Des heurts ont opposé lundi, aux alentours du port de Nouakchott, des dockers grévistes à des unités de la gendarmerie. Les affrontements interviennent après le mouvement de grève décrété par les porteurs, pour protester contre la décision de la direction du port de débarquer les containers directement dans les magasins commerciaux, dans le centre ville. Cette mesure réduit de manière substantielle les revenus des dockers, lesquels déchargeaient auparavant les marchandises des navires dans les dépôts ouverts sur les quais avant leur transport de nouveau par des camions.

Les affrontements de lundi

Les affrontements de lundi

Les deux syndicats SACT (Syndicat Autonome des Conducteurs de train) et SIC (Syndicat Indépendant pour Cheminots), qui représentent environ un tiers des 3.800 conducteurs de train, se sont vu interdire par le gouvernement le dépôt d’un préavis de grève. Le droit de grève devient exclusivement réservé aux syndicats représentés au niveau national et qui comptent un nombre minimum de membres. Avec l’introduction de ces critères, seuls les trois grands syndicats pourront se croiser les bras légalement. Les grèves menées au nom du SACT et du SIC seront considérées comme sauvages et illégales, les conducteurs risqueront alors des amendes voire un licenciement dans certains cas. Le SACT et le SIC conservent toutefois leur statut de syndicat.

Grévistes de la SACT (archive)

Grévistes de la SACT (archive)

Un syndicaliste de la CGT-Construction comparaissait aujourd’hui vendredi en correctionnelle pour « dégradation », des faits qu’il conteste, suite à la manifestation surprise menée par une quarantaine de syndicalistes CGT, en avril 2014 au siège de la Fédération française du bâtiment (FFB), contre la pénibilité. Une occupation de plus de 5 heures, avec confettis, autocollants et billes de peintures à l’eau sur les vitres à la suite de laquelle la FFB réclame près de 15.000 euros de dommages-intérêts et 10.000 euros pour le préjudice moral.

Le prévenu saura le 16 décembre si les juges suivent les réquisitions de la procureure : un an d’emprisonnement avec sursis, 4.000 euros d’amende dont la moitié avec sursis, et l’interdiction de se rendre aux abords de la FFB pendant 3 ans. Une centaine de militants de la CGT-Construction se sont rassemblés sous la pluie ce vendredi matin à Paris, aux abords du tribunal de grande instance, pour soutenir le prévenu.

Au rassemblement solidaire ce vendredi matin

Au rassemblement solidaire ce vendredi matin

Lionel Fiévez et Jonathan Parent, syndicalistes CGT, sont mis à pied à titre conservatoire depuis dix jours maintenant. La direction leur reproche une tentative de séquestration et une complicité mais aussi des menaces. Ce jeudi, le CE de l’entreprise s’est prononcé contre leur licenciement. La direction doit statuer dans les prochains jours. Mercredi, une centaine de militants de la CGT se sont mobilisés à l’une des entrées de PSA pour soutenir leurs deux camarades menacés de licenciement. Le matin même, ils étaient convoqués pour un entretien préalable à sanction. Et la sanction, c’est le licenciement. La direction a entre 48 heures et un mois pour statuer. En attendant, les deux salariés ne sont pas payés.

Les cégétistes ont participé au comité d’entreprise exceptionnel de PSA

Les cégétistes ont participé au comité d’entreprise exceptionnel de PSA

Le secrétaire de l’union locale CGT de Tulle, Sylvain Roch, a été convoqué vendredi par la police pour s’expliquer sur des dégradations commises en juin dernier dans le cadre des manifestations contre la loi travail. Personne ne savait exactement de quelles dégradations il était question. En fait il s’agissait de coupures de courant et de tags et affichages sur l’agence bancaire de la banque populaire de Tulle. Celle-ci et Enedis ont porté plainte. Des dizaines de syndicalistes s’étaient réunis en solidarité devant le commissariat. Sylvain Roch a été entendu durant deux heures.

Le rassemblement solidaire à Tulle

Le rassemblement solidaire à Tulle

Le 15 octobre, Jafar Azimzadeh et Shapour Ehsani-Rad ont été condamnés à 11 ans de prison par la Direction générale de la Cour révolutionnaire de la ville de Saveh. Ils sont condamnés chacun à 10 ans de prison pour « l’organisation et le fonctionnement d’un groupe illégal» et à un an de prison pour « propagande contre l’Etat », le « groupe illégal » étant le Syndicat libre des travailleurs de l’Iran, dont Azimzadeh est président et Ehsani-Rad, membre du conseil d’administration. Azimzadeh a été condamné à six ans de prison en mars 2015 pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale» et «propagande contre l’Etat ». En juillet dernier, il a été libéré provisoirement après une grève de la faim de deux mois grève (voir nos précédents articles ici et ici).

Azimzadeh et Ehsani-Rad devront également comparaitre pour des accusations de «troubles de l’opinion public» et «trouble à l’ordre public. » Ils sont accusés d’avoir incité à la grève les travailleurs à la Safa Rolling and pipe Mills Company.

Shapour Ehsani-Rad et Jafar Azimzadeh

Shapour Ehsani-Rad et Jafar Azimzadeh

Le 24 novembre 2015, 8 travailleurs de l’usine Goodyear de Amiens-Nord ont été condamnés à 24 mois de prison (9 fermes et 15 de sursis) et 75 000 euros d’amende (voir notre article). Les 19 et 20 octobre prochains, les 8 militants CGT de Goodyear sont convoqués devant la Cour d’Appel d’Amiens. Cette procédure judiciaire a été enclenchée par le Procureur de la République d’Amiens alors même que la direction de Goodyear avait retiré sa plainte. Ce procès interviendra trois semaines après celui des quinze salariés d’Air France jugés pour l’épisode de la « chemise arrachée ».

Des rassemblements seront organisés les 19 et 20 octobre. Liste des départ depuis la région parisienne.

Manifestation de soutien

Manifestation de soutien

Depuis 2014 une lutte longue et massive lutte, aux épisodes multiples, a lieu dans le secteur de la livraison de colis en Italie. Les conditions de travail du secteur ont été de plus en plus précarisés, les ouvriers doivent travailler comme « indépendant », au rabais pour des sous-traitants, voire illégalement. La principale revendication des travailleurs est d’être directement engagés par les sociétés pour lesquelles ils travaillent, et de nombreuses grèves avec blocage de dépôts sont menées pour elle.

Le mercredi passé (14 septembre) les gestionnaires du dépôt GLS dans la petite ville de Montale, dans la province de Piacenza, confronté à un piquet de grève d’environ 30 travailleurs, ont appelé les conducteurs à forcer le barrage. Un conducteur a percuté deux travailleurs, traînant l’un d’entre eux sur plusieurs mètres, le tuant. Le conducteur n’a même pas essayé la tactique habituelle de se déplacer lentement vers les piquets: il a juste foncé, encouragé par un des gestionnaires. Abd Elsalam Ahmed Eldanf, 53 ans, de nationalité égyptienne, était père de cinq enfants. Il était lui-même pas un travailleur occasionnel, il avait un contrat permanent et se battait pour ses collègues. Le dépôt GLS à Piacenza reste bloqué par des piquets et dans toute l’Italie des grèves et des manifestations ont été organisées en protestation.

Abd Elsalam Ahmed Eldanf, tué au dépôt GLS de Montale

Abd Elsalam Ahmed Eldanf, tué au dépôt GLS de Montale

Une militante CGT passera devant le tribunal correctionnel de Strasbourg ce 15 septembre à 8h. C’est encore une suite des mobilisations contre la loi Travail. Les syndicats CGT-FO-FSU-Solidaires appellent à un rassemblement solidaire à 8h ce jeudi 15 septembre devant le TGI de Strasbourg (1 quai Finkmatt). Ils appellent également à la manifestation de l’après-midi, à 14h place Kleber contre la loi Travail.

Une manifestation contre la loi Travail à Strasbourg

Une manifestation contre la loi Travail à Strasbourg

Jusqu’à 150 millions d’employés de la fonction publique – professeurs, infirmiers, ouvriers, mineurs de charbon… -, de marchands ambulants, de journaliers, participent à une grève nationale de 24 heures contre le gouvernement nationaliste du Bharatiya Janata Party (BJP). Dans son budget 2016-2017, le gouvernement prévoit de lever quelque 7,5 milliards d’euros grâce à la privatisation ou à la fermeture d’entreprises publiques déficitaires.

Parmi les principaux points de contestation figure également le niveau de la hausse proposée du salaire minimum: le gouvernement offre de l’augmenter pour les travailleurs non-qualifiés de 6.396 roupies à 9.100 roupies par mois (85/121 euros). Insuffisant pour les syndicats, qui réclament l’instauration d’un salaire plancher à 18.000 roupies par mois (240 euros) ainsi que la création d’une sécurité sociale universelle. On a rapporté plusieurs incidents entre grévistes et non grévistes (les bus qui roulaient dans le Bengale occidental ont été attaqués) et, lors de manifestation, entre grévistes et policiers, notamment dans le Kerala.

Affrontements entre syndicalistes et policiers à Shimla

Affrontements entre syndicalistes et policiers à Shimla