Ali Dilmen, prisonnier révolutionnaire actuellement en grève de la faim illimitée et détenu dans la prison de haute sécurité de type F n°2 de Kandıra, a vu sa cellule prise d’assaut par les gardiens. Ces derniers ont saisi le sel, le sucre ainsi que l’oiseau que Dilmen nourrissait. L’association de solidarité avec les familles de prisonniers TAYAD a dénoncé cette attaque sur les réseaux sociaux, déclarant : « Retirez vos mains sales de nos enfants ! » Actuellement, plusieurs révolutionnaires emprisonnés en Turquie sont en grève de la faim pour dénoncer les prisons de type « puits », célèbres pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines (voir notre article).

Le 20 octobre dernier, dans la prison de haute sécurité de type F d’Adana, les partisans du TKP/ML et partisans Ünal Yiğit et Engin Bulut (à gauche sur la photo), qui partageaient la même cellule, ont été séparés sur ordre du ministère de la Justice. En apprenant qu’il ne serait pas replacé avec Bulut, Ünal Yiğit a protesté et a été violemment agressé par des gardiens d’une unité spéciale anti-émeute. Cette attaque s’ajoute aux nombreux cas de torture et d’isolement déjà dénoncés dans les prisons de type F, T et E d’Adana. Après l’agression, Yiğit, marqué de traces de coups, s’est vu refuser l’accès à l’infirmerie, l’administration tentant ainsi de dissimuler les faits. En réaction, d’autres prisonniers du TKP/ML, du DHKP-C et d’autres courants ont dénoncé la répression en scandant « La dignité humaine vaincra la torture ». Les différents détenus et les avocats d’Ünal Yiğit ont annoncé qu’ils porteraient plainte et suivraient l’affaire de près.

Le 10 novembre 2025 marquera le premier anniversaire de la grève de la faim de Serkan Onur Yilmaz, qui s’est ensuite transformée en jeûne jusqu’à la mort (voir notre article). Prisonnier révolutionnaire de Turquie, il avait été transféré dans les cellules d’isolement de la nouvelle prison de haute sécurité d’Antalya. Grâce à sa lutte, il a obtenu gain de cause et a été transféré à nouveau, contrairement à ses huit autres prisonniers. Il a donc décidé de poursuivre le combat. Depuis un an, il résiste aux conditions d’isolement imposées aux détenus dans les cellules des prisons de type S, R et Y.

Ses soutiens appellent à prendre des photos seul ou en groupe, avec ou sans visage apparent, avec une feuille de papier et le message suivant puis l’envoyer à is4pp@riseup.net : 10 November 2025 · #SerkanOnurYilmaz · #1YearDeathFast · (VOTRE PAYS)

Contre les prisons de type S, R et Y (connues sous le nom de « puits ») qui imposent des conditions d’isolement particulièrement sévères, 11 prisonniers révolutionnaires sont toujours en grève de la faim illimitée et deux autres en jeûne jusqu’à la mort. Par ailleurs, l’activiste Ahmet Çiçek a entamé une grève de la faim illimitée aux Pays-Bas le 10 octobre 2025, en soutien aux prisonniers mobilisés.

  • Serkan Onur Yılmaz est en jeûne jusqu’à la mort depuis le 10 novembre 2024
  • Ayberk Demirdöğen est en jeûne jusqu’à la mort depuis le 11 mars 2025
  • Fikret Akar est en grève de la faim illimitée depuis le 30 mars 2025
  • Ümit Çobanoğlu est en grève de la faim illimitée depuis le 29 mai 2025
  • Fırat Kaya est en grève de la faim illimitée depuis le 26 juillet 2025
  • Tahsin Sağaltıcı est en grève de la faim illimitée depuis le 30 juillet 2025
  • Gürkan Türkoğlu est en grève de la faim illimitée depuis le 30 juillet 2025
  • Hüseyin Özen est en grève de la faim illimitée depuis le 30 juillet 2025
  • Ali Dilmen est en grève de la faim illimitée depuis le 11 août 2025
  • Ali Yücel est en grève de la faim illimitée depuis le 29 août 2025
  • Berkin Berberoğlu est en grève de la faim illimitée depuis le 12 juin 2025
  • Cemil Kurt est en grève de la faim illimitée depuis le 24 septembre 2025
  • Ulaş İnci est en grève de la faim illimitée depuis le 10 octobre 2025

Mardi 4 novembre, sept journalistes (dont des salariés des médias ETHA, Yeni Yaşam et Struggle Union) passaient devant le tribunal pénal d’Istanbul pour avoir participé à une manifestation organisée pour protester contre le meurtre par un drone turc de deux journalistes au Rojava en décembre 2024. Hayri Tunç, Gülistan Dursun, Pınar Gayıp, Serpil Ünal, Can Papila, Muhammet Enes Sezgin et Osman Akın étaient jugés pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste », « participation à une marche illégale et refus de dispersion malgré les avertissements » et « violation de la loi sur les réunions et les manifestations » pour la manifestation à laquelle ils ont participé le 21 décembre 2024.  Ils ont finalement été acquittés.

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Alors qu’une quinzaine de prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée contre les prisons de type puits (voir notre article), une manifestation était organisée dans la ville kurde de Wan pour dénoncer ces prisons S, R et Y connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines. En effet, elles soumettent les détenus à un isolement à long terme, la majorité étant détenue dans des cellules individuelles et passant 22,5 heures par jour en isolement cellulaire. Par ailleurs, ces nouvelles prisons sont construites de manière à garantir l’isolement social, que les heures d’aération sont limitées et que les détenus ne peuvent même pas voir le ciel.

Prisonnier du Parti communiste de Turquie/Marxiste-Léniniste (TKP/ML) condamné à la réclusion à perpétuité aggravée, Ali Gülmez se voit refuser une hospitalisation pour ses problèmes de santé et une opération d’une hernie, en raison de son refus d’être transporté dans un véhicule connu pour imposer des conditions particulièrement dégradantes. Ces véhicules sont conçus pour empêcher les détenus de communiquer en entassant chaque prisonnier dans un espace exigu, ce qui les expose à des conséquences très graves en cas d’accident. Plusieurs prisonniers politiques se mobilisent pour exiger que leurs transferts vers les hôpitaux se fassent dans des conditions humaines et aussi sûres que possible.

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Comme l’usine, le quartier ou l’université, la prison n’est pas isolée de la société et elle est aussi un espace de résistance individuelle et collective à l’ordre établi. En Turquie, il y a une longue tradition de la gauche révolutionnaire turque et du mouvement kurde de transformer les prisons en des espaces d’auto-organisation et de combat. Afin de tenter d’y mettre un terme, l’État fasciste turc intensifie ses mesures contre les prisonnier·es politiques révolutionnaires dans le cadre d’une stratégie globale de destruction de l’opposition révolutionnaire et progressiste au régime. Contre cette politique, plusieurs révolutionnaires emprisonné·es mènent actuellement une grève de la faim illimitée contre les prisons de type S, R et Y qui imposent des conditions d’incarcération très sévères et déshumanisantes. Face à cette situation, nous devons affirmer que la lutte des prisonnier·es révolutionnaires est partie intégrante du combat anticapitaliste, anti-impérialiste et antifasciste.

Mercredi 12 novembre à 19H au Chat Noir, le Secours Rouge Toulouse propose sa troisième soirée mensuelle Faisons Front sur le thème « Résistances dans les prisons du fascisme turc » avec l’organisation de jeunesse socialiste Young Struggle et Şükriye Akar (ancienne prisonnière politique et épouse du prisonnier en grève de la faim Fikret Akar). Par ailleurs, nous lirons également des extraits du livre « Résistance et victoire dans les centres de torture secrets du fascisme » d’Ayten Oztürk.

Le 28 octobre dernier, des opérations policières ont été menées simultanément à Istanbul et à Antalya contre le Parti socialiste des opprimés (ESP). Des mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de 24 personnes, et 14 personnes ont été interpellées lors de perquisitions à leur domicile. Neuf personnes ont été placées en détention : Sinan Akkuş, Gökhan Atan, Mahsuni Yılmaz, Ahmet Eten, Mustafa Taylan Savran, Tuncay Mat, Mustafa Tezel et Serhat Bulgurcu. 

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Au moins neuf jeunes ont été arrêtés vendredi matin lors de perquisitions dans la métropole turque d’Istanbul. Les perquisitions dans plusieurs quartiers de la ville étaient dirigées contre des membres des Conseils démocratiques de la jeunesse. Les personnes arrêtées ont été emmenées au commissariat de la rue Vatan. Suite à une manifestation à Amed (tr. Diyarbakır) le week-end dernier, huit militants du Conseil de la jeunesse du parti DEM ont été arrêtés. L’événement organisé par la Plateforme démocrate et patriotique de la jeunesse (DYGP) a appelé à la libération d’Abdullah Öcalan et à sa participation à un éventuel processus de paix. Le ministre turc de l’Intérieur avait vivement critiqué la manifestation et pris publiquement pour cible les participants. Moins de 24 heures plus tard, des perquisitions ont été menées à plusieurs adresses à Amed. Etant donné que des manifestants d’Istanbul avaient également participé à l’événement, les avocats soupçonnent un lien direct avec les arrestations en cours dans la ville.

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