Des ouvriers d’une entreprise de construction du Qatar manifestent depuis plusieurs mois pour réclamer des salaires impayés. Le 14 août dernier, les autorités qataries ont arrêté et expulsé une partie d’entre eux. Lors d’une manifestation le 14 août, au moins 60 travailleurs employés par Al Bandary, originaires notamment du Népal ou du Bengla Desh, dont certains n’avaient pas été payés depuis sept mois, ont bloqué la circulation devant le siège de cette entreprise de Doha. Cette manifestation a été organisée dans le cadre de la campagne “Pay up Fifa », qui réclame le versement des salaires impayés. Le gouvernement du Qatar avait déclaré qu' »un certain nombre de manifestants avaient été arrêtés pour avoir enfreint les lois sur la sécurité publique”. Entre 60 et 300 travailleurs ont été arrêtés. Certains, dont le nombre est inconnu, mais qui seraient ceux originaires de payus arabes, sont encore en détention. D’autres (ainsi des Népalais) ont été expulsés après avoir reçu leurs arriérés de salaires. Le cas du groupe Al Bandary est loin d’être isolé. Plusieurs entreprises de construction qataries sont accusées de salaires impayés depuis plusieurs mois. Les ouvriers de l’entreprise MCC Mestalla Construction et Redco International ont également manifestés, tandis que ceux de JH Construction avaient fait grève, toujours pour des salaires impayés pendant des mois. Les syndicats ne sont toujours pas autorisés au Qatar qui emploie plus de deux millions de travailleurs étrangers (95 % de sa main-d’œuvre totale) dont un million dans le secteur de la construction.

Manifestation des ouvriers de l’entreprise MCC Mestalla Construction

 

 

Dans les Etats du Conseil de coopération du Golfe (l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar et les Emirats arabes unis) qui interdisent pour la plupart les partis politiques et les manifestations, de nombreux dissidents se sont tournés vers les plateformes des réseaux sociaux. Des centaines d’entre eux ont été emprisonnées à l’issue de procédure incluant parfois des tortures et de retrait de nationalité. Parmi eux figurent l’opposant bahreïni Nabil Rajab, accusé d’avoir «insulté» les autorités de Manama et de Ryad, et l’activiste saoudien Walid Abulkhair qui purge une peine de 15 ans de prison, ou l’avocat émirati Mohammed al-Roken, emprisonné depuis 2013 pour «complot».

Les gouvernements du CCG ont utilisé de la technologie de surveillance achetée à des entreprises occidentales et israéliennes pour suivre les activités en ligne de certains de leurs citoyens. A l’exception du Koweït, tous les gouvernements de cette région ont utilisé un logiciel intrusif qui permet à un gouvernement d’accéder aux emails, aux messages texte, à l’historique des appels (téléphoniques), aux listes de contacts, aux dossiers et, potentiellement, aux mots de passe de l’internaute surveillé.

Walid Abulkhai

Walid Abulkhai

Les autorités du Qatar ont libéré deux Britanniques, membres d’une ONG, qui enquêtaient sur les conditions de travail des immigrés sur les chantiers du Mondial-2022 de football, a annoncé mardi une porte-parole de l’ambassade du Royaume-Uni à Doha. Ces deux chercheurs de l’ONG Global Network for Rights and Development (GNRD) basée en Norvège, avaient été arrêtés à Doha le 31 août.

Depuis l’attribution en 2010 du Mondial-2022, l’émirat fait l’objet de critiques de la part d’organisations des droits de l’Homme et syndicales qui dénoncent des abus et de mauvaises conditions de travail pour les étrangers employés sur les chantiers de construction des stades. Les ouvriers travaillant à la construction du stade d’Al-Wakrah, l’une des enceintes choisies pour accueillir des matches du Mondial-2022 au Qatar, sont payés 57 centimes d’euros de l’heure et travaillent jusqu’à 30 jours par mois. « Le Qatar est un Etat esclavagiste » avait affirmé la Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale,

Krishna Upadhyaya et Ghimire Gundev, deux chercheurs de l’ONG Global Network for Rights and Development (GNRD), basée en Norvège, ont été arrêtés le 31 août à Doha où ils enquêtaient sur les conditions des ouvriers immigrés après les promesses de réformes faites par le Qatar.

Depuis l’attribution en 2010 du Mondial-2022, le riche émirat gazier fait l’objet de vives critiques de la part des organisations des droits de l’Homme et syndicales qui dénoncent des abus et les mauvaises conditions des travailleurs étrangers employés sur les chantiers. Les deux hommes sont « interrogés pour avoir enfreint des dispositions de la loi » qatarie, a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié samedi soir.

A l’appel de l’ONG Global Network for Rights and Development (GNRD) Bruxelles, un rassemblement a été organisé, vendredi midi, devant l’ambassade du Qatar, pour leurs deux collègues Krishna Upadhyaya et Ghimire Gundev, portés disparus depuis dimanche. Ces deux britanniques de GNRD ont disparu dimanche à Doha, capitale du Qatar, alors qu’ils enquêtaient sur les conditions de travail des migrants bâtisseurs des stades de football du Mondial 2022.

Krishna avait envoyé un sms disant qu’il avait l’impression d’être suivi par des personnes ressemblant à des policiers. Quand les responsables au siège ont appris cela, ils lui ont dit de quitter immédiatement le Qatar. Ils ont disparu juste après avoir fait leur check-out à leur hôtel. De nombreuses ambassades locales ont dénoncé les conditions de travail des migrants : L’ambassade du Népal en novembre 2013 a avancé que plus de 400 travailleurs sont morts durant les constructions liées au Mondial. Un mois plus tard, l’ambassade de l’Inde à Doha a également déclaré que 500 travailleurs indiens sont morts pour ces stades. Les conditions de travail sont extrêmement dures : leurs horaires, la sécurité, etc.

Bruxelles/Qatar: Manifestation après la disparition de deux militants

La Confédération internationale des syndicats estime déjà à 400 le nombre de décès par an sur les chantiers au Qatar. La frénésie de construction en vue de la Coupe du monde risque de coûter la vie à au moins 4000 travailleurs au cours des sept prochaines années a estimé la secrétaire générale de la CSI.

Décidée avant même l’annonce de la mort de 44 ouvriers népalais sur les chantiers du Qatar, une mission syndicale internationale s’est rendue au Qatar. Elle a voulu effectuer une visite inopinée d’un chantier relève d’une coentreprise des groupes de construction français Vinci et qatari Diyar, mais elle en a été empêchée. En réaction, les syndicalistes ont renoncé à une visite (trop bien programmée) de l’immense chantier de Lusail, à 70 km au nord de Doha, qui doit abriter le principal stade de la Coupe du monde 2022.

Hier vendredi matin, devant le centre de conférence international Swami Vivekananda à Maurice où se tient actuellement le 63è congrès des 208 pays membres de la FIFA, 10 syndicalistes locaux et 2 belges membres de l’International Trade Union Confederation (ITUC) ont dénoncé l’exploitation faite sur les ouvriers Qatariens qui ont été recrutés dans le cadre des préparatifs du Mondial de 2022.

Les manifestants ont profité de la tenue du congrès pour interpeller les hauts dirigeants de la FIFA qui doivent justement débattre sur le mode de sélection des pays hôtes de la Coupe du monde. Bien que l’édition 2022 ait déjà été attribuée au Qatar en décembre 2010, les syndicalistes réclament un nouveau vote afin que l’organisation de l’évènement soit confiée à un autre pays. L’interpellation n’a duré que quelques instants: ils ont été arrêtés pour manifestation illégale.

Le poète quatari Mohammad Ibn al-Dheeb al-Ajami a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité jeudi sous l’accusation d’insulter l’émir du Quatar, dans un procès qui s’est déroulé dans le secret. Mohammad Ibn al-Dheeb al-Ajami a été arrêté le 16 novembre 2011 sous l’accusation « d’insulter » l’émir du Qatar et « d’incitation au renversement du régime, » Les accusations portées contre Ibn al-Dheeb al-Ajami concernent son « poème du Jasmin, » écrit en 2010 en appui au soulèvement Tunisien. Les accusations d’insulte semblent être basées sur le vers : « nous sommes tous la Tunisie face aux régimes oppressifs ».

Son avocat, a confirmé la sentence de la cour, et a indiqué qu’il ferait appel du verdict. il a indiqué aussi que son client était emprisonné en isolement complet depuis presque une année et qu’il n’avait pas vu une seule fois sa famille. L’avocat a en outre été empêché de suivre une des sessions du tribunal, et a dû assurer une défense écrite.

Mohammad Ibn al-Dheeb al-Ajami

Mohammad Ibn al-Dheeb al-Ajami