Le 4 octobre a été notifié le durcissement des mesures préventives à l’encontre de deux anarchistes poursuivis dans le cadre de l’opération contre le bimensuel Bezmotivny (voir notre article). Suite à des rapports de la DIGOS sur des prétendues violations des mesures précédemment imposées, le juge d’instruction a ordonné le transfert en prison de Gino Vatteroni (qui était aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions) et le durcissement de la mesure de contrôle judiciaire pour Veronica (à l’origine elle avait reçu l’interdiction de sortir de la commune de résidence, avec interdiction de sortir de chez elle de 19 heures à 7h, maintenant elle a été placée aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions).

 

 

Un tribunal de Bahreïn a a rendu son verdict mardi à l’encontre de 65 accusés, dont 62 prisonniers politiques, qui avaient protestés par un sit-in et une grève de la faim en 2021 contre leurs conditions de détention. 12 hommes ont été condamnés à trois ans de prison, un autre à un an et les 52 restants ont été acquitté. Les prisonniers n’ont pas eu le droit d’assister au procès ni d’accéder à un avocat. Le sit-in avait été provoqué par la mort d’un activiste, faute de soins médicaux adéquat. En août, des centaines de prisonniers – 121, d’après les autorités – avaient lancé une grève de la faim (voir notre article). Mi-septembre, ils ont suspendu leur mouvement après des engagements du gouvernement d’améliorer leur situation.

Une prison au Bahrein

Le 8 juin dernier, Georges Abdallah a déposé une nouvelle demande – la 10e – de libération conditionnelle devant le tribunal d’application des peines de Paris. Rappelons que ce prisonnier politique, incarcéré depuis 1984 pour complicité dans des actes de résistance à l’invasion sioniste de son pays, le Liban, libérable depuis 1999, est maintenu en prison sur injonction du gouvernement étatsunien malgré deux libérations prononcées par le tribunal d’application des peines. Rappelons aussi que ce militant communiste révolutionnaire, tout au long de son incarcération, n’a jamais rien renié de son engagement anti-impérialiste, son attachement à la cause des peuples.  Rassemblement devant le ministère de la Justice pour exiger la libération de Georges Abdallah ce jeudi 28 septembre de 18h30 à 20h. A l’angle de la rue de la Paix et de la rue Danielle Casanova (Paris 2e)

Toby Shone est un anarchiste qui a été incarcéré pendant presque deux ans, car accusé d’être l’administrateur du projet de contre-information 325.nostate.net (voir notre article). Après que les poursuites pour des raisons politiques soient tombées, Toby a été condamné à 3 ans et 9 mois pour la possession de cannabis et de LSD (voir notre article). Il a été libéré le 28 décembre dernier, avec des restrictions importantes, sous la surveillance d’une équipe multi-forces qui comprenait la National Security Division (anti-terrorisme) et il a été obligé de vivre pendant 9 mois au centre d’hébergement de Gloucester.

Il avait déménagé depuis à peine 9 jours dans un appartement quand, le matin 19 septembre,  il a été arrêté alors qu’il se rendait en voiture à un rendez-vous avec son conseiller de probation. Il serait accusé d’avoir enfreint deux des conditions de sa semi-liberté (avoir été en possession d’un téléphone et avoir participé à une réunion à Bristol en août). On peut lui écrire à cette adresse : Toby Shone / prisoner’s number : A7645EP / HMP Bristol / 19 Cambridge Road / Bishopston / Bristol BS7 8PS (Royaume-Uni).

Christopher O’Kane (photo, à gauche), de Derry, est accusé d’avoir accédé à une feuille de calcul contenant des données policières. Le 8 août dernier en effet, des informations personnelles sur tous les membres actifs et le personnel civil de la police d’Irlande du Nord, la PSNI ont été publiées par erreur. Le 18 août, le domicile d’O’Kane a été perquisitionné: il a été inculpé pour possession de ces informations et s’est d’abord vu refuser la liberté sous caution. Des milliers d’autres personnes avaient eu accès a ses données sans avoir été inculpées, mais O’Kane travaillait pour des sites web du groupe politique républicain irlandais Saoradh et l’Irish Republican Prisoners Welfare Association. Le juge l’a libéré sous caution et sous conditions, avec un bracelet électronique. Dans la nuit de mardi à mercredi, l’entreprise de sécurité G4S qui s’est présentée pour fixer le bracelet sur sa personne a qualifié O’Kane de « non coopératif », ce qui a conduit à sa réincarcération. Entre-temps, un ancien interné républicain, Ciarán « Zack » Smyth (photo de droite), a été renvoyé à la prison de Maghaberry, apparemment à la suite d’une rencontre fortuite de quelques secondes, dans une rue de Belfast, avec un autre ancien prisonnier républicain.

De nombreux militants et de chefs amérindiens se sont rassemblés devant la Maison Blanche mardi passé pour soutenir Leonard Peltier à l’occasion de son 79e anniversaire et alors qu’il purge sa 48e année de détention. Membre de la tribu Chippewa de Turtle Mountain, Leonard Peltier a participé activement à l’American Indian Movement, qui a vu le jour dans les années 1960 pour s’attaquer aux brutalités policières et aux discriminations envers les Amérindiens. L’AIM a fait les gros titres en 1973 lorsqu’il a pris le contrôle du village de Wounded Knee, dans la réserve de Pine Ridge, ce qui a conduit à un affrontement de 71 jours avec les agents fédéraux. Les tensions entre l’AIM et le gouvernement ont mené à la fusillade au cours de laquelle les deux agents du FBI ont été abattus. Leonard Peltier a été condamné au terme d’un procès plus que douteux. Détenu depuis 48 ans; il a épuisé ses possibilités d’appel et ses demandes de libération conditionnelle ont été rejetées, y compris par le président Obama.

Leonard Peltier avait rédigé pour la manifestation une déclaration, qui a été lue à haute voix devant la Maison-Blanche, dans laquelle il remerciait les personnes qui avaient fait pression en faveur de sa libération: « J’espère pouvoir respirer de l’air libre avant de mourir. L’espoir est une chose difficile à garder, mais personne n’est assez fort pour me l’enlever. Il reste beaucoup de travail à faire. J’aimerais sortir et me joindre à vous pour le faire ». 35 personnes ont été arrêtée parmi lesquelles Fawn Sharp, présidente du Congrès national des Indiens d’Amérique (NCAI).

 

 

C’est la grève de la faim la plus large et la plus longue dans l’histoire du royaume : 804 prisonniers politiques, incarcérés dans la prison de Jaw, ont entamé une grève de la faim depuis le 7 août. Ils réclament plus de temps hors de leurs cellules et l’accès à des soins médicaux adéquats. Détenus dans la prison de Jaw dans le sud-est du Bahreïn, les grévistes représentent près d’un tiers de la population carcérale. Ce n’est pas la première fois que la prison de Jaw connaît une rébellion de cet ordre. Des émeutes avaient éclaté – avant d’être violemment réprimées – en 2015 pour protester contre la surpopulation carcérale et les mauvaises conditions de vie. Plusieurs rassemblements de soutien, fait rare, ont eu lieu depuis pour appeler à leur libération et à la chute du monarque Hamed ben Issa al-Khalifa, intronisé en 2002. Des centaines de Bahreïniens ont ainsi scandé « La chute d’Hamad » à Jidhafs, le vendredi 18 août.

Le 4 septembre, l’ancien étudiant-chercheur de l’Université d’État de Moscou et prisonnier politique Azat Miftakhov a été libéré de la colonie pénitentiaire où il était enfermé. Il avait été condamné sur base de témoignage extorqués sous la torture, notamment sous l’accusation d’avoir lancé un fumigène dans l’un des bureaux du parti Russie Unie de Poutine. Le jour de sa libération, le Service Fédéral de Sécurité (FSB) l’a arrêté dans le cadre d’une procédure pénale pour « apologie du terrorisme ». Selon le FSB, Azat a discuté avec d’autres prisonniers de la guerre en Ukraine et de l’action de l’anarchiste Mikhail Zhlobitsky, qui a provoqué une explosion dans un bâtiment du FSB et y est mort, en 2018. Miftakhov a refusé de plaider coupable. Le 5 septembre 2023, le tribunal l’a envoyé en détention pour deux mois, à cause de l’ouverture d’une nouvelle enquête. Vous pouvez aider sa famille a lui payer un avocat via le compte Paypal de l’ABC Moscou : abc-msk@riseup.net (indiquer « pour Miftakhov » dans l’objet).

 

Thomas Meyer-Falk, né le 15 mai 1971 a enfin été libéré. Il était en prison depuis son arrestation en 1996 dont plusieurs années à l’isolement. Il avait été condamné en 1997 pour un braquage de banque, qui devait permettre d’organiser des fonds pour des projets politiques de gauche légaux et illégaux. Il se définit lui-même comme RASH (red & anarchist skinhead). Pendant sa détention, il a subit d’autres condamnations pour « insultes » et « menaces » contre des juges, des procureurs, ainsi que quelques hommes politiques. Après les 17 annnées de détention pénale pour son hold-up, Thomas a été transféré en 2003 à la prison de Fribourg pour une « détention de sûreté » en tant que « danger pour la société ». Thomas a été libéré hier 29 août, après 27 ans de prison…

Dossier(s): Allemagne Tags: ,