L’écrivain et militant communiste palestinien Salameh Kaileh, arrêté fin avril par les forces de sécurité syriennes, a été libéré. Il y est actuellement en jordanie où il est soigné pour les tortures subies dans les prisons syriennes. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme a diffusé plusieurs photographies montrant de larges contusions sur ses bras et ses jambes, ainsi que des traces de brûlures. Salameh Kaileh, qui a été détenu pendant plus de huit ans dans les années 90 en Syrie, est né en 1955 à Bir Zeit en Palestine mais il vit depuis plus de 30 ans en Syrie. Il a plus de 20 ouvrages à son actif.

Syrie: Salameh Kaileh libéré après avoir été torturé

Né à Birzeit, en Palestine, en 1955, Salameh Kaileh a étudié à Bagdad et s’est engagé dans la résistance palestinienne. Militant communiste bien connu, il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels “Critique of Mainstream Marxism” (1980), “The Arab and The National Question” (1989), “Imperialism and the Plunder of the World” (1992), “The Problems of Marxism in the Arab World” (2003) et “The Problem of the Arab Nationalist Movement” (2005). Il a été arrêté dans la nuit du 24 avril à Damas par des services de sécurités dont on ignore s’ils relèvent de l’armée ou de la police. Son domicile a été perquisitionné et ses affaires emportées. Salameh a déjà passé huit années dans les prisons syriennes en raison de ses critiques contre le régime, et était actif dans le Front de la Gauche Syrienne.

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Syrie: Arrestation de Salameh Kaileh

En Syrie, les manifestations de contestation se poursuivent. Mercredi soir, plus de 5000 personnes ont défilé à Daël pour réclamer la chute du régime. 23 manifestants ont été arrêtés. Agissant sur base de listes, les forces de sécurité on mené ce jeudi une vaste opération de perquisitions dans plusieurs villes du pays. Un mineur de quinze ans et trois autres personnes ont été tuées lors de ces investigations à Daël. Plus au nord, deux civils ont été tués par des tirs des forces de sécurité.

Peu après le levé du soleil, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de nombreuses villes d u pays pour exiger la chute du gouvernement syrien. Depuis la mi-mars, le mouvement de contestation enfle, et la répression par les autorités suit la même courbe. Selon certains observateurs, plus de 2200 personnes seraient décédées en Syrie au cours de ces cinq derniers mois. Et ce matin, le scénario s’set une nouvelle fois répété. Les forces de sécurité ont tiré dans les différends rassemblements, faisant au moins sept morts. De nombreuses personnes ont également été blessées au cours de ces opérations de dispersion. Hier, les forces de sécurité ont également conduit de nombreux raids dans plusieurs villes, faisant 17 morts et des douzaines de blessés. Par ailleurs, les forces de sécurité se sont également déployées autour de la ville de Homs (un des berceau du mouvement). Au cours de leur manoeuvre d’encerclement, elles y ont coupé les télécommunications alors que de nombreux appels à la manifestation avaient été lancés via les réseaux sociaux.

Mardi et mercredi ont à nouveau été le cadre d’une violente répression à travers la Syrie. Six personnes ont été tuées par des tirs des forces de sécurité à Homs et à Talbiseh. Un septième homme serait mort sous la torture après avoir été arrêté il y a une semaine à Khan Shehoun. En deux jours, les autorités ont procédé à plus de 140 arrestations à Harasta, après avoir bouclé cette ville industrielle située au nord-ouest de la capitale.

Hier, comme tous les vendredis depuis la mi-mars, les opposants au régime syrien avaient lancé un appel à la mobilisation à travers le pays. Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Deraa (sud), de Qamechli (nord-est), de Deir Ezzor (est), de Homs (centre),… Elles s’étaient rassemblées pour réclamer la chute du régime ainsi que pour rendre hommage aux manifestations de dimanche à Hama où plus d’une centaine de personnes ont été tuées par les autorités. Celles-ci ont une fois encore violemment réprimé les rassemblements d’hier. Quinze personnes ont été tuées durant la journée, et sept pendant la nuit. 2038 personnes auraient été tuées par les forces gouvernementales depuis le début du soulèvement.

Ce samedi, plusieurs centaines de chars et de véhicules militaires de l’armée syrienne se sont déployés à Deir Ezzor et autour de Homs.

Depuis plusieurs semaines, la ville d’Hama (centre) est le théâtre d’énormes manifestations rassemblant régulièrement plus de 500.000 personnes contre le pouvoir. Dans la nuit, les chars de l’armée sont entrés dans la ville avant de lancer leur assaut, faisant 95 tués dans l’attaque. D’autres villes du pays ont également été la cible de telles attaques aujourd’hui. Les derniers chiffres font état de 121 morts et de dizaines de blessés.

Les forces de sécurité syrienne ont effectué un raid sur la ville de Kanaker (sud-ouest) après y avoir coupé l’électricité et les lignes de communication. Quatre tanks et un bulldozer sont entrés dans le centre, alors que quatorze autres tanks l’encerclaient. La population, qui poursuit sa lutte depuis plus de quatre mois, a tenté d’empêcher l’avancée des véhicules en brûlant des pneus sur la route et en leur jetant des projectiles. Au moins huit opposants ont été tués lors de ces affrontements, et plusieurs autres blessés. 250 personnes ont également été arrêtées.

Plus d’un million de manifestants sont descendus dans les rues ce vendredi. Les forces de sécurité ont encore une fois usé de leurs armes. Dans la seule ville de Damas, les tirs ont fait neufs morts : six dans le quartier de Qaboune et trois dans celui de Roukn Eddine. Au total, une quinzaine de personnes ont perdu la vie au cours de cette énième journée de manifestations dans plusieurs villes syriennes.

Depuis le début des manifestations à la mi-mars, la répression du régime aurait fait quelque 1.600 morts. L’opposition syrienne a dédié les manifestations de vendredi aux milliers de personnes arrêtées depuis le début du mouvement de protestation. Environ 15.000 seraient toujours détenues.