12000 personnes ont participé au traditionnel 1er Mai révolutionnaire de Berlin Kreuzberg, encadré par 6500 policiers… Il n’y a eu que peu d’incidents, mais dans la nuit du 30 avril au 1er mai, la manifestation queer-féministe de la Nuit des Walpurgis a rassemblée quelques milliers de participantes et a donné lieu à des heurts avec la police et à des arrestations.
A Istanbul, la place Taksim est un lieu symbolique en raison d’un attentat sanglant contre des manifestants lors de la fête du Travail de 1977. En hommage aux victimes, des centaines de personnes s’y rassemblent chaque année et déposent des fleurs devant le mémorial… malgré les interdictions instaurées par le gouvernement d’Erdogan. Hier, au moins 100 manifestants ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de rejoindre la place.
Des affrontements ont eu lieu au Chili, dans le centre de Santiago: les manifestants ont affronté les blindés des Carabiniers avec des pierres et des cocktails Molotov (photo).

La manifestation contre la disparition du site de Lützerath au profit de l’extension d’une immense mine de charbon à ciel ouvert, a rassemblé 35.000 personnes, dont Greta Thunberg, ce samedi. Les forces de l’ordre bouclaient la mine mais aussi l’accès au hameau de Lützerath, fermé par des grilles et occupé par plusieurs dizaines de zadistes qui résistent à l’ordre d’évacuation survenu il y a quelques jours, lorsque le propriétaire de la mine a reçu le feu vert des autorités et de la justice pour détruire le hameau. La police peinait à contenir les manifestants qui progressaient, dispersés en petits groupes à travers les champs boueux entourant la mine. et des heurts ont éclaté. Les barrières de protection ont été enfoncées à proximité de la mine et les manifestants ont pénétré sur le site. Des manifestants se sont affrontés à la police en tirant des engins pyrotechniques et en lançant des pierres. Au moins un manifestant a été blessé à la tête.

 

Dossier(s): Allemagne Tags: ,

Différentes actions ont été menées en solidarité avec les prisonniers et prisonnières anarchistes, notamment Marcelo Villarroel, Gabriel Pombo da Silva, Claudio Lavazza, Juan Sorroche, Giannis Michailidis, Mónica Caballero, Francisco Solar, Anna Beniamino, Alfredo Cóspito et Boris. Parmi ces actions, l’incendie d’une voiture de patrouille de la police à Cochabamba, en Bolivie (communiqué ici) ainsi que l’incendie de plusieurs voitures du corps diplomatique grec à Berlin (communiqué ici).

 

 

Au début du mois de juillet, le procureur général Peter Frank s’est rendu en Turquie (photo). À l’invitation du procureur général turc, il a rencontré Erdoğan, le procureur général, le président de la Cour de cassation et le ministre de la Justice. Un porte-parole du parti Die Linke a interpellé le gouvernement fédéral sur cette visite. Le gouvernement est resté silencieux sur le contenu de la réunion, déclarant qu’aucune « procédure pénale concrète » n’avait été discutée. Néanmoins, la réponse du gouvernement fédéral a révélé que le gouvernement fédéral transmet toutes les condamnations de citoyens turcs en Allemagne au ministère turc de la justice. Cela concerne des dizaines de milliers de données, avec une tendance à la hausse. En 2017, 47 779 dossiers dits pénaux ont été transmis à la Turquie, ils seront 57 531 en 2019 et 69 790 en 2021. Cela vaut notamment pour les personnes qui ont été condamnées pour avoir enfreint la « loi sur les associations » et qui sont presque toujours des membres du mouvement kurde.

Le 3 mars 2017, le ministère de l’Intérieur a publié une décision qui interdit les drapeaux du PYD, du YPG/YPJ et les photographies d’Abdullah Ocalan et de plusieurs symboles du mouvement kurde. Après l’envoi de ce décret aux 16 Landen allemands, la politique de criminalisation des Kurdes en Allemagne a immédiatement augmenté, notamment en Bavière. Cependant, plusieurs tribunaux locaux en Allemagne ont statué qu’aborder des drapeaux des YPG/YPJ et du PYD n’est pas un délit.

L’activiste kurde Ciwan Çewlik, qui fait du travail politique et culturel en Allemagne depuis plusieurs années, était monté sur une scène pour soutenir la résistance des YPG/YPJ et la révolution du Rojava le 20 juillet 2019. Le ministère turc de la Justice a ouvert une enquête à son sujet et, à la demande de la Turquie, la Cour suprême de Hanovre avait ouvert une procédure contre l’artiste. Ciwan Çelîk a comparu avant-hier jeudi devant la Cour suprême de la ville. La représentation de la cour a décidé que l’affaire ne comportait aucun acte criminel.

Lina E., une Lipsienne de 26 ans, est accusée par le parquet fédéral d’avoir mis en œuvre et participé à des attaques contre 6 néo-nazis à Leipzig, Eisenach et Wurzen entre 2018 et 2020. Trois autres prévenus comparaissent également pour “appartenance à une organisation criminelle” et “violences avec coups et blessures” depuis septembre 2021 devant la Cour d’appel de Dresde. Outre les quatre accusés, le parquet fédéral vise d’autres personnes qui font encore l’objet d’une enquête, dont une passée dans la clandestinité. A la mi-juin le parquet a décidé de relancer l’enquête sur le mouvement antifasciste de Leipzig et a fait perquisitionner plusieurs appartements. Cette nouvelle vague répressive résulte du fait qu’un autre co-accusé a fait des déclarations détaillées aux, alors que jusque là, tous les accusés avaient gardé le silence.

Johannes D. aurait collaboré à pas moins de sept interrogatoires et ses déclarations remplissent environ 140 pages de dossier. Elles concernent aussi des actes qui n’avaient pas débouchés sur une inculpation, comme l’attaque d’une agente immobilière de Leipzig en 2019. Lina E. avait été soupçonnée mais le parquet de Dresde avait classé l’enquête faute de preuve. Johannes D. se trouve dans un programme de protection des témoins. Les milieux de gauche l’avaient dénoncés et chassés il y a plusieurs mois, car on lui reprochait des agressions sexuelles. Les déclarations de Johannes D. devraient avoir une influence sur le procès de Lina. Jusqu’à présent, il n’y avait pas de preuves directes de la participation des quatre accusés aux agressions contre les néo-nazis. Les témoins n’ont pas pu identifier les agresseurs cagoulés. L’accusation s’appuie plutôt sur des indices et sur le fait que certains prévenus avaient été arrêtés près du lieu d’une attaque. Les déclarations de Johannes D. sont d’autant plus précieuses pour l’accusation.

 

 

Dossier(s): Allemagne

Samedi dernier, le jeune kurde Yaser Örnek (27 ans) a été arrêté près de Bernau en Haute-Bavière, où il était en visite. Örnek, qui se trouve en exil politique en Suisse depuis quatre ans, a été arrêté avec son ami Durmaz Yahişi, par des policiers en civil sur l’autoroute. Durmaz Yahişi a été libéré et Yaser Örnek incarcéré à Bernau. Mardi prochain (12 juillet), Örnek sera transféré dans une prison de haute sécurité à Munich. La raison de son arrestation semble être une demande d’extradition de l’État turc auprès des autorités allemandes.

Yaser Örnek avait été emprisonné pendant trois mois alors qu’il était étudiant à l’université de Çukurova en raison de son opposition au régime d’Erdogan. Après sa libération, il a été condamné par contumace pour sa prétendue « appartenance à une organisation illégale », à la suite de quoi Örnek a dû prendre la fuite. En 2018, il a demandé l’asile politique et a obtenu un droit de séjour. Avant-hier encore, le procureur général allemand Peter Frank est rentré d’un voyage de trois jours en Turquie au cours duquel « les tâches et le travail de la justice pénale respective » ont été discutés. Le procureur en chef allemand n’a pas non plus manqué une audience privée avec Erdogan. Les médias turcs rapportent qu’une liste de 129 noms, dont la Turquie demande l’extradition à la RFA, aurait été remise à Frank.

 

Le festival Fusion a lieu chaque année en été depuis 1997 sur un ancien aérodrome militaire près du lac Müritz dans le Mecklembourg. Il s’étale sur quatre jours et s’accompagne d’événements culturels divers. Après une pause de deux ans en raison de la crise sanitaire, le festival a repris ce jeudi. Plus de 70 000 personnes feront la fête jusqu’à lundi matin. Jeudi, c’était le concert du musicien et activiste Mal Élevé. A l’occasion du prochain anniversaire de la révolution du Rojava, qui fête ses dix ans le 19 juillet, 20.000 drapeaux des YPG et YPJ ont été distribués et agités. Brandir des drapeau YPG ou YPJ (comme des drapeau demandant la libération d’Ocalan ou des drapeaux du PKK) est strictement interdit en Allemagne. De nombreuses procédures judiciaires ont eu lieu pour cette raison.

À l’occasion du 47e anniversaire des événements d’Oglala, qui ont eu lieu le 26 juin 1975 dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, de nombreuses initiatives ont été organisées pour rappeler l’histoire de Leonard Peltier et demander sa libération. Il y a eu des meetings et des rassemblements dans plusieurs villes d’Italie, d’Allemagne, de Suisse, et de France. Un rassemblement a eu ainsi eu lieu sur la place de la cathédrale à Milan le 28 juin en fin d’après-midi.

En 1977, Léonard Peltier a écopé de deux peines de prison à perpétuité pour la fusillade dans laquelle deux policiers, qui s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge, où se trouvait le campement du Mouvement Indien Américain, avaient été tués. Aucune preuve formelle de la culpabilité du militant amérindien n’a jamais pu être établie, à l’inverse, il a été établi qu’il avait été reconnu coupable sur base de fausses preuves et de témoignages recueillis sous la contrainte dans le cadre de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain.

À l’approche du sommet du G7, neuf personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation à Munich, entre autres pour avoir enfreint l’interdiction du port de masques mais aussi, pour deux d’entre elles, sous l’accusation d’avoir attaqué des policiers. L’arrestation d’une personne recherchée par la police vers la fin de la marche de protestation avait déclenché une brève confrontation avec les manifestants. Peu de temps auparavant, des manifestants avaient allumé plusieurs fumigènes. Dans ce contexte, la police a déclaré que les violations de la loi sur les explosifs faisaient actuellement l’objet d’une enquête. Environ 5 000 personnes ont pris part à la manifestation plusieurs personnes ont été blessées par des policiers mobilisés en nombre (3000).

 

Dossier(s): Allemagne