Mercredi 8 mars, des dizaines de milliers de manifestantes ont défilé dans les rues de Mexico à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Au Mexique, au moins 10 femmes sont assassinées par jour, et 95 % des cas restent impunis. Plusieurs heurts ont eu lieu sur le parcours de la manifestation. Heurts aussi à Tlaxcala où les manifestantes ont tagués et tenté d’abattre les structures métalliques protégeant le palais du gouvernement (photo). La police est intervenue. À Oaxaca, des manifestantes se sont introduits dans le ministère du tourisme. Des manifestantes ont affronté la police anti-émeute et ont mis le feu à des portes et à une fenêtre du palais du gouvernement mexicain de Nuevo León, à Monterrey.

 

Lundi soir, une série d’affrontements a eu lieu à Santiago, dans les environs de la place Baquedano, après qu’un appel ait été lancé pour commémorer le troisième anniversaire de la mort de Cristián Valdebenito, qui a succombé à l’impact d’une bombe lacrymogène des Carabineros dans le cadre de la « flambée sociale ». Les carabiniers ont signalé l’arrestation de quatre personnes pour trouble à l’ordre public.

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Plusieurs personnes ont été blessés lors d’un affrontement entre les forces de l’ordre et des manifestants opposés à la présidente Dina Boluarte, dans la région de Puno. Des centaines de personnes indigènes ont manifesté le 4 mars dans la ville de Juli, située à 1 400 km au sud-est de la capitale, pour exiger la démission de la dirigeante péruvienne, qui a succédé il y a près de trois mois au président Pedro Castillo. Un affrontement a éclaté avec les forces de l’ordre, faisant 16 blessés, dix civils et six militaires, selon les autorités qui ont également indiqué qu’un poste de police avait été incendié au cocktail Molotov. Les heurts ont éclaté lorsque les forces de sécurité, composées de policiers et de soldats, ont fait usage de leurs armes à feu pour disperser les manifestants.

Plusieurs municipalités de la région du Bajo Cauca d’Antioquia ont été le théâtre d’affrontements en raison de la grève minière commencée vendredi 3 mars. Dans la municipalité d’El Bagre, des mineurs ont pénétré dans les bureaux des chantiers de l’Empresa Mineros Aluvial en signe de protestation. Dans la municipalité de Caucasia, des manifestants encagoulés ont causé des dommages à la Casa de la Cultura, à la Casa de la Justicia, à la Personería municipale, à la succursale de Bancolombia et à divers bureaux municipaux tels que les secrétariats de la Santé, des Finances et du Trésor. La société Mineros Colombia a publié un communiqué dans lequel elle annonce suspendre ses opérations faute de sécurité.

Un paysan et un policier ont été tués jeudi lors d’affrontements qui ont eu lieu pendant une manifestation contre une compagnie pétrolière dans le sud-ouest de la Colombie. Les incidents ont éclaté jeudi 2 mars à Los Pozos, près de San Vicente del Caguan, à environ 500 km au sud de Bogota. Des protestataires ont lancé des cocktails molotov sur les installations de la compagnie Emerald Energy, filiale du groupe d’État chinois Sinochem, et ont affronté la police. Des vidéos ont montré un incendie et des groupes de manifestants armés de bâtons traînant au sol un policier qui les supplie de ne pas le passer à tabac. Les manifestations contre Emerald Energy ont commencé en novembre. Les protestataires reprochent à l’entreprise de ne pas avoir tenu certaines promesses faites aux habitants de la région, comme des constructions d’infrastructures et de routes.

Dans l’après-midi du jeudi 23 février, deux manifestations ont eu lieu dans différents quartiers de Bogota, dans deux des institutions éducatives les plus connues de la capitale : l’Université nationale et le Colegio Mayor de Cundinamarca. La première de ces manifestations a eu lieu très près du centre de Bogota, dans le secteur de la Macarena. Les étudiants du Colegio Mayor de Cundinamarca protestaient contre l’expiration des polices d’assurance des étudiants et le manque d’entretien de la structure de l’école. Des manifestants cagoulés ont lancé des objets contondants et incendiaires sur la police. À un autre endroit de la ville, sur la 26e rue, au niveau du campus principal de l’Université nationale, des manifestants cagoulés ont détruit le portail d’entrée de l’université.

Le 15 février, les unités de la Force spéciale conjointe (FEC) et les guérilleros du Parti communiste militarisé du Pérou se sont affrontés dans les environs de Quebrada « Eloy », dans le district de Vizcatán del Ene. À la suite de l’affrontement, un maoïste a été capturé et emmené à bord d’un hélicoptère Mi-171 de l’armée de l’air péruvienne. Lors de l’extraction de la patrouille, d’autres guérilleros ont mitraillé l’hélicoptère, blessant deux militaires et endommageant légèrement l’appareil. Les opérations militaires se sont intensifiées dans la région VRAEM depuis l’embuscade dans laquelle sept policiers péruviens ont été tués (voir notre article).

A l’appel d’organisations syndicales et civiles une foule s’est rassemblée jeudi dans la matinée dans le centre ville de Paramaribo . Le taux des changes n’en finit plus de dégringoler au Surinam, ce qui provoque un violente hausse des prix des denrées alimentaires et des combustibles et carburants. Ce jeudi était aussi celui de l’examen de la situation du pays par le FMI, qui impose comme toujours des mesures drastiques dont souffre la population. Vers midi, les manifestants ont pris pour cible l’Assemblée Nationale, en dépavant les trottoirs et jetant des pierres vers l’intérieur du Parlement. Ils ont forcé l’enceinte et commis des dégradations. La foule s’est ensuite rassemblée derrière un camion faisant office de podium pour essayer de descendre vers le Bureau du Président. Les forces de l’ordre police et armée faisaient barrage, pour les en empêcher, ce qui a galvanisé la colère des manifestants. Vers 12h30, ils ont caillassé les forces de police. Ces derniers ont répliqué en mettant la foule en joue avec leurs armes automatiques. A 13h30, la police à donné le signal de la charge avec des rafales d’armes automatiques tirées en l’air, l’utilisation des gaz lacrymogènes et une charge à la matraque. Le vent était en faveur de la police, qui a pu disperser la foule. Un coup de feu a été tiré sur un pneu avant du camion-podium, l’immobilisant. Par ces manœuvres, la police a repris la maîtrise du terrain.

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Samedi 11 février, à 9 h 45, dans les environs du village de Natividad, à La Convención (Cuzco), dans la vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), huit membres de la police nationale ont été pris en embuscade par les guérilleros du Parti communiste militarisé du Pérou marxiste-léniniste-maoïste (MPCP-MLMPM). L’embuscade a été tendue en représailles à l’opération « Patriote », menée entre le 11 et le 17 août 2022, qui a représenté la plus grande offensive militaire au cœur de la vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), et le coup le plus dur porté aux guérillas maoïstes ces dernières années. Les policiers circulaient dans un pick-up 4×4 lorsqu’ils se sont dfait mitrailler. Le véhicule a versé. Les guérilleros se sont emparés des armes des policiers avant de partir. Sept policiers ont été tués, et un capitaine de la police, quoique blessé, a survécu à l’attaque.

Des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers lors d’une protestation contre le gouvernement dans les rue de Lima. Le Conseil métropolitain de Lima a approuvé une interdiction des rassemblements publics dans une zone de 10,3 kilomètres carrés autour du centre historique de la capitale. Le maire a souligné que cet accord est une « étape transcendantale » pour transformer le centre de Lima en une attraction touristique de classe mondiale. À cette fin, il a appelé à une coordination étroite avec la police et le ministère de la Culture. Le bureau du procureur municipal poursuivra les contrevenants. Il s’agit bien entendu d’une mesure visant la vague de protestations contre la présidente par intérim, Dina Boluarte. Et comme les manifestants ont utilisé des barres pour enlever les pavés des trottoirs de l’Avenida Abancay pour attaquer la police, le conseil municipal a fait retirer 518 mètres carrés de pavés afin qu’ils ne soient pas utilisés comme projectiles.