Accusé puis acquitté en Belgique dans la fameuse « affaire DHKP-C » entre 2005 et 2009, le révolutionnaire turco-néerlandais Musa Asoglu n’a pas fini d’être harcelé par les États alliés au régime turc. Ces dernières années, il était la cible d’une véritable chasse à l’homme organisée par la CIA sur le sol européen. Sa tête a été mise à prix pour 3 millions de dollars par les USA qui le présentent comme un dirigeant du DHKP-C, une organisation révolutionnaire qui s’est attaquée plusieurs fois aux intérêts américains en Turquie, et à l’oligarchie turque.

Contraint de vivre dans la clandestinité, Musa Asoglu aujourd’hui âgé de 57 ans, a été capturé le 2 décembre 2016 par la police allemande à Hambourg. Musa est depuis incarcéré à la prison de Karlsruhe, sans avoir commis aucune infraction en Allemagne, uniquement sur base des dossiers des services anti-terroristes turcs, qui ont de lourds antécédents de dossiers construits à base de faux éhontés et de prétendus « aveux » extorqués sous la torture. Le procès de Musa se poursuit en ce début d’année 2019, il risque actuellement 7,5 ans de prison. Soutenir Musa Asoglu, c’est soutenir la résistance contre le fascisme en Turquie, c’est dénoncer la collaboration des instances policières et judiciaires européennes avec les tortionnaires d’Ankara.

Emprisonné en Allemagne (comme dans les prisons d’autres pays comme les USA), Musa ne peut recevoir que des colis livrés par la société Amazon, CDs, DVDs et livres. En coopération avec le Front Populaire (Halk Cephesi), nous avons créé une liste de cadeaux sur ce site avec des livres, disques et films choisis par Musa. L’adresse est pré-enregistrée et les cadeaux seront systématiquement retirés de la liste après une commande. Voir la liste de cadeaux pour Musa Asoglu ici.

Des livres pour Musa Asoglu
Des livres pour Musa Asoglu

Inan Dogan est un militant communiste kurde originaire de Dersim et habitant à Liège, il est réfugié depuis 2010 en Belgique. Il a été arrêté en Allemagne ce 15 décembre en vertu d’un mandat Interpol demandé par la Turquie, alors qu’il se rendait aux mobilisations de solidarité pour Musa Asoglu à Hambourg. La Turquie l’accuse d’appartenir au DHKP-C. Il a été remis en liberté.

Devant l'ambassade d'Allemagne à Bruxelles
Devant l'ambassade d'Allemagne à Bruxelles

Actuellement, deux opposants turcs sont en procès en Allemagne : Musa Asoglu, arrêté le 2 décembre 2016 et Erdal Gökoglu, arrêté à Liège le 12 novembre 2017 et extradé vers l’Allemagne le 20 décembre (voir nos articles ici, ici et ici). Erdal Gökoglu est maintenu à l’isolement depuis son arrestation et privé des médicaments indispensable pour sa santé. Son procès a débuté à Hambourg le 7 juin 2018. Depuis cette date, plusieurs audiences ont dû être interrompu plus tôt dû à son état de santé. Son procès se poursuivra en 2019.

Le groupe de soutien d’Erdal Gökoglu appelle toutes les personnes qui le peuvent à participer aux prochaines audiences (toutes les audiences commenceront à 09h):
En janvier, le mercredi 9, vendredi 11, lundi 14, mercredi 16, mercredi 23 et mercredi 30.
En février, le vendredi 1, mardi 5, mercredi 6, lundi 11, mardi 12, lundi 18, mardi 19, mardi 26 et jeudi 28.

Musa Asoglu et  Erdal Gökoglu
Musa Asoglu et Erdal Gökoglu

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Adnan Sütcü, un allemand d’origine turque, se rendant en Turquie pour l’enterrement de sa mère, a été arrêté le 27 décembre à l’aéroport d’Ankara. Il sera libéré après avoir subi un interrogatoire de plusieurs heures sur des publications Facebook. Il est depuis sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire et accusé de publication anti-étatique (pour soutien à des organisations terroristes kurdes).

Le département anti-cybercriminalité de la police turque enquête sur les comptes de réseaux sociaux depuis 2017. En 2018, 42 406 comptes de médias sociaux ont été examinés en Turquie et plus de 18 000 actions en justice ont été engagées contre des utilisateurs. Une organisation allemande de journalisme a mis en garde les journalistes et voyageurs/blogueurs d’éviter de se rendre en Turquie suite aux nombreuses arrestations de ressortissants allemands pour avoir posté ou liké des publications sur des réseaux sociaux. Actuellement, cinq allemands seraient en prison en Turquie pour «raisons politiques».

Adnan Sütcü
Adnan Sütcü

En Allemagne, le ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, veut interdire l’organisation d’aide judiciaire de gauche « Rote Hilfe e.V. » considérant ses objectifs comme anticonstitutionnels. Le Rote Hilfe e.V. (RH) est une organisation basée sur la solidarité avec les militant.e.s de gauche persécuté.e.s pour des raisons politiques en leur apportant une assistance judiciaire.

Cette information ressort, entre autre, du rapport du ministère fédéral de l’intérieur de 2017 qui considère que par le biais de son travail (publications, organisation de conférences, de manifestations), le RH essaie de discréditer les services publics de sécurité et les autorités judiciaires allemands. « De plus, (le RH)… organise, entre autres choses, des événements d’information et de discussion sur des sujets tels que la » répression par l’État  » … demandant à ne pas coopérer avec les autorités et les administrations des services juridiques. » Toujours selon le rapport, les prisonnier.ère.s seraient incité.e.s à continuer à se battre.

Logo du Rote Hilfe e.V.
Logo du Rote Hilfe e.V.

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Un groupe secret formé d’environ 200 militaires de la Bundeswehr, des forces spéciales et des membres de l’association des soldats d’élite Uniter planifiaient d’éliminer des politiciens, des leaders d’organisation défendant les demandeurs d’asile et des migrants. Le complot prévoyait rassembler des hommes politiques impopulaires dans un lieu de meurtre un «jour J». La liste d’éventuelles victimes reprend entre autre le nom de Dietmar Bartsch, le chef de file du parti Die Linke au Bundestag. Des dépôts secrets d’armes et de carburant avaient également été aménagés.

Un lieutenant-colonel du Service de sécurité militaire (MAD) avait tenté de faire obstruction à l’enquête en mettant en garde les conspirateurs contre des perquisitions et en les informant sur le déroulement de l’enquête en général. Des poursuites judiciaires auraient été engagées à son encontre par le tribunal de Cologne. La conspiration aurait été mise au jour dans le cadre d’une enquête sur l’affaire d’un soldat qui préparait des attaques terroristes contre les autorités allemandes. Ce soldat avait livré de fausses informations au service de migration, affirmant notamment qu’il était un réfugié syrien, dans le but de rejeter la responsabilité des attentats sur des migrants musulmans.

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Le 18 décembre prochain s’ouvrira à Hambourg le procès de 4 des 5 personnes accusées d’avoir participé à la manifestation du 7 juillet 2017 contre le G20 sur l’Elbchaussee à Hambourg. Les quatre personnes mises en cause (deux adultes et deux mineurs) sont originaires de Francfort et Offenbach. Le Rote Hilfe FFM a publié une déclaration de soutien pour les accusés – Lire le communiqué.
Les dates des procès se trouve sur le site du Rote Hilfe FFM (en allemand).

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Ümit Acar, un kurde de 26 ans, s’est immolé jeudi 27 septembre, jour de l’arrivée d’Erdogan en Allemagne pour une visite officielle de deux jours. Son coprs a été retrouvé dans la banlieue d’Ingolstadt, une ville de Haute-Bavière.

Ümit Acar, un défenseur des droits des Kurdes, avait enregistré un message vidéo dans lequel il déclarait que son suicide était une condamnation à cette visite d’État offerte au président turque, ainsi que pour dénoncer le traitement qu’Erdogan réservait à son peuple et protester contre les 20 ans d’emprisonnement d’Abdullah Ocalan.

Ümit Acar
Ümit Acar

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5.000 manifestants ont manifesté à Berlin ce 28 septembre, un chiffre deux fois moindre que les 10.000 annoncés au départ car une seconde manifestation à Cologne a été organisée lorsqu’on a appris que le dictateur turc y inaugurerait une morsquée. Cette inauguration a finalement été annulée à la dernière minute. Plusieurs sections du Secours Rouge International (Bruxelles, Genève, Zurich, Milan), ainsi que les RJZ (Jeunesses Révolutionnaires Zurichoises), le RGB (Groupe Révolutionnaire de Berne), la campagne de soutien aux combattantes de Shengal, et d’autres militants révolutionnaires ont constitué un bloc international dans la manifestation. Dans la manifestation, la police a filmé tous les manifestants porteurs des drapeaux du PKK, des YPG ou des YPJ, interdits en Allemagne. Lorsque les manifestants ont déroulé un immense drapeau du PKK, la police a bloqué la manifestation jusqu’à ce que le drapeau soit rangé et aurait arrêté plusieurs personnes. Malgré quelques tensions et une présence policière massive, les affrontements n’ont pas eu lieu.

La veille, un black bloc de 150 militants a manifesté dans Kreuzberg, le quartier rouge de Berlin, détruisant les vitrines de banques et d’abribus. Après une quinzaine de minutes, de nombreux fourgons de police ont quadrillé la zone, ramassant les fumigènes usagés et fouillant les buissons. Plusieurs personnes ont été arrêtées à cette occasion mais apparemment relâchées, la police s’en est pris à des passants devant le shop antifa « Red Stuff ». Plus tôt dans la journée, la police avait déjà essuyé des tirs de projectiles à Kotbusser Tor (Kreuzberg centre) alors qu’ils brutalisaient une personne noire.

Le cortège SRI
Le cortège SRI
L'énorme drapeau du PKK
L'énorme drapeau du PKK