Un policier turc a été tué, samedi, lors d’une opération antiguérilla, dans la région kurde de Şırnak. Un soldat a également été blessé lors de l’opération soutenue par un drone visant les guérilleros du PKK. Les forces de sécurité turques revendiquent avoir « neutralisé » trois combattants du PKK dans cette opération.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

Trois militaires turcs ont été tués et un autre blessé lors d’une attaque à la roquette réalisée dimanche par des combattants du PKK dans la région montagneuse de Hakkari (frontalière de l’Irak et de l’Iran). Cette opération intervient dans le contexte d’une campagne de harcèlement allant crescendo, menées par les guérillas du PKK, et visant notamment les forces de police dans la province de Hakkari. Par ailleurs, deux autres militaires turcs ont été tués sur le territoire du Kurdistan irakien ou les forces armées turques mènent des opérations visant le PKK.

Opération anti-PKK au Kudistan nord

Opération anti-PKK au Kudistan nord

La chanteuse Pinar Aydinlar (membre du HDP, Parti Démocratique des Peuples), emprisonnée depuis la semaine dernière, a été victime de torture sexuelle et de menaces verbales dans la prison pour femmes de Bakirköy (Istanbul), son avocat a déposé une plainte pénale auprès du procureur.

Pinar Aydinlar, deux fois candidate sur les listes électorales du HDP, a déjà plusieurs fois été arrêtée et réprimée. Elle avait déjà été arrêtée en 2012 pour un concert de 2010 où elle avait fait la « propagande du réseau terroriste TKP/ML » en reprenant des chansons et en entonnant des slogans dont « notre leader est Ibrahim Kaypakkaya ». Elle avait de nouveau été arrêtée en mai 2016.

Pinar Aydinlar

Pinar Aydinlar

Les guérillas du PKK ont multiplié les opérations ces derniers jours. Les autorités turques ont reconnu avant hier qu’un militaire avait été tué et quatre autres blessés lors d’un combat avec les combattants du PKK près du village d’Akcabudak, à Lice. Les soldats blessés ont été transportés à l’hôpital à bord d’un hélicoptère dépêché sur les lieux. Avant-hier, elles ont reconnu qu’une attaque à l’IED avait tué un autre militaire dans la région de la colline Soru Tepe à Sirnak. Les forces kurdes affirment que les pertes de l’armée ont été bien plus lourdes pendant cette période, les estimant à huit morts au moins.

Combattant·e·s du PKK (archives)

Le 4 avril dernier, 7 combattants de la guerilla du PKK sont tombés martyrs lors d’affrontements avec l’armée turque dans la région de Pülümür dans le Dersim.
Parmi eux, le membre du Conseil du commandement du HPG (Force de défense du peuple, branche armée du PKK en Turquie) Kemal Garzan qui avait rejoint la guerilla kurde en 1993.

Kemal Garzan, commandant du HPG

Kemal Garzan, commandant du HPG

Le PKK, en guerre contre l’Etat turc depuis 1984, a établi depuis plusieurs dizaines d’années leur base arrière dans les montagnes de Qandil, à la frontière entre l’Irak et l’Iran. L’armée turque a récemment multiplié les bombardements contre Qandil. A ces attaques aériennes, régulières, s’ajoute cette fois, à l’envoi de forces terrestres dans la région.

Selon l’agence de presse kurde Rudaw et des témoins locaux, des commandos turcs ont récemment pénétré sur une profondeur d’environ 20 kilomètres en territoire irakien, établissant plusieurs avant-postes et consolidant les routes dans la zone de Sidekan, sur les contreforts des monts Qandil. L’armée turque, qui dispose, grâce à la complicité du clan Barzani et de son PDK, de bases dans le nord de l’Irak depuis le milieu des années 1990, s’est toujours arrogé une grande liberté de manœuvres dans la région. Des milliers de militaires turcs − représentants des forces spéciales, agents du renseignement – y sont présents.

Meetin,g du PKK à Qandil pour le nouvel an kurde (archive)

Meetin,g du PKK à Qandil pour le nouvel an kurde (archive)

Avec l’arrivée du printemps, les forêts du Kurdistan se couvrent de feuillages et les guérillas du PKK peuvent reprendre les opérations. Plusieurs attaques et embuscades ont déjà été réalisées qui ont coûté la vie à plusieurs militaires turcs. Aujourd’hui vendredi, ce sont six paramilitaires anti-guérilla (appelés « gardiens de village ») qui ont été tués à Ormanardi (province de Siirt). Dans l’attaque, trois autres paramilitaires et quatre soldats ont été blessés.

Arrivée des militaires blessés à l’hôpital

Arrivée des militaires blessés à l'hôpital

Nous relayons ci-dessous la déclaration des YPG International suite à l’offensive militaire turque contre le canton d’Afrin :

Il y a quelques jours, l’armée turque a franchi la frontière syrienne pour lancer une attaque contre la région d’Afrîn.
Le régime AKP-MHP accuse grossièrement le PYD de régner par la terreur, alors que contrairement à la Turquie, tous les partis politiques sont légaux et qu’il n’y a pas un seul prisonnier politique au Rojava (combien dans les prisons turques ?).
Ils accusent aussi de façon grossière le YPG de se battre aux côtés de Daesh (!) alors même que l’État turc soutient toujours Daech contre YPG.
Les allégations turques sont préjudiciables et ne parviennent pas à cacher leur objectif réel: empêcher toute forme de démocratie pour les peuples de Syrie, détruire toute forme d’autonomie pour le peuple kurde et contrôler la région à travers les gangs réactionnaires qu’ils parrainent.
Le Tabur International YPG continuera à se battre pour la révolution, à la défense de TOUS ses ennemis. C’est pourquoi certains de nos camarades se sont rendus dans la région d’Afrin pour stopper l’agression turque, tandis que les autres ont décidé de poursuivre la lutte contre Daech sur le front sud.
Erdoğan a fait une terrible erreur en attaquant Afrîn. La résistance des YPG/YPJ continuera jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul soldat turc sur la terre syrienne. Cela sera leur Viet-Nam. Afrîn sera la tombe du régime AKP-MHP.

Ils ne passeront pas !

Bijî berxwedana YPG-YPJ!
Bijî piştgiriya enternasyonalist!

Egalement l’intervention vidéo du TKP/ML TIKKO Rojava engagé dans la résistance aux cotés du Bataillon International de Libération (sous titres anglais et français) :

Combattants des YPG International

Combattants des YPG International

La police allemande a ordonné aujourd’hui samedi la dispersion à Cologne d’une manifestation de Kurdes contre l’offensive turque en Syrie en raison de la présence dans le cortège de symboles, interdits en Allemagne, du PKK. La manifestation à laquelle participaient plus de 14.000 personnes a été stoppée et dispersée après que plusieurs manifestants ont montré des drapeaux à l’effigie du dirigeant historique du PKK Abdullah Öcalan. Deux personnes ont été interpellées.

La manifestation de Cologne

La manifestation de Cologne