Ana Belén Montes était une analyste du Pentagone engagée par la Defense Intelligence Agency. L’une de ses premières missions de cette Porto-ricaine a été de se rendre à Cuba pour étudier l’armée cubaine. Dans le cadre de son travail, elle a eu accès à presque tout ce que les services de renseignement possédaient sur Cuba, y compris ceux de la CIA et du département d’État. Pendant 16 ans, elle aurait partagé ces informations … avec Cuba. En 2001, Ana Belén Montes a été arrêtée par le FBI et accusée de « conspiration d’espionnage » en faveur de Cuba. Elle a été condamnée à 25 ans de prison sans possibilité de libération conditionnelle et envoyée dans une prison de la base navale du Texas. La date de sa libération est prévue pour le 1er juillet 2023. Lors de son procès, Ana Belén Montes a témoigné : « Je me suis engagée dans cette activité (…) parce que j’ai obéi à ma conscience plutôt qu’à la loi. Je crois que la politique de notre gouvernement à l’égard de Cuba est cruelle et injuste (…) et je me sentais (…) obligée d’aider l’île à se défendre contre nos efforts pour imposer nos valeurs et notre système politique. »

Nina Alejandra Droz Franco a été arrêtée à San Juan, à Porto Rico, après avoir bloqué une ligne de policiers anti-émeute lors d’une grande manifestation et rébellion le 1er mai 2017. Elle a été accusée d’avoir tenté de mettre le feu au bâtiment du Banco Popular, cible de la manifestation. Les banques, en collusion avec le Fiscal Control Board imposé en 2016, ont réduit Porto Rico à la misère. Nina a été condamnée à 37 mois de prison et à trois ans de probation. Il est possible qu’elle soit transférée dans une prison américaine.

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Au moins 2 morts et 37 blessées, tel est le bilan partiel de la journée de mobilisation du 22 août à Port-au-Prince. A l’initiative de plusieurs organisations syndicales, politiques et populaires, des nombreux manifestants ont gagné les rues de la capitale pour dénoncer la remontée spectaculaire de l’insécurité, la vie chère et la pénurie du carburant sur le marché local. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule des manifestants. Des barricades de pneus usagés enflammés ont été levées sur la route nationale No2, dans la municipalité de Carrefour, sur la route de l’aéroport international de Port-au-Prince et ailleurs encore. Un militant politique a été tué par balle quand des individus armés, hostiles à la manifestation, ont fait feu en direction de la foule. Des mouvements de protestations massifs onbt également eu lieu au Cap-Haïtien (Nord), aux Cayes (Sud), à Jacmel (Sud-Est), à Miragoane (Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti), à Petit-Goâve (à 68 km au sud de Port-au-Prince).

Des dizaines de manifestants non identifiés se sont rassemblés jeudi 18 août après-midi devant le siège du gouvernement, la « Casa Rosada », pour lancer des projectiles et insulter des membres du parti au pouvoir. Alors qu’ils lançaient des feux d’artifice en direction du palais, la police est intervenue avec un renfort de pompiers qui, depuis l’intérieur de la clôture, ont repoussé la manifestation avec de l’eau. Certains manifestants ont allumé des feux d’artifice pour les faire exploser à la porte d’entrée sur la rue Balcarce, et caillassé policiers et pompiers qui défendaient le palais.

La justice mexicaine a ordonné vendredi l’arrestation de l’ancien procureur général du pays ainsi que de 64 policiers et militaires pour la disparition en 2014 de 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa. L’ex-procureur général Jesus Murillo Karam a été appréhendé à son domicile de Mexico pour « disparition forcée, torture et délits contre l’administration de la justice ». Des mandats d’arrêt ont aussi été lancés contre 20 responsables de l’armée, 44 policiers, 14 membres du cartel de narcotrafiquants Guerreros Unidos et cinq fonctionnaires pour leur implication présumée dans cette affaire. Murillo Karam, qui avait exercé ses fonctions sous le président Enrique Peña Nieto (2012-2018) qui avait dirigé une première enquête controversée sur ces disparitions, est un ancien poids lourd du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui a gouverné le Mexique pendant 71 ans sans interruption jusqu’en 2000. Les autorités mexicaines ont par ailleurs fait savoir qu’elles insistaient pour obtenir l’extradition de Tomas Zeron, ex-chef de l’agence d’enquêtes criminelles du bureau du procureur général. Ayotzinapa a en effet fui en Israël, où il a demandé l’asile.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, un groupe d’étudiants de l’école de formation des instituteurs d’Ayotzinapa, dans l’État de Guerrero, s’était rendu jusqu’à la ville proche d’Iguala afin d’aller à Mexico pour une manifestation. Selon l’enquête, 43 jeunes ont été arrêtés par la police locale en collusion avec Guerreros Unidos, puis tués par balles et brûlés dans une décharge. La première enquête officielle, dirigée par Murillo Karam blanchissait les autorités et accusait les narcotrafiquants d’avoir tué les étudiants en les prenant pour les membres d’une bande rivale. Le nouveau rapport officiel a établi que des militaires mexicains avaient une part de responsabilité dans la disparition et l’exécution des étudiants, mais aussi dans le meurtre de six autres personnes.

Militaires en faction devant le domicile de l’ancien procureur général

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Les forces armées péruviennes ont mené ces derniers jours une vaste opération de contre-guérilla contre les forces du Parti Communiste Militarisé du Pérou (héritier du Parti Communiste du Pérou surnommé « sentier lumineux »). L’opération baptisée « Patriote » a eu lieu dans le district de Vizcatán, dans la région de jungle appelée Vraem (Valle de los Ríos Apurímac, Ene y Mantaro). Les combats ont été durs car les maoïstes avaient aménagé la zone avec des bases, des tunnels et des cachettes. Il semble que les militaires aient pu prendre la base de l’actuel dirigeant du PCMP, Víctor Quispe Palomino, alias camarade ‘José’, saisissant divers objets et documents lui appartenant. Les forces armées péruviennes revendiquant la mort d’entre 10 et 15 guérilleros maoïstes et reconnaissent la perte de deux militaires, deux sous-officiers tués lors de la première phase de l’opération commencée jeudi, avec le déploiement de plus de 30 patrouilles dans la zone de Machaguay. Le porte-parole de l’armée péruvienne affirme que Víctor Quispe Palomino a été blessé.

combattants du PCMP

Mercredi, le centre de Buenos Aires a été paralysé par des manifestations contre le coût de la vie. La plus importante manifestation, aux abords du Parlement, a eu lieu à l’appel de syndicats, dont la grande CGT (Confédération générale du Travail), traditionnellement alliés du gouvernement péroniste de centre-gauche. Cette marche visait à « défendre le gouvernement et dénoncer ceux qui prennent le pain de la bouche des travailleurs », fustigeant en particulier les « entrepreneurs spéculateurs » accusés d’attiser l’inflation (46,2% depuis janvier, 71% sur un an). Vers 8h30 du matin, de brefs affrontements avaient eu lieu entre des manifestants de la CGT, du syndicat des camionneurs et la police. A trois kilomètres, une autre manifestation sur la Plaza de Mayo, devant le siège de la présidence, s’est rassemblée à l’appel d’organisations de gauche radicale, critiques du gouvernement et de son accord avec le FMI sur la dette. Cet accord prévoit une discipline budgétaire accrue, tendant vers l’équilibre en 2025 (contre un déficit de 3% du PIB en 2021).

Un sous-officier des forces armées péruviennes a été blessé jeudi lors d’un affrontement avec les combattants maoïstes du PCP-SL dans la région de la Vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (Vraem). Le militaire faisait partie d’un groupe qui a lancé un assaut héliporté contre la guérilla dans la région de Vizcatán, dans le département de Junín. Un militaire péruvien avait été dans la même région le 15 juillet dernier lors d’une autre confrontation avec la guérilla maoïste. Les opérations antiguérilla se poursuivent actuellement (photo).

 

 

La municipalité de Tlalpan, située dans la ville de Mexico, a connu une pénurie d’eau ces dernières semaines. Les habitants de la zone ont décidé de descendre dans la rue pour manifester, exigeant des autorités un programme d’entretien des conduites d’eau et des puits, car récemment, plusieurs fuites sont restées sans surveillance pendant des jours. Avec plus de force encore, les résidents protestataires ont aussi demandé l’arrêt des travaux d’extraction d’eau dans le quartier de La Joya. Les habitants dénoncent ces travaux en disant qu’il sont censée rediriger l’eau vers le stade Azteca, ce que dément la mairie. La manifestation se déroulait pacifiquement lorsque des centaines de policiers sont soudainement arrivés sur les lieux et ont commencé à intimider puis frapper les manifestants.

Dans l’après-midi du jeudi 4 août, des affrontements ont éclaté entre des manifestants étudiants cagoulés et policiers de l’escadron mobile anti-émeute (Esmad) de la police sur l’avenue Circumvalar, à proximité du campus Macarena de l’université du district. Les manifestants cagoulés ont protesté en guise d' »adieu », selon eux, au gouvernement du président Ivan Duque, qui, ce dimanche 7 août, cessera d’être le président des Colombiens. Les manifestants portaient d’ailleurs une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Chao Duque ». Pendant ce temps, les étudiants du Service national d’apprentissage SENA ont commencé à manifester vers midi, arrivant cet après-midi à l’Avenida Caracas et à la Calle 52 dans une direction sud-nord.

La justice colombienne a reconnu coupable 22 inculpés (19 militaires de la 16e Brigade, un agent des services de renseignement et deux civils) militaires de crime de guerre et crime contre l’humanité pour le meurtre de 303 civils présentés comme des guérilleros tués au combat entre 2005 et 2008. Selon la Juridiction spéciale pour la paix (JEP), né de l’accord de paix de 2016 avec les FARC, cette pratique dite des « faux positifs » étendue à plusieurs unités militaires entre 2002 et 2008 sous le gouvernement de droite d’Alvaro Uribe, a fait 6402 victimes. Ces exécutions sommaires étaient destinées à gonfler les résultats de l’armée dans la lutte contre les guérillas, notamment celle des FARC. En échange, les soldats bénéficiaient de diverses gratifications. Les 22 inculpés sévissaient dans le département de Casanare (centre). La majorité de leurs 303 victimes étaient des hommes âgés de 18 à 25 ans, mais neuf femmes, des personnes âgées, des personnes souffrant de déficiences cognitives ont été recensées.

 

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