Ahmad Salem, Palestinien de 24 ans né dans le camp de réfugiés d’al-Baddawi au Liban, est emprisonné en Italie depuis plus de six mois après avoir appelé, dans une vidéo de huit minutes, à la mobilisation contre le génocide à Gaza, à un soulèvement en Cisjordanie et à des manifestations au Liban. Arrivé en Italie pour demander l’asile, son téléphone a été saisi lors de son audition, et il a été accusé d’« incitation à commettre un crime » et d’« auto-formation en vue du terrorisme ». Les autorités italiennes l’ont présenté comme un « jihadiste », en s’appuyant sur quelques phrases sorties de leur contexte et sur des vidéos de la résistance palestinienne déjà largement diffusées par les médias italiens et ne contenant aucun contenu technique. Malgré cela, Ahmad est détenu en régime de haute sécurité à Rossano Calabro dans l’attente de son procès ; ses avocats ont saisi la Cour de cassation et contestent la constitutionnalité de l’article 270 qui étend la criminalisation des discours. Ce cas n’est pas isolé, comme en témoigne la situation d’Anan Yaeesh, Ali Irar et Mansour Doghmosh (voir notre article).

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Le 18 novembre 2025, les huit détenus anarchistes inculpés dans l’affaire dite de « l’Étoile du chaos » ont comparu pour la première fois devant un tribunal le 18 novembre 2025. Ils ont donc été transférés au centre de détention du parquet. Accusés d’avoir jeté des pierres sur des policiers et causé quelque 2 milliards de roupies de dégâts lors de la manifestation du 30 août (voir notre article), ils sont poursuivis pour violences publiques, résistance collective et dégradations au titre des articles 170, 214 et 406 du code pénal. Les huit — Muhamad Subhan, Eli Yana, Muhamad Vansa Alfarisi, Muhamad Rifa Aditya, Veri Kurniawan Kusuma, Joy Erlando Pandiangan, Muhamad Jalaludin Mukhlis et Jatnika Alang Ramdani Septiawan — affirment avoir été torturés afin de les contraindre à avouer.

Pour leur écrire en anglais ou en indonésien : [Nom] · JI. Jakarta n°42-44 · Kebonwaru, Kec. Batununggal · Kota Bandung, Jawa Barat · Indonésie

Le poète algérien Mohamed Tadjadit, figure du Hirak, est détenu depuis janvier et en grève de la faim depuis plusieurs jours pour dénoncer ses conditions de détention. Condamné le 11 novembre à cinq ans de prison pour des accusations de « soutien au terrorisme », il doit comparaître de nouveau le 30 novembre pour « complot visant à inciter les citoyens contre l’État », un chef passible de la peine de mort — bien que l’Algérie n’exécute plus depuis 1993. Tadjadit sera jugé aux côtés de douze autres militants, tandis que les appels internationaux pour sa libération se multiplient.

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Dans un communiqué publié le 21 novembre 2025, les Éditions du Bout de la Ville dénoncent le transfert punitif de Moben, auteur et prisonnier, vers le nouveau quartier de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe (QLCO) après la parution de Mange ta peine, un livre de cuisine décrivant aussi la réalité de l’isolement carcéral (voir ici). Bien que l’ouvrage ait été réalisé via des échanges téléphoniques légaux, l’administration pénitentiaire lui reproche d’avoir contourné le contrôle et l’a aussitôt placé à l’isolement avant son transfert, officiellement justifié par des « risques d’évasion ». Ce transfert va priver Moben de contacts directs avec ses proches et aggrave ses conditions de détention, alors qu’il est en fin de peine. L’éditeur dénonce une décision politique liée à la campagne du gouvernement pour promouvoir les nouveaux quartiers de haute sécurité (voir notre article).

Les 14 et 15 novembre, des actions coordonnées ont été menées dans plusieurs villes européennes pour soutenir les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim contre l’isolement dans les prisons de type puits en Turquie (voir notre article), alors que les états de santé d’Ayberk Demirdögen, en grève depuis 250 jours, et ceux de Serkan Onur Yilmaz et Fikret Akar, également en grève depuis de nombreux mois, sont très critiques. Des rassemblements ont eu lieu devant les ambassades et consulats de Turquie à Bruxelles, Athènes, Paris, Marseille, Cologne, Vienne et Londres, ainsi qu’une action de tractage et un sit-in à Göteborg, témoignant d’une solidarité croissante face au risque imminent pour la vie des grévistes de la faim.

SELDA, une organisation d’anciens prisonniers politiques de la dictature Marcos, dénonce la décision récente de la Cour suprême des États-Unis autorisant le gouvernement philippin à prendre le contrôle de 40 millions de dollars de fonds mal acquis de Marcos, déposés chez Merrill Lynch sous le nom d’une société écran panaméenne. Bien que la justice américaine et philippine ait déjà reconnu l’origine frauduleuse de ces avoirs, les victimes de la loi martiale — qui avaient remporté en 1992 un procès civil de 2 milliards de dollars contre la famille Marcos — voient dans ce jugement un nouveau revers. Le porte-parole de SELDA, Bonifacio Ilagan, accuse l’administration Marcos Jr. de vouloir verrouiller l’accès à ces fonds et d’alimenter un schéma inquiétant d’effacement des affaires de corruption visant le clan. Évoquant la torture, les disparitions et les décennies de quête de justice, il rappelle que ces sommes représentent plus que des chiffres : elles incarnent des vies brisées. Malgré la décision américaine, SELDA affirme qu’elle poursuivra son combat pour la réparation et la responsabilisation des auteurs des violations sous la loi martiale.

La soirée d’hier co-organisée à Saint-Gilles par le PCP, School of the revolution, C3, l’UPB et notre Secours rouge autour de la projection de To kill a war machine a été l’occasion pour l’assistance d’une cinquantaine de personnes de répondre à l’appel des proches de Palestine Action à écrire à leurs prisonnier·es (photo). Nous relayons ici les informations pour continuer à répondre à cet appel : Adresses et conseils

L’arrestation de l’avocate populaire Lenir Correia, le 12 novembre 2025 à Ji-Paraná, s’inscrit dans une escalade de la répression visant les défenseurs des travailleurs ruraux et les mouvements de lutte pour les droits fonciers à Rondônia. Cette opération, liée à « l’opération Godos » visant la Ligue des paysans pauvres (voir notre article), criminalise le travail légal d’une avocate défendant des familles engagées dans des litiges fonciers. Plusieurs organisations dénoncent une attaque contre le droit à la défense, d’autant plus grave que Lenir Correia souffre de problèmes de santé incompatibles avec la détention. Ce cas intervient dans un contexte de conflits violents entre paysans et forces de sécurité depuis 2020, marqué par des décès, des opérations policières contestées et une alliance renforcée entre secteurs ruraux et forces armées.

Emprisonné depuis le 18 juillet 1996 et condamné à une peine de 50 ans de prison pour « agression aggravée » contre un shérif, le militant chicano Alvaro Luna Hernández (Xinachtli) est aujourd’hui âgé de 73 ans et gravement malade. Il souffre d’un important problème médical non diagnostiqué, peine à marcher, à rester debout et à utiliser les toilettes, et a déjà fait deux chutes, dont une où il s’est ouvert la tête. Détenu dans l’unité médicale de McConnell sans diagnostic, sans accès à ses dossiers médicaux ni possibilité de communiquer par téléphone. Il subit une politique de négligence médicale et des mauvais traitements, après plus de 23 ans passés à l’isolement. Une campagne d’appels urgents demande que ses moyens de communication soient rétablis, qu’il reçoive immédiatement des soins adaptés et qu’il soit transféré vers un établissement médical ou gériatrique (voir ici).

Le tribunal supérieur de Berlin a condamné le militant kurde Mehmet Karaca à deux ans de prison pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avec sursis pendant trois ans, et l’a libéré après environ un an de détention provisoire. Le tribunal estime qu’il a occupé entre 2014 et 2024 plusieurs postes organisationnels en Allemagne au sein du PKK, mais n’a retenu qu’une partie des accusations. Le jugement affirme tenir compte du contexte politique actuel ainsi que des déclarations du PKK annonçant l’abandon de la lutte armée et plusieurs concessions importantes (voir notre article), bien que les activités de l’organisation restent interdites en Allemagne et qu’elle figure toujours sur la liste européenne des organisations terroristes. À sa sortie, Karaca a été accueilli par des soutiens.

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