L’état d’urgence a été prolongé de deux moix dans tous les districts des provinces de Huanta y La Mar, Tayacaja y Satipo et à d’autres sept districts des départements de Cusco et de Junín. Les forces armées gouverneront directement ces régions où le PCP-SL est actif. Les droits constitutionnels y sont suspendus.

Au lendemain de la déclaration de l’état d’urgence dans la province d’Espinar (région de Cuzco – sud du pays), la police a arrêté le leader du mouvement anti-mine qui proteste depuis plus d’une semaine contre un projet d’extraction de l’entreprise suisse Xstrata. Les manifestants dénoncent le montant des royalties que la société souhaite payer aux autorités locales, mais aussi le niveau des salaires ainsi que la politique environnementale. Deux manifestants ont été tués lundi, et le même jour, le gouvernement déclarait l’état d’urgence pour une durée de trente jours. Mardi, la police a arrêté Herbert Huaman, chef de file du mouvement de protestation, pour avoir appelé à la fin de l’état d’urgence. Les autorités l’accusent également d’avoir appelé à de nouvelles mobilisations populaires. 24 autres personnes ont été arrêtées depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence.

Cela fait sept jours que dure un vaste mouvement de résistance et de protestation dans la région de Cuzco, dans le sud du pays. Le litige opposant la population de cette région minière et les autorités concerne principalement l’extension d’une mine existante appartenant à une société suisse, mais aussi des questions environnementales. Depuis le début du conflit, deux manifestants sont décédés, et les affrontements avec les forces de l’ordre se multiplient. Hier, en fin de journée, le gouvernement péruvien a déclaré l’état d’urgence dans la province d’Espinar. La liberté de rassemblement a été suspendue, et la police s’est vue attribuée des pouvoirs spéciaux et ce pour trente jours minimum.

La police péruvienne a capturé dans la ville du San-Miguel Leoncio Ruiz, alias « camarade Héctor », recherché depuis de nombreuses années pour avoir été membre d’un « groupe d’élimination » de la guérilla maoïste dans le département de Cajamarca, responsable de la mort d’une cinquantaine de personnes, dont une trentaine de policiers et de militaires.

Pérou: Encore une arrestation

La police anti-terroriste péruvienne (Dircote) a annoncé aujourd’hui l’arrestation de Vidal Alejandro Taco Ochoa (56 ans), alias « camarade Carlos », qui serait selon elle impliqué dans les diverses actions du PCP-SL dans les années ’90, parmi lesquelles une embuscade dans laquelle trois policiers ont été tués dans la localité de Chamallapata.

Le nouveau ministre de la défense péruvien a annoncé l’augmentation du budget pour des opérations de renseignement et la réactivation des « comités d’auto-défense » pour combattre le PCP-SL. Les « comités d’auto-défense » étaient formés par les habitants choisis par les autorités qui leur remettait des armes et s’en servaient comme chair à canon anti-guérilla.

L’humiliation infligée par la guérilla maoïstes aux forces de sécurité péruviennes en avril dernier (10 policiers et militaires tués, un hélicoptère abattu, un policier abandonné sur le terrain qui a erré 17 jours dans la jungle avant de se mettre en sécurité) a provoqué un remaniement gouvernemental. Le président Humala a désigné un général à la retraite au Ministère de l’Intérieur. Un nouveau Ministre de la Défense a également été nommé.