Le samedi 28 octobre 2017, Mahmoud Salehi, un leader syndical, a été arrêté par quatre agents en civil alors qu’il quittait l’hôpital où il se rend deux fois par semaine pour une dialyse. Mahmoud Salehi avait été condamné en septembre 2015 à 9 ans de prison (voir notre article). Le syndicaliste a été emmené au tribunal de Saqqez, dans la province du Kurdistan iranien, où le procureur a déclaré que la condamnation de 9 ans de prison avec sursis avait été changée en un an ferme, avec effet immédiat. Vers 16 heures, Mahmoud Salehi a été transféré à la prison centrale de Saqqez pour l’exécution de la peine.

Mahmoud Salehi souffre de graves maladies cardiaques et rénales, résultats du manque de soins subi lors de sa dernière incarcération en 2015. Sans soins appropriés, son état de santé risque de se détériorer très rapidement.

Mahmoud Salehi

Mahmoud Salehi

Le jeudi 26 octobre, à Ioannina (région de l’Épire), le Centre syndical régional, affilié à PAME (Front militant de tous les travailleurs – syndicat proche du KKE) a organisé une manifestation devant un super marché contre le licenciement de travailleurs de cette enseigne.

À la demande de la direction du super marché, la police a été déployée. Suite au refus du syndicat de quitter les lieux, la police a tenté de déloger les manifestants présents. Ceux-ci ont formé des piquets, la police a alors chargé en utilisant des grenades assourdissantes. Elle a finalement arrêté le président du Centre régional des syndicats de Ioannina, un membre du conseil d’administration du syndicat de la régionale d’Ioannina, et le président du Syndicat des travailleurs de la construction d’Ioannina. Les travailleurs de la ville ont immédiatement organisé un grand rassemblement au poste de police où les syndicalistes ont été transférés avant d’être relâchés.

Manifestants devant le supermarché à Ioannina

Manifestants devant le supermarché à Ioannina

Junaid Awan, le secrétaire général de la division des syndicats de Karachi, ainsi que des collègues du syndicat ont été arrêtés le 24 octobre à Karachi, plus de deux semaines après l’organisation par le syndicat d’une réunion des travailleurs. Junaid Awan a été présenté au tribunal antiterroriste de Hyderabad le 25 octobre, qui l’a placé en détention provisoire sur base de l’article 7 de la loi anti-terroriste (ATA – Anti-Terrorist Act) et accusé d’avoir prononcé des discours contre le ministre des Chemins de fer et d’autres personnes. Le 26 octobre, le juge de la Cour Anti-terroriste a supprimé le volet ATA de la plainte et a passé une ordonnance, ordonnant à la police d’obtenir la détention provisoire d’Awan de la cour de justice ordinaire.

L’article 7 de la l’ATA prévoit les peines prévues pour des actes de terrorisme qui sont la condamnation à mort ou à la réclusion criminelle à perpétuité. La loi antiterroriste du Pakistan, qui inclut dans la définition le terrorisme comme «créant un sentiment de peur ou d’insécurité dans la société» a déjà été critiquée comme laissant la porte ouverte à tous les abus. Les autorités pakistanaises ont déjà utilisé des lois antiterroristes pour cibler des grévistes (voir notre article) et des journalistes.

Grève des travailleurs des chemins de fer pakistanais (archive)

Grève des travailleurs des chemins de fer pakistanais (archive)

Jeudi, le tribunal de première instance de Bruxelles a jugé recevable mais non fondée l’action en justice introduite deux jours plus tôt par Infrabel, la société gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire, contre Michel Abdissi, le président de la CGSP Cheminots. Le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire avait assigné le syndicaliste devant l’instance bruxelloise afin de réclamer une amende de 1.000 euros par personne et par infraction si des voies ferrées étaient occupées par des individus lors des actions prévues par le syndicat socialiste ce mardi 10 octobre.

Malgré cette décision, Infrabel entend maintenir la pression sur les grévistes. Elle a déposé une nouvelle requête unilatérale en justice. Requête reçue favorablement. Elle est cette fois dirigée non plus contre le dirigeant syndical, mais contre « quiconque » se trouvera en situation de compromettre la sécurité du rail. Les personnes qui se rendent sur les voies pour bloquer les trains pourront être condamnés à payer 1.000 euros d’astreinte.

Grève à la SNCB (archive)

Sept agents de la Poste qui avaient participé au mouvement de grève au centre de distribution de colis de Roubaix mercredi et jeudi ont dû interrompre leur tournée ce vendredi pour se rendre au palais de justice de Lille. Ils étaient assignés pour répondre du blocage de leur unité durant deux matinées et de la plate-forme de distribution de courrier voisine jeudi matin. Mais les agents grévistes avaient pris soin de ne surtout pas s’occuper du blocage des sites eux-mêmes. Ce sont des militants de la CNT, extérieurs à l’entreprise, qui installaient les barricades. L’huissier présent sur place pouvait difficilement trouver un élément incriminant un gréviste. La direction, qui réclamait 2 000 euros à chacun des sept agents assignés, a été déboutée.

La construction de la barricade à Roubaix

La construction de la barricade à Roubaix

Tomás Francisco Ochoa Salazar, secrétaire aux litiges du syndicat de la société Bremen (SITRABREMEN), a été abattu le vendredi 1er septembre par des tireurs en moto . Andy Noel Godinez, également membre du syndicat, a, lui, été blessé dans la fusillade. Le SITRABREMEN est un jeune syndicat reconnu par le ministère du Travail en février 2017. Selon le syndicat, depuis sa reconnaissance, a commencé une campagne de représailles, d’interdiction et de harcèlement sur les dirigeants syndicaux et les membres. Son secrétaire général a démissionné brusquement en août peu de temps avant que le syndicat ne soumette sa proposition de négociation collective à l’Inspection du travail.

Au Guatemala, les militants syndicaux sont souvent illégalement licenciés, menacés, attaqués et assassinés. Depuis novembre 2004, 87 responsables syndicaux ont été assassinés au Guatemala.

Banderole contre les assassinats de syndicaliste lors d’un 1er Mai

Banderole contre les assassinats de syndicaliste lors d'un 1er Mai

Quelques jours après le retour à l’école après plus de 50 jours d’une grèves qui avait donné lieu à de nombreux incidents (voir nos articles ici et ici), les enseignants de la région métropolitaine de Lima métropolitain ont arrêté hier le travail pendant 24 heures pour demander la démission du ministre de l’Éducation. La police antiémeute a fait barrage à leur manifestation qui se dirigeait vers le siège du Congrès, et a tiré des grenades lacrymogènes sur la grande avenue Abancay, dans le centre-ville de Lima. De nombreux passants et manifestants ont été incommodés.

Incidents hier à Lima

Incidents hier à Lima

Des groupes d’enseignants en grève se sont affrontés avec la police avant-hier, vers 13H, dans l’avenue Javier Prado, à Lima. Les agents ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui convergeaient vers la Plaza San Martín. Beaucoup de manifestants se sont retirés dans les rues voisines. Un autre groupe d’enseignants a parcouru l’avenue Arequipa générant des embarras de circulation dans le district de San Isidro. Un autre groupe d’enseignants a tenté d’atteindre le stade Monumental où se déroulera le jeu entre les équipes de football du Pérou et de Bolivie. Il y a eu au moins une arrestation. Il y a deux semaines, cette grève avait déjà généré des affrontements (voir notre article).

Affrontements avant-hier à Lima

Affrontements avant-hier à Lima

La police de la province de Papouasie a identifié six personnes comme suspectes parmi les 17 arrêtés samedi lors d’une manifestation d’anciens mineurs de la mine de cuivre Grasberg de Freeport McMoRan Inc. Des affrontements ont eu lieu le samedi 19 août à la mine de Grasberg, en Papouasie occidentale, lorsque des centaines de mineurs grévistes ont bloqué les accès de la mine dès 14 heures pour empêcher la production et forcer la direction à négocier. Plusieurs mineurs ont été blessés par des tirs de balles en caoutchouc lors d’affrontements avec la police et les vigiles. Des bâtiments administratifs et plusieurs véhicules ont également été incendiés. La police et les gardes avaient repris le contrôle des lieux vers 23h et Le chef de la police locale a annoncé que l’armée serait déployée pour maintenir l’ordre.

Ces affrontements sont la suite d’une crise débutée en mai (voir notre article ici) suite au litige entre Freeport et le gouvernement indonésien concernant la juridiction de la mine, ce dernier souhaitant obtenir une participation de 51 pour cent sur la mine. Suite au refus de Freeport, le gouvernement a annulé les permis d’exportation de la compagnie qui a riposté en ralentissant la production et en commençant à licencier du personnel, ce qui a déclenché la grève. Suite à cette grève, 4. 200 travailleurs ont été licenciés.

Vehicule brulé lors des affrontements à la mine Grasberg de Freeport le 19 août 2017

Vehicule brulé lors des affrontements à la mine Grasberg de Freeport le 19 août 2017

Le 16 août, une cinquantaine de travailleurs de la compagnie coréenne Haesong Corporation Ltd. (située à Hizalhati dans le district de Gazipur près de Dhaka) ont été attaqués par des hommes de mains alors qu’ils participaient à une manifestation pour protester contre le non-paiement de congés non-utilisés en 2016. La secrétaire général et la vice-président de la Fédération nationale des travailleurs du vêtement (NGWF – syndicat organisateur de la manifestation) ont été blessées lors de l’attaque et un organisateur du même syndicat a été enlevé et libéré plusieurs heures plus tard. Par la suite, la police locale a refusé d’enregistrer les plaintes des travailleurs concernant l’enlèvement ou les attaques.

La manifestation est la suite du renvoi de 218 travailleurs le 4 avril dernier et du non-paiement de leur congé non-utilisé en 2016. En juin 2017, les travailleurs avaient conclu un accord avec la direction de l’usine qui promettait de payer toutes les sommes restantes avant le 4 juillet 2017. Bien que la date n’ait pas été respectée par la direction, un nouveau délai leur fut octroyé leur laissant jusqu’au 4 août pour verser les sommes dues. Les payements n’ayant toujours pas été fait, les travailleurs ont organisé la manifestation du 16 août où les attaques ont eu lieu.

Travailleur blessé lors de l’attaque de la manifestation

Manifestation organisée par la NGWF le lendemain de l’attaque

Travailleur blessé lors de l'attaque de la manifestation
Manifestation organisée par la NGWF le lendemain de l'attaque