Une marche anti-gouvernementale s’est terminée samedi à Lima par des affrontements avec la police, qui a expulsé les manifestants qui avaient pénétré sur la place centrale San Martin. Les manifestants, qui étaient venus nombreux de l’intérieur du pays, se sont rassemblés sur la Plaza Dos de Mayo et ont commencé à défiler pour réitérer leur demande de démission de la présidente Boluarte, de dissolution du Congrès et de convocation d’élections générales et d’une assemblée constituante. Un groupe de personnes, dont de nombreuses femmes de Puno (ville où la répression a fait de nombreux morts), a pénètré sur la Plaza San Martín, épicentre historique des manifestations à Lima. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et chargé à la matraque pour les en chasser. Après la confrontation sur la place San Martin, les manifestants se sont dirigés vers le parc public Paseo de los Héroes Navales, près duquel se trouve le palais de justice, siège de la Cour suprême du Pérou, d’où ils ont à nouveau été expulsés par la police anti-émeute.

Ce mercredi 15, la justice décidera d’imposer 18 mois de détention préventive à Rocío Leandro Melgar, connu sous le nom de « camarade Cusi », pour  « crime contre la paix publique dans la modalité d’appartenance à une organisation terroriste ». D’autres maoïstes présumés, Alex Gómez Falcón, Alejandro Manay Pillaca, Estefany Alanya Chumbes, Piero Giles Gamboa, Fernando Quinto Cuba et Yulisa Gómez Ayala sont également impliqués. Toutes ces personnes ont été arrêtées le 12 janvier  après avoir été accusées d’organiser les violentes manifestations contre le gouvernement de Dina Boluarte à Ayacucho.

Le général qui commande la Direction nationale des enquêtes criminelles, a annoncé que le Front de défense d’Ayacucho, dont les accusées sont membres, est une organisation de façade pour le Parti Communiste du Pérou (dit « sentier lumineux »). Devant les magistrats de la troisième chambre pénale d’appel de l’Audience nationale, le représentant du ministère public a repris et détaillé cette accusation. Il a assuré que les détenus organisaient des réunions qui rassemblaient différents groupes, parmi lesquels des mouvements considéré comme créés par le PCP-SL comme le Mouvement pour l’amnistie et les droits fondamentaux (Movadef), Front pour l’unité de la défense du peuple péruvien et la Nouvelle Fraction Rouge. Le procureur Luis Javier Ramírez a également soutenu que Fredepa avait permis le blocage de routes dans des zones cruciales de la ville d’Ayacucho.

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Mercredi, le Pérou a rompu les cinq mois de calme qui ont suivi l’explosion politique et sociale qui avait secoué le pays à la suite de la mise à l’écart de l’ancien président Pedro Castillo. Une troisième vague de protestations, convoquée par des syndicats, des organisations sociales, est à nouveau dirigée contre la présidente Dina Boluarte et la Congrès (pour la précédente vague, voir notre article). La présidente est rejetée par 80% de la population et le parlement est encore pire, avec 90% du pays contre elle.  En première ligne, la Central General de Trabajadores del Perú (CGTP) qui, outre la démission de la présidente, réclame des élections générales anticipées. Certains manifestants réclament également la mise en place d’une assemblée constituante, ceux de Peru Libre (PL), le parti marxiste-léniniste qui soutient Castillo. La police assure de 13 000 « terroristes en liberté » (du Parti communiste du Pérou « sentier lumineux ») ont « infiltré » le mouvement et le ministère de l’intérieur avait déployé 24 000 policiers et prolongé de l’état d’urgence sur les routes nationales. Plusieurs mobilisations ont tourné à l’affrontement et onze blessés ont été signalés.

Bolaurte, la vice-présidente qui a remplacé Castillo, a réussi à rester à la tête du pays grâce au soutien qu’elle a reçu au Congrès de la part d’une grande partie de la droite et du fujimorisme. Bien qu’au début des manifestations de décembre et janvier, la présidente ait annoncé au pays qu’elle était favorable à l’avancement des élections, même pour cette année, les manœuvres parlementaires de ses alliés l’ont empêchée de concrétiser cette idée. Mme Boluarte prévoit de gouverner jusqu’en juillet 2026 afin d’épuiser la législature actuelle.

Ce lundi, à l’occasion de la reprise des cours pour le second semestre, des affrontements ont eu lieu à proximité du Liceo de Aplicación dans la commune de Santiago. De jeunes manifestants cagoulés sont sorti du lycée et ont bloqué la circulation à l’angle de l’avenue Alameda et de l’avenue Ricardo Cumming. Les carabiniers sont intervenus mais ils se sont fait caillasser. Avec l’aide de leurs blindés, les carabiniers ont fini par reprendre le contrôle des avenues.

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Des habitants de Las Naves, ainsi que le Frente Nacional Antiminero (Front national anti-mines), qui organise des communautés indigènes, s’opposent à la « consultation environnementale » qui doit être menée pour que la société minière équatorienne et canadienne Curimining, présente dans la région depuis 15 ans, puisse poursuivre son projet d’exploitation de mines d’or et de cuivre. Vendredi, les manifestants se sont heurtés à 300 policiers et ont utilisé des pierres, des bâtons, des cocktails Molotov. Treize personnes ont été blessées, dont certaines grièvement, et deux personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans les heurts.

Des manifestants ont affronté la police et obstrué temporairement l’autoroute Chilpancingo-Acapulco le 10 juillet. Des milliers de manifestants s’étaient rassemblés sur la pour protester contre l’arrestation récente d’au moins un responsable des transports publics. Certains manifestants ont jeté des pierres sur la police qui, pour sa part, a tiré des gaz lacrymogènes. Les affrontements ont fait plusieurs blessés.

Edgar Clever Alejo Eduardo, accusé d’avoir été membre du Parti communiste du Pérou Militarisé, a été condamné à à 15 ans de prison. Selon les forces de l’ordre, Edgar Clever Alejo Eduardo est entré dans la guérilla maoïste, par l’intermédiaire du Comité régional de Huallaga, dirigé par Florindo Eleuterio Flores Hala, le « camarade Artemio ». Il aurait notamment participé à un raid armé dans la localité de Cepesa-Tocache.

Des affrontements ont été signalés à Changuinola (Bocas del Toro), mercredi 28. Des militants se sont heurtés aux forces de sécurité après que les autorités aient expulsé entre 150 et 300 personnes qui se seraient introduites dans une propriété située dans le quartier de Finca 4. Les manifestants refusent de quitter la zone et ont continué à bloquer les routes dans la région, ce qui a conduit à des affrontements continus dans la zone. Au moins 16 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces troubles, et au moins neuf personnes ont été blessées.

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La police s’est heurtée aux habitants alors que les autorités tentaient d’appliquer un ordre d’expulsion dans le quartier Che la Reina de Ciudad del Este, hier mardi 27 juin. Les manifestants ont bloqué l’Avenida San Martin avec des débris enflammés et se sont heurtés aux forces de sécurité. En conséquence, les autorités ont décidé de ne pas exécuter l’ordre d’expulsion. Des mesures de sécurité renforcées et des perturbations localisées des transports et du commerce sont probables dans les heures et les jours à venir. D’autres manifestations et affrontements sont possibles, les autorités étant susceptibles de tenter à nouveau d’appliquer les ordres d’expulsion dans les jours à venir.

Au cours d’une opération menée dans la localité de Putis (Huanta, Ayacucho), la police nationale a capturé Carlos Solier Zuñiga, alias « camarade Carlos », commandant militaire du Parti communiste militarisé du Pérou marxiste-léniniste-maoïste. Le commandant Carlos était responsable de la « Force avancée » de la guérilla maoïste, qui opère entre les districts de Vizcatán del Ene (Satipo, Junín) et Canayre (Huanta, Ayacucho). Il est accusé entre autre de l’embuscade du février 2023 qui a coûté la vie à 7  policiers à proximité du Centro Poblado Natividad, à La Convención (voir notre article). Au cours de la même opération policière, un autre clandestin maoïste, le « camarade Joel », a également été arrêté.