Un communiqué posté sur Indymedia revendique l’attaque à la peinture qui a visé les locaux du parti présidentiel turc, l’AKP, dans la nuit du 14 au 15 mars. Les militants ont projeté ce qui semble être de la peinture sous pression sur la grande vitrine du bâtiment qui abrite le parti, mais également les bureaux bruxellois d’Amazon et de la compagnie aérienne Emirates. L’action a été revendiquée en « solidarité avec les peuples d’Afrin qui résistent héroïquement aux forces d’invasion turques et à leurs alliés djihadistes depuis le 20 janvier dernier. » Le communiqué précise également : « les états occidentaux, Europe, États-Unis, Russie, états réactionnaires et fascistes arabes, Israël ne sont pas passifs face à cette agression, ils sont complices. Les équipements militaires de la Turquie et de ses alliés djihadistes sont fabriqués dans nos usines, le projet politique confédéraliste démocratique porté par les parties insurgées du Kurdistan est intolérable pour l’occident qui se satisfait pleinement du fascisme à la turque. »

L’intégralité du communiqué peut être lue ici.

Peinture sur l’AKP à Bruxelles.

Peinture sur l'AKP à Bruxelles.

Plusieurs actions ont répondu à l’appel « Si Afrin tombe il sera trop tard #Fight4Afrin », en Allemagne, Autriche, France, Pays-Bas, Suisse, Suède, Turquie et Grèce. Des dizaines d’actions ont eu lieu jusqu’à présent. Des actions qui ont notamment visé les institutions qui coopèrent avec le régime turc (les partis CDU, SPD en Allemagne), les véhicules personnels et commerces de membre des partis d’extrême-droite turcs (AKP, MHP), ou d’agents étrangers des services de renseignements turcs MIT, les ambassades, les institutions qui font la propagande d’Erdogan à l’étranger (mosquées tenues par les Loups Gris, DITIB en Allemagne), etc.

Dernières en date: une foule de manifestants ont attaqué l’ambassade turque à Athènes à coups de cocktails molotov. À Turin, la représentation miniature d’un avion de chasse postée devant l’usine Leonardo-Finmecanica qui fabrique de nombreux équipements technologiques pour le compte de la Turquie et de ses forces armées.

Devant le marchand d’armes Leonardo-Finmecanica à Turin.

Devant le marchand d'armes Leonardo-Finmecanica à Turin.

Des centaines de personnes se sont rassemblées ce samedi soir dans le centre-ville de Bruxelles alors que la situation à Afrin s’agrave de jour en jour. Les forces turques et leurs alliés islamistes achèvent d’encercler la ville d’Afrin, menaçant des milliers de civils. Les manifestants se sont rassemblé devant la Gare Centrale et ont pu manifester jusqu’à la Grand-Place. La police a nassé les manifestants avant de procéder à 25 arrestations administratives aux alentours de 2h du matin. Elles ont toutes été relâchées vers 6h ce dimanche matin.

Nouveau rassemblement ce dimanche 14h, Gare du Midi.

La police nasse la manifestation sur la Grand-Place de Bruxelles.

La police nasse la manifestation sur la Grand-Place de Bruxelles.

600 personnes ont assisté à la commémoration de la mort de Kendal Breizh, a.k.a. Olivier Le Clainche, un militant révolutionnaire breton qui avait rejoint la lutte de libération au Rojava. Après avoir combattu Daesh, il s’était porté volontaire pour combattre l’invasion turque dans le Canton d’Afrin. Depuis son arrivée dans le Nord de la Syrie, Kendal était devenu commandant YPG et avait choisi de défendre son engagement à visage découvert dans une vidéo publiée par le YPG Press Office, alimentant le débat sur les internationalistes qui défendent la révolution du Rojava.

L’hommage public s’est tenu à Carhaix (Karaez). La première partie de la journée était consacrée aux luttes au Kurdistan, avec la diffusion du film « We Need to take Guns » (une série d’interviews de combattants du Bataillon International de Libération) avec une intervention du Secours Rouge International. La secrétaire du SRI a parlé des nombreux martyrs internationalistes, kurdes, arabes et rojavis qui sont tombés dans l’actuelle bataille d’Afrin. Elle a également parlé du parcours de Kendal Breizh, combattant dans l’unité « YPG International » jusqu’à devenir commandant de cette unité à Afrin. La diffusion du film a été suivie par la projection de la vidéo du YPG International à Afrin avec l’intervention de Kendal Breizh.

Une série d’hommages et d’interventions solidaires ont constitué la seconde partie de la journée. Plusieurs organisations indépendantistes bretonnes (dont Breizhistance et plusieurs structures associatives que Kendal avait longuement cotoyé comme les écoles en langues bretonnes, la radio en langue bretonne, etc), kurdes (dont la représentation officielle du Rojava à Paris, l’Académie Internationale YPG), Alternative Libertaire, le Parti Communiste du Finistère, le NPA, les Amitiés Kurdes de Bretagne, le Secours Rouge International (qui a rappellé l’importance des campagnes de soutien aux internationalistes et aux unités de femmes combattantes, l’association des anciens prisonniers politiques bretons, et d’autres. L’hymne de l’Armée Révolutionnaire Bretonne a été repris par la salle et des artistes bretons et kurdes ont joué quelques morceaux entre les hommages. La journée s’est terminée par la lecture d’une lettre écrite par Kendal au cas où il tombait en martyr.

Un stand des campagnes pré-citées, qui apportent des pansements hémostatiques Celox sur les lignes de front du Rojava et de Shengal était tenu par le Secours Rouge de Belgique et le collectif de femmes bretonnes « Shengal Breizh » a permis de récolter de nombreuses donations. En tout, la tenue des stands et les bénéfices du bar ont permis de récolter un millier d’euros qui bénéficiera aux deux campagnes (rojava.xyz et shengal.xyz).

D’autres hommages ont été rendus dans l’État français, comme à Toulouse où 300 personnes ont manifesté en solidarité avec Afrin et en hommage à Kendal Breizh, à l’appel de la Maison Franco-Kurde Midi-Pyrénées et de l’OCML Voie Prolétarienne.

Voir les vidéos sur la page Facebook de Bretagne-Infos.org

Des centaines de personnes ont assisté à la commémoration.

Stand de la campagne de solidarité avec les femmes combattantes de Shengal et du Rojava.

Stand de solidarité avec les internationalistes du Rojava

Des centaines de personnes ont assisté à la commémoration.
Stand de la campagne de solidarité avec les femmes combattantes de Shengal et du Rojava.
Stand de solidarité avec les internationalistes du Rojava

Une manifestation organisée dans la capitale turque Ankara, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes a été réprimée dimanche par la police turque. Les autorités ont fait usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène. A l’occasion de la Journée des droits des femmes, les manifestantes ont dénoncé la politique menée par le gouvernement islamo-conservateur de l’AKP et la violence envers les femmes: en 2017, 338 femmes ont été tuées dans le pays, le plus souvent par les conjoints ou d’anciens partenaires. Jeudi soir, une marche de protestation est prévue dans la rue commerçante du centre d’Istanbul, Istiklal.

Arrestation à Ankarra

Arrestation à Ankarra

Dilek Ocalan, députée du Parti démocratique des peuples (HDP) et nièce d’Abdullah Ocalan, a été condamnée à deux ans et six mois de prison pour « propagande terroriste » par un tribunal de Sanliurfa (sud-est). Un procureur avait requis jusqu’à cinq ans de prison contre la députée accusée d’avoir, en 2016, légitimé les actions du PKK en participant aux funérailles d’un membre de cette organisation.

Dilek Ocalan

Dilek Ocalan

La Turquie a essuyé jeudi 1er mars de nouvelles pertes dans le cadre de son offensive contre Afrin, l’état-major reconnaissant que huit soldats avaient été tués et 13 blessés. Cela fait de la journée de jeudi l’une des plus meurtrières pour Ankara depuis le déclenchement de son opération militaire le 20 janvier. Durant la semaine, les forces spéciales de la gendarmerie et de la police turque ont été engagées à Afrin. En 2015 et 2016, ces mêmes forces ont servi de fer de lance aux opérations contre-insurectionnelles menées par Ankara dans les villes kurdes du sud-est de la Turquie, qui s’étaient alors traduites par des destructions d’une ampleur sans précédent. D’intenses combats avaient éclaté dans l’après-midi entre ces forces spéciales et les membres des FDS, qui ont notamment tendu une embuscade en utilisant des tunnels. Un hélicoptère turc dépêché pour évacuer les blessés a dû rebrousser chemin après avoir été touché par un tir.

Les pertes essuyées par Ankara jeudi portent à au moins 40 le nombre des soldats turcs tués depuis le début de cette offensive. Les pertes des supplétifs islamistes sont entre 4 et 5 fois plus nombreuses. Ankara a refusé d’appliquer cette semaine la trêve humanitaire que réclame le Conseil de sécurité des Nations unies en Syrie, Ankara estimant que la résolution ne concernait pas son opération. Les bombardements sur l’enclave kurde se sont poursuivis.

L’offensive turque contre Afrin (archive)

L'offensive turque contre Afrin (archive)

Un incendie volontaire d’un véhicule de DITIB (Union des affaires culturelle Turquo-Islamiques) a eut lieu le 19 février en solidarité avec Afrin. Le DITIB est une organisation religieuse qui diffuse la propagande du régime Erdogan en Allemagne. Les sermons de cette organisation sont écris par Ankara et ses prêcheurs sont entraînés en Turquie.

Le commando Kendal Breizh (du nom d’un internationaliste tué récemment dans les combats contre l’armée turque) a revendiqué cette attaque dans un communiqué. Ce commando a également dénoncé la collaboration de l’état allemand dans la répression du mouvement Kurde et de la révolution sociale au Rojava (Kurdistan syrien). Enfin le commando a appelé intervenir dans le conflit directement dans les villes allemandes.

Le minibus incendié du DITIB

Le minibus incendié du DITIB