« Colère générale contre le Parti libéral » du Québec (PLQ), ont scandé plus de 2.000 manifestants venus de toute la province francophone. Ils ont marché sur un peu moins d’un kilomètre pour arriver au Centre des congrès de Victoriaville, une petite ville située à 170 kilomètres à l’est de Montréal. Des manifestants ont alors lancé des projectiles et des pétards sur le Centre des congrès où le PLQ tient son conseil national ce week-end, fracassé une fenêtre et déplacé les barrières métalliques qui protégeaient le bâtiment.

Plusieurs dizaines de policiers anti-émeute ont répliqué avec des gaz irritants et chargé la foule pour tenter de rétablir l’ordre, sous le regard des délégués du PLQ observant la scène depuis l’intérieur de l’édifice. Les policiers ont interpellé une centaine de manifestants dont une dizaine auraient été blessés. Le PLQ est au pouvoir depuis neuf ans dans la province de Québec. Le Premier ministre Jean Charest a décrété une hausse de 75% sur cinq ans des droits de scolarité à l’université afin de les ramener à 3.800 dollars, soit plus près de la moyenne nord-américaine. Quelque 170.000 étudiants étaient toujours en grève début mai au troisième mois de ce mouvement de contestation ponctué de manifestations et de heurts entre forces de l’ordre et étudiants.

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Des dizaines de personnes ont été arrêtées mardi à travers les Etats-Unis lors d’affrontements avec la police en marge de manifestations organisées par le mouvement Occupy Wall Street à l’occasion du 1er-Mai. A New York, environ 400 manifestants ont été poursuivis par des policiers en scooters sur Broadway alors que des milliers de personnes s’étaient auparavant réunies non loin de là sur Union Square. Des vitrines de magasins et d’un bâtiment fédéral ont été brisées à Seattle tandis qu’à Oakland, la police anti-émeutes a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser des manifestants accusés d’avoir jeté des objets métalliques en direction des forces de l’ordre. A San Francisco, où la mobilisation a débuté dès lundi soir, des vitrines ont été brisées et des façades arrosées de peinture près d’un commissariat.

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Cinq hommes accusés d’avoir voulu faire sauter un pont près de Cleveland (Ohio, nord) ont été arrêtés et doivent être présentés à un juge aujourd’hui. Les cinq hommes, qui se présenteraient comme des anarchistes, ont été interpellés lundi par la cellule terrorisme du FBI et doivent être inculpés de « complot et tentative d’utilisation d’explosifs pour endommager une infrastructure nécessaire au commerce entre Etats ». Douglas Wright, Brandon Baxter, Connor Stevens et Joshua Stafford, âgés de 20 à 26 ans, et le plus âgé Anthony Hayne, 35 ans, auraient décidé de faire exploser un important pont qui relie les villes de Brecksville et de Sagamore Hills, dans l’Ohio, en surplombant le parc national de Cuyahoga Valley, selon l’acte d’accusation. Ils faisaient l’objet d’une infiltration (voire d’une provocation) d’un agent infiltré du FBI.

107 personnes ont été arrêtées hier soir à Montréal lors de la manifestation organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) à l’occasion du 1er mai. La majorité des arrestations ont eu lieu après que les autorités eurent décrété le rassemblement illégal à 18 h 02, soit à peine 30 minutes après le début de la marche, parce que certains participants lançaient des projectiles sur les agents. Sur la rue Sherbrooke et des artères avoisinantes, des vitres ont été brisées, des véhicules ont été vandalisés et des balles de peintures ont été projetées. 75 manifestants ont été appréhendés pour avoir enfreint des règlements municipaux. Les autres ont été arrêtés pour avoir commis des infractions au code criminel, incluant des «méfaits, bris de condition, voies de fait sur des policiers et agressions armées», sur le parcours de la marche. Ces 32 manifestants ont été amenés à un centre opérationnel du SPVM.

Une nouvelle marche s’est amorcée vers 21h. Les manifestants avaient tardé à se rendre à la place, mais une foule importante marchait pour une huitième soirée consécutive dans la mouvance du conflit étudiant. Le SPVM a procédé à deux arrestations, une femme et une homme, ce dernier pour voies de faits à l’endroit d’un policier.

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Quatre-vingt-cinq personnes ont été arrêtées par la police lors de la manifestation de mercredi soir à Montréal, dans le cadre du conflit étudiant portant sur la hausse des frais de scolarité. Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a précisé jeudi matin que trois des personnes arrêtées étaient mineures. De plus, trois policiers ont été blessés lors des affrontements survenus pendant la manifestation à laquelle plusieurs milliers d’étudiants ont participé.Des vitrines de commerces, incluant celles d’au moins trois institutions financières du centre-ville, ont été fracassées. Plusieurs voitures ont été abîmées, l’une d’elles a été incendiée. Un poste de police a aussi été la cible des manifestants. une nouvelle manifestation a eu lieu hier jeudi

Les incidents ont commencé après la rupture des discussions entre le gouvernement provincial du Québec et les mouvements étudiants concernant la hausse prévue de 375 dollars canadiens (288 euros) des frais de scolarité par an. Les pourparlers ont été interrompus après que le gouvernement a exclu de la table des négociations l’un des mouvements étudiants.

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Suite à la manifestation sauvage d’avant-hier soir et à l’impossibilité de négocier : le gouvernement a exclu la coalition d’organisations étudiantes (CLASSE). Deux associations étudiantes (étudiants en science-po et en droit) ont appellé à une manifestation intitulée ‘ostie de grosse manif’ dans le centre de Montréal à 20h30 (heure locale). La manifestation au départ pacifique a réuni plusieurs miliers d’étudiants sur un itinéraire non-divulgué et a démarré vers 21h. À 21h20, premiers jets de cocktails molotov et de poubelles, à 22h25 après de nombreux bris de vitrines et de voitures, la manifestation est déclarée illégale -la police se garde d’en prévenir les manifestant et lance l’assaut à coups de grenades assourdissantes, scinde la manifestation en deux et lance des gazs poivrés. À 23h la manifestation est dispersée, une demi-heure plus tard un commissariat est attaqué, et une autre manifestation démarre avant que tous les participants en soient arrétés. La manifestation aura rassemblé au moins 10’000 manifestants. Plus tôt dans la journée, une autre manifestation de la CLASSE avait opposés les étudiants à la police, qui s’était rangée dans les banques afin de les protéger.

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Le Ministère de l’Éducation avait demandé une trève de 48h pour permettre des négociations entre les associations étudiantes et le gouvernement québecois. La trève n’a pas été respectée puisqu’à 21h30 (heure locale), plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Montréal, cassant vitrines de magasins et voitures. Une heure plus tard, la police a déclaré la manifestation illégale et procédé à trois arrestations, un policier a été légèrement blessé par un jet de cocktail molotov. Les 184 associations étudiantes rassemblant 175’000 étudiants n’ont pas organisé officiellement cette action mais restent en grève illimitée. Un bilan des deux mois de grève a été publié ce matin dans la presse québecoise : le coût de la grève est en phase de dépasser le bénéfice qu’aurait occasioné la réforme de l’enseignement. Hier, deux écoles secondaires sont également entrées en grève de trois jours en solidarité, ces grévistes ont entre 12 et 17 ans.

Manifestation sauvage à Montréal

Manifestation sauvage à Montréal

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La police de Montréal a arrêté 90 manifestants samedi devant le Palais des congrès de Montréal. La manifestation, de bien moindre envergure que vendredi, a été déclarée illégale vers 11h45. Parmi les manifestants, des étudiants en lutte et des innus opposés au « plan nord » qui livre le nord du Québec aux industries minières.

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Le Premier ministre québécois avait réuni vendredi au Palais des Congrès de Montréal les plus grosses fortunes de la province afin de leur présenter dans le détail son très controversé Plan Nord. Ce projet économique, qui consiste en un développement intensif des exploitations minières situées dans le Grand Nord du Québec. Vers midi, une centaine de manifestants (notamment des étudiants en lutte contre la hausse des frais de scolarité) ont déjoué la vigilance des forces de l’ordre et à pénétrer dans le Palais. Le service de sécurité est rapidement intervenu et est parvenu à les refouler du bâtiment. Mais dans les rues de la métropole, l’affrontement avec les forces de l’ordre (qui a tiré des balles en caoutchouc) a été sévère. Bilan officiel: 17 arrestations et 6 blessés, dont 4 dans les rangs des policiers.

Et tandis qu’à l’extérieur du Palais des Congrès, les affrontements faisaient rage, à l’intérieur, le Premier ministre entamait son discours avec une touche d’humour : « À ceux qui frappaient à notre porte ce matin, on va leur offrir un emploi, dans le Nord autant que possible », lançait le premier ministre devant des grands bourgeois hilares.

Une enseignante en philosophie devait tenir un cours au cours duquel elle devait lire au Cégep de Limoilou, à Québec un texte sur la liberté d’expression et la répression policière. La direction lui a indiqué que si elle allait de l’avant avec son projet, elle ferait face à des sanctions disciplinaires. Selon la direction, l’initiative de l’enseignante ne cadrait pas avec l’atmosphère de concentration qui doit entourer les étudiants lorsqu’arrive la fin de la session. Vers 13 h, c’est donc un collègue, également enseignant en philosophie, qui est sorti lire le texte devant les étudiants.

Une fois la lecture terminée, les 200 étudiants ont décidé de marcher autour du Cégep. Invoquant des raisons de sécurité routière, les policiers de Québec ont finalement réussi à les encercler et à procéder à une quarantaine arrestations dont, certaines, musclées. Depuis le début du mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité, les collégiens du Cégep de Limoilou se sont prononcés contre le boycottage des cours.

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Le lendemain de la manifestation animée du 15 mars 2012 contre la brutalité policière à laquelle des milliers de gens ont participé, le maire de Montréal a déclaré qu’il voulait interdire le port des masques dans les manifestations. Il a ordonné à la Commission de sécurité publique de la Ville de réviser «tous les règlements municipaux» en lien avec les manifs pour éviter les «débordements» et mieux les réprimer.

Le port du masque dans les manifs découle de nombreuses raisons de se masquer, comme pour garder l’anonymat ou pour ajouter un élément artistique et festif à une dénonciation. Surtout quand on dénonce un système qui criminalise les gens par association, car le seul fait d’être présent dans une manif déclarée illégale par la police peut mener à des condamnations. Il existe déjà un article du Code criminel du Canada qui interdit de se «déguiser» dans le but de commettre un crime, donc un règlement municipal contre les masques ne serait un outil spécifique de répression politique.

Le comité Opposé à la Brutalité Policière appelle donc demain lundi 16 avril 2012 à 18h à la Place Vauquelin (à l’Ouest de l’Hôtel de Ville, 275 Notre-Dame E.) à un « Bal masqué » pour la liberté de manifester masqué et sans permis.

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