Trois attaques à l’explosif ont visé la police ces derniers jours en Colombie faisant au moins sept morts parmi les forces de l’ordre et plus de quarante blessés. La première attaque s’est produite peu après 6 heures samedi. Cinq policiers ont été tués et 41 autres blessés lorsqu’une charge a explosé devant un commissariat de Barranquilla, capitale du département de l’Atlántico. Puis deux policiers ont été tués lorsqu’un engin explosif a été activé vers minuit, samedi, sur un terrain vague à proximité du poste de police de Buenavista, une localité de Santa Rosa, au sud du département de Bolivar. L’attaque la plus récente a eu lieu le dimanche vers 4 heures, quand une explosion a eu lieu aux abords d’un poste de police situé dans la municipalité de Soledad (Barranquilla) faisant sept blessés. L’ELN a déjà revendiqué une de ces actions et le président colombien a annoncé la suspension de l’ouverture du cinquième cycle des négociations qui était prévu dans les prochains jours.

L'attaque contre le commissariat de Barranquilla

L’attaque contre le commissariat de Barranquilla

Le 25 janvier 2018, Tamara Sol a été à nouveau transférée, cette fois de la prison de Rancagua à la section de sécurité maximale de la prison de Santiago. L’origine de ce transfert est une tentative d’évasion de la prison de Valparaiso. Cette section à sécurité maximale se trouve à l’intérieur de l’unité de haute sécurité d’une division pénitentiaire dans une prison pour hommes, avec un régime disciplinaire strict. Une autre prisonnières politique, Marcela Mardones, liée au FPMR (Front Patriotique Manuel Rodriguez, une organisation de guérilla issue -et en rupture- du Parti communiste chilien) et condamnée pour l’exécution du sénateur d’extrême droite Guzman en 1991, y est déjà détenue depuis juin 2017.

Tamara Sol

Tamara Sol

La prise de fonction du président hondurien Juan Orlando Hernandez a été marquée samedi 27 janvier par des manifestations de l’opposition qui proteste contre sa réélection entachée, selon elle, de fraudes. Juan Orlando Hernandez, 49 ans, membre du Parti national (PN, droite) et réélu le 26 novembre, a été investi au cours d’une session du Congrès qui s’est déroulée dans le grand Stade national de Tegucigalpa, la capitale. Des manifestants de l’opposition, qui cherchaient à se rendre au stade, en ont été empêchés par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène. À d’autres endroits de la capitale, des routes étaient bloquées par des barrages qui ont été levés par les autorités.

Affrontements à Tegucigalpa

Affrontements à Tegucigalpa

Connu sous les noms de guerre de « Pimpon » ou « Arturo », un commandant de l’ELN a été tué dans une opération anti-guérilla de l’armée colombienne. « Arturo » était recherché par les autorités, le gouvernement offrant quelque 333.000 dollars de récompense contre des informations permettant de le localiser. Comme commandant du front « Heroes y Martires » (« Héros et Martyrs ») de l’ELN, actif dans les départements de Casanare et d’Arauca, situés à la frontière avec le Venezuela, la justice colombienne lui attribuait la responsabilité de la mort d’une trentaine de militaires et policiers, et d’être à l’origine des attaques attribuées à la guérilla depuis la fin du cessez-le-feu le 10 janvier, au cours desquelles quatre policiers et militaires ont été tués.

Le commandant

Le commandant

La tension reste vive au Honduras, où une personne a été tuée lors des manifestations contre la fraude électorale, samedi 20 janvier. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes contre des manifestants armés de pierres, qui avaient érigé des barrages fait de pneus en feu dans les rues de la capitale Tegucigalpa et ailleurs dans le pays. Le Honduras connaît une crise politique larvée depuis le scrutin du 26 novembre. L’opposition hondurienne a, mercredi, déposé un recours pour fraude afin de faire annuler la réélection du président sortant Juan Orlando Hernandez. Au moins 31 personnes ont été tuées au cours de violences qui ont suivi l’élection (voir notre article). La cérémonie d’investiture du président sortant se tiendra le samedi 27 janvier.

Affrontements au Honduras

Affrontements au Honduras

Deux personnes circulant à moto ont sur deux policiers qui patrouillaient à Arauca, une ville située dans le département du même nom à la frontière avec le Venezuela. A leur arrivée à l’hôpital, les deux policiers étaient décédés. les autorités ont attribué cette attaqué à l’ELN, et plus particulièrement au front Domingo Laín de l’ELN. L’action survient au lendemain de la suspension par le président colombien Juan Manuel Santos des négociations de paix avec l’ELN (voir notre article). La trève conclue entre la guérilla et le gouvernement courait du 1er octobre dernier jusqu’au 9 janvier. Le négociateur en chef pour l’ELN, Pablo Beltran, a confirmé que la guérilla allait reprendre dans l’Arauca en raison de la fin de la trève, et a dénoncé la violation ce celle-ci par l’armée qui a attaqué deux camps de l’ELN.

Combattant de l'ELN (archives)

Combattant de l’ELN (archives)

Le président colombien a suspendu aujourd’hui mercredi les négociations de paix avec l’ELN délocalisées à Quito, en Equateur, après une attaque attribuée à la guérilla intervenue dans la matinée. Le président, qui n’a pas donné davantage de détails, a dénoncé la reprise des attaques de l’ELN. Un peu plus tôt, l’entreprise publique pétrolière Ecopetrol a dénoncé un « possible attentat » contre un puits situé dans le département de Casanare (est), et les autorités ont rapporté une attaque à la grenade contre un poste de sécurité de l’armée dans le département d’Arauca, à la frontière du Venezuela, où l’ELN a une forte présence. Des soldats auraient été blessés.

Un cessez-le-feu bilatéral entre le gouvernement et ELN était en vigueur entre le 1er octobre et le 9 janvier à minuit. Mardi, jour de la fin de la trêve, les deux parties avaient entamé des pourparlers en vue d’une prolongation de la trêve. Ils devaient reprendre mercredi avant cette annonce de Bogota.

Combattante de l'ELN

Combattante de l’ELN

Dans l’après-midi du 3 janvier, la commémoration des 10 années du meurtre par la police du militant Mapuche Matías Catrileo a eu lieu dans le village de Villa Francia. Au cours de la commémoration, des militants masqués ont effectués une démonstration de propagande armée et puis se sont retirés. Un groupe de policiers en civil qui se trouvaient à proximité a arrêté trois militants, Fernando Droguett, Tomas Montenegro et Maitu Garay, accusés de possession de deux fusils artisanaux, d’un pistolet, de munitions et d’un gilet pare-balles. La police a également arrêté Gonzalo Toros Fernández – l’accusant d’être lié à cette démonstration de propagande armée. Lors de la perquisition chez Gonzalo, 62 ans, ancien membre du MIR, la police déclare avoir trouvé du salpêtre, du potassium, du charbon, du soufre, des circuits électriques avec des minuteries et téléphones mobiles.

Le 4 janvier, tous les prisonniers ont passé le contrôle de la détention conformément à la loi sur le contrôle des armes. Bien que le tribunal ait décrété que les accusés soient assignés à résidence, le ministère public a décidé d’interjeter appel, pour l’instant ils ont été emprisonnés (Santiago 1 et prison pour femmes San Miguel) jusqu’à ce que la cour d’appel décide s’ils resteront en prison. en détention provisoire ou en résidence surveillée.

La police présente à la presse les armes artisanales saisies

La police présente à la presse les armes artisanales saisies

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Dans le cadre du procès contre la direction du PCP-SL, le procureur a demandé des peine à perpétuité pour les membres de la direction du parti, certains détenus déjà détenus depuis une vingtaine d’années, d’autre arrêtés plus récemment. La perpétuité a ainsi été requise pour Abimael Guzmán, Elena Iparraguirre et Florindo Eleuterio Flores Hala.

Mais le procureur a aussi demandé des peines de 25 ans de prison contre les dirigeants du MOVADEF (Mouvement pour l’Amnistie et les Droits Fondamentaux) arrêtés en 2014 (voir notre article), qu’il accuse d’être l’actuel « bras légal » du PCP-SL. Sont ainsi visés Oswaldo Esquivel Caycho, Fernando Claudio Olórtegui Crispín et Carlos Alfonso Gamero Quispe, mais aussi Manuel Augusto Fajardo Cavero et Alfredo Víctor Crespo Bragayrac (l’avocat d’Abimael Guzman). Pour les autres membres du MOVADEF en jugement, le procureur demande 20 ans de prison.

Alfredo Víctor Crespo Bragayrac

Alfredo Víctor Crespo Bragayrac

En septembre 2014, Juan Flores, Nataly Casanova et Enrique Guzman étaient poursuivis dans le cadre d’une enquête pour des attaques explosives contre des postes de police et des lieux liés au métro. La procédure se faisant sous la juridiction antiterroriste, la détention préventive a duré trois ans et le procès près de neuf mois. Le 21 décembre, le verdict suivant a été rendu : Enrique et Nataly acquittés de toutes les accusations et Juan Flores déclaré coupable pour les explosions des stations de métro Los Dominicos et Sub Centro.

Pour la première fois, le tribunal a utilisé la loi anti-terroriste pour condamner, après une série de refus pour d’autres affaires. Le jugement définitif sera finalement rendu le 15 mars 2018, lorsque seront détaillées la condamnation et les années de prison infligées à Juan Flores. Dans l’après-midi du jeudi 21 décembre, Enrique Guzman et Nataly Casanova ont respectivement quitté le quartier de haute-sécurité et la prison de San Miguel. Quelques jours plus tard, on a appris qu’une nouvelle enquête était ouverte contre Enrique suite à une plainte d’un des avocats des parties civiles pour « menaces »

De gauche à droite : Guillermo Durán Méndez, Natalie Casanova Muñoz et Juan Flores Riquelme

De gauche à droite : Guillermo Durán Méndez, Natalie Casanova Muñoz et Juan Flores Riquelme