Lundi 1er septembre à 10H, les familles de TAYAD (association de solidarité avec les familles de prisonniers politiques) ont commencé un rassemblement dans le parc Kurtuluş d’Ankara pour soutenir Serkan Onur Yılmaz qui est en jeûne jusqu’à la mort contre les prisons de type « puits » (voir notre article). Rapidement, la police a attaqué le rassemblement et a arrêté plusieurs personnes, dont Rukiye Serce, Celal Elmacı, Feridun Osmanağaoğlu, Ferdi Sarikaya et Umut Garan Can.

Lundi 25 août, les organisations de défense des prisonniers palestiniens ont annoncé la mort du prisonnier Musab Al-Ayadeh. Âgé de 20 ans, il avait été arrêté et blessé par balles lors d’un raid de l’armée israélienne à Hebron 4 jours plus tôt. Présenté devant un tribunal militaire le 24 août, il a été placé en détention en dépit de ses blessures puis finalement déclaré mort le lendemain dans un hôpital de Jérusalem. C’est le 77e prisonnier palestinien qui meurt en détention depuis octobre 2023.

Serkan Onur Yilmaz est un prisonnier révolutionnaire en jeûne jusqu’à la mort depuis le 10 novembre 2024 afin de lutter contre les prisons de type « puits » en Turquie qui sont célèbres pour leurs conditions de détention particulièrement sévères (voir notre article). Alors que son état de santé est critique et qu’il risque de mourir à tout moment, ses soutiens organisaient une journée internationale de solidarité le 22 août dernier. À cette occasion, des actions ont eu lieu à Toulouse, Bruxelles, Genève, Paris, Kiev, Athènes, Vienne ou encore Minsk.

İsmail Çelik est emprisonné depuis 30 jours en Turquie, car il aurait scandé lors d’une manifestation pro-palestinienne le slogan « Israël assassin, Erdoğan complice » au Salon de l’industrie de la défense IDEF 2025 à Istanbul (voir notre article). Le 21 août, il a été maintenu en détention à l’issue d’un réexamen de sa détention. Une enquête disciplinaire a également été ouverte contre Çelik, actuellement incarcéré au pénitencier n° 1 de Marmara, pour avoir critiqué le génocide en Palestine et la position de la Turquie sur les réseaux sociaux pendant son incarcération. Récemment, il vient de publier une déclaration soulignant le sens de son engagement antisioniste.

Salut à toustes, c’est avec la nostalgie d’être parmi vous que je commence mes lignes.

Même si je ne suis pas à vos côtés, même si j’ai été jeté dans les geôles du fascisme, mon cœur, rempli de la résistance, de la colère et de l’espoir des peuples opprimés qui luttent contre les impérialistes et les sionistes, est avec vous, camarades. Où que nous soyons, même si nos corps ont été enchaînés, nous allons continuer à poursuivre cette honorable lutte. Car nous, contrairement à eux, nous n’appuyons pas notre dos sur les intérêts impérialistes, mais sur la lutte des peuples opprimés. Car nous, contrairement à eux, nous ne sommes pas assoiffés de statut, d’argent et de sang, mais amoureux des peuples qui résistent. Car nous, même enchaînés, nous sommes celleux qui sont libres.

J’écris ces lignes avec des sentiments mêlés. Car être loin de vous m’attriste, mais être toujours dans ma cause et dans ma lutte me rend heureux. À chaque difficulté que je traverse, je pense à notre cause et à vous, et je les surmonte une à une. Bientôt, je sortirai de ces geôles du fascisme, et je serai à vos côtés, plus motivé et plus fort. Ensemble, nous reprendrons là où nous nous étions arrêté·es : en criant nos slogans et en continuant notre lutte.

Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien et, même si mon corps est captif, j’irai bien tant que vous poursuivrez la lutte. Prenez bien soin de vous, avec mes salutations…

LES IMPÉRIALISTES SERONT VAINCUS, LES PEUPLES QUI RÉSISTENT VAINCRONT !

L’Anarchist Black Cross de New-York City vient de publier en anglais une nouvelle version de son « Guide illustré des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre » (disponible en cliquant ici). Il comprend des mini-biographies, des photos et des changements d’adresse à propos de prisonniers du mouvement africain-américain, antifasciste, anti-spéciste ou encore des luttes autochtones aux Etats-Unis.

Huit prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée en Turquie pour dénoncer les prisons S, R et Y dites de type « puits ». Elles pratiquent un isolement très strict pour restreindre physiquement les prisonniers, mais aussi pour les briser psychologiquement. Parmi les pratiques utilisées, on peut citer l’absence de fenêtre dans les cellules, des caméras de surveillance installées dans tous les espaces (y compris les salles de bains) ou encore l’automatisation totale de tous les systèmes, empêchant les prisonniers de communiquer même avec les gardiens. Par ailleurs, le prisonnier révolutionnaire Serkan Onur Yilmaz a transformé sa grève de la faim en un jeûne mortel qui dure maintenant depuis près de 300 jours (voir notre article). Le 22 août, une journée internationale de solidarité avec ce révolutionnaire est organisée afin de faire connaitre son combat et exiger sa libération (voir ici).

  • Mithat Öztürk est en grève de la faim illimitée depuis 188 jours
  • Ali Aracı, membre du Grup Yorum, est en grève de la faim illimitée depuis 183 jours
  • Ayberk Demirdöğen est en grève de la faim illimitée depuis 162 jours
  • Fikret Akar est en grève de la faim illimitée depuis 142 jours
  • Ümit Çobanoğlu en grève de la faim illimitée depuis 83 jours
  • Fırat Kaya, membre du Grup Yorum, est en grève de la faim illimitée depuis 23 jours
  • Tahsin Sağaltıcı est en grève de la faim illimitée depuis 23 jours
  • Gürkan Türkoğlu est en grève de la faim illimitée depuis 23 jours

Les forces pénitentiaires israéliennes ont mené quatre assauts violents contre les cellules des prisonnières politiques palestiniennes à la prison de Damon les 4, 8, 10 et 14 août. Les détenues ont été menottées, traînées, humiliées et battues, et des gaz lacrymogènes et des chiens policiers ont été utilisés. Selon plusieurs organisations palestiniennes de soutien, les détenues souffrent également de la faim, d’infections cutanées et d’un déni des conditions d’hygiène élémentaires, notamment en matière de santé menstruelle et reproductive. Il y a actuellement 48 femmes détenues, dont deux mineures et deux femmes enceintes. La majorité des détenues sont incarcérées pour des accusations d’« incitation » sur les réseaux sociaux, en vertu des lois militaires israéliennes.

Arrêtée le 5 décembre 2023, détenue au secret, soumise à des actes de torture et à des aveux forcés, accusée de « propagande contre l’État », requalifiée en « rébellion armée », la syndicaliste kurde Sharife Mohammadi avait été condamnée à mort le 4 juillet 2024 (voir notre article). La Cour suprême avait annulé ce verdict le 12 octobre 2024, invoquant des vices de procédure et renvoyant l’affaire pour un nouveau procès. Suite à ce nouveau procès, la peine de mort a été confirmée en février 2024 (voir nos aricle ici et ici). Ce 16 juillet, la Cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort. L’exécution pourrait se produire à tout moment.

Le dirigeant palestinien Marwan Barghouti est apparu dans une vidéo pour la première fois depuis de nombreuses années alors que le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir le menaçait dans sa cellule. La vidéo non datée montre le dirigeant d’extrême droite entrant dans la cellule d’une prison israélienne, confronté à Barghouti visiblement dans un état de santé fragile, vêtu d’un simple t-shirt blanc. Entouré de gardes et de caméras, Ben Gvir a déclaré : « Vous ne nous vaincrez pas. Quiconque cible le peuple d’Israël et tue nos fils et nos femmes sera anéanti. Sachez-le. » La famille du prisonnier et dirigeant du Fatah ont dénoncé ces menaces et ont appelé à la mobilisation pour préserver la vie de Barghouti.

Le conseil d’administration et d’observation de la prison de type F de Bolu a une fois de plus refusé la libération de cinq prisonniers politiques. Avec cette dernière décision, la sortie d’Ahmed Mustafa a maintenant été bloquée cinq fois, Hasan İnci quatre fois, Keyfo Başak et Nurettin Ataman sept fois chacun et Tuncay Doğan trois fois. Ces prolongations de détention s’expliquent à chaque fois par le refus des prisonniers à céder au chantage de « repentir contre libération ».