Le 28 juillet dernier, Robert Bryan, avocat du militant Mumia Abu Jamal, a déposé un nouveau recours auprès de la justice fédérale pour tenter de lui sauver la vie. Cela fait 28 ans que ce dernier se trouve dans le couloir de la mort à la suite d’une parodie de procès dans lequel il était accusé du meurtre d’un policier en 1982. Depuis lors, de nombreux témoignages ont démontré que les éléments à charge étaient pour la plupart faux, montés de toute pièce, et que les preuves avaient été trafiquées. Malgré cela, en 2008, la Cour Suprême confirme sa culpabilité, mais suspend provisoirement sa peine de mort. En 2009, la demande de la défense que se tienne un nouveau procès qui soit équitable est rejetée. Enfin, en janvier dernier, le dossier de Mumia était renvoyé par la Cour Suprême devant la cour d’appel de Pennsylvanie, lui demandant de revoir sa décision de commuer la condamnation à mort du prisonnier. Ce 28 juillet, son avocat a donc introduit un nouveau recours, dont il explique l’objectif: ‘Un nouveau pas décisif dans la bataille juridique pour sauver la vie de mon client: le 28 juillet, nous avons déposé un recours devant la Cour Fédérale du Troisième District de Philadelphie. L’enjeu est de savoir si Mumia sera exécuté ou s’il se verra accorder un nouveau procès avec jury sur la question de la condamnation à mort. Nous avions gagné sur ce point mais en début d’année, la Cour Suprême des Etats-Unis a statué que le cas devait être réexaminé par la Cour Fédérale de Philadelphie’.

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Depuis plusieurs années, les agences fédérales américaines ont protégé l’utilisation des scanners corporels en affirmant que toutes les images visionnées étaient systématiquement effacées. Mais finalement, il semblerait que certaines agences policières stockent malgré tout des images. Le département de la Justice des Etats-Unis a d’ailleurs admis cette semaine qu’il avait enregistré clandestinement des dizaines de milliers d’images filmées par un scanner corporel dans un tribunal de Floride. Et l’on ne parle ici que d’un seul appareil. Ces révélations surviennent alors que la Secrétaire d’Etat à la Sécurité Intérieure vient d’annoncer que tous les principaux aéroports américains allaient être dotés de ce système. Cette vague de divulgations quant aux réelles capacités de tous ces appareils et la manière dont ils sont vraiment utilisés en pratique relance le débat sur la protection de la vie privée, des données personnelles et des engagements pris par les autorités et non-respectés.

Ce mardi, neuf militants ont déployé une banderole sur la Calgary Tower pour dénoncer les liens entre l’industrie pétrolière et les autorités. Parmi eux, un belge. Un terme de l’action, les neufs participants à l’action ont été arrêtés. Huit d’entre eux, canadiens, ont été relâchés sous caution dans l’attente d’une comparution devant le juge. Quant au belge, il a été maintenu en détention, car les autorités veulent s’assurer qu’il ne quittera pas le pays. Un juge doit décider ce jeudi de son maintien derrière les barreaux, mais s’il était libéré, les autorités garderaient son passeport pour l’empêcher de s’échapper.

Depuis le 21 juillet dernier, Gerardo Hernandez Nordelo (un des ‘5 Cubains’) avait été transféré en cellule de confinement, le ‘hueco’. Il était enfermé 24 heures sur 24 dans une cellule de deux mètres sur un en compagnie d’un autre détenu. La température y atteignait les 35 degrés, avec pour seule aération, une fente en haut d’un des murs de la cellule. Ce n’est pas la première fois que le prisonnier se voit infliger cette sanction. Jamais pour des problèmes de comportement mais toujours au moment où un recours judiciaire est en route (cette fois, l’Habeas Corpus introduit fin mai pour obtenir une révision de sentence). Cette manoeuvre du parquet américain empêche Gerardo Hernandez Nordelo d’avoir des contacts avec ses avocats, ce qui constitue une atteinte aux droits de la défense et à une justice impartiale. Grâce à une vaste vague de protestations et de manifestations ainsi qu’à l’intervention de ses avocats, le prisonnier est sorti du ‘hueco’ ce mardi 3 août pour retourner en cellule.

Anthony Graber vit dans le Maryland. Dernièrement, il a filmé un policier qui sortait son arme lors d’un contrôle routier et a posté sa vidéo sur YouTube. Pour ce fait, il pourrait être condamné à seize ans de prison s’il est reconnu coupable d’avoir violé la loi d’état sur les écoutes. La police américaine a tendance à être de plus en plus hostile envers les passants qui enregistrent ou filment ses agents. Mais ici, l’ampleur de la réaction de la police d’état du Maryland est sans précédent. Une fois qu’elle a appris que la vidéo se trouvait sur internet, la maison des parents de Graber a été perquisitionnée et quatre de ses ordinateurs ont été saisis. Graber a été arrêté et incarcéré. Cette répression est clairement une méthode d’intimidation violente car, selon son avocat ‘pour accuser Graber d’avoir violé cette loi (prévue pour protéger les communications entre deux parties), il faudrait déduire qu’un officier de police sur la voie publique, portant un badge et un uniforme, dans l’exercice de ses fonctions officielles, contraignant quelqu’un à s’arrêter, d’une quelconque manière a un droit d’intimité au moment où il entame sa conversation avec l’automobiliste’.

Selon un rapport de Service de Recherche du Congrès, les opérations militaires depuis le 11 septembre 2001 ont coûté plus de 1 trillion de $, faisant de la « guerre contre le terrorisme » la seconde guerre la plus coûteuse (après la Deuxième Guerre mondiale) pour les contribuables américains. La CRS a calculé en tenant compte des dollars actuels, des dollars constants (ajusté à l’inflation) et du pourcentage du produit intérieur brut.

Les policiers de Toronto ont lancé un mandat d’arrestation contre une femme qu’ils associent aux affrontements survenus durant le Sommet du G20. Six accusations de « méfaits de plus de 5000 $ » pourraient être déposées contre la jeune femme, dont les policiers affirment qu’elle aurait incité d’autres personnes à causer des dommages.
Les policiers croient que K. P. aurait été impliquée dans l’attaque d’une voiture de patrouille et dans la mise à sac de plusieurs commerces. La police a demandé à la femme. La police de Toronto a également publié 21 nouvelles photos de personnes recherchées pour avoir participé à la casse lors du Sommet du G20. Jusqu’à maintenant, plus de la moitié des personnes recherchées ont été identifiées moins de 12 heures après la publication de leur photo.

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Le logiciel de reconnaissance faciale que la police de Toronto utilisera pour traquer des suspects dans son enquête de sommet G20 est un outil immédiatement disponible qui peut trier par des bases de données multiples très rapidement.

L’Association de Banquiers Canadiennes a acheté et a installé ce logiciel parce que « les banques et le CBA ont des fonctions investigatrices, aussi. Nous étudions des crimes commis contre des banques, » a dit le porte-parole de la CBA. Leur source sont surtout les photos des caméras de surveillance dans des banques. Les banques compilent leurs informations et les communiquent à la police. La coopération entre police et le CBA s’est développée suite à des mois de réunions de « pré-sommet G20 » entre banques, villes et polices.

Dans l’enquête sur le G20, le CBA et ses techniciens ont reçu une formation dans l’utilisation du logiciel de reconnaissance faciale qui aidera la police à essayer de faire correspondre leurs images à celles d’autres bases de données, comme celle l’Agence du Service des Frontières de Canada. La police de Toronto a publié les photographies de 10 suspects et a demandé à l’aide du public dans leur identification.

Les attentats du 11 Septembre ont entraîné une croissance incontrôlable des services de renseignement américains. Au prix peut-être de leur efficacité s’inquiète le Washington Post après une vaste enquête de deux ans.

Les chiffres révélés donnent le vertige. Depuis 2001, 263 organisations ont été créées ou réaménagées. En tout, 1.271 agences gouvernementales et 1.931 compagnies privées, réparties sur 10.000 sites, travaillent sur des programmes liés à la lutte contre le terrorisme ou au renseignement. Près de 854.000 personnes disposent d’accès à des informations secrètes. Trente-trois bâtiments ont été construits ou sont en cours de construction rien que dans l’agglomération de Washington. Soit l’équivalent en surface de trois Pentagones. 75 milliards de dollars (58 milliards d’euros) ont été consacrés en 2009 au renseignement, deux fois plus qu’avant le 11 Septembre. Et encore ce chiffre ne représente que la partie des programmes officiels. Beaucoup de missions restent officieuses et ne sont pas comprises dans cette somme.

Cette avalanche d’institutions entraîne des redondances administratives et des chevauchements. Le Washington Post a ainsi recensé 51 organisations fédérales situées dans 15 villes différentes, toutes chargées de surveiller la circulation des fonds des réseaux terroristes. Une faiblesse qui a éclaté au grand jour après la tuerie de Fort Hood, où un soldat de confession musulmane a abattu 13 camarades en novembre dernier. L’institution chargée du contre-renseignement dans l’armée, le 902e groupe de renseignement, aurait dû se pencher sur les informations préoccupantes récoltées sur le commandant Hasan, comme ses menaces et ses mails avec un imam radical yéménite. Il a préféré se concentrer les groupes terroristes évoluant aux Etats-Unis, une mission déjà remplie par le Département de la sécurité intérieure et par une unité du FBI. «C’est un manque de concentration et non un manque de ressources qui a été au cœur de Fort Hood», regrette le Washington Post.

De même, ces services de renseignement produisent environ 50.000 rapports par an et nombre d’entre eux sont ignorés ou se répètent. Dès que quelque chose se produit, toutes les agences veulent le couvrir et resservent des données déjà en circulation. Un autre handicap des institutions du renseignement américain est leur niveau de confidentialité. Certains programmes sont tellement secrets que leur existence n’est connue que d’une poignée de privilégiés. Cette culture du mystère et le foisonnement des services entravent le partage des informations entre agences. Le Washington Post cite l’exemple du vol Amsterdam-Détroit. Plusieurs organisations ont recueilli des informations sur le projet d’attentat raté d’Umar Farouk Abdulmuttalab mais personne n’a réuni les pièces du puzzle car le système est si gigantesque que les responsabilités sont devenues brouillées.

Plus de 500 personnes ont manifesté à Montréal samedi après-midi pour manifester contre les arrestations policières effectuées durant le G20 à Toronto. Menée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC2010), les manifestants arborant drapeaux communistes et anarchistes, ont marché en critiquant les forces policières, les gouvernements et les grandes compagnies. La foule a particulièrement applaudit le porte-parole de l’Union communiste libertaire (UCL), notamment lorsqu’il s’est questionné sur «l’importance accordée à quelques vitrines brisées, alors que des millions de vies le sont dans l’anonymat».

Plusieurs de ces présumées victimes innocentes des opérations policières du G20 étaient présentes lors de la manifestation, dont Camille, une jeune femme qui a été arrêtée alors qu’elle se trouvait dans une voiture avec des amis, loin du périmètre de sécurité établi autour des lieux de rencontre des dignitaires du G20. Un des représentants de la CLAC2010 a, lui aussi, vécu une arrestation qu’il croit injustifiée. Il a été arrêté le samedi matin, avant même les incidents, alors qu’il se trouvait dans le dortoir d’une école où il avait passé la nuit.

Manifestation à Montreal contre la répression au G20

Manifestation à Montreal contre la répression au G20