionnette découverte chargée d’explosifs le 26 juillet 1993 à Castelldefells. Il est également soupçonné d’être lié à l’envoi d’une lettre piégée à une entreprise au Pays basque espagnol. La lettre avait pu être désactivée. Condamné trois fois à dix ans de prison pour ses activités présumées au sein de l’organisation basque, Daniel Derguy a passé douze ans en prison en France. Il doit être présenté ce matin au parquet général de la cour d’appel, à Agen et pourrait être traduit devant la chambre d’instruction dans un délai de cinq jours avant d’être, selon les suites judiciaires probables, livré aux autorités espagnoles.

Un membre présumé de l’ETA, dont l’identité n’a pas été révélée, a été arrêté mercredi soir dans un village du département de la Dordogne (sud-ouest de la France) après une collision, tandis qu’un autre a pu s’échapper. La voiture conduite par cet homme âgé d’une trentaine d’années, dont l’identité n’a pas été révélée, était immatriculée en région parisienne et chargée de munitions et l’homme était armé.

L’homme, légèrement blessé, était jeudi matin en garde à vue à l’hôpital de Périgueux. Il devait être déféré rapidement devant la section antiterroriste du parquet de Paris. Le blessé et l’homme qui l’accompagnait, qui étaient à bord d’une Peugeot 307, ont volé une autre voiture de même modèle près de Jumilhac, et ont été poursuivis par les victimes du vol dans un autre véhicule. Une collision a eu lieu entre la voiture poursuivante et la 307 des etarras présumés.

La militante basque Aurore Martin, qui fait l’objet d’un MAE émis par l’Espagne et dont la tentative d’arrestation par la police française, mardi, avait avorté, est présente dans la manifestation organisée samedi à Bayonne contre le MAE. L’ensemble des partis et syndicats de gauche, ainsi que tous les partis nationalistes basques, étaient visibles à cette manifestation qui regroupait près de 3.000 personnes autour des cris en langue basque tels que « liberté pour Aurore » ou « Aurore à la maison ». Aurore Martin défilait en tête de cortège aux côtés de nombreux élus.

Aurore Martin à la manifestation

Aurore Martin à la manifestation

Le front de soutien à Aurore Martin dépasse aujourd’hui très largement la gauche indépendantiste du Pays Basque nord, depuis que la jeune femme ait fait l’objet d’une tentative avortée d’arrestation dans un appartement de Bayonne hier après-midi. A celles de formations politiques locaux de tous bords (à l’exception du front national) ou syndicales, de nouvelles voix ont fait entendre fortement leur refus de voir cette militante basque livrée aux autorités espagnoles qui ont lancé un MAE contre elle pour « participation à une organisation terroriste », quand lui sont reprochés deux prises de positions publiques et un article concernant son engagement politique pour l’indépendance du Pays Basque. De nombreux élus et citoyens refusent que le gouvernement français s’acquitte « techniquement » d’un ordre d’extradition vers l’Espagne d’une citoyenne française (où elle risque une peine de prison de 12 ans).

Ce mercredi après-midi à Bayonne, de nombreuses figures locales auront relayé leur refus d’une « intervention policière brutale », « un retour aux heures sombres de notre histoire » ou « une attitude non républicaine » quand, pour le droit national, cette citoyenne française n’a commis aucun délit mais exercé son droit d’expression politique, nullement jugé illégal en France. Samedi 25 juin à 17h, place des Basques à Bayonne, une manifestation est convoquée qui demandera « la liberté pour Aurore Martin », « le respect des droits civils et politiques au Pays Basque » et l’abrogation du mandat d’arrêt européen. Toujours libre, Aurore Martin exclut de reprendre le chemin de la clandestinité. Après les propos hier du Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui a confirmé la volonté de procéder à l’exécution de son extradition vers l’Espagne, son arrestation reste de fait imminente et permanente. Actuellement un cordon de militants basques et de citoyens se tient aux abords de la rue des Basques de Bayonne où eut lieu la première tentative de quelques policiers de la section anti-terroriste de Paris.

Alors qu’elle est sortie de la clandestinité ce samedi, Aurore Martin a été la cible d’une opération policière destinée à l’arrêter cet après-midi. La militante basque française, qui vivait dans la clandestinité depuis le 21 décembre 2010 et promise à un transfert vers l’Espagne en vertu d’un mandat d’arrêt européen, se trouvait dans un appartement du centre-ville de Bayonne quand les forces de l’ordre sont arrivées pour l’arrêter. Contactée par une agence de presse, Aurore Martin a déclaré: ‘J’étais dans l’appartement de ma soeur, j’ai refusé de me rendre alors ils ont défoncé la porte. Six ou sept agents cagoulés m’ont transportée par les mains et les pieds du troisième étage au rez-de-chaussée’. Une quarantaine de militants, certains déjà sur place et d’autres venus après avoir été alertés. Une empoignade violente a eu lieu et les policiers ont décidés de lâcher prise pour aller chercher des renforts. Les militants sont donc parvenus à empêcher cette arrestation, et ont réussi à rejoindre un bar situé à proximité. Peu après, de nombreux cars de police se sont rassemblés aux alentours, mais à l’heure qu’il est (16h), un assaut de la police ne parait pas imminent.

Arrestation manquée d’Aurore Martin

EDIT: Finalement, les forces de police ont quitté les lieux peu après 16h30. Les autorités ont confirmé que l’opération avait été arrêtée au motif d’un ‘trouble à l’ordre public’.

Arrestation manquée d'Aurore Martin

La militante basque française Aurore Martin, qui vivait dans la clandestinité depuis le 21 décembre pour échapper à l’exécution d’un MAE pour « participation à une organisation terroriste » (il s’agit en fait de participation à des activités politiques de Batasuna), est sortie de la clandestinité samedi pour participer à une réunion publique à Biarritz en présence du sénateur maire de la ville et de plusieurs élus.

Aurore Martin s’est exprimée dans une le cadre d’une journée mise en place par le collectif anti-MAE, dont la composition va bien au-delà de la gauche indépendantiste. Parmi les centaines de soutien apportés à la militante, celui du Syndicat national de la magistrature selon lequel, tel qu’il a été conçu, le MAE peut devenir « une dangereuse hérésie qu’il convient de dénoncer de façon d’autant plus urgent que la jurisprudence s’est durcie ».

France/Pays basque: Sortie de clandestinité pour Aurore Martin

Un membre présumé de l’ETA a été interpellé jeudi soir à Modane (Savoie), dans un train en provenance de Milan en Italie par la Police aux frontières (PAF). Iñaki Dominguez Atxalandabaso, âgé de 36 ans, était en possession de faux documents d’identité et de matériel informatique et électronique. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen. Il est cité dans une enquête judiciaire de mars 2010 comme étant soupçonné d’avoir donné une formation sur les explosifs à 13 membres des FARC trois ans plus tôt.

En novembre dernier, le tribunal de Pau avait accepté le mandat d’arrêt européen émis par l’Audience Nationale de Madrid à l’encontre d’Aurore Martin, militante de Batasuna (organisation autorisée en France mais interdite en Espagne pour ses liens présumés avec le groupe indépendantiste armé ETA). Au mois de décembre, la Cour de cassation avait rejeté son pourvoi en cassation, autorisant dès lors son transfert vers l’Espagne, qui lui reproche sa participation publique aux activités d’une organisation interdite. Le 21 décembre, Aurore Martin est entrée dans la clandestinité, affirmant qu’elle n’avait pas l’intention de se soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter la tâche de la France à exécuter le mandat d’arrêt à son encontre, et surtout que la seule manière de poursuivre son travail au sein de Batasuna était de se cacher.

Hier, le militante basque a annoncé son intention de sortir de cette clandestinité. Depuis plusieurs mois, elle bénéficie d’un large soutien dans le monde politique et associatif au Pays Basque. De nombreuses actions ont eu lieu pour dénoncer et demander l’abrogation de cette législation liberticide dans le cas de militantisme politique. Aurore Martin a déclaré hier dans un communiqué: ‘Certes je serai probablement livrée à Madrid, mais nous avons créé les conditions de mettre un réel frein ou coup d’arrêt à la dérive répressive de l’Etat français.

Une importante journée de mobilisation contre le mandat d’arrêt européen aura lieu à Biarritz le 18 juin prochain.

Les autorités espagnoles ont annoncé avoir arrêté ce mercredi Inaki de Renteria (de son vrai nom Ignacio Garcia Arregui), ancien dirigeant de l’ETA. Il a été arrêté à la demande du juge de l’Audience nationale de Madrid sur foi d’un nouveau rapport de la garde civil qui le relie à l’enlèvement d’un fonctionnaire de prison en 1996, la plus longue prise d’otage de l’histoire de l’ETA. Inaki de Renteria avait été arrêté en 2008 en France et remis à l’Espagne pour un délit d’appartenance à une organisation armée. Il avait été libéré en avril 2010. Interpellé hier à proximité de Saint-Sébastien, il devrait rapidement être transféré à Madrid.

Inaki de Renteria

Inaki de Renteria