Pour la trentième nuit consécutive, la ville de Montréal a été le théâtre d’une manifestation des étudiants québécois engagés depuis plus de trois mois dans un combat contre la hausse de leurs frais de scolarité. Cette fois encore, les autorités avaient déclaré le cortège illégal en raison de la non-communication de son itinéraire. Celui-ci a néanmoins parcouru une dizaine de kilomètres à travers la ville avant d’être pris en souricière par la police. Le porte-parole de cette dernière a affirmé que l’intégrité des agents avait été mise en jeu par le jet de quelques pierres et par les feux de bengale des manifestants. Dès lors, les policiers anti-émeutes sont entrés en action, interpellant plus de 400 personnes. Par ailleurs, ils sont également intervenus à l’encontre d’autres groupes de manifestants qui voulaient venir en aide à celui encerclé.

Manifestation et arrestations à Montréal

Manifestation et arrestations à Montréal

Hier après-midi, des milliers de personnes s’étaient à nouveau réunies pour entreprendre la 29ème marche nocturne quotidienne à Montréal. Alors qu’aujourd’hui, le ‘printemps érable’, mouvement estudiantin contre la hausse des frais de scolarité ‘célèbre’ son centième jour d’actions, la police est à nouveau passée à l’action hier soir, dispersant la manifestation à coups de matraques et de grenades assourdissantes. Une cinquantaine d personnes ont été arrêtées et trois personnes ont été blessées. Dans un communiqué, le service de communication de la police a déclaré que ses hommes avaient réagi à la présence de personnes masquées, désormais interdite, au fait que l’itinéraire de la marche n’avait pas été déclaré comme l’exige la loi spéciale (adoptée vendredi dernier et destinée à régir les rassemblements et les manifestations) et contre des jets de projectiles.

Présence policière à Montréal

Présence policière à Montréal

Alors que le gouvernement a voté une ‘loi spéciale’ vendredi, laquelle impose entre autre de fortes limitations à la liberté de manifester, les rassemblements et la répression s’intensifient à Montréal. Samedi déjà, la manifestation organisée dans la soirée a entraîné de violents affrontements entre les étudiants en grève et les forces de l’ordre (cf notre article de dimanche). Dimanche soir, les étudiants sont à nouveau sortis dans les rues. Après dix minutes, leur manifestation a été déclarée illégale par la police, l’itinéraire de celle-ci n’ayant pas été communiqué aux autorités comme l’exige la nouvelle loi, entraînant des nombreuses violences. Celles-ci ont fait au moins dix blessés et ont conduit à l’arrestation d’un total de 305 personnes.

Arrestation d'un manifestant à Montréal

Arrestation d’un manifestant à Montréal

Des centaines de personnes ont manifesté hier après-midi à Chicago contre le sommet de l’Otan qui se tient dimanche et lundi dans la troisième ville des Etats-Unis et pour réclamer la libération de trois militants inculpés pour avoir projeté un attentat. Les manifestants ont bloqué la circulation dans le quartier des affaires de la ville, avant de tenter de se rapprocher du palais des congrès où se tiendra le sommet sous très haute sécurité. Un manifestant a été interpellé après une altercation avec la police montée. D’autres petits groupes de manifestants se sont rendus devant le domicile du maire de la ville.

Trois militants anarchistes arrêtés mercredi dernier ont été inculpés hier pour avoir projeté un attentat contre le quartier général de campagne du président américain Barack Obama et la maison du maire (de Chicago). Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à Chicago et 14 personnes ont été interpellées, la plupart pour des délits mineurs. Un quatrième avait été arrêté et accusé d’avoir préparer des cocktails Molotovs en vue de la manifestation anti-OTAN.

La 26e manifestation de fin de soirée dans le centre-ville de Montréal a tourné à l’émeute. Après des ordres de dispersion donnés par la police de Montréal samedi, peu après 23 h, des groupes de manifestants ont lancés des projectiles, dont des irritants chimiques et des bouteilles de bière, en direction des policiers. Des pare-brise de voitures de police ont été fracassés. Les forces de l’ordre ont procédé à 69 arrestations, notamment pour « agressions armées, voies de fait sur des policiers et incendie criminel ». La majorité des personnes appréhendées ont été remises en liberté avec des constats d’infraction. Un propriétaire de bar, interrogé par Radio-Canada, a raconté que les policiers étaient intervenus directement dans son établissement, utilisant même des gaz lacrymogènes pour déloger des clients de sa terrasse. Des serveuses ont aussi été incommodées par les gaz. Des images captées par la caméra de surveillance du bar le Saint-Bock montrent des policiers aspergeant des clients sur la terrasse.

Ce rassemblement fait suite à l’adoption, vendredi soir, d’une loi spéciale obligeant notamment les organisateurs de toute manifestation de 50 personnes ou plus à dévoiler leur itinéraire aux policiers huit heures à l’avance. Il survient également au lendemain de l’adoption d’un règlement municipal interdisant le port du masque par les manifestants. Les manifestants semblent manifester davantage en réaction à ces mesures législatives et réglementaires que contre la hausse des droits de scolarité. Des rassemblements ont eu lieu ailleurs dans la province. À Québec, des centaines de personnes ont défilé sans incident. Des parents et des professeurs étaient aux côtés des étudiants venus crier leur opposition à la loi 78. Une centaine de personnes ont aussi manifesté dans les rues de Sherbrooke pour dénoncer la loi spéciale.

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Mercredi le 16 mai vers 21h30, une centaine de personnes se sont rendues au centre de détention pour femmes de Tanguay à Montréal où sont détenues les trois jeunes femmes accusées d’avoir lancé un des fumigènes qui ont paralysé le métro de Montréal, jeudi dernier. La foule s’est approchée des portes et s’est adressé aux prisonnières en utilisant des porte-voix, plusieurs feux d’artifice ont été allumés et une bombe fumigène a été lancé au policiers. La foule s’est dispersé vers 22:30. Les 3 jeunes femmes ont été relâchées le matin du 18 mai sous plusieurs conditions.

Le projet de loi déposé jeudi soir par le gouvernement québécois pour briser le mouvement de grève des étudiants. Une association d’étudiants qui organiserait un rassemblement ou lancerait le mot d’ordre de bloquer l’accès à une université risquerait de devoir payer de 25.000 à 125.000 dollars, le double en cas de récidive. Jusqu’ici un individu seul encourrait une amende de 1.000 à 5.000 dollars canadiens.

Le projet de loi prévoit également que les organisateurs de manifestations doivent déclarer aux autorités, au moins huit heures avant le départ, la date, l’heure, la durée, le lieu et l’itinéraire du cortège. Pendant que les députés discutaient le projet de loi à l’assemblée nationale, des milliers de manifestants défilaient, pour la 14e soirée consécutive à Montréal et à Québec. Il expriment ainsi leur opposition à la hausse de 82% des frais de scolarité sur sept ans.

Hier, une centaine de manifestants ont bloqué l’entrée d’un collège au nord de Montréal. Pour la première fois depuis le début du mouvement de lutte estudiantine qui dure depuis 14 semaines, des parents s’étaient joints aux étudiants sur les piquets de grève. Les policiers anti-émeutes de la Sûreté du Québec, casqués et brandissant leurs boucliers sont intervenus à la demande de la direction du collège pour disperser la foule. Celle-ci refusant de lever les piquets, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants. En outre, au moins cinq personnes ont été interpellées.

La petite Riyanna se rendait le 10 mai avec ses parents de Fort Lauderdale, en Floride, dans le New Jersey, quand un agent de la Transportation Security Administration (TSA) leur a demandé de descendre de l’avion, et leur a expliqué que leur fillette de 18 mois était fichée sur la « no-fly list », la liste des personnes interdites de vol par la TSA, qui vise les « terroristes présumés ». La TSA a nié toute responsabilité, et a pointé une erreur de la compagnie aérienne. Celle-ci a présenté des excuses à la famille en évoquant une erreur informatique.

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Jeudi, plusieurs jets concertés d’engins fumigènes sur les voies du métro avaient provoqué un énorme désordre à Montréal (photo). Quatre lignes de métro avaient dû être fermées pendant une heure et des embouteillages avaient paralysé la ville. Quatre étudiants de l’UQAM ont été arrêtés après avoir été dénoncés lorsque la la police a publié des photos d’eux, prises par des usagers du métro. Ils ont brièvement comparu hier au palais de justice de Montréal pour apprendre qu’ils passeront une semaine de plus en détention. L’audience s’est déroulée sous haute sécurité. Plusieurs portes du palais de justice ont été fermées et les sacs étaient fouillés aux entrées. Des policiers spéciaux ont été dépêchés à l’entrée de la salle et à l’intérieur de celle-ci.

Les quatre étudiants font face à des chefs d’accusation pour incitation à craindre une activité terroriste, de complot et de méfait. Ils risquent 5 ans de prison. En dépit de l’accord passé entre le gouvernement et certaines organisations étudiantes, le mouvement de lutte se poursuit.

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