Jeudi 19 mars, sous prétexte de mettre en place le confinement, la police a chassé les migrant·es du parc Maximilien. Des volontaires de la cuisine solidaire Zig-Zag qui distribuaient, comme à leur habitude, des repas aux migrant·es ont reçu des amendes pour « création d’un attroupement ». Les migrant·es se sont alors dirigés vers l’Allee du Kaai, espérant recevoir de la nourriture sur place. La police était cependant déjà présente et les a dispersé. La veille, des militant·es du Collectif 8 mars, ont assisté à l’expulsion de personnes sans-abris du Carré de Moscou (Place Marie Janson à Saint-Gilles) par 15 policiers. Lorsque celles-ci se sont mises à filmer la scène, les policiers ont contrôlé leur identité avant d’emmener deux personnes qui n’avaient pas leur carte (elles seront relâchées après identification).

La police chassant les SDF du Carré de Moscou

La police chassant les SDF du Carré de Moscou

Le policier qui a tiré sur la camionnette transportant Mawda, la tuant d’une balle dans la tête en mai 2018, a été inculpé par la juge d’instruction d’homicide involontaire (article 418 du code pénal). Il aura fallu deux reconstitutions ainsi qu’un rapport balistique pour que la juge le juge d’instruction prenne finalement la décision d’inculper le policier. Le policier avait en effet initialement été auditionné en 2018 mais n’était alors poursuivi (voir notre article). Le dossier va prochainement être renvoyé au parquet, qui va procéder à des réquisitions. Le procès devrait avoir lieu cette année.

Mawda

 

La Cour de Cassation italienne a confirmé vendredi la validité de la libération en juillet de Carola Rackete. La capitaine allemande du navire humanitaire Sea Watch 3 avait accosté de force sur l’île de Lampedusa avec 42 migrants rescapés à son bord. La cour a rejeté le recours que le parquet avait formé à la suite de la libération de Carola Rackete, et doit désormais déposer ses motivations dans un délai de 30 jours. À l’issue de l’accostage, Carola Rackete avait été placée aux arrêts domiciliaires et présentée à un juge début juillet. Ce dernier avait alors décidé de la libérer estimant que la jeune femme avait fait simplement son devoir en sauvant des vies humaines.

Immobilisé par la justice pendant plusieurs mois, le Sea Watch 3 a, depuis, repris ses sauvetages au large de la Libye avec d’autres capitaines à son bord. Les dernières opérations de sauvetage en date, survenues il y a à peine quelques jours, lui ont permis de secourir 119 migrants. Après une escale technique, la navire remettra le cap vers la Libye d’ici quelques jours. Le verdict concernant Carola Rackete intervient 10 jours après qu’une cour d’appel maltaise a annulé la condamnation d’un autre capitaine allemand officiant pour l’ONG Lifeline. La justice a estimé que Claus Peter Reisch, capitaine du navire du même nom que l’ONG, n’avait aucune intention criminelle lorsqu’il est entré dans les eaux maltaises avec plus de 200 rescapés à son bord en juin dernier.

Carola Rackete

Dossier(s): Italie Tags: , ,

Après l’action des « gilets noirs » au Panthéon à Paris, une vingtaine de sans-papiers ont été placés en rétention administrative. Par ailleurs, une personne est en garde à vue pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le vendredi 12 juillet, environ 700 personnes ont brièvement occupé le Panthéon à Paris avant d’être évacuées par la police. Ces « gilets noirs » sont des sans-papiers qui réclament leur régularisation et un rendez-vous avec le Premier ministre Édouard Philippe.

gilets noirs

gilets noirs

Mardi soir à Leipzig, environ 500 personnes ont tenté de bloquer l’expulsion d’un kurde syrien avant que la police ne brise le blocage violemment. Le jeune homme devait être séparé de sa sœur et de ses parents pour être transporté en Espagne, où il avait introduit une demande d’asile pour la première fois. Selon le « règlement de Dublin », c’est donc vers ce pays qu’il devait être expulsé. Les activistes, allemands et immigrés, ont pu retarder l’expulsion de quelques heures en tentant de monter des barricades avec des meubles et des pots de fleurs, mais le blocage a finalement été brisé par la police à l’aide de coups de matraque et de gaz poivré. Les activistes ont répondu par des jets de projectiles.

Leipzig expulsion

Leipzig expulsion

Carola Rackete, la capitaine allemande du navire de sauvetage Sea-Watch 3, a été libérée après avoir été placée samedi aux arrêts domiciliaires chez une habitante de Lampedusa (voir notre article). Elle était présentée ce jour à un juge chargé de valider (ou non) son arrestation. Le juge de la ville sicilienne d’Agrigente a renversé mardi soir l’ordonnance d’arrêt domiciliaire émise samedi, après que le Sea-Watch 3 soit entré dans le port de l’île de Lampedusa malgré un ordre italien la défendant de pénétrer dans les eaux italiennes.

Elle avait été arrêtée pour « résistance ou violence envers un navire de guerre » après avoir obligé une vedette de la police chargée de l’empêcher d’accoster à s’éloigner sous peine d’être écrasée contre le quai à Lampedusa, dans la nuit de vendredi à samedi. Pour cela, elle risque jusqu’à 10 ans de prison. Elle a agi de la sorte pour mettre en sécurité les 40 migrants qu’elle transportait dans son navire.

Carola Rackete Sea Watch

Carola Rackete Sea Watch

Le Sea Watch 3 a accosté de force dans la nuit de vendredi à samedi dans le port de Lampedusa, et sa capitaine Carola Rackete a été arrêtée, avant que ne débarquent 40 migrants bloqués à bord depuis 17 jours.

Mercredi, la capitaine Carola Rackete avait forcé le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini (voir notre article). Mais le navire avait dû s’arrêter à un mille en face du petit port de Lampedusa et était resté bloqué là depuis. Dans la nuit de vendredi à samedi, Carola Rackete a finalement choisi de forcer le passage malgré la vedette de police chargée de l’en empêcher. La police est ensuite montée à bord pour arrêter la capitaine. Elle risque jusqu’à 10 ans de prison.

Carola Rackete Sea Watch

Samedi 25 mai, un cortège parisien de la manifestation européenne « Stop Dublin » s’apprêtait à partir de La Chapelle pour exiger l’abrogation du règlement Dublin III. Pour rappel, selon ce règlement, le pays dans lequel a été formulée la demande d’asile étant celui qui est chargé de son instruction et de la décision finale, ce qui oblige pratiquement le demandeur à rester dans ce pays quelque soit sa destination réelle.

Au moment du rassemblement, des contrôles de police ont eu lieu entre le lieu de départ de la manifestation et la Porte de la Chapelle – où campent des centaines de personnes exilées. Neuf personnes ont été emmenées au commissariat dont cinq se rendaient à la manifestation. Parmi ces derniers, trois Soudanais du Darfour, un Sénégalais et un Malien. Parmi les autres personnes arrêtées, il y avait deux Maghrébins, un Indien et un Afghan. Tous ont été contrôlés au faciès.

L’un des Soudanais a été libéré, car il était sous assignation à résidence en procédure Dublin. Mais ses deux compatriotes, également en procédure Dublin, sont toujours détenus au centre de Vincennes. Le premier risque un renvoi vers l’Espagne. Le second risque un renvoi direct vers le Soudan, bien qu’il soit en procédure de réadmission Dublin vers l’Italie, et malgré les menaces qui pèsent sur lui en cas de retour dans son pays d’origine.

Voir ici l’appel pour leur libération

Stop Dublin

Stop Dublin

Pia Klemp a participé au sauvetage de réfugiés dans la méditerranée avec l’association Sea-Watch. Elle est maintenant accusée par la justice italienne d’aide à l’immigration illégale. Le parquet exige une peine de prison de 20 ans. Pour ses investigations, le parquet a eu recourt à des écoutes téléphoniques et à des agents infiltrés. Dans le cadre de ses six missions en tant que capitaine des bateaux de sauvetage Sea-Watch 3 et Iuventa, Pia Klemp dit avoir pu sauver les vies de 5000 personnes.

Pia Klemp Sea Watch

Pia Klemp Sea Watch

Un an, jour pour jour, après la mort de la petite Mawda, 2 ans, Kurde, migrante, assassinée d’une balle dans la tête, sur l’autoroute à deux pas de Mons, par des policiers qui venaient notamment de Namur, le commissariat de la police fédérale de la rue de l’Arsenal a été orné d’un tag « Mawda », et un liquide semblable à du sang a été répandu sur les lieux. Une manifestation avait lieu le même jour à Mons et là aussi, un liquide évoquant le sang a été répandu sur les marches du palais de justice.

Le commissariat tagué à Namur

Le commissariat tagué à Namur