Ce mercredi 15 janvier, un convoi de civils se rendant au barrage de Tishreen a été atteint par une double attaque de drones turques faisant 4 morts et 23 blessés. C’est la deuxième attaque contre des civils à proximité ou sur le barrage de Tishreen depuis le 8 janvier (voir notre article).

Depuis le 8 janvier, la population de différentes régions de l’AANES se relaient au barrage pour protéger le lieu et soutenir les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les Unités de défense des femmes (YPJ) contre les attaques de l’ANS soutenu par la Turquie qui tentent de prendre le contrôle du barrage de Tishreen et d’avancer vers Kobané.

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Des milliers de personnes venant de différentes région (Hasakah, Raqqa, Jazira) de l’Administration Autonome du Nord-Est Syrien (AANES) était en route, ce mercredi 8 janvier, avec comme objectif de se rassembler au sommet du barrage de Tishreen pour protester et condamner les attaques militaires turques en cours. Sur la route du barrage, le convoi a été attaqué par un drone turc faisant 5 morts et blessants 15 personnes.

L’attaque n’a pas arrêté le convoi et des manifestants sont arrivés sur le barrage. Une déclaration de l’AANES a été lu appelant la coalition internationale à trouver une solution aux problèmes du nord et de l’est de la Syrie et à mettre fin aux attaques de la Turquie et des groupes mercenaires alliés contre la région.

Le barrage risque de s’effondrer depuis plus d’un mois en raison des bombardements turcs incessants alors qu’il est crucial pour la région. Il renferme environ 1,9 milliard de mètres cubes d’eau et génère une grande quantité d’électricité et d’énergie dans la région dont dépend des dizaines de milliers de personnes.

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Ce Samedi 28 décembre, une délégation du parti turc pro-kurde DEM (Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie) s’est entretenue avec le fondateur du PKK, Abdullah Öcalan. Ce dernier est emprisonné à vie sur une île au large d’Istanbul. Il s’agit de la première visite de ce parti, le prédécesseur du DEM, le parti HDP, a rencontré Öcalan pour la dernière fois en avril 2015. Un déplacement autorisé par le gouvernement turc après la demande du DEM de pouvoir rendre visite à Öcalan, âgé de 75 ans.

« Les Filles de Kobanê : une histoire de rébellion, de courage et de justice » dédié aux combattantes kurdes lors la lutte contre DAECH à Kobanê, a été interdit en Turquie pour la deuxième fois (voir article ici) . Un tribunal a ordonné l’interdiction et la confiscation du livre accusé de faire de la propagande pro PKK. Publié à l’international, « The Daughters of Kobanê » s’appuie sur des centaines d’heures d’entretiens et de reportages de terrain menés par Gayle Tzemach Lemmon. Il raconte l’histoire de femmes combattantes kurdes qui ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l’EI dans la ville kurde syrienne de Kobanê en 2014 et 2015.

Istanboul, les forces de l’ordre ont réprimé une manifestation contre les attaques djihadistes ciblant les Kurdes du Rojava ( nous lire ici et ici ). Des membres des Forces du Travail, de la Paix et de la Démocratie d’Istanbul se sont rassemblés à Şişhane pour protester contre les attaques des HTC/HTS ( Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda devenue Tahrir al Cham ) et  l’ASL/SFA ( Armée Syrienne Libre ) soutenues par la Turquie. Les manifestants, parmi lesquels des députés du parti DEM, ont été bloqués par la police et soumis à une répression brutale après avoir protesté contre cette intervention arbitraire en scandant « Bijî berxwedana Rojava » ( Vive la résistance du Rojava ). 50 personnes ont été interpelées et placées en garde à vue.

Après la victoire écrasante du parti DEM aux élections locales du 31 mars au Kurdistan turc, l’État cherche des raisons pour destituer les maires élus et les remplacer par des administrateurs désignés. Pour ce faire, des dossiers longtemps en souffrance sont ressortis des sous-sols du système judiciaire. Un nouveau cas de ce type semble se produire à Bahçesaray (Miks), dans la province de Van. Après neuf ans de procédures interminables, le co-maire de la ville, Ayvaz Hazır (parti DEM), a été condamné à trois ans et onze mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste » et « commission de crimes au nom d’une organisation terroriste » pour avoir participé à une manifestation en 2015.

La nomination d’un administrateur désigné par le pouvoir s’annonce donc à Bahçesaray, comme cela a déjà été le cas à Colemêrg, Êlih, Mêrdin/Mardin, Xelfetî/Halfeti, Dersim/Tunceli, Pulur/Ovacık et Esenyurt.

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Ce 25 novembre, la place Taksim d’Istanbul a été placée sous un important dispositif policier suite à l’interdiction de manifester et de scander le slogan « Jin, jiyan, azadî » (Femmes, vie, liberté) à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Malgré l’interdiction, les organisations féministes se sont rassemblées à 19 heures. Les forces de l’ordre avaient bloqué toutes les rues adjacentes, plusieurs femmes ont tenté de marcher vers la place Tünel, elles ont été dispersées et repoussées, plusieurs d’entre elles ont été appréhendées. Des groupes de manifestantes se sont alors dirigés vers le littoral pour se rassembler sur les quais en scandant des slogans en kurde, environ 200 femmes ont été arrêtées par les forces de sécurité.

Mercredi, dans la ville de Dersi, un tribunal a condamné deux maires pro-kurdes à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». Suite à cette condamnation, les maires peuvent être suspendus de leurs fonctions et remplacés par des administrateurs désignés par le gouvernement turc. Le ministère de l’Intérieur a le pouvoir de suspendre Cevdet Konak, co-maire de Dersim et membre du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie ( parti DEM ) et Mustafa Sarıgül, membre du Parti républicain du peuple (CHP). Il est nouveau que des maires du CHP soient démis de leurs fonctions pour des accusations de « terrorisme ». Récemment, quatre maires du CHP et du DEM ont été démis de leurs fonctions entrainant plusieurs manifestations de protestation sérieusement réprimées par la police turque ( voir article ici ).

Istamboul, ce lundi matin, le bureau du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (Parti DEM) a été perquisitionné par la police. Les forces de l’ordre sont entrées dans le bâtiment, ils ont fait sauter la serrure de la porte, au préalable, sans en informer les membres du parti. Les policiers ont jeté au sol des photos, des drapeaux du parti et des livres, ils ont aussi  emmené certains livres et quelques photographies. Rojda Yılmaz et Abdullah Arınan, les coprésidents du parti DEM du district d’Esenyurt ont été convoqués au département de la police d’Istanbul.

Plus de 250 personnes ont été interpellées depuis lundi pour avoir participé à des manifestations contre la destitution de trois maires pro-kurdes ( voir article ici ), trente-trois d’entre elles ont été inculpées et écrouées, 37 ont été placées sous contrôle judiciaire et trois autres assignées à résidence. L’éviction, lundi, par des administrateurs nommés par l’État de trois maires pro-kurdes, dont ceux des grandes villes de Mardin et de Batman, a suscité la colère des habitants. Les trois élus déchus sont membres du DEM, principal parti pro-kurde et troisième force au Parlement turc. Les autorités avaient aussitôt interdit tout rassemblement dans plusieurs provinces pour tenter d’étouffer la fronde. A Batman, les forces de l’ordre ont été visées par des tirs de mortier d’artifice, ils ont répliqué en dispersant les manifestants à l’aide de blindés surmontés de canons à eau.