À Vintimille (Ventimiglia), trois bénévoles français sont accusés d’avoir donné à manger à des migrants et font désormais l’objet d’une enquête. Les personnes migrantes passent par cette ville espérant franchir la frontière et entrer sur le territoire français. Un décret municipal, signé en août 2016 par le maire de la ville interdit de donner de la nourriture aux migrants en dehors du centre officiel. Mais cet arrêté n’a jusqu’à présent jamais été appliqué. Ce décret fait partie des nombreux « crimes de solidarité » ayant été adoptés en Italie et à travers l’Europe : il participe à la criminalisation de la solidarité envers les personnes en situation de migration et les réfugiés.

Les forces de l'ordre italiennes face à des migrants et des activistes réfugiés sur les rochers de Vintimille (archives)

Deux responsables de la Voix des Sans-Papiers ont été arrêtés, il s’agit de Medoune (arrêté la semaine passée à Virton) et Thierno (connu aussi comme Malick) qui a été arrêté hier près de la frontière française. Tous les deux sont actuellement détenus au centre fermé de Vottem. La Voix des Sans-Papiers appelle tous les soutiens avec ou sans papiers à venir massivement ce lundi 10 avril à 13h30 devant l’office des étrangers pour exiger leur libération. Voir l’événement Facebook.

Voix des Sans-Papiers

Un bloc antifasciste, appelé par l’Action Autonome de Liège s’était constitué lors d’une manifestation devant le centre fermé de Vottem à Liège, à l’occasion du 18e anniversaire de la prison pour sans-papiers. La police a « préventivement » et brutalement arrêté quatre (erratum, nous avions parlé auparavant de dix) manifestants qui le composaient. Une répression préparée et préméditée par la police. Plus de 600 personnes ont manifesté.

Des incidents ont eu lieu entre vigiles et migrants à l’entrée du camp de la Linière à Grande-Synthe, à l’ouest de Dunkerque, mardi 14 mars. Depuis trois semaines, de nouveaux bracelets ont été distribués pour filtrer plus sévèrement l’accès au camp. Environ 200 migrants exigeaient des vigiles qu’ils laissent entrer d’autres migrants. Dans les incidents, le préfabriqué, qui sert de bureau de la sécurité à l’entrée, a été incendié. La fumée était visible à des kilomètres à la ronde. Une soixantaine de CRS et de nombreux pompiers se sont rendus sur place.

Les incidents de mardi à Grande-Synthe

Un enseignant-chercheur du CNRS à la faculté de Nice Sophia Antipolis était poursuivi pour avoir convoyé des Erythréennes venant d’Italie. Il avait été interpellé en octobre au péage de La Turbie avec dans sa voiture trois femmes. Il les convoyait pour les mettre dans le train en direction de Marseille, où elles étaient attendues par une association pour être soignées à Marseille. Comme lui, depuis 2015, de nombreux habitants de la vallée franco-italienne de la Roya viennent en aide aux migrants en provenance de l’Italie voisine.

« Mon geste n’est ni politique ni militant, il est simplement humain et n’importe quel citoyen lambda aurait pu le faire », avait déclaré Pierre-Alain Mannoni qui encourrait jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour aide à l’immigration irrégulière. La juge l’a acquitté au motif que « l’aide au séjour d’une étranger pour lui assurer des conditions dignes et décentes ou visant à préserver son ‘intégrité physique n’est pas pénalement punissable’. »

Pierre-Alain Mannoni au palais de justice

Le 17 août 2016, un citoyen d’origine camerounaise est expulsé de force depuis la Belgique. Le jour de son « éloignement » il se débat et se retrouve entravé, pieds et poings liés dans l’avion de ligne qui doit l’emmener vers le Cameroun. Demain jeudi 1er décembre, à 8H30, au palais de justice de Bruxelles, aura lieu le procès des passagers qui ont exprimé leur opposition et empêché l’expulsion (voir notre article).

No Border

Six personnes passeront en procès ce 1er décembre 2016, un rassemblement solidaire aura lieu dés 8h30 devant le Palais de Justice, Place Poelaert. Une soirée d’info se tiendra la veille à 18h30 à la Maison de la Paix (Rue Van Elewyck 35). Les six (dont trois Français, deux Allemands et un Camerounais) sont accusés en correctionnelle de rébellion et d’entrave méchante à la circulation aérienne. Ils étaient présents le 17 août dernier dans un avion de ligne alors que des policiers tentaient d’expulser une personne d’origine camerounaise en le forçant à rester dans un avion avec les méthodes qui leur sont chères : pieds et poings liés, étranglement et étouffement. Plusieurs passagers s’étaient manifesté en entendant les cris de douleur et de détresse de l’expulsé, forçant les policiers à débarquer avec ce dernier. Les policiers sont plus tard revenus à bord, ont choisi arbitrairement six personnes parmi ceux qui s’étaient manifesté et les ont arrêtés pendant 24 heures.

Des incidents violents ont éclaté dimanche matin dans la « Jungle » à Calais, alors que les résidents du camp s’érigent contre son évacuation qui devra avoir lieu demain lundi. Des dizaines de personnes ont jeté des pierres sur la police qui tirait du gaz lacrymogène. L’évacuation de l’immense bidonville situé près des côtes françaises face à l’Angleterre débutera lundi. Les autorités souhaitent enregistrer 3.000 personnes et les évacuer vers des centres d’accueil en France. Mardi, il en sera de même pour 2.400 personnes et 2.000 mercredi. Le camp devrait être complètement démantelé d’ici la fin de la semaine prochaine. Les autorités françaises estiment le nombre des habitants à 6.400 habitants, mais les organisations humanitaires en ont recensé plus de 8.100.

Les affrontements de ce dimanche à Calais

Une rassemblement a eu lieu ce jeudi matin, comme mercredi matin, devant le palais de justice de Bruxelles pour appeler à la libération des onze sans-papiers placés en centre fermé à la suite de l’expulsion en septembre de l’occupation de la « Voix des sans-papiers » située boulevard Léopold II à Molenbeek-Saint-Jean (voir notre article). Cette action est soutenue par divers regroupements de personnes sans-papiers, des associations et les syndicats FGTB et CSC. En première instance, des jugements ont été contradictoires. L’Office des étrangers a fait appel pour les personnes dont la libération a été demandée et les syndicats pour ceux dont l’arrestation a été maintenue. Les audiences relatives aux appels ont eu lieu mercredi et jeudi. La décision est attendue en début de semaine prochaine.

Le rassemblement de ce jeudi

Des heurts ont éclaté aujourd’hui samedi à Calais entre la police et des manifestants venus soutenir les migrants vivant dans le campement (la « jungle ») menacé d’évacuation. La préfecture du Pas-de-Calais avait interdit en milieu de semaine cette manifestation de soutien aux migrants, qui devait partir de la « jungle » pour atteindre le centre de la ville. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’une arroseuse pour les disperser, subissant en retour plusieurs caillassages. Un peu plus tôt, quatre autocars partis de Paris et transportant environ 200 personnes pour participer à cette manifestation ont été bloqués à 40 km de la ville et ont dû rebrousser chemin. Le gouvernement français a annoncé sa volonté de démanteler totalement d’ici la fin de l’année la « jungle » de Calais où vivent entre 7.000 et 10.000 migrants espérant rallier le Royaume-Uni.

Affrontements à Calais