Mardi, des membres de la police de Catamarca sont arrivés à bord de sept véhicules dans la zone montagneuse de Capillitas avec l’objectif d’expulser le campement des habitants qui avaient bloqué la route pour empêcher l’entrée de machines et de carburant pour le projet minier de la société Agua-Rica. Après avoir été expulsés, les habitants de Choya sont retournés dans cette petite ville de moins de 500 habitants pour protester contre l’action de la police. La police a réprimé la manifestation avec des balles en caoutchouc : plusieurs personnes ont été blessées, dont des femmes et des personnes âgées, qui ont été emmenées à l’hôpital local.

Jeudi, des masses de manifestants ont affronté la police dans plusieurs villes de Colombie pour marquer le premier anniversaire du soulèvement de masse contre le président conservateur sortant Ivan Duque. À Bogota, Medellin et Popayan, des manifestants cagoulés ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur les agents anti-émeute. La police a répondu par des grenades de désencerclement,, des munitions non létales et des gaz lacrymogènes. Un manifestant a été blessé à l’œil et plusieurs jeunes ont été interpellés à l’Université nationale de Bogota.

Il y a un an, en pleine pandémie de Covid-19, le gouvernement de M. Duque a proposé une augmentation des impôts, déclenchant une vague de troubles sociaux dans tout le pays qui a duré jusqu’en juin. Les routes ont été bloquées et les civils se sont engagés dans des affrontements sanglants avec les forces de sécurité. Selon un rapport des Nations unies, au moins 46 personnes sont mortes dans les affrontements de l’année dernière – 44 civils et deux policiers.

Dix anciens militaires aujourd’hui à la retraite ont reconnu mardi 26 avril leur participation dans les enlèvements et meurtres de sang-froid de 120 jeunes en 2007 et 2008 en Colombie pour les présenter ensuite comme des membres des guérillas communiste opérant dans la zone. Ces aveux se sont déroulés lors d’une audience par la Juridiction spéciale pour la paix (JEP). Un général, quatre colonels, cinq militaires, tous retraités, et un civil ont reconnu leur participation dans les enlèvements et meurtres de sang-froid de 120 jeunes de la ville d’Ocaña, pour les présenter ensuite comme des membres des guérillas.

Pour la plupart âgés de 25 à 35 ans, les victimes étaient des paysans séquestrés ou des jeunes trompés par des promesses de travail. Ils étaient ensuite assassinés dans une ferme voisine de la caserne d’Ocaña ou alentour. Une pratique motivée par la politique de l’armée consistant à comptabiliser les corps pour gonfler ses résultats dans la lutte contre les guérillas. En échange, les soldats recevaient primes, permissions, promotions et médailles. Selon la JEP, quelque 6 400 civils ont été exécutés entre 2002 et 2008 en échange d’avantages pour les militaires. À ce jour, une vingtaine d’entre eux ont reconnu leur responsabilité dans ces crimes. Le haut commandement militaire et l’ex-président de droite Alvaro Uribe (2002-2008), alors à la tête du pays, ont toujours parlé de « cas isolés ».

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Les manifestations lycéennes se sont transformées en affrontements dans le centre de Santiago et à Providencia. Outre l’incendie d’un bus dans les environs du Liceo Barros Borgoño ce matin, de graves incidents ont eu lieu devant l’Instituto Nacional et le Liceo Tajamar, établissements emblématiques du centre de Santiago. Les étudiants ont commencé à barricader la rue Arturo Prat, et ont essayé de bloquer la circulation sur l’Alameda. Cela a provoqué l’intervention des carabiniers, qui sont arrivés à proximité de l’établissement scolaire pour disperser le groupe de manifestants, ce qui a donné lieu à des affrontements qui, se sont terminés par l’arrestation de plusieurs personnes. Presque au même moment, des étudiants du Liceo Tajamar ont organisé des incidents sur l’Avenida Los Leones et Coronel, dans le quartier de Providencia.

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Des affrontements ont eu lieu dans la municipalité de Licey al Medio, à Santiago, dans le cadre de la grève contre la vie chère à laquelle ont appelés  les organisations communautaires des 14 provinces du Cibao. Des barricades de pneus enflammés ont été érigées. Sur la route qui relie Licey à Santiago, dans le secteur de Casa Blanca, il y a une zone où les policiers n’ont pas pu entrer, tandis que dans une autre section ils enlèvent les débris et arrosent les pneus. Des affrontements opposent les agents de police qui tentent de dégager la route et des manifestants.

Mardi en début d’après-midi, de jeunes manifestants cagoulés ont bloqué la rue Barranquilla à proximité de l’Université d’Antioquia, au nord de Medellin, ils y ont jeté quelques grenades artisanales. Les forces anti-émeutes, les ESMAD , sont arrivées et des affrontements ont eu lieu jusqu’aux portes aux portes de Barranquilla. Les autorités de l’université ont suspendu les activités académiques, culturelles, sportives et administratives, et ont également ordonné à la communauté éducative de quitter les lieux pour éviter tout risque.

Dans la nuit du vendredi 8 avril, un véhicule militaire qui circulait sur la route d’El Singo, dans une zone rurale de la municipalité d’Ituango, dans le nord d’Antioquia, a été attaqué à l’IED. Cette action a été menée par les membres du Front 18 des FARC qui ont refusé la capitulation présentée comme « accord de paix ». Trois militaires ont été tués dans cette opération et dix autres blessés. Moins de 24 heures plus tard, un autre soldat a été tué, dans l’est du pays, alors qu’il participait à une opération anti-guérilla contre l’ELN dans une zone rurale d’El Tarra (Norte de Santander).

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Pendant deux jours, de nombreuses manifestantes ont défilé dans le centre de Monterrey pour protester contre la disparition de femmes. Elles ont tenté de pénétrer dans le Palais du gouvernement, où elles se sont heurtés à des dizaines de policiers qui gardaient le siège de l’exécutif. Elles ont brûlé une porte du bâtiment gouvernemental et peint sur le mur « Ni una menos » (Pas une de moins).

 

L’université nationale de Medellin a dû évacuer son personnel vendredi après-midi, en raison d’une manifestation de manifestants cagoulés qui a traversé le campus. Les manifestants commémoraient le 74e anniversaire du « Bogotazo », qui a été déclenché après la mort du leader politique, Jorge Eliecer Gaitan. La manifestation a été organisée par le Movimiento Popular Revolucionario (Mouvement populaire révolutionnaire), qui, dans un communiqué, a déclaré vouloir mettre fin « aux abus violents des classes dirigeantes ».

Un manifestant a été tué le 6 avril dans le sud du Pérou, au cours d’affrontements avec la police, qui ont fait aussi plusieurs blessés. Une nouvelle journée de revendications avait lieu contre l’augmentation du coût de la vie. Le manifestant était décédé à son arrivée à l’hôpital d’Ica, à 300 km au sud de Lima, où des manifestants bloquent la circulation sur l’autoroute panaméricaine, principal axe de transit de marchandises entre l’Amérique du Nord et du Sud. Le manifestant décédé était un ouvrier agricole de 25 ans. Les affrontements ont éclaté en fin de matinée lorsque la police a tenté de déloger plusieurs dizaines de manifestants qui bloquaient l’accès à cette région fertile où opèrent de nombreuses entreprises agroalimentaires.

Le président Pedro Castillo a instauré un couvre-feu, rapidement dénoncé, sur la capitale et le port voisin de Callao, où vivent 10 millions de personnes. Il a été levé le 5 avril en milieu d’après-midi sous la pression populaire et du Parlement où l’opposition est majoritaire. Des heurts ont éclaté mardi soir dans Lima après des défilés dans plusieurs quartiers. Des bâtiments publics ont été attaqués. Le gouvernement avait supprimé la semaine dernière un impôt sur les carburants dans un souci d’apaisement et également décrété une augmentation de 10 % du salaire minimum qui atteindra l’équivalent de 277 dollars à partir du 1er mai. Des mesures insuffisantes pour la Confédération générale des travailleurs péruviens (CGTP), le principal syndicat du pays, qui a appelé à de nouveaux rassemblements jeudi.