De mardi à dimanche se déroule une nouvelle audience préliminaire devant une cour martiale de Fort Meade avant le procès de Bradley Manning dont le début est fixé au 4 février. Mardi, la séance a été consacrée aux conditions de détention imposées au soldat. La défense a réclamé l’abandon des charges à l’encontre du soldat pour ‘punition illégale avant procès’, jugeant que l’armée avait abusé de son autorité. Durant ses neuf mois de détention préventive à Quantico, Manning avait été placé sous le régime de Prevention of Injury, un statut de surveillance maximale. Il était également incarcéré sous le régime de haute sécurité. Il avait demandé à plusieurs reprises de ne plus être soumis à ce double régime restrictif, que les expertises psychiatriques jugeaient injustifié. En outre, durant ces neuf mois avant son transfert dans une prison du Kansas, il a subi les brimades, l’isolement, la nudité forcée la nuit, mais aussi parfois le matin à l’extérieur de sa cellule, l’interdiction de faire de l’exercice en cellule ou de voir le soleil plus de vingt minutes par jour. Bradley Manning devrait également témoigner pour la première fois depuis le début de la procédure au cours de cette audience préliminaire. Des psychiatres ainsi que d’anciens responsables militaires seront aussi entendus.

Le soldat Bradley Manning poursuivi par les autorités américaines qui l’accusent d’avoir transmis des documents militaires américains à Wikileaks comparaissait ces mercredi et jeudi pour de nouvelles audiences préliminaires devant la cour martiale. Le soldat, par l’intermédiaire de ses avocats, a ‘proposé de plaider coupable pour diverses infractions…’. Il ne s’agit pas de plaider coupable aux chefs d’accusations (parmi lesquels ‘collusion avec l’ennemi’) tels que formulés par le gouvernement mais de ‘prendre la responsabilité d’infractions qui sont contenues ou font partie des charges’. La cour décidera ultérieurement si ce plaider coupable est recevable. Le procès de Bradley Manning devrait débuter le 4 février 2013.

Au début du mois, le parlement canadien a adopté une nouvelle loi répressive suite aux multiples manifestations qui se sont déroulées en marge du mouvement estudiantin qui s’opposait aux hausses des frais de scolarité. Par 153 voix pour et 126 contre, le parlement a décidé de punir de dix ans de détention le port d’un masque dans une manifestation. La loi (C-309) prévoit dix ans d’emprisonnement pour les individus masqués ‘sans excuse légitime’ participant à une émeute, cinq ans s’il s’agit d’une manifestation illégale.

Comme tous les 22 du mois depuis mars dernier, une manifestation a eu lieu dans les rues du centre-ville de Montréal. La manifestation revendiquait l’amnistie pour les personnes arrêtées lors des grandes luttes étudiantes. Les manifestants ont d’ailleurs bloqué l’entrée du palais de justice de Montréal avec une banderole où était inscrit «La lutte n’est rien si elle oublie ses prisonnières». Les policiers sont alors intervenus et la marche a repris son cours. La police a arrêté finalement une personne et en a interpellé une trentaine d’autres à qui ils ont remis une amende de 494 $ pour avoir nui à la circulation.

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Des étudiants mexicains dénonçant un nouveau programme d’étude manifestent leur mécontentement à Morelia (Michoacan) depuis le 4 octobre. Tous étudient pour devenir professeur dans des régions rurales et sont furieux car le nouveau programme comprend,au dépend d’autres matières, l’anglais et l’informatique qu’ils estiment non-prioritaires en milieu rural dans leur pays. Depuis le 4, ils retiennent 40 bus de la ville ainsi que des véhicules appartenant à des compagnies étrangères. Lundi matin, la police est intervenue pour tenter de récupérer les véhicules. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène, des hélicoptères et des voitures blindées pour briser le cordon estudiantin. Ils ont également tiré des balles en caoutchouc alors que les manifestants mettaient le feu à treize des véhicules saisis. 176 personnes ont été arrêtées suite à ces violents affrontements.

Répression policière à Morelia
Répression policière à Morelia

Le 11 octobre, une manifestation s’est déroulée dans les rues de Portland, le lendemain qu’un troisième camarade du Nord-ouest ait été emprisonné pour avoir résisté aux convocations du Grand Jury. Quatre banques sur le chemin de la manifestation ont été brisées, y compris avec des pierres à travers les multiples vitres d’une agence de l’Umpqua Bank, une lourde chaise de métal à travers une grande vitre de la banque Wells Fargo, des pierres contre la banque Chase, et finalement contre une U.S. Bank.
Personne n’a été arrêté même si quelques manifestants ont été brièvement interpellés puis relâchés, apparemment.

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La manifestation « Occupy Wall Streeet » de ce samedi, à San Francisco, a débuté un peu avant 15 heures. Elle comportait un important black bloc qui s’en est pris à des entreprises et des véhicules et qui a bloqué la circulation. La police est intervenue et les affrontements ont commencé. Des manifestants auraient lancé des fusées éclairantes, des pierres et des sacs de peinture sur les agents. Au total, la police a effectué 22 arrestations, les interpellés étant accusés notamment de complot, émeutes, refus d’obéir à un ordre légitime d’un agent de la paix, résistance à un agent de police, et agression sur un agent de police.

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Le procès pour outrage au tribunal de l’ex-porte-parole de la Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois, a pris fin vendredi midi au palais de justice de Québec. Sur les ondes du Réseau de l’Information, le 13 mai dernier, Gabriel Nadeau-Dubois aurait laissé entendre qu’il était légitime que des étudiants mettent en place des piquets de grève pour empêcher ceux qui avaient obtenu des injonctions de pénétrer dans les salles de cours. Un étudiant en arts plastiques de l’Université Laval, briseur de grève, avait déposé une requête pour outrage au tribunal quelques jours plus tard. Le juge a mis la cause en délibéré. Si Gabriel Nadeau-Dubois est reconnu coupable d’outrage au tribunal, l’avocat du briseur de grève a déjà fait savoir qu’il comptait réclamer une peine d’emprisonnement pour l’ancien porte-parole de la CLASSE.

Suite au premier mai 2012 à Seattle, plusieurs militants anarchistes sont poursuivis et victimes de la répression politique sous la forme de grands jurys (voir notre article du 23/09). Mercredi, une seconde inculpée a été placée derrière les barreaux à la prison fédérale SeaTac de Seattle où elle a rejoint Matt Duran qui s’y trouve depuis le 7 septembre. Ils sont incarcérés pour ‘outrage à la cour’ suite à leur refus de coopérer avec le grand jury. Plusieurs des inculpés ont décidé de lui résister en invoquant le 5ème amendement qui leur permet de garder le silence car ils estiment que le grand jury cherche à porter atteinte à l’ensemble de leur mouvement par le biais de cette affaire précise. Matt Duran se trouve actuellement à l’isolement et une audience a récemment statué qu’il pourrait n’être libéré qu’en mars 2014. Par ailleurs, une troisième militante doit comparaître devant le grand jury le 10 octobre prochain. Dans la mesure où elle a d’ores et déjà annoncé qu’elle garderait elle aussi le silence, elle sera plus que probablement incarcérée aussi.