Quatre-vingt-cinq personnes ont été arrêtées par la police lors de la manifestation de mercredi soir à Montréal, dans le cadre du conflit étudiant portant sur la hausse des frais de scolarité. Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a précisé jeudi matin que trois des personnes arrêtées étaient mineures. De plus, trois policiers ont été blessés lors des affrontements survenus pendant la manifestation à laquelle plusieurs milliers d’étudiants ont participé.Des vitrines de commerces, incluant celles d’au moins trois institutions financières du centre-ville, ont été fracassées. Plusieurs voitures ont été abîmées, l’une d’elles a été incendiée. Un poste de police a aussi été la cible des manifestants. une nouvelle manifestation a eu lieu hier jeudi

Les incidents ont commencé après la rupture des discussions entre le gouvernement provincial du Québec et les mouvements étudiants concernant la hausse prévue de 375 dollars canadiens (288 euros) des frais de scolarité par an. Les pourparlers ont été interrompus après que le gouvernement a exclu de la table des négociations l’un des mouvements étudiants.

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Suite à la manifestation sauvage d’avant-hier soir et à l’impossibilité de négocier : le gouvernement a exclu la coalition d’organisations étudiantes (CLASSE). Deux associations étudiantes (étudiants en science-po et en droit) ont appellé à une manifestation intitulée ‘ostie de grosse manif’ dans le centre de Montréal à 20h30 (heure locale). La manifestation au départ pacifique a réuni plusieurs miliers d’étudiants sur un itinéraire non-divulgué et a démarré vers 21h. À 21h20, premiers jets de cocktails molotov et de poubelles, à 22h25 après de nombreux bris de vitrines et de voitures, la manifestation est déclarée illégale -la police se garde d’en prévenir les manifestant et lance l’assaut à coups de grenades assourdissantes, scinde la manifestation en deux et lance des gazs poivrés. À 23h la manifestation est dispersée, une demi-heure plus tard un commissariat est attaqué, et une autre manifestation démarre avant que tous les participants en soient arrétés. La manifestation aura rassemblé au moins 10’000 manifestants. Plus tôt dans la journée, une autre manifestation de la CLASSE avait opposés les étudiants à la police, qui s’était rangée dans les banques afin de les protéger.

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Le Ministère de l’Éducation avait demandé une trève de 48h pour permettre des négociations entre les associations étudiantes et le gouvernement québecois. La trève n’a pas été respectée puisqu’à 21h30 (heure locale), plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Montréal, cassant vitrines de magasins et voitures. Une heure plus tard, la police a déclaré la manifestation illégale et procédé à trois arrestations, un policier a été légèrement blessé par un jet de cocktail molotov. Les 184 associations étudiantes rassemblant 175’000 étudiants n’ont pas organisé officiellement cette action mais restent en grève illimitée. Un bilan des deux mois de grève a été publié ce matin dans la presse québecoise : le coût de la grève est en phase de dépasser le bénéfice qu’aurait occasioné la réforme de l’enseignement. Hier, deux écoles secondaires sont également entrées en grève de trois jours en solidarité, ces grévistes ont entre 12 et 17 ans.

Manifestation sauvage à Montréal

Manifestation sauvage à Montréal

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La police de Montréal a arrêté 90 manifestants samedi devant le Palais des congrès de Montréal. La manifestation, de bien moindre envergure que vendredi, a été déclarée illégale vers 11h45. Parmi les manifestants, des étudiants en lutte et des innus opposés au « plan nord » qui livre le nord du Québec aux industries minières.

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Le Premier ministre québécois avait réuni vendredi au Palais des Congrès de Montréal les plus grosses fortunes de la province afin de leur présenter dans le détail son très controversé Plan Nord. Ce projet économique, qui consiste en un développement intensif des exploitations minières situées dans le Grand Nord du Québec. Vers midi, une centaine de manifestants (notamment des étudiants en lutte contre la hausse des frais de scolarité) ont déjoué la vigilance des forces de l’ordre et à pénétrer dans le Palais. Le service de sécurité est rapidement intervenu et est parvenu à les refouler du bâtiment. Mais dans les rues de la métropole, l’affrontement avec les forces de l’ordre (qui a tiré des balles en caoutchouc) a été sévère. Bilan officiel: 17 arrestations et 6 blessés, dont 4 dans les rangs des policiers.

Et tandis qu’à l’extérieur du Palais des Congrès, les affrontements faisaient rage, à l’intérieur, le Premier ministre entamait son discours avec une touche d’humour : « À ceux qui frappaient à notre porte ce matin, on va leur offrir un emploi, dans le Nord autant que possible », lançait le premier ministre devant des grands bourgeois hilares.

Une enseignante en philosophie devait tenir un cours au cours duquel elle devait lire au Cégep de Limoilou, à Québec un texte sur la liberté d’expression et la répression policière. La direction lui a indiqué que si elle allait de l’avant avec son projet, elle ferait face à des sanctions disciplinaires. Selon la direction, l’initiative de l’enseignante ne cadrait pas avec l’atmosphère de concentration qui doit entourer les étudiants lorsqu’arrive la fin de la session. Vers 13 h, c’est donc un collègue, également enseignant en philosophie, qui est sorti lire le texte devant les étudiants.

Une fois la lecture terminée, les 200 étudiants ont décidé de marcher autour du Cégep. Invoquant des raisons de sécurité routière, les policiers de Québec ont finalement réussi à les encercler et à procéder à une quarantaine arrestations dont, certaines, musclées. Depuis le début du mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité, les collégiens du Cégep de Limoilou se sont prononcés contre le boycottage des cours.

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Le lendemain de la manifestation animée du 15 mars 2012 contre la brutalité policière à laquelle des milliers de gens ont participé, le maire de Montréal a déclaré qu’il voulait interdire le port des masques dans les manifestations. Il a ordonné à la Commission de sécurité publique de la Ville de réviser «tous les règlements municipaux» en lien avec les manifs pour éviter les «débordements» et mieux les réprimer.

Le port du masque dans les manifs découle de nombreuses raisons de se masquer, comme pour garder l’anonymat ou pour ajouter un élément artistique et festif à une dénonciation. Surtout quand on dénonce un système qui criminalise les gens par association, car le seul fait d’être présent dans une manif déclarée illégale par la police peut mener à des condamnations. Il existe déjà un article du Code criminel du Canada qui interdit de se «déguiser» dans le but de commettre un crime, donc un règlement municipal contre les masques ne serait un outil spécifique de répression politique.

Le comité Opposé à la Brutalité Policière appelle donc demain lundi 16 avril 2012 à 18h à la Place Vauquelin (à l’Ouest de l’Hôtel de Ville, 275 Notre-Dame E.) à un « Bal masqué » pour la liberté de manifester masqué et sans permis.

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L’Université de Montréal a obtenu mercredi une injonction interlocutoire provisoire empêchant la tenue de manifestations qui empêcheraient les employés et les étudiants d’avoir accès à l’ensemble de ses installations. Le jugement ordonne aux associations étudiantes et à toute autre personne : de ne pas bloquer l’accès aux bâtiments du campus et aux salles de classe; – de s’abstenir d’empêcher, en tout ou en partie, la tenue des activités universitaires, ce qui inclut notamment les cours, les réunions et la prestation des services; de s’abstenir d’intimider ou de menacer tout membre de la communauté universitaire, de même que les visiteurs de l’Université et toute personne en relation avec l’UdeM.
L’injonction est valide jusqu’au 20 avril, les contrevenants sont passibles d’outrage au tribunal.

Des centaines de personnes ont manifesté jeudi à l’Université de Montréal et dans ses environs pour dénoncer l’injonction obtenue par la direction. 20.331 étudiants de l’Université de Montréal sont en grève, dont quelques centaines qui débraient depuis le mois de février.
Les étudiants qui contestent la hausse des droits de scolarité de 1625$ sur cinq ans ont forcé le Collège de Valleyfield à fermer ses portes jeudi en se présentant par centaines pour bloquer les accès de l’établissement, après avoir appris que la direction avait décrété la reprise des cours. À Québec, la Cour supérieure a prolongé l’injonction interlocutoire qu’elle avait accordée il y a dix jours à un étudiant qui souhaitait pouvoir suivre son cours. Un autre étudiant a aussi obtenu une injonction provisoire de la Cour supérieure, jusqu’au 23 avril, pour qu’il puisse suivre ses cours.

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Les sociétés de télécommunications seraient forcées de décrypter des messages pour des agences gouvernementales si le gouvernement fédéral canadien légifère en suivant les recommandations d’un rapport officiel. Le rapport sur la « situation du crime organisé » déplore que si les télécommunications peuvent être aisément interceptées, les prestataires de services ne fournissent pas toujours les informations sous une forme lisible aux agences d’application de la loi (en raison du cryptage employé automatiquement par certains systèmes). Le comité soutient que la législation fédérale pourrait exiger que les informations soient fournies sous une norme directement lisible.

En octobre dernier, René Gonzalez, un des cinq Cubains condamnés en 2001 aux Etats-Unis pour des faits d’espionnage, avait été libéré après plus de treize ans dans les geôles américaines en isolement presque total. Le gouvernement a toutefois imposé des conditions à cette libération. Parmi celles-ci, l’obligation de rester sur le territoire américain durant trois ans, obligation entrainant l’impossibilité de voir sa femme et sa mère, celles-ci étant interdites de séjour aux Etats-Unis. Depuis sa libération, René Gonzalez vit en résidence surveillée à une adresse gardée secrète afin de le protéger de diverses organisations basées à Miami (les cinq Cubains ont entre autres été condamnés pour avoir infiltré le milieu contre-révolutionnaire cubain à Miami). Le 20 mars, la justice américaine a accordé à René Gonzalez le droit de se rendre à Cuba pour deux semaines dans le cadre d’une visite familiale et privée. Il est arrivé sur place vendredi après-midi, et aura notamment la possibilité de rendre visite à son frère, grièvement malade.