Vendredi 7 mai, des milliers de manifestant·es réclament toujours la démission du président Iván Duque. Le retrait de la réforme fiscale anti-populaire qui a initié le mouvement ainsi que la démission d’Alberto Carrasquilla (le ministre des Finances à l’origine du projet) n’a rien fait pour calmer les colombien·nes. De larges pans de la population continuent de se mobiliser pour protester contre les politiques du gouvernements ayant mené à une aggravation des inégalités sociales et de la pauvreté dans le pays ainsi que contre la corruption et la répression policière. D’une manière générale, la population réclame « un gouvernement qui écoute le peuple, tous les secteurs de manière égale, les étudiants, les paysans et les femmes ».
La répression policière a fait une quarantaine de mort·es parmi les manifestant·es depuis le début de la révolte, dont certain·es sont tombé·es sous les tirs à balles réelles de la police. Les noms des victimes s’affichent désormais en lettres capitales au milieu des bougies dans la capitale. Des Colombiens, se sont réunis par centaines dans le centre-ville hier pour leur rendre hommage. Par ailleurs, plus de 80 personnes sont portées disparues depuis le début de la révolte, environ 800 personnes ont été arrêtées, des centaines d’autres ont été blessé·es (dont une vingtaine qui ont été éborgné·es) et des cas de viols ont également été rapportés. Des manifestations de soutien à la révolte s’organisent à l’international, notamment aux États-Unis et en France.