Toribio Atanacio Quito alias « Chavinillo » (44 an), a été arrêté par les agents de la Direction Contre le Terrorisme (Dircote) de la police nationale péruvienne à Tingo Maria (Huánuco). Les policiers l’accusent d’avoir été un des responsables du Comité région du Huallaga (CRH) du PCP-SL, et plus particulièrement d’avoir eu le commandement des réseaux du PCP-SL à Puerto de Yanajanca, sur le río Huallaga. Cette arrestation semble s’inscrire dans la dislocation du CRH dirigé par le « camarade Artemio », figure de proue de la fraction liquidatrice du PCP-SL.

Pérou: Importante arrestation dans le Huallaga

Depuis dix jours, les mineurs de la province de Madre de Dios, frontalière avec le Brésil, protestent contre les récents décrets du gouvernement réglementant le secteur minier, et la répression accompagnant leurs mise en application. Le gouvernement affirme, par ce biais, vouloir éviter l’extraction illégale et encourager les mineurs à obtenir des permis de travail, alors que ces derniers l’accusent simplement de s’attaquer aux mines artisanales pour céder les concessions à de grandes sociétés multinationales. L’état a notamment créé un délit spécifique d’extraction illégale, passible de dix ans de prison. Hier matin, des milliers de personnes ont tenté d’occuper l’aéroport et de bloquer les routes de Puerto Maldonado en érigeant des barricades enflammées pour protester contre ces mesures. Plus de 10.000 personnes sont descendues dans les rues, paralysant totalement la ville. De violents affrontements les ont opposées aux forces de l’ordre, gaz lacrymogènes contre pierres et autres projectiles. Au moins trois manifestants ont été tués et 55 autres personnes blessées dans les heurts. Les autorités ont précisé que 60 personnes avaient été arrêtées, accusées d’avoir utiliser des armes à feu et des explosifs.

Manifestation de mineurs au Pérou

Manifestation de mineurs au Pérou

La Police du Pérou a offert une récompense de 13 millions de Sol (environ 4.9 millions de dollars) pour l’arrestation de Víctor Quispe Palomino, le « camarade José ». Le « camarade José » dirige la principale force du PCP-SL: le Comité Régional Principal du Centre (CRPC), actif dans la région VRAE. Il incarne la ligne ’Proseguir’ (’continuité’) du PCP-SL opposée à toute négociation avec le gouvernement. La police estime les forces « régulières » (permanentes) du CRPC dans la région VRAE à 12 colonnes de quelques dizaines de combattants chacune. L’action du CRPC s’étend aux départements de Junín (Satipo), Ayacucho Huanta-La Mar. Il a comme base d’appui la région de Vizcatán-Huanta, et s’efforce d’étendre son action aux provinces de Tayacaja, Churcampa et auxs districts de Huachocolpa et de Surcobamaba (Huancavelica), de Chincheros, Ocobamaba et Andahuaylas (Apurimac).

Début mars, une colonne de guérilleros a été signalée dans quelques communautés de la rive droite de la rivière Mantaro (VRAE). Ils ont distribués des tracts parlant de la « déroute du révisionnisme armé d’Artemio » et annonçant que les « les cadres, les combattants et les masses du Huallaga se joindront au Comité Régional de l’Oriente (CRO), pour réaliser des actions politiques et militaires ». Ces tracts célèbrent la chute d' »Artemio », exposant qu’il a été « démasqué et battu par le développement de la victorieuse guerre populaire démocratique de résistance nationale contre le super-imperialisme yankee ». En février, une colonne de 150 guérilleros du CRPC aurait pénétré dans le Haut Huallaga pour y créer une base d’appui et y relancer la guerre populaire. 250 km séparent le Haut Huallaga de la région VRAE.

Camarade josé

Camarade josé

Le gouvernement péruvien a prorogé par 60 jours l’état d’urgence dans les localités de trois départements amazoniens, en raison de la présence du PCP-SL dans des divers secteurs ruraux du Huallaga. L’état d’urgence a été déclaré dans les districts de Cholón (province de Spondias), la Mousson (province de Huamalíes) et dans la province de Leoncio Prado, dans le département de Huánuco. De la même manière, dans la province de Tocache du département du San-Martin et dans la province de Padre Abad, dans le département d’Ucayali. L’état d’urgence implique la suspension des droits personnels de liberté et de sécurité, de l’inviolabilité de domicile, de la liberté de réunion et de déplacement.

Les Anonymous ont bloqué dimanche au Pérou le site internet de la police chargée de lutter contre les délits informatiques. L’attaque a empêché le fonctionnement normal du site du Bureau des enquêtes sur les crimes de haute technologie et a restreint l’accès au portail à partir de l’extérieur. « Si la police se plaît à nous infiltrer, peut-être pouvons-nous faire de même ? », a écrit le groupe Anonymous Pérou sur son compte Facebook: « PNP (Police nationale du Pérou) je te surveille », pouvait-on lire sur la page d’accueil du site attaqué.

En juin 2011, la police péruvienne avait demandé l’aide du FBI américain pour l’aider à localiser des pirates qui avaient perturbé le fonctionnement de sites du gouvernement (celui des ministères de la Santé, de l’Energie, l’Institut pénitentiaire national et le service des gardes-côtes, notamment). Selon Interpol, 25 hackers soupçonnés de liens avec le groupe des Anonymous ont été arrêtés en février à la suite de cyberattaques menées à partir de l’Argentine, du Chili, de la Colombie et de l’Espagne.

Walter Díaz Vega, le « camarade Percy », successeur du « camarade Artemio » à la tête du Comité Régional du PCP-SL du Haut Huallaga (le CRH), a été capturé dans une région de jungle du Huánuco. Alors que l’ensemble rejette les « lettres de paix » attribuée au « Président Gonzalo » après son arrestation, le CRH d' »Artemio » avait accepté l’idée d’un accord de paix avec le gouvernement. Les autres instances du PCP-SL rejettent toutes cette idée, mais c’est le Comité Régional Principal du Centre (CRPC), actif dans la région VRAE, actuellement dirigé par Víctor Quispe Palomino, le « camarade José », qui incarne principalement la ligne ‘Proseguir’ (‘continuité’) du PCP-SL. Après l’effondrement de la fraction liquidatrice dans le Haut Huallaga (confirmé par l’arrestation de samedi) une colonne de 150 guérilleros du CRPC aurait pénétré dans le Haut Huallaga pour y créer une base d’appui et y relancer la guerre populaire.

Par ailleurs, on a appris qu’Óscar Ramirez Durand, le « camarade Feliciano », sera appelé comme témoin dans le procès contre Florindo Flores Hala, le « Artemio ». Dans une déclaration que « Feliciano » a faite le 24 juin 2005 à son procès, « Feliciano » a dit avoir été témoin de remise massive d’argent d' »Artemio » à Abimael Guzmán, le « président Gonzalo », à l’occasion des réunions du comité Central. Pendant 11 ans, entre 1988 et 1999, « Feliciano » et « Artemio » ont été ensemble au Comité Central du PCP-SL. Selon la thèse de l’accusation, le CRH s’était limité, jusqu’aux années ’90, à lourdement taxer les narcotrafiquants pour financer le PCP-SL, mais que, par la suite, devenu autonome, il se serait directement lancé dans le trafic.

Florindo Eleuterio Flores Hala, plus connu sous le nom de ‘camarade Artemio’ et dirigeant du comité régional Huallaga du PCP-SL a été capturé il y a une quinzaine de jours au cours d’une opération militaro-policière dirigée contre lui. Très grièvement blessé par plusieurs balles (il avait d’ailleurs d’abord été donné pour mort), il a été soigné dans un hôpital militaire avant d’être rapidement transféré dans un établissement pénitentiaire de haute sécurité. Hier, il a été officiellement inculpé pour ‘terrorisme’ et ‘trafic de drogue’. Son procès, auquel devraient témoigner plus de 200 personnes d’après les autorités, devrait commencer dans quatre mois. Le ‘camarade Artemio’ avait récemment adopté des positions liquidatrices et avait admis en décembre dernier la défaite du PCP-SL avant d’affirmer que les guérilleros étaient prêts à négocier avec le gouvernement. Cette position lui avait valu de violentes critiques de la part des autres instances du PCP-SL.

Camarade Artemio

Camarade Artemio

Les militaires opérationnels dans la Vallée du Río Apurímac et de lac rivière Ene (VRAE) ont intensifié leurs opération dans le but de capturer Víctor Quispe Palomino, le « camarade José » qui dirige le comité régional du PCP-SL. Le vice-ministre de la Défense a annoncé une stratégie et des moyens pour reprendre le contrôle total de la région VRAE d’ici 2016.

La guérilla maoïste de la VRAE a attaqué la « base contre-subversive Union Mantaro », dans la province de Huanta (région d’Ayaucho), tuant un officier de l’armée péruvienne. C’est une colonne du comité régional du PCP-SL dirigé par le « camarade José » qui a mené cette attaque hier.