Samedi, des milliers de personnes ont défilé à Bilbao, dans le nord de l’Espagne, pour exiger l’amnistie et la fin des mesures d’exception pour les prisonniers politiques de l’ETA. Des calicots demandant la fin de la ‘doctrine Parot’, ‘la libération des prisonniers malades’ et ‘la fin des mesures d’exception’ ouvraient la marche qui a réuni des milliers de personnes dans les rues pour exiger une modification du régime pénitentiaire appliqué aux prisonniers de l’ETA et en soutien à la famille de l’ancien responsable de l’ETA Xabier López Peña « Thierry », mort samedi dernier suite à des problèmes cardiaques.

Manifestation à Bilbao

Manifestation à Bilbao

Herrira, l’association qui milite pour le rapprochement des prisonniers basques et Etxerat, qui réunit des familles de prisonniers se sont réunies lundi matin, lors d’une conférence de presse, à Bayonne. Yolanda Molina, l’avocate de Xabier Lopez Peña, le militant d’ETA, décédé vendredi dernier, à Paris. L’avocate a annoncé l’intention des proches de Javier Lopez Peña de déposer plainte contre l’administration pénitentiaire et les Hôpitaux de Paris. Samedi soir, des manifestations devraient être organisées par les associations Herrira et Etxerat dans plusieurs villes du Pays basque.

Lire le texte intégral de la conférence de presse

France/Pays basque: Sur la mort de Xabier Lopez Peña

Le 30 mars dernier, le prisonnier politique basque Xabier Lopez Peña est décédé des suites de problèmes cardio-vasculaires. Transféré de la prison de Fleury vers l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière le 13 mars, il y est donc décédé quelques jours plus tard. Ce mardi, un vaste mouvement de grève de la faim a été déclenché par les prisonniers basques pour dénoncer la politique pénitentiaire concernant les prisonniers malades et les conditions de détention qui ont entraîné la mort de Xabier Lopez Peña. Georges Ibrahim Abdallah s’est joint à cette grève de la faim alors qu’il fête aujourd’hui son 62ème anniversaire. Rappelons que le prisonnier libanais est toujours en attente de l’arrêté d’expulsion du territoire français nécessaire à sa libération conditionnelle. Une décision devrait être rendue ce 11 avril.

Une soixantaine de personnes se sont réunies ce matin à la prison de Seysses en soutien au militant basque Xabier Aranburu, qui se trouve, suite à une altercation avec un surveillant, au cachot depuis une semaine, nu, sans vêtement. Les gardiens ne laissent pas dormir, ils entrent dans sa cellule à tout moment et il a été frappé à plusieurs reprises. Dans la fenêtre de la cellule, il y a des trous par lesquels entre un grand froid. Il peut sortir en promenade mais uniquement à 8h du matin, seul et nu. La douche est froide. Pour protester contre cette situation, il est entré en grève de la faim lundi dernier. Le prisonnier politique basque Julen Mujika, qui se trouve dans la même prison, est également entré en grève de la faim hier samedi quand il a appris ce qui arrivait à Xabi.

Une manifestation a réuni 400 personnes samedi soir à Ondarru (village d’origine de Xabier) et un rassemblement a eu lieu dimanche matin devant la prison de Seisses (photo). Il semble que ces mobilisations aient porté leurs fruits, car Xabier a signalé être aujourd’hui dans de meilleures conditions. La grève de la faim a été dès lors arrêtée aujourd’hui.

France: Manifestation à la prison de Seysses

Deux membres présumés de l’ETA ont été arrêtés ce jeudi à Moulins, dans le département de l’Allier (Auvergne). ils voyageaient dans une voiture volée avec une fausse plaque d’immatriculation et s’étaient logés dans un hôtel à Moulins, a indiqué le ministère. L’un d’eux aurait été porteur d’une arme. L’arrestation a été réalisée vers midi par des policiers de la Sdat (Sous-direction antiterroriste). Depuis le début de l’année, cinq membres présumés de l’ETA ont été arrêtés en France.

France: Arrestation de deux membres présumés d’ETA

Lundi 18 février s’est ouvert, à Paris, un procès contre dix militants se revendiquant d’ETA. Alaitz Aramendi, Oihan Barandalla, Luis Iruretagoiena, Ander Mujika, Garikoitz Aspiazu, Aitzol Etxaburu, Mikel Karrera, Aitzol Iriondo, Iurdan Martitegi, et Itziar Plaza, dont le procès s’est ouvert lundi 18 février, sont jugés jusqu’au 15 mars par la cour d’assises spéciale de Paris.

Garikoitz Aspiazu (dit “Txeroki” et considéré comme l’ancien chef militaire de l’organisation avant son arrestation en novembre 2008) a remis au Journal du Pays Basque un texte l’engagement d’ETA en faveur de la résolution du conflit. Retour des prisonniers et réfugiés, désarmement d’ETA, démantèlement des structures armées et démobilisation de ses membres, et démilitarisation du Pays Basque : l’organisation a rappelé sa volonté d’élaborer un “calendrier de la paix”.

France: Procès contre dix membres d’ETA

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi à Bilbao réclament le rapprochement des prisonniers basques et un changement de la politique pénitentiaire. Les organisateurs ont décompté plus de 100.000 manifestants, autant de manifestants voire même plus que l’année dernière.

Ouvraient la marche des camionnettes qui transportent chaque semaine les proches des prisonniers vers les prisons situées souvent à des centaines de kilomètres du Pays Basque. Suivaient ensuite les proches des prisonniers et une méga banderole avec le slogan : « Droits humains, solution, paix. Les prisonniers basques au Pays Basque. Rapatriez tous les prisonniers basques ». Sur un total d’environ 700 prisonniers, seuls quelques dizaines se trouvent emprisonnés au Pays Basque. Les autres se trouvent dispersés à 750 kilomètres en moyenne de chez eux.

Pays basque: Manifestation monstre pour les prisonniers

Dans une conférence de presse cette après-midi, Maite Goyenetxe et Jean Claude Aguerre, deux représentant du parti Batasuna ont annoncé la dissolution de leur collectif. Interdit depuis 2003 en Espagne en raison de ses supposés liens avec l’ETA, le mouvement était toujours autorisé en France même si ses militants sont régulièrement la cible d’opérations de répression menées par les autorités françaises sur demande espagnole.

Le Collectif des prisonniers politiques basques (EPPK) a annoncé qu’il allait faire de la fin de la dispersion son premier objectif. Une série d’actions qui débute dès ce samedi par un jeûne dans toutes les prisons françaises et espagnoles est organisée en ce sens. En plus du jeûne organisé ce samedi dans toutes les prisons, EPPK organise une “grève de la communication” en refusant toute visite le 12 janvier prochain, jour où une grande manifestation est convoquée à Bilbo. Enfin, pour réclamer la libération des prisonniers sous le coup de la “doctrine Parot” et de ceux conditionnables, le collectif organisera diverses actions tous les troisièmes vendredis de chaque mois.

Pays Basque: Les prisonniers contre la dispersion

Le militant basque Juan Carlos Estevez a déjà été prisonnier d’août 1995 à avril 1999 en France et d’avril 1999 à juin 2001 en Espagne. Arrêté à nouveau en octobre 2008 à Limoges, condamné comme membre d’ETA, il a connu depuis différentes prisons françaises. Sa condamnation prenait fin le 12 décembre, mais un MAE espagnol de dernière minute a entraîné son « arrestation » à l’intérieur de la prison de Muret-Seysses.

Un premier mandat d’arrêt européen avait été demandé contre lui par l’Espagne en 2005, mais il avait été refusé par les juges français. L’Espagne a donc réitéré sa demande à la veille de la libération d’Estevez Paz. Il reste en détention (« préventive » cette fois-ci) à la Maison d’Arrêt de Seysses, en attente de l’audience d’examen du MAE.