Le pouvoir exécutif paraguayen a demandé aux parlementaires de voter l’état d’exception dans cinq départements du nord du pays : Concepcion, San Pedro, Amambay, Presidente Hayes et Alto Paraguay, de manière à pouvoir lutter contre un mouvement de guérilla révolutionnaire actif ces derniers mois: l’Armée du Peuple Paraguayen (EPP). Les sénateurs ont accédé à cette demande le vendredi 23 avril. Un camp de base a été découvert le 22 avril par des militaires paraguayens déployés dans la zone.

L’EPP a assumé plusieurs combats meurtriers avec les forces de sécurité paraguayenne. Elle a aussi mené plusieurs enlèvements associant auto-financement et propagande. C’est ainsi qu’en janvier, elle avait enlevé un latifundiste pour obliger sa famille à donner de la viande aux habitants d’une banlieue pauvre de la capitale paraguayenne et du département de Concepción. La photo prise aux alentours du palais du gouvernement dans le petit stade de foot Resistencia, montre quelques uns des centaines d’habitants du quartier Chacarita ont formé de longues queues ce matin pour recevoir de la viande conditionnée en sacs de trois kilos. Des policiers en uniforme ont maintenu l’ordre au cours de cette opération.

Distribution de vivres après un enlèvement de l'EPP au Paraguay

Distribution de vivres après un enlèvement de l’EPP au Paraguay

Deux guérilleros des FARC ont été tués dimanche dans un combat près de Vicente San del Caguan, dans le département du Sud-Caqueta. Trois autres ont été tués dans la municipalité Agustin San (département du Huila du Sud-Ouest). Quatre soldats ont été blessés au cours de ces raids qui ont aussi provoqué l’arrestation d’un responsable présumé des FARC connu sous le pseudonyme ‘d’Alcides’.

La Police nationale a en outre annoncé l’arrestation d’une membre de FARC connue sous le nom d »Andrea’, lors d’un raid dans le département d’Arauca. L’armée a arrêté un responsable des FARC connu sous le nom de ‘Pompilio’, lors d’une opération dans la ville Planadas de département Tolima.

Un soldat a été tué et autre blessé samedi dans une embuscade des FARC contre un convoi de l’armée à Porto Rico, le département de Meta. Les guérilleros ont aussi mis le feu à trois camions militaires.

Le président fondateur du PCP-SL, Abimael Guzman, le « président Gonzalo », et sa compagne, Elena Iparraguirre, elle-même dirigeant du PCP-SL, ont commencé, mardi 20 avril, une grève de la faim dans leur prison respective, a rapporté leur avocat.

Emprisonnés depuis dix-huit ans, ils protestent contre les autorités péruviennes qui ne leur donne pas les documents nécessaires pour réaliser les démarches administratives à leur mariage. Le mariage leur donnerait un droit de visite que les autorités veulent éviter. Il y a déjà plusieurs mois que l’avocat a annoncé la volonté d’Abimael Guzman, 75 ans et d’Elena Iparraguirre, 62 ans de se marier. Ensemble, ils ont mené la guerre populaire. Ils étaient aussi ensemble le 12 septembre 1992, lorsque la police perquisitionna la base où ils logeait le président Gonzalo. Jugés pour « terrorisme aggravé contre l’Etat » et « d’homicides qualifiés » (la photo les montre à leur procès, en novembre 2004), ils purgent aujourd’hui, chacun de leur côté, une peine de prison à perpétuité.

Abimael Guzman, le

Abimael Guzman, le

C’est ce mardi qu’est tombé le verdict dans le procès de l’ancien président argentin Reynaldo Bignone. Il était poursuivit pour son implication dans l’enlèvement, la torture et le meurtre de 56 personnes dans le camp de concentration de Campo de Mayo, à l’ouest de Buenos Aires. Artisan de la ‘sale guerre’ menée par la dictature militaire instaurée en Argentine entre 1976 et 1983, Bignone est considéré comme l’un des plus hauts responsables de ce camp, dont la plupart des 4000 opposants au régime qui y ont été enfermés sont aujourd’hui toujours portés disparus. On estime à 30.000 le nombre de personnes et de prisonniers politiques qui ont ‘disparu’ (plus que probablement kidnappés, puis assassinés) durant les sept années de dictature de la junte militaire dont faisait partie Bignone. Sur les six autres cadres du régime militaire également considérés comme des responsable de Campo de Mayo et jugés lors de ce procès, cinq ont été condamnés à des peines allant de 17 à 25 ans. Seul un ancien policier a été acquitté.

Reynaldo Bignone

Reynaldo Bignone

Deux membres présumés des FARC ont été tués dimanche à la frontière entre la Colombie et l’Equateur lors d’une fusillade les opposant aux forces équatoriennes. Celles-ci affirment avoir saisi deux fusils d’assaut, des explosifs, un équipement de communication, dix sacs à dos contenant de la nourriture, de la ‘littérature subversive’ ainsi que des vêtements civils et militaires. Depuis début 2008 et le raid non-autorisé mené par l’armée colombienne contre un camp de rebelles sur son territoire, l’Equateur a accru sa présence sur la zone frontalière et mène des offensives régulièrement. Le mois dernier, les militaires ont annoncé la destruction d’un camp des FARC situé à la frontière et qui servait d’usine de fabrication d’explosifs. Selon le gouvernement équatorien, il y a aurait actuellement 187 camps clandestins sur son territoire.

Les opérations des forces armées honduriennes dans la région de l’Aguan pour déloger les paysans qui y ont récupéré leurs terres illégalement occupées par les propriétaires terriens continuent. Le 8 avril, elles avaient attaqué la coopérative paysanne ‘La Confianza’, assassinant un de ses membres. Ce 13 avril, elles ont fait irruption avant le lever du soleil dans celle appelée ‘El Despertar’, qui comme ‘La Confianza’, fait partie du Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguan. Des militaires et des policiers armés jusqu’aux dents se sont introduits dans les maisons pour en déloger les habitants (hommes, femmes, enfants et vieillards) de manière extrêmement brutale. Plusieurs personnes ont été emmenées, traînées par les cheveux, sans avoir même pu s’habiller. Elles ont été séquestrées pendant plusieurs heures, et relâchées après que les militaires leurs aient dit qu’ils les avaient identifiées. Toutes les maisons ont été fouillées de fond en comble et les villageois ont été terrorisés. Le gouvernement putschiste de Profirio Lobo poursuit sa politique de répression envers les communautés paysannes par les agressions armées, les enlèvements et les assassinats dans le but de déplacer tous ces habitants.

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Hier, Jose Leonel Alvarez Guerra, 35 ans, habitant le quartier Manga Seca de Tocoa, membre du Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán (MUCA) actif au sein de la coopérative paysanne La Confianza a été assassiné à son domicile. Il a été tué de 5 balles par deux individus juchés sur une moto qui ont pris la fuite immédiatement après les coups de feu.

Les paysans de l’Aguán souffrent après avoir tenté de récupérer les 35.000 hectares de terres occupées illégalement par les propriétaires terriens alors que ces derniers n’ont aucun droit sur des terres appartenant à l’Etat. Le gouvernement putschiste de Porfirio Lobo a répondu à ces récupération avec la force brute afin de tenter de les déloger. La police et les forces armées de Colon opèrent à bord de véhicules avec des plaques particulières, ils sont armés de fusils et sont entrain de mener des opérations contre le MUCA. Depuis le week-end dernier un assaut est en cours contre les coopératives paysannes de la rivière Aguán. Des troupes ce sont positionnées durant le week-end et sont passées à l’assaut cette semaine. L’opération est appelée opération ‘Trueno’ (Tonnerre).

Dans le département d’Yoro au nord du pays, les opérations de répressions lancées par les forces militaires ont fini avec la mort de 5 paysans.

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Le Département Administratif de la Sécurité (Departamento Administrativo de Seguridad – DAS) annoncé mardi que Rodrigo Gaitan Rincon, ‘el Pija’, un des guérilleros les plus recherché du 27ème Front des FARC avait été capturé dans la nuit de lundi à mardi dans la ville de Villavicencio, la capitale du département de Meta. Rodrigo Gaitan Rincon était recherché notament pour avoir organisé en novembre 2006 l’attaque à la voiture piégée de la carserne de la 7e Brigade de l’armée colombieenne à Villavicencio (photo). Plus tôt lundi, une unité anti-terroriste de la police colombienne avait arrêté Ruben Dario Granda, le frère du responsable des Affaires Etrangères des FARC, Rodrigo Granda, dans Bogota pour aide à la guérilla. L’Armée colombienne a d’autre part découvert un dépot des FARC contenant 727 kilos d’explosif dans une zone rurale du Puerto Rico, dans le département du Caquetá, où plusieurs Fronts des FARC sont actifs.

attaque des FARC contre l'armée (novembre 2003)

attaque des FARC contre l’armée (novembre 2003)

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Diomedes, 27 ans, est un des 7.500 prisonniers politiques détenu par l’Etat colombien. Son état de santé calamiteux est dû au fait que le 25 mai 2002, blessé, les militaires lui ont tiré un coup de fusil à bout portant dans l’estomac qui a touché sa moelle épinière ; un militaire lui a arraché un oeil avec un poignard et lui a tranché la gorge pour le faire passer pour un guérillero « mort au combat ». Après avoir miraculeusement survécu, il a été emprisonné et condamné à 17 ans de prison pour rébellion. Il est actuellement détenu dans le quartier trois de la prison de Palogordo (Girón – Santander) ; il se déplace en chaise roulante en raison de sa paraplégie.

Il y a un an, il s’est fait une petite blessure qui n’a pas été traitée comme elle l’aurait dû, en dépit des demandes. Ce n’est qu’en octobre 2009 que l’on s’est aperçu que la blessure avait été infectée par une bactérie pseudomone (bactérie agressive qui s’attaque aux personnes dont les défenses sont affaiblies) ; l’administration de gentamicine n’a pas permis de l’éliminer ; par la suite, le dispensaire s’est contenté de soigner la blessure à l’isodine alors qu’elle était toujours infectée et dégageait une forte odeur. Les 30 novembre et 1er décembre 2009, tant Diomedes que 18 autres prisonniers politiques du quartier trois de la prison de Girón ont mené une grève de la faim pour exiger des soins médicaux urgents.

Diomedes a été sorti de la prison le 1er décembre et conduit à l’hôpital universitaire de Bucaramanga, uniquement pour faire cesser la grève de la faim, car on l’a gardé là-bas jusqu’au 3 décembre sans lui prodiguer aucun soin, puis on l’a ramené à la prison dans le même état. Ensuite, Diomedes a été traité dans la prison avec des ampoules de céphalexine, qui ont provoqué une forte réaction allergique ; le 8 décembre, il a appris qu’une partie de l’os du talon était touchée par l’infection, ce qui nécessitait une intervention chirurgicale spécialisée immédiate. Il ne reçoit pas le traitement requis ; la blessure infectée s’élargit et s’approfondit, le pied gauche est fortement enflammé et prend une couleur quasi noire, et on peut voir l’os à l’oeil nu.

Diomedes

Diomedes

Avant-hier, Miguel Alonso Oliva, 22 ans, a été assassiné avec une arme à feu par un ‘agent de sécurité’ de l’une des plantations de palmiers africains dans la Vallée de l’Aguán, quand son groupe membre du Mouvement Paysan Unifié de l’Aguán (MUCA) était en train de récupérer les terres de la propriété Bolero, possession de René Morales. Pour rappel, les terres que le MUCA tente de reprendre n’appartiennent pas aux grands propriétaires, ce sont des terres appartenant à l’Etat hondurien dont une loi passée en 2009 attribue l’usufruit aux paysans afin de produire de la nourriture. Suite au putsch, les latifundistes se sont attribués ces terrains alors qu’ils n’ont aucun droit dessus.

En ce moment même, la population paysanne de la Vallée de l’Aguán vit sous une forte tension provoquée par la mobilisation de militaires, de policiers et d’agents de sécurité engagés par les grands entrepreneurs opposés au MUCA dans ce conflit pour les terres. Les paysans craignent que la mobilisation de militaires, de policiers et de gardes armés soit le signe de l’intention de reprendre les terres récupérées sur la rive gauche du Río Aguán. Les coopératives paysannes menacées sont: Suyapa del Aguán, Guanchías, Buenos Amigos, Remolino, Despertar, Trinidad, San Esteban, Quebrada Honda, Paso Aguán, El Plantel, Islas 1 & 2, Marañones et Bolero.

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