Le tribunal a décidé vendredi de reporter au 15 septembre l’examen du dossier de trois Liégeois poursuivis pour avoir « participé aux activités d’un groupe terroriste », en fait, pour avoir participé à une collecte de fonds qui la police affirme être au profit du PKK. Plusieurs sympathisants d’une ASBL kurde de Bressoux auraient été approchés pour participer à cette collecte de fonds qui est au coeur des poursuites. Certains inculpés nient avoir participé à cette collecte, d’autres n’avoir collecté que pour financer une télévision kurde en Allemagne ou les activités de la communauté kurde de Belgique.

Manifestation de la communauté kurde de Liège (archive)

Manifestation de la communauté kurde de Liège (archive)

Les autorités turques ont reconnu la perte de deux membres des forces de sécurité, un militaire et un « gardien de village » (paramilitaire anti-guérilla) dans une embuscade du PKK. Les combattants kurdes ont fait exploser un IED installé au bord de la route liant le district de Catak (province de Van) au district de Pervari (province de Siirt), vendredi. Le militaire et le milicien étaient affectés à un poste de contrôle routier. Les forces de sécurité ont immédiatement lancé (en vain) une opération aérienne pour tenter d’accrocher le commando kurde.

Cérémonie pour le militaire tué vendredi

Cérémonie pour le militaire tué vendredi

Les HPG, l’armée du PKK, ont revendiqué l’éxécution de 83 policiers turcs lors de l’action portée par le commando « Vengeance pour les martyrs Bager et Direj », à Amed (Diyarbakir). L’action a eu lieu le 11 avril dernier autour de 10.45, lorsque le QG de la police a été soufflé par une explosion. Des explosifs avaient été placés sous le batiment via un tunnel de 90m de long creusé par la guérilla. Les autorités turques ont prétendu qu’il s’agissait d’une explosion accidentelle, mais les HPG ont démenti en précisant qu’ils avaient placé 2.540kg d’explosifs sous ce batiment qui rassemble les unités anti-émeutes, anti-terroristes, les renseignements ainsi que le réseau de surveillance par caméra de la ville et le garage à véhicules blindés. Sur environ 200 policiers présents dans le batiment, 83 ont été tués et 110 autres blessés. 8 chars d’assaut, 10 véhicules cobra, 4 véhicules oural, 4 véhicules ranger, 6 autopompes, 2 pelleteuses, 2 utilitaires Doblo, 12 bus et des dizaines de voitures de police ont été détruites dans l’opération.

L’opération a été portée en mémoire « de tous les camarades tombés en martyrs dans la province d’Amed et à tous ceux qui sont tombés dans les opérations récentes, en réponse aux politiques fascistes de répression de l’ennemi, aux atrocités et à la torture dans les prisons. Le commando qui a conduit l’action a pu revenir à sa base sain et sauf ». Les HPG ont également publié plusieurs photos de la préparation de l’action, montrant l’intérieur du tunnel et la pose des explosifs. Amed, considérée comme la capitale du bakuré, a été l’une des villes les plus dûrement touchées par la guerre aux Kurdes que mène l’état turc, notamment contre le quartier de Sur.

Mise à jour: Les chiffres sont basés sur les revendications du PKK, l’état turc nie complètement ces chiffres.

Un guérillero posant les explosifs sous le QG de la police à Amed/Diyarbakir


Le

Un guérillero posant les explosifs sous le QG de la police à Amed/Diyarbakir
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Comme à Paris et ailleurs, ce samedi sera l’occasion d’une manifestation en solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim en Turquie. La grève de la faim en sera demain à 60 jours, elle proteste contre les conditions de détention inhumaine et l’isolement.

Manifestation à Porte de Namur, ce samedi 15 avril à 14h.

Appel de la communauté kurde de Belgique à manifester

Appel de la communauté kurde de Belgique à manifester

Des combattants du PKK ont ouvert le feu sur des militaires turcs à un avant-poste militaire dans le secteur de Çukurca, un secteur de la province kurde de Hakkari près de la frontière de l’Irak. Un militaire turc a été hospitalisé suite à cette attaque. L’armée turque a ensuite envoyé un drone dans le secteur qui a permis de localiser les membres du PKK, puis les F-16 ont mené les frappes. Les autorités turques affirment que ces frappes ont tués 8 combattants kurdes.

F16 turcs lançant des leurrers thermiques pour déjouer d’éventuels missiles

F16 turcs lançant des leurrers thermiques pour déjouer d'éventuels missiles

Dimanche matin, dans la région montagneuse de Kutudere, dans le Dersim, les forces spéciales de la Gendarmerie turque (les Jandarma Özel Harekat ou JÖH) ont engagé un groupe de guérillero du PKK. Quatorze guérilléros ont été tués et parmi eux le responsable du groupe, Yusuf Doğan. Les militaires turcs ont trouvé de nombreux équipements et des provisions en tout genre dans des abris souterrains. Parmi l’équipement des guérilleros un lance-roquette antichar SAAB M136 AT4 du type de ceux fournis aux peshmargas irakiens. Un gendarme a été blessé dans l’affrontement.

L’équipement et les provisions retrouvées par les militaires


Le lance-roquette suédois que possédaient les guérilleros

L'équipement et les provisions retrouvées par les militaires
Le lance-roquette suédois que possédaient les guérilleros

Ebru Firat est emprisonnée en Turquie pour appartenance au PKK. Ebru est née à Toulouse et y a passé son enfance. En 2008, à ses 17 ans, elle s’envole vers le Kurdistan pour rejoindre le PKK. Elle suit plus d’un an une formation d’infirmière avant de servir sur les lignes. Sa famille n’aura pas de nouvelles pendant sept ans. En 2015, le père, la mère et les frères d’Ebru Firat partent s’établir à Diyarbakir.

En juillet, alors qu’elle était au Bakur, Ebru décide de partir vers le Rojava, toujours en tant qu’infirmière. En février, elle quitte le Rojava par le nord de l’Irak où est elle emprisonnée deux mois par les autorités du PDK. En avril 2016, elle peut enfin rentrer en France, à Toulouse où vit encore sa tante. L’été venu elle part chez ses parents à Diyarbakir où elle se marie avec un jeune Syrien rencontré au Rojava. En septembre 2016, elle est arrêtée à Istanbul, puis condamnée en novembre à 22 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », assortis d’une année de semi-liberté. Ebru et son avocate multiplient les démarches pour obtenir son transfert en France.

Ebru Firat

Ebru Firat

Au total, 740 personnes soupçonnées d’appartenir au PKK ont été arrêtées au cours des trois derniers jours dans le cadre de 36 opérations policières simultanées. La police affirme avoir saisi, au cours de ces opérations, un fusil d’assaut AK-47, quatre pistolets, 14 fusils et des munitions ont été saisis, ainsi qu’un grand nombre de documents. En février, 259 personnes avaient déjà été arrêtées dans plusieurs opérations contre le PKK. Parmi elles, 39 sont encore en détention. A Allemagne, 30.000 Kurdes ont manifestés à Francfort pour dénoncer le régime dictatorial d’Erdogan, dans la perspective du referendum qui vise à augmenter encore les pouvoirs de la présidence.

La manifestation d’hier à Francfort

La manifestation d'hier à Francfort

Des guérilleros du PKK ont fait exploser aujourd’hui un IED sur l’autoroute Mardin-Diyarbakir, lors du passage d’un véhicule des forces de l’ordre. Deux militaires ont été tués dans l’explosion. Des renforts ont été envoyés sur place et une opération anti-guérilla, avec une couverture aérienne a été lancée. La circulation sur l’autoroute a été bloquée dans les deux sens.

Le théâtre de l’embuscade

Le théâtre de l'embuscade

Les forces de sécurité turques ont lancé dimanche soir 6 mars l’une des plus vastes opérations anti-guérilla de ces dernières années dans le Kudistan turc. Quelque 7000 gendarmes, 600 policiers d’élite, ainsi que des dizaines d’hélicoptères et de blindés ont été mobilisés pour cette offensive à Lice, dans la province de Diyarbakir. En outre, 18 villages ont été placés sous un strict couvre-feu jusqu’à nouvel ordre. Cette opération vise à neutraliser les guérillas du PKK actives dans ces zones boisées et montagneuses. Une autre opération a été menée à Genc, dans la province de Bingol

Les autorités turques affirment avoir tués 4 guérilleros à Lice et 6 autres à Genc. Une des personne tuée à Lice, Edip Yetut, surnommé Erhan Siser, était activement recherché pour sa participation présumée à la guérilla urbaine à Diyarbakir. Sa tête avait été mise à prix à 1 million de livres turques.

Edip Yetüt, tué le 6 mars par la contre-guérilla

Edip Yetüt, tué le 6 mars par la contre-guérilla