Au procès des travailleurs d’Air France (voire notre article), le jugement concernant les salariés d’Air France est tombé hier. Trois travailleurs viennent d’être condamnés à des peines allant de 3 à 4 mois de prison avec sursis et des amendes concernant les accusations de violence. Un autre a été partiellement relaxé, l’autre totalement. Des amendes ont également été infligées à 11 autres inculpés concernant des accusations de dégradations. Dans le même dossier et alors même que l’inspection du travail avait invalidé le licenciement de Vincent Martinez, représentant du personnel, c’est la Ministre du travail elle-même qui a entériné son licenciement démontrant le caractère politique du dossier.

Le 5 octobre 2015…

Le 5 octobre 2015...

Mercredi dernier, dans le cadre à la grève des travailleurs de la société TIC Le Bus, des bus ont barré la circulation dans le quartier de Nlongkak, dans la capitale Yaoundé. Les grévistes luttaient pour le paiement de 19 mois d’arriérés de salaires. Suite à ce mouvement, les forces de sécurité ont procédé à une vaste opération répressive. 45 hommes et trois femmes ont été raflés et amenés au commissariat central avant d’être dispersés dans différents commissariats de la ville. Ils ont été libérés progressivement sauf six qui restent en garde à vue : quatre délégués du personnels et deux travailleurs. Ils ont été rassemblés une nouvelle fois au commissariat central – sauf l’un d’eux qui a été hospitalisé.

Au dépôt de la société TIC Le Bus

Au dépôt de la société TIC Le Bus

Un impressionnant dispositif de sécurité a quadrillé Alger ce dimanche matin. Tous les cars en provenance de l’intérieur du pays ont subi la fouille des services de sécurité. Objectif ? Identifier les syndicalistes et empêcher coûte que coûte le rassemblement de l’intersyndicale devant l’assemblée nationale. De nombreux syndicalistes ont d’ailleurs été arrêtés et embarqués dans les commissariats d’Alger dès le matin. Des policiers en civil ont sévi sans ménagement. Le rassemblement n’aura finalement duré que peu de temps. Les syndicalistes et les travailleurs soulaient se rassembler devant le siège de l’assemblée nationale ce 27 novembre, journée de débat parlementaire sur le projet de loi annulant la retraite anticipée.

Les policiers en civil interviennent dans les rassemblements à Alger

Les policiers en civil interviennent dans les rassemblements à Alger

Des heurts sanglants ont éclaté, lundi en milieu de matinée dans la ville anglophone camerounaise de Bamenda (Nord-Ouest) entre les forces de maintien de l’ordre et des centaines de manifestants, au premier jour d’une grève annoncée par les enseignants anglophones exigeant de meilleures conditions de vie et de travail. Ces affrontements, dont le nombre de blessés dans les rangs des civils ou de la police n’a pas été communiqué, ont été suivis de nombreuses arrestations. Les enseignants de la région du Nord-Ouest entendaient manifester contre le statu quo observé depuis des mois dans leurs négociations avec le gouvernement. Aussitôt dans la rue, ils ont été rejoints par d’autres mécontents.

En fin de semaine dernière, quatre syndicats d’enseignants camerounais, aussi bien de la maternelle que du secondaire, ont annoncé une grève illimitée dès le 25 novembre pour dénoncer la non application, par le gouvernement, de résolutions arrêtées de commun accord.

Manifestation des enseignants à Bamenda

Manifestation des enseignants à Bamenda

Esmaïl Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran et prof de math en banlieue de Téhéran, avait fait un premier séjour en prison pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et non pas en-dessous comme c’est le cas, et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux. Après une longue grève de la faim en prison, il avait été libéré sous caution (voir notre article). Le 9 novembre, six membres des services de renseignements ont débarqué chez lui sans le moindre mandat et ont procédé à une arrestation brutale. La cour d’appel venait peu avant de confirmer la peine de six années de prison.

Esmaïl Abdi

Esmaïl Abdi

Des heurts ont opposé lundi, aux alentours du port de Nouakchott, des dockers grévistes à des unités de la gendarmerie. Les affrontements interviennent après le mouvement de grève décrété par les porteurs, pour protester contre la décision de la direction du port de débarquer les containers directement dans les magasins commerciaux, dans le centre ville. Cette mesure réduit de manière substantielle les revenus des dockers, lesquels déchargeaient auparavant les marchandises des navires dans les dépôts ouverts sur les quais avant leur transport de nouveau par des camions.

Les affrontements de lundi

Les affrontements de lundi

Les deux syndicats SACT (Syndicat Autonome des Conducteurs de train) et SIC (Syndicat Indépendant pour Cheminots), qui représentent environ un tiers des 3.800 conducteurs de train, se sont vu interdire par le gouvernement le dépôt d’un préavis de grève. Le droit de grève devient exclusivement réservé aux syndicats représentés au niveau national et qui comptent un nombre minimum de membres. Avec l’introduction de ces critères, seuls les trois grands syndicats pourront se croiser les bras légalement. Les grèves menées au nom du SACT et du SIC seront considérées comme sauvages et illégales, les conducteurs risqueront alors des amendes voire un licenciement dans certains cas. Le SACT et le SIC conservent toutefois leur statut de syndicat.

Grévistes de la SACT (archive)

Grévistes de la SACT (archive)

Un syndicaliste de la CGT-Construction comparaissait aujourd’hui vendredi en correctionnelle pour « dégradation », des faits qu’il conteste, suite à la manifestation surprise menée par une quarantaine de syndicalistes CGT, en avril 2014 au siège de la Fédération française du bâtiment (FFB), contre la pénibilité. Une occupation de plus de 5 heures, avec confettis, autocollants et billes de peintures à l’eau sur les vitres à la suite de laquelle la FFB réclame près de 15.000 euros de dommages-intérêts et 10.000 euros pour le préjudice moral.

Le prévenu saura le 16 décembre si les juges suivent les réquisitions de la procureure : un an d’emprisonnement avec sursis, 4.000 euros d’amende dont la moitié avec sursis, et l’interdiction de se rendre aux abords de la FFB pendant 3 ans. Une centaine de militants de la CGT-Construction se sont rassemblés sous la pluie ce vendredi matin à Paris, aux abords du tribunal de grande instance, pour soutenir le prévenu.

Au rassemblement solidaire ce vendredi matin

Au rassemblement solidaire ce vendredi matin

Lionel Fiévez et Jonathan Parent, syndicalistes CGT, sont mis à pied à titre conservatoire depuis dix jours maintenant. La direction leur reproche une tentative de séquestration et une complicité mais aussi des menaces. Ce jeudi, le CE de l’entreprise s’est prononcé contre leur licenciement. La direction doit statuer dans les prochains jours. Mercredi, une centaine de militants de la CGT se sont mobilisés à l’une des entrées de PSA pour soutenir leurs deux camarades menacés de licenciement. Le matin même, ils étaient convoqués pour un entretien préalable à sanction. Et la sanction, c’est le licenciement. La direction a entre 48 heures et un mois pour statuer. En attendant, les deux salariés ne sont pas payés.

Les cégétistes ont participé au comité d’entreprise exceptionnel de PSA

Les cégétistes ont participé au comité d’entreprise exceptionnel de PSA

Le secrétaire de l’union locale CGT de Tulle, Sylvain Roch, a été convoqué vendredi par la police pour s’expliquer sur des dégradations commises en juin dernier dans le cadre des manifestations contre la loi travail. Personne ne savait exactement de quelles dégradations il était question. En fait il s’agissait de coupures de courant et de tags et affichages sur l’agence bancaire de la banque populaire de Tulle. Celle-ci et Enedis ont porté plainte. Des dizaines de syndicalistes s’étaient réunis en solidarité devant le commissariat. Sylvain Roch a été entendu durant deux heures.

Le rassemblement solidaire à Tulle

Le rassemblement solidaire à Tulle