Les sept représentants syndicaux des médecins kényans du service public écroués lundi (voir notre article) ont fait appel mercredi de leur condamnation à un mois de prison, en arguant que leur libération était « le seul moyen pour que les discussions salariales actuellement bloquées continuent ». Le tribunal a ordonné leur remise en liberté jusqu’à la date de leur appel, le 23 février. D’ici là, ils reprendront les négociations avec le gouvernement, pour tenter de mettre fin à une grève qui paralyse les hôpitaux publics kényans depuis deux mois et demi.

Les grévistes dénoncent l'arrestation dee leurs représentants

Les grévistes dénoncent l’arrestation dee leurs représentants

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Sept représentants syndicaux des médecins kényans ont été écroués lundi, après avoir été condamnés à un mois de prison pour leur rôle dans une grève qui paralyse les hôpitaux publics du pays depuis dix semaines. Les syndicalistes avaient été condamnés mi-janvier à un mois de prison avec sursis par une juge qui leur avait donné deux semaines pour annoncer la fin de la grève, faute de quoi la peine serait appliquée. La même juge a ordonné lundi leur incarcération, estimant qu’il n’y avait aucun motif de revenir sur son jugement précédent.

Les syndicalistes ont, sitôt le jugement prononcé, été menottés et conduits en prison, en passant parmi leurs partisans rassemblés devant le tribunal, pancartes en main. La grève a démarré le 5 décembre dans les hôpitaux publics. La justice a donné raison au gouvernement qui considère le mouvement illégal au motif qu’il a été enclenché alors que des négociations salariales étaient en cours. Les quelque 5.000 médecins du secteur public ont fait valoir que leur revendication principale – une multiplication de leur salaire par quatre – figurait dans un accord de négociation collective signé en 2013, mais qui n’a jamais été appliqué. Outre leurs revendication salariale, ils dénoncent la corruption des autorités kenyannes.

Manifestation des médecins

Manifestation des médecins

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Face à la détermination des enseignants membres des syndicats du secteur de l’éducation nationale, le ministre de l’Éducation du Gabon a décidé le 30 janvier de sanctions contre les syndicalistes et autres collectifs de grévistes, allant de la suspension immédiate de solde pour les personnels absents de leur poste de travail « sans justification », à la radiation sans consultation des instances disciplinaires en cas d’abandon de poste « sans motif valable » depuis trois mois. Cette circulaire va à l’encontre des textes régissant les libertés syndicales auxquels le Gabon est tenu de respecter, notamment le droit de grève défendu par l’Organisation internationale du travail (OIT) et la loi gabonaise 18/92 sur les organisations syndicales.

La grève des enseignants au Gabon

La grève des enseignants au Gabon

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Un membre du Congrès Panafricain (PAC), un petit parti politique qui était très actif contre le régime d’apartheid, et rival de l’ANC, a été libéré de prison cette semaine, après 27 années derrière les barreaux pour avoir abattu un policier à l’époque de la ségrégation. Kenny Motsamai, combattant de la branche armée du PAC, l’Armée de libération du peuple d’Azanie, a quitté la prison de Boksburg après 27 ans derrière les barreaux. Une libération sous condition puisqu’il doit porter un bracelet électronique. Il avait été condamné en 1989 pour le meurtre d’un policier blanc lors de l’attaque d’une banque, 5 ans avant la fin de l’apartheid, dans le cadre de l’action clandestine du PAC dont il était et est toujours membre.

Il aurait dû être amnistié il y a longtemps, a déclaré le porte-parole du PAC : « Nos combattants qui sont encore en prison auraient dû être relâchés il y a longtemps, car ce que nous avons fait, nous l’avons fait pour libérer notre pays. Tous ont été arrêtés avant la fin de l’apartheid et quand nous avons demandé au gouvernement de les libérer avant les élections de 1994, on nous a dit d’attendre.. C’est tellement triste que certains d’entre eux meurent en prison sans avoir jamais goûté la liberté pour laquelle ils se sont tant battus. » 130 membres du PAC sont toujours détenus pour des crimes commis sous l’apartheid.

Kenny Motsamai

Kenny Motsamai

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Une grève des travailleurs de la Sucrerie africaine de Côte d’Ivoire (SUCAF), en janvier, s’était notamment soldée par la mort de deux grévistes, tué par la gendarmerie, et des dégâts matériels dont des parcelles de cannes à sucre et des combis de gendarmerie incendiés (voir notre article de l’époque). Ce qui avait conduit à l’arrestation d’une dizaine de grévistes sur les sites des complexes sucriers de Ferké 1 (détenus à Korhogo) et Ferké 2 (détenus à Bouaké). Toutefois, ceux arrêtés à Ferké 2 ont été jugés et condamnés à Bouaké, avant d’être mis en liberté à la faveur de la grâce présidentielle d’août. Par contre, sept travailleurs habitant le complexe sucrier de Ferké 1, dans le département de Ferkessédougou, restent toujours détenus sans jugement. Voilà bientôt un an qu’ils sont emprisonnés après avoir été maltraités (l’un d’eux a eu le bras cassé par les policiers à son arrestation).

Meeting gréviste à la SUCAF en janvier dernier

Meeting gréviste à la SUCAF en janvier dernier

Au Tchad, le gouvernement durcit le ton contre les travailleurs de la fonction publique en grève depuis trois mois contre le retard dans le paiement des arriérés de salaire et la réduction des indemnités des fonctionnaires. Cinq ministres, celui de la Fonction publique, des Finances, de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Santé ont fait une conférence de presse pour expliquer la décision prise par le gouvernement jeudi 22 décembre de modifier la loi sur le régime de grève de telle sorte que les salaires des grévistes soient amputés à partir de janvier. En attendant le débat parlementaire, le gouvernement a donc choisi le durcissement, quand bien même les syndicats ont rétabli le service minimum dans les secteurs névralgiques comme celui de la Santé.

Grévistes de la fonction publique au Tchad (archive)

Grévistes de la fonction publique au Tchad (archive)

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Des femmes membres de syndicats (plateforme intersyndicale composée de l’UST, de la CIST et du Synecs) sont en grève depuis plusieurs mois. Elles avaient décidé d’organiser hier mardi 6 décembre une grande journée de mobilisation pour protester contre la gestion de la crise que traverse le pays par le gouvernement. Mais la manifestation a été interdite et dès les premières heures du jour, les forces de l’ordre ont investi les entrées de la Bourse du travail et du siège du Syndicat du Tchad. Finalement, la marche n’a pu se tenir. Au sud du Tchad, à Moundou, la ville a été réveillée par un tintamarre de casseroles et des coups de sifflets entraînant l’interpellation de quelques femmes qui ont été relâchées.

Police anti-émeute tchadienne

Police anti-émeute tchadienne

La police anti-émeute soudanaise a tiré hier mercredi des gaz lacrymogènes et a confisqué des banderoles alors que des manifestants protestaient contre une décision du gouvernement de réduire les subventions au carburant. Les réductions des subventions entraînent une forte augmentation du coût des autres produits, y compris des médicaments. Les manifestations de mercredi sont venues après la fin d’une grève nationale de trois jours appelée par plusieurs groupes d’opposition

Dans le centre-ville de Khartoum, 150 avocats ont protesté devant la cour suprême sous des bannières disait: « Dites non à la corruption, Dites non aux prix élevés, Dites non aux détentions ». La police anti-émeute a confisqué leurs bannières. Les autorités ont déjà arrêté plus d’une douzaine de politiciens de l’opposition et ont également réprimé les journaux critiquant les réductions de subventions. Des tirages entiers de plusieurs quotidiens qui ont rapporté la grève de l’opposition ont été saisis.

Déploiement de la police anti-émeute soudanaise

Déploiement de la police anti-émeute soudanaise

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Mercredi dernier, dans le cadre à la grève des travailleurs de la société TIC Le Bus, des bus ont barré la circulation dans le quartier de Nlongkak, dans la capitale Yaoundé. Les grévistes luttaient pour le paiement de 19 mois d’arriérés de salaires. Suite à ce mouvement, les forces de sécurité ont procédé à une vaste opération répressive. 45 hommes et trois femmes ont été raflés et amenés au commissariat central avant d’être dispersés dans différents commissariats de la ville. Ils ont été libérés progressivement sauf six qui restent en garde à vue : quatre délégués du personnels et deux travailleurs. Ils ont été rassemblés une nouvelle fois au commissariat central – sauf l’un d’eux qui a été hospitalisé.

Au dépôt de la société TIC Le Bus

Au dépôt de la société TIC Le Bus

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Des heurts sanglants ont éclaté, lundi en milieu de matinée dans la ville anglophone camerounaise de Bamenda (Nord-Ouest) entre les forces de maintien de l’ordre et des centaines de manifestants, au premier jour d’une grève annoncée par les enseignants anglophones exigeant de meilleures conditions de vie et de travail. Ces affrontements, dont le nombre de blessés dans les rangs des civils ou de la police n’a pas été communiqué, ont été suivis de nombreuses arrestations. Les enseignants de la région du Nord-Ouest entendaient manifester contre le statu quo observé depuis des mois dans leurs négociations avec le gouvernement. Aussitôt dans la rue, ils ont été rejoints par d’autres mécontents.

En fin de semaine dernière, quatre syndicats d’enseignants camerounais, aussi bien de la maternelle que du secondaire, ont annoncé une grève illimitée dès le 25 novembre pour dénoncer la non application, par le gouvernement, de résolutions arrêtées de commun accord.

Manifestation des enseignants à Bamenda

Manifestation des enseignants à Bamenda