Ahmet Kaya, un militant kurde a été placé en garde à vue le mercredi 7 novembre pour « violation des obligations du FIJAIT » (fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes) et est passé en comparution immédiate devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Bobigny le vendredi 9 novembre. Il est accusé de s’être rendu à l’étranger sans en avertir les autorités françaises et se serait rendu à Edimbourg et à Bodrum (Turquie), muni d’un « passeport anglais » et « en compagnie de sa femme et de ses deux enfants ». Or, l’intéressé est célibataire, réfugié en France depuis 2006 et ne détient pas de passeport. Le parquet a demandé un complément d’information et a renvoyé l’affaire à une audience ultérieure fixée au 20 novembre. Entre temps, il reste placé en détention provisoire.

Ahmet Kaya à la statut de réfugié politique en France depuis 2006. Il avait passé plusieurs années en prison en Turquie où sa tête est mise à prix. Actuellement, Ahmet Kaya ne peut quitter la France sans permission légale des autorités françaises.

Cette arrestation intervient deux jours avant l’arrivée d’Erdogan à Paris. Le mercredi 7 novembre, la France avait également émis une interdiction pour toute manifestation à Strasbourg en soutien à Oçalan.

Le tribunal de grande instance de Bobigny

Ce mardi 7 novembre, les États-Unis ont annoncé qu’ils offriraient des récompenses « permettant d’identifier ou de localiser » trois hauts responsables du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Cette récompense peut aller jusqu’à 5 millions de dollars (3,3 millions d’euros) pour des informations sur Murat Karayilan, jusqu’à 4 millions de dollars pour Cemil Bayik et jusqu’à 3 millions de dollars pour Duran Kalkan. La Turquie de son côté exige avant tout que les États-Unis coupent complètement leurs liens avec les YPG.

Les troupes américaines et turques ont commencé la semaine dernière à effectuer des patrouilles communes à Manbij, en Syrie. Le président américain Donald Trump et Erdogan doivent se rencontrer ce week-end lors d’un sommet à Paris.

Turquie/USA : Les USA mettent à prix la tête de trois hauts responsables du PKK

Les Forces démocratiques syriennes, appuyées par la coalition anti-jihadiste, conduisent, depuis septembre, la dernière phase de l’opération qui vise à réduire les dernières positions occupées par Daesh à Hajine, sur la rive orientale de l’Euphrate, dans la province syrienne de Deir ez-Zor. Ces derniers jours, les FDS ont subi des contre-attaques de l’EI, qui a desserré l’étau autour de Hajine, localité vers laquelle la progression avait été jusqu’alors fortement ralentie par les innombrables mines improvisés disséminés par les jihadistes. Pour reprendre l’initiative, les FDS avaient récemment décidé de déployer des unités plus aguerries.

Seulement, l’opération Roundup a été suspendue, le 31 octobre, suite à une déclaration faite la veille par le président turc, Recep Tayyip Erdogan qui promettait une opération prochaine de grande ampleur contre le Rojava. Depuis quelques jours, l’armée turque se déploie au nord de Kobanê et l’artillerie bombarde les positions des YPG dans le secteur. Devant l’imminence d’une nouvelle intervention militaire turque, les FDS ont donc annoncé la suspension de leur offensive contre Daesh à Hajine, tandis que l’EI a repris l’offensive, cette fois contre les forces du régime. Les FDS ont aussi frappé les forces turques menaçant Kobanê, comme le montre cette vidéo où un véhicule blindé transporteur de troupes est frappé par un missile guidé antichar.

Les autorités turques ont arrêté un Suédois accusé d’être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). H.B., 46 ans, est accusé par la police turque d’être venu en Turquie pour des entretiens clandestins avec des membres du PKK. L’arrestation et la détention du suspect font partie d’une enquête conjointe lancée par le bureau du procureur général de Diyarbakir, l’agence de renseignements turque (MIT) et les forces de sécurité.

Diyarbakir (Amed)

Erhan Aktürk, un membre de l’ATIK, La Confédération européenne des travailleurs de Turquie, a été libéré aujourd’hui. Il avait été arrêté en 2015 avec 9 de ses camarades en Allemagne en tant que membre présumé du TKPML/TIKKO (voir notre article). L’année suivante, il avait jugé par la haute cours régionale de Munich. Une campagne pour sa libération et celle de ses camarades a immédiatement été lancée. Aujourd’hui, après 3 ans et demi, Erhan Aktürk est libre. Cependant, Seyit Ali Uğur, Deniz Pektaş et Müslüm Elma sont toujours emprisonnés dans le cadre de la même affaire.

Manifestation de soutien aux prisonniers d'ATIK

Le samedi 2 octobre, le Secours de Genève organisera une soirée de commémoration Andrea Wolf. Andrea Wolf était une militante révolutionnaire allemande, elle quitta sont pays natal en 1996 pour échapper à la répression. Elle rejoint les rangs de la guérilla du mouvement des femmes du PKK. Le 23 octobre 1998, Andrea Wolf dit « Ronahî » fut capturée puis exécutée par l’armée turc.

Un documentaire réalisé par ses camarades après sa mort sera projeté suivi de discussion sur la signification de son engagement et de l’internationalisme dans les mouvements révolutionnaires. L’événement aura lieu la Maison Internationale des Associations Genève (15 Rue des Savoises, 1205 Genève) à partir de 19h30. Plus d’infos ici

Soirée de commémoration Andréa Wolf

Mercredi 3 octobre, commençait le procès de neuf des dix membres historiques du Grup Yorum. Ils avaient été arrêtés en novembre 2016 et accusés de terrorisme. Ils passeront devant les juges durant tout le mois d’octobre. Le Grup Yorum est un groupe musical marxiste qui connait beaucoup de succès en Turquie, à tel point que les personnes qui les soutiennent font également face à la répression de l’état turc (voir notre article).

.

Vendredi 5 octobre, Jean-Franck Cellotti a été arrêté dans un centre social à Istanbul avec 7 autres militants. Il était présent en Turquie pour assister au procès de neuf membres du groupe Gurp Yorum, un groupe musical marxiste (voir notre article). Jean-Franck Cellotti est un militant anti-répression de longue date. Il avait notamment déjà soutenu les personnes réprimées lors de la révolte de Gézi et aux sit-inn des enseignants.