Le gouvernement belge veut faire adopter une loi autorisant des « visites domiciliaires », c’est-à-dire des intrusions policières dans les logements de personnes sans papiers ou de leurs hébergeurs, afin de procéder à des arrestations, détentions et expulsions. La police pourrait forcer l’entrée entre 5H et 21H avec une simple autorisation d’un juge d’instruction, tandis que les recours des personnes arrêtées ne seraient pas suspensifs. Le Premier ministre Bart De Wever présente la mesure comme ciblant des individus qui menaceraient l’ordre public, cependant les critères retenus touchent une grande partie des personnes sans papiers.

La Cour de cassation a annulé un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles qui jugeait légale la détention administrative d’un manifestant palestinien retenu depuis le 6 octobre au centre fermé de Merksplas, estimant que les juges n’avaient pas répondu à deux arguments essentiels de la défense concernant l’absence de preuve d’une menace à l’ordre public et une possible violation de l’article 5 de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Malgré cette décision, l’Office des étrangers refuse de libérer l’intéressé, dont la demande d’asile est toujours en cours d’examen, et sollicite même une prolongation de détention.

Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée depuis le 3 juillet 2023 pour protester contre les menaces d’expulsion et demander un statut de réfugiée politique (voir notre article). Au 5 décembre 2025, elle en est à 157 jours de jeûne et son état de santé s’est gravement détérioré, avec un poids chutant à 38 kg. Les observations médicales révèlent une forte diminution des réserves musculaires, un épuisement et des complications qui mettent sa vie en danger. Ses soutiens demandent l’arrêt immédiat des menaces d’expulsion et l’octroi d’un statut de réfugiée, appelant à une intervention urgente pour garantir sa vie et ses droits.

Depuis plus de 150 jours, Zehra Kurtay mène une grève de la faim illimitée pour dénoncer la révocation de son titre de séjour et les risques d’une expulsion (voir notre article). Samedi 29 novembre à Paris, de nombreux soutiens se sont à nouveau rassemblés pour affirmer leur solidarité, avec la participation remarquée des artistes de Grup Yorum. En particulier, les personnes présentes ont dénoncé l’acharnement contre les étrangers, et particulièrement celles et ceux qui s’engagent contre l’impérialisme et le fascisme. Alors que la révolutionnaire turque est très affaiblie, elle a réaffirmé son engagement à poursuivre sa lutte jusqu’à la satisfaction de ses revendications.

Miraç Isik, activiste kurde de 26 ans, est détenu à Zurich depuis septembre en vue de son expulsion vers la Turquie, où il risque la prison et la torture pour avoir, entre autres, insulté le président Erdogan. Après avoir fui la répression en Turquie en 2022, Miraç s’était réfugié en Suisse et y avait travaillé jusqu’au rejet de sa demande d’asile. Ses proches dénoncent les conditions de détention, ses problèmes de santé physique et mentale, et mettent en garde contre le danger que représente son retour dans son pays. L’avocate de Miraç souligne l’impossibilité d’un retour volontaire et l’absence de procès équitable en Turquie, tandis que le Conseil suisse pour les réfugiés critique la politique actuelle de renvoi des demandeurs d’asile vers la Turquie. Ses amis continuent de manifester leur soutien et espèrent que la solidarité permettra d’empêcher son expulsion.

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Face à la hausse des traversées de migrants vers l’Angleterre, les autorités françaises expérimentent une nouvelle tactique : l’usage de filets capables d’immobiliser les moteurs des small boats (petits canots pneumatiques) en mer. Adoptée lors d’un sommet bilatéral avec le Royaume-Uni, cette méthode marque un changement de doctrine jugée jusqu’ici trop risquée. Plusieurs unités de gendarmerie maritime seront mobilisées, avec des navires de la Marine prêts à intervenir en secours, mais les risques de collisions et de morts demeurent importants. Ceux-ci surviennent principalement à proximité des côtes à bord de ces canots surchargés.

Après avoir obtenu le statut de réfugié en Belgique, Husam a été libéré après environ 50 jours passés en centre fermé, où il avait été placé à la suite de son arrestation le 29 septembre lors d’une manifestation à la Bourse. Son cas s’inscrit dans une série d’interpellations visant des personnes participant à des actions de solidarité avec la Palestine, au cours desquelles onze Palestiniens ont été arrêtés et huit envoyés en centres fermés malgré des procédures d’asile en cours. Parmi ces huit personnes, seuls Fathi Alhams, Ali Abu Taha et Mahmoud Abu Hadayed y sont encore détenus, tandis que deux ont été renvoyées en Grèce et qu’une autre, Mahmoud Faraj Allah, est décédée au centre 127bis (voir notre article).

Étudiant et réalisateur arrivé en France en 2015, Nader Ayache est en grève de la faim depuis le 8 novembre pour dénoncer la précarité de sa situation administrative et exiger son droit de vivre en France. Une nouvelle demande d’admission exceptionnelle au séjour (AES)  est en cours, mais un refus entraînerait une nouvelle Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et l’impossibilité de régulariser sa situation pendant trois ans, l’exposant à un deuxième exil. Au coté de nombreux soutiens, Nader réclame réparation et sa régularisation immédiate.

La cagnotte de soutien

Zehra Kurtay est une journaliste et militante révolutionnaire turque, emprisonnée en Turquie pour ses activités politiques et affectée par une grève de la faim qui lui a laissé des séquelles neurologiques. Exilée en France depuis 2007 pour échapper à la répression, elle fait aujourd’hui face à une Obligation de Quitter le Territoire Français (voir notre article). Son statut de réfugiée ayant été annulé, elle a entamé une grève de la faim pour dénoncer la décision française et demander la reconnaissance de son droit d’asile. À l’occasion de son 150e jour de grève de la faim, ses soutiens organisent une marche le samedi 29 novembre à 19H30 au départ du 11 Square Alban Satraque (75010 Paris) avec la présence de Grup Yorum.

Le 12 novembre, des émeutes ont éclaté dans le centre d’accueil de migrants du village grec de Klidi, près de la frontière bulgare, après une montée des tensions et des tentatives d’évasion. Un groupe de résidents a tenté d’ouvrir la clôture du camp, en réaction au refus des autorités d’approuver leurs demandes d’asile. La police est violemment intervenue pour interrompre la mobilisation. Vingt-neuf migrants — principalement égyptiens — ont été arrêtés, dont trois accusés de tentative d’évasion.

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