En juin 2007, la police française avait interpellé Igor Igartua Etxebarria, Alaitz Aireition Azpiri et Aïtor Lorente Bilbio à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Tous trois ont immédiatement été accusé de faire partie de la structure militaire de l’ETA après que les autorités aient découvert dans une cache, un révolver, des fausses plaques d’immatriculation et plusieurs faux papiers. Ils ont notamment été soupçonnés d’avoir planifié l’achat d’un médicament pouvant servir à la fabrication d’explosif. Le procès pour ‘association de malfaiteurs à visée terroriste’ s’est clôturé hier. Igor Igartua Etxebarria et sa compagne Alaitz Aireitio Azpiri écopent de six ans de prison ferme tandis que le troisième, Aïtor Lorente Bilbio écope quant à lui de quatre ans ferme.

Un membre d’ETA, Antoni Otegi, a été condamné à 110 ans et demi de prison pour avoir placé une voiture piégée, chargée de 67 kg d’explosifs, devant un hôtel de la localité andalouse de Fuengirola. Mercredi, Javier Garcia Gaztelu, dit « Txapote », 45 ans, avait été condamné à 60 ans de prison pour l’exécution en 2001 d’un conseiller municipal de droite de Leitza (Navarre). Cette condamnation s’ajoutait à une longue série de lourdes peines prononcées contre « Txapote » en Espagne, dont une de 105 ans de prison.

Un tribunal de Gipuzkoa avait condamné à des peines de prison de deux à quatre ans et demi, le 30 décembre 2010, quatre des quinze gardes civils accusés de torture contre deux membres de l’ETA. Igor Portu et Mattin Sarasola, deux membres de l’ETA avaient interpellés le 6 janvier 2008 au Pays Basque sud. Le lendemain de son arrestation, Portu avait dû être hospitalisé, souffrant de plusieurs blessures, dont une côte fracturée. Le militant basque avait déclaré avoir été victime de tortures pendant son arrestation. Le Tribunal suprême espagnol a annulé, ce mardi 15 novembre, la décision du tribunal de Gipuzkoa.

Le 5 septembre, la police judiciaire française avait arrêté Josu Iraizoz Esparza, membre présumé d’ETA et visé par un mandat d’arrêt européen émis par les autorités espagnoles. Celui-ci visait sa possible appartenance à l’organisation basque Ekin, considérée par l’Espagne comme le coeur de l’ETA. Le 25 octobre, le pourvoi en cassation d’Esparza contre ce MAE avait été rejeté et il avait été placé sous contrôle judiciaire. Le second MAE, émis le 27 septembre, a été validé ce matin par le cour d’appel de Pau. Il porte sur des faits qualifiés d’exaltation du terrorisme commis à Pampelune entre le 26 mars et le 5 avril 2009. L’Espagne l’accuse d’avoir participé à une ‘korrika’ (course en faveur de la langue basque) en brandissant une pancarte avec la photo d’un prisonnier basque. Le tribunal de Pau a ordonné sa remise aux autorités espagnoles après avoir exigé la révocation du contrôle judiciaire et décerné un mandat d’arrêt français contre lui.

Josu Iraizoz Esparza

Josu Iraizoz Esparza

Arrêté en France en 2001, l’ancien chef militaire de l’ETA Javier Garcia Gazetlu, alias ‘Txapote’ avait été remis à la justice espagnole en 2007. Le dirigeant du mouvement avait, à ce moment-là, déjà été condamné à de multiples peines de prison pour diverses actions revendiquées par l’ETA. Aujourd’hui, il a à nouveau été condamné par l’Audience Nationale, qui l’a jugé coupable de l’assassinat en février 2000 d’un dirigeant socialiste et de son garde du corps. La plus haute instance judiciaire espagnole a prononcé une peine de 105 ans de prison à son encontre.

Javier Garcia Gaztelu

Javier Garcia Gaztelu

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné à de la prison ferme plusieurs militants présumés d’ETA, dont Aïtor Elizaran Aguilar, arrêté 19 octobre 2009, à Carnac. Aïtor Elizaran Aguilar, âgé de 32 ans, et de Oihana San-Vincente Saez de Cerain, âgé de 34 ans, avaient été pistés grâce à la découverte d’une Audi A3 volée. Un dispositif d’interpellation avait été mis en place par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et la DIPJ de Rennes. Lors de l’interpellation, à la sortie du parking où était garée l’Audi, les deux militants basques étaient armés. Ils n’avaient pas opposé de résistance. Lors de la perquisition menée dans le studio qu’ils avaient loué pour deux semaines, des munitions et des faux papiers italiens, espagnols, et portugais, avaient été retrouvés par les policiers.

Aïtor Elizaran Aguilar a été condamné, vendredi, à trois ans de prison pour « association de malfaiteurs à visée terroriste ». À ses côtés, cinq autres militants basques ont été condamnés à des peines de deux ans et demi à cinq ans de prison. Les plus lourdes peines ayant été retenues contre Yurrebaso Atucha et Kepa Mirena Suarez Ugarte, arrêtés en 2007, à Périgueux (Dordogne), après avoir forcé un barrage douanier.

Selon le journal basque Gara de ce samedi, le collectif Ekin aurait pris la décision de se dissoudre. Créé en 1999, considéré par la justice espagnole comme étant ‘le coeur de l’ETA’ chargé d’appliquer la stratégie politique et militaire de l’ETA, il avait été déclaré illégal en 2007. En septembre 2010, neufs de ses dirigeants présumés avaient été arrêtés et quelques mois plus tard, dix autres personnes suspectées d’être en lien avec le collectif avaient suivi. D’après Gara, qui se base sur les déclarations de deux dirigeants dont les noms n’ont pas été divulgué, la décision aurait été prise après un débat lancé au printemps. Il affirme également que cela fait plusieurs mois que les responsables d’ETA envisageaient cette dissolution comme suite logique au cessez-le-feu annoncé en janvier dernier.

Dans le courant du mois d’août, Laurence Mirenea ‘Lolox’, militante du collectif Askatasuna (organisation de soutien aux prisonniers politiques basques) a découvert qu’elle était sous surveillance. C’est son garagiste, lors d’un entretien de sa voiture, qui a trouvé un dispositif de surveillance derrière le pare-chocs de sa voiture. La militante a déposé une plainte, dont elle a expliqué l’objectif hier lors d’une conférence de presse: ‘… nous situons cette nouvelle agression dans le contexte politique général, et savoir si elle est légal ou pas ne change pas grand chose à nos yeux. Nous dénonçons depuis longtemps la loi antiterroriste qui permet, par ce genre d’abus, de faire pression et de harceler des opposants politiques par toutes sortes de moyens.

Marixol Iparraguire, militante d’ETA, a été arrêtée en France en octobre 2004. La cour européenne de justice exige la remise en liberté d’un présumé innocent non jugé au bout de cinq ans. Marixol a été jugée en décembre 2010, soit six ans après avoir été arrêtée. La France préfère payer des amendes à l’Europe. Marixol a pris vingt ans par la cour d’assises anti-terroriste de Paris sur base d’un dossier exclusivement composés d’aveux extorqués sous la torture par la Guardia Civil à des prisonniers basques. Marixol a fait appel. D’un point de vue juridique, cet appel suspend toute autre procédure, notamment d’extradition. Mais l’Europe de la répression a trouvé une astuce. On n’extrade plus, on « prête temporairement ».

Marixol comparaissait donc mardi 13 septembre 2011 devant le TGI de Bordeaux sous d’un MAE, pour « prêt temporaire ».
Un seul argument de la défense a été entendu: si Marixol est extradée, même temporairement, cela va gêner l’organisation de sa défense dans le cas de l’appel qu’elle a introduit. L’extradition est donc refusée. Le 15, le tribunal a refusé l’extradition.

France/Pays basque: Marixol Iparraguire ne sera pas extradée