Mercredi 2 octobre, un militant pro-palestinien a comparu devant le tribunal pour avoir mis le feu à deux véhicules militaires en signe de protestation à l’été 2022 (voir notre article ) s’est produit sur le site industriel d’OIP Sensor Systems à Oudenaarde, une filiale de la multinationale israélienne Elbit, il risque jusqu’à quatre ans de prison. Il s’est présenté devant le tribunal de Dendermonde, le procureur fédéral a demandé une peine de quatre ans de prison et a déclaré que l’action était bien préparée. Les dégâts causés par l’attaque s’élèvent à 2,4 millions d’euros. Le procès civil doit commencer la semaine prochaine, le verdict est attendu le 23 octobre.

Les faits: 28 août 2022, Kevin G. est entré sur le site industriel et a tenté de jeter un cocktail Molotov dans un bâtiment de l’usine. Son action a échoué, il a alors mis le feu à des véhicules blindés appartenant à l’armée belge. Deux blindés ont été endommagés. Les messages graffitis « One State Palestina » et « Shut Elbit Down » ont été laissés sur les lieux, le suspect aurait été identifié comme étant l’auteur des tags.

Deux blindés de l’armée belge ont été incendiés au moyen de cocktails Molotovs sur le parking de l’entreprise OIP dimanche matin dans le zoning Westerring, à Audenarde. La firme OIP, filiale de la multinationale israélienne Elbit Systems. Les deux véhicules, des Piranha III achetés en 2006 pour 1,5 million d’euros l’unité au constructeur suisse Mowag afin de remplacer les chars Leopard, ont totalement brûlé. OIP a été fondée à Gand en 1919 sous le nom d’Optique et Instruments de Précision pour développer et produire des lentilles et des objectifs pour l’armée. À partir des années 1960, elle est pionnière de l’électro-optique, avec des innovations telles que l’un des premiers affichages tête haute (pour les Lockheed F-104) et des systèmes de contrôle de tir (pour les chars Leopard). L’entreprise fabrique également des lunettes de vision nocturne holographiques.

L’inscription “Shut Elbit Down” a été inscrit sur les murs d’OIP s’explique par ce fait qu’en 2003, OIP a été racheté par l’entreprise d’armement israélienne Elbit Systems. Elbit fourni des munitions au phosphore blanc et des drones qui ont été utilisés par Israël lors de ses agressions contre Gaza. Elbit fabrique également des armes à sous-munitions pour l’armée israélienne, contribuant ainsi à contourner une interdiction internationale. Les ventes à l’armée israélienne représentent environ un cinquième des rentrées d’Elbit.

Ce mardi 8 juillet, le tribunal de Nanterre a prononcé la relaxe des sept activistes poursuivis pour une action initiée par Palestine Action France en février 2024, devant les locaux de Thalès à Gennevilliers (voir notre article). Durant le procès, ils ont assumé la légitimité de leurs actes et dénoncé la complicité du géant industriel français avec le génocide en cours en Palestine. 16e vendeur d’armes au monde, cette entreprise coopère avec la principale entreprise israélienne de l’armement Elbit Systems, notamment en fabriquant conjointement le drone Watchkeeper WK450 qui est utilisé pour surveiller et bombarder Gaza. Cette relaxe intervient alors que l’antenne britannique de Palestine Action vient d’être classée « organisation terroriste » et que 22 activistes du mouvement sont toujours emprisonnés en Grande-Bretagne (voir notre article).

Fondée en 2020, Palestine Action a mené une campagne d’action directe contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems causant des millions de livres de pertes pour cette entreprise et ses collaborateurs. Après une action sur une base de la Royal Air Force (voir notre article), la proposition d’interdiction a été portée par la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper et votée à une écrasante majorité par la Chambre des communes britannique le mercredi 2 juillet puis par la Chambre des lords le jeudi 3 juillet. La Haute Cour du Royaume-Uni a rejeté ce vendredi 4 juillet la demande de suspendre temporairement la désignation de Palestine Action comme groupe terroriste. Une autre audience est prévue le 21 juillet.

Être membre ou soutenir Palestine Action sera donc une infraction pénale à partir de samedi à 00H01. L’appartenance au groupe ou l’incitation à le soutenir sera passible d’une peine maximale de 14 ans de prison. Cela signifie que cette organisation devient le premier groupe d’action directe à être interdit au Royaume-Uni en vertu de la loi sur le terrorisme. Parallèlement, 22 activistes du mouvement sont actuellement emprisonnés en raison de leurs actions militantes.

Dans le cadre de la campagne « Stop Arming Israel », des centaines d’activistes ont bloqué ce matin les sites de deux entreprises complices du génocide à Gaza. Il s’agit d’OIP (détenu par l’entreprise israélienne Elbit) dont un entrepôt situé à Tournai et contenant du matériel militaire a été encerclé puis occupé. Elbit fournit 85% des drones et la plupart des équipements militaires de l’armée israélienne. Les activistes sont ensuite partis vers Tournai, entourés d’un dispositif policier qui a essuyé des jets de projectiles.  Il s’agit ensuite de Syensqo (spin-off de Solvay) à Bruxelles, qui fournit des produits à UAV Tactical System, l’entreprise spécialisée dans les drones militaires co-détenue par Elbit. Les différents accès à Syensqo ont été bloqués par les activistes, la façade du bâtiment repeinte de peinture rouge et taguée.

A 10H30, trois heures après le début de l’occupation, la police est intervenue pour dégager Syensqo de manière violente. Il y a eu des jets de projectiles, usage d’autopompe et de chiens – mais des dispositifs de blocage retardent l’action policière. A 16H30 la police avait procédé à de nombreuses arrestations sans toutefois avoir repris le contrôle de tout le site (évacués plus tôt par les travailleurs).

MàJ : Le groupe de Tournai a pu longtemps progresser vers la ville en échappant aux tentatives de blocage de la police (trop peu nombreuse pour effectuer un vrai nassage malgré la mobilisation de toutes les zones de police locale: tournaisis, ath, borinage, mouscron, val de l’escaut, peruwelz, etc.). Le cortège s’est dispersé en petits groupes, mais le plus grand nombre d’entre eux a été arrêté par des policiers guidés par un hélicoptère. Il y a eu des tirs de flashball sur des interpellés alors qu’ils et elles étaient à terre.

MàJ 2 : Au total, environ 700 activistes ont été arrêtés. 600 à Bruxelles et emmenés dans les casernes d’Etterbeek, tandis que 101 ont été arrêtés à Tournai et gardés dans un garage appartenant à la police locale. Six des arrestations qui ont eu lieu à Tournai sont des arrestations judiciaires.

MàJ 3 : Un million d’euros de dégâts à Elbit ! Le CEO d’OIP/Elbit a déclaré que les bureaux avaient été saccagés, les ordinateurs détruits, et plusieurs véhicules militaires (destinés à l’Ukraine) fortement endommagés dans les ateliers. Il estime les dégâts à environ un million d’euros.

 

Depuis de nombreuses années, Palestine Action mène des actions spectaculaires contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems et les différentes entreprises de l’armement impliquées dans le génocide en cours en Palestine. Après avoir pénétré une base de la Royal Air Force dans l’Oxforshire et endommagé plusieurs avions ce vendredi 20 juin, la ministre de l’Intérieur britannique envisage d’interdire cette campagne, la qualifiant ainsi « d’organisation terroriste ». Cela est possible en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000 s’il estime qu’elle est « concernée par le terrorisme ». Elle prépare une déclaration ministérielle écrite qui sera présentée au Parlement lundi 23 juin. Elle devra ensuite être promulguée par une nouvelle loi. Si elle est adoptée, l’adhésion au groupe sera illégale.

Le 27 mai, 7 militant·es sont poursuivi·es par le géant français de l’aéronautique et de l’armement Thales, ils passeront en procès suite à une action organisée par Palestine Action France pour dénoncer la responsabilité de l’entreprise dans le génocide en Palestine. En effet, la multinationale est le 16ᵉ plus gros vendeur d’armes au monde et collabore avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit System. Afin de dénoncer cette situation, de nombreux soutiens de la cause palestinienne appellent à se rassembler ce même jour devant le Tribunal de Nanterre dès 8H30 (179/181 avenue Joliot-Curie).

En août 2024, six militants de Palestine Action ont pénétré dans un centre d’Elbit Systems à Filton en Grande-Bretagne et ont détruit du matériel militaire dans le génocide à Gaza. Ce sabotage aurait coûté à Elbit Systems (le principal fabricant d’armes israélien) plus d’un million de livres sterling de dégâts. Après l’arrestation des six militants dans le centre de recherches, quatre autres personnes ont été arrêtées par la police antiterroriste britannique dans différentes régions du pays. Toutes ont été placés en détention provisoire. En novembre, huit autres militants ont été placés en détention provisoire pour leur participation présumée à la même action à Filton.

Lors d’une audience ce jeudi 27 mars, les avocats des accusés tenteront de contester et de rejeter une demande des procureurs de la Couronne visant à établir un lien avec le terrorisme. À cette occasion, la campagne “Free the Filton 18” appelle à une journée d’actions en soutien aux 18 militants incarcérés pour exiger leur libération immédiate.

Samedi 8 mars, 7 heures du matin, un Britannique est entré dans le périmètre du parlement en escaladant une clôture sans qu’aucun agent de sécurité ne l’interpelle. Il est ensuite monté sur la tour Élisabeth de Big Ben à Londres, drapeau palestinien et keffieh ( foulard emblématique de la cause palestinienne) à la main. Il exigeait la libération des 18 détenus ayant participé à une action de soutien au peuple palestinien en août 2024 sur le site de Filton Elbit Systems à Bristol et la fin du génocide à Gaza. Trois sauveteurs ont grimpé sur les échelles des pompiers pour persuader l’homme de descendre, mais cela s’est avéré sans effet. De nombreuses personnes se sont rassemblées pour le soutenir, elles ont scandé «  Free Palestine » et « tu es un héros ». Peu après les douze coups de minuit à l’horloge de Big Ben, le grimpeur a décidé de quitter son poste, les pompiers l’ont alors aidé à descendre. Dès son arrivée au sol, les forces de police l’ont mis en état d’arrestation.

Shaby Aziz a été condamné une peine de prison de 2 ans et 3 mois pour dommages criminel et intrusion illégale lors d’une action en soutien à la Palestine à l’usine d’armes Ferranti, à Oldham. Il est aujourd’hui incarcéré après avoir été condamné par un tribunal de Manchester. Un autre activiste, Ali, qui, lors de son arrestation, a déclaré : « Ils tuent des enfants, ils ont tué ma famille », a été condamné à une peine de prison avec sursis de 2 ans et 300 heures de travail non rémunérés.

L’usine Ferranti, appartient à la plus grande entreprise d’armement israélienne Elbit Systems, elle est  aujourd’hui à  l’arrêt suite à action directe du collectif « Action Palestine ». Avant sa fermeture, elle fabriquait des pièces pour les drones « Hermes » et du matériel pour les chars israéliens. En juin 2021, trois militants, dont Shaby, étaient entrés dans l’usine Ferranti et y avaient démantelé les machines de production.

Le Royaume-Uni compte maintenant 21 prisonniers appartenant à « Action Palestine », ils sont détenus pour avoir dénoncé le génocide à Gaza. Deux d’entre eux, dont Shaby, purgent une peine après avoir été condamnés, tandis que les 19 autres activistes sont détenus avant leur procès.