La Commission de concertation doit donner ce mercredi son avis sur l’obtention des permis de construire pour la méga prison de Haren, sensée ouvrir en 2018 et accueillir près de 1.200 détenus. Un rassemblement d’opposition à la prison avait lieu mercredi matin place de la Monnaie à Bruxelles. Dès 9h30, la Ville de Bruxelles et la Région bruxelloise ont organisé un Comité de concertation. 300 personnes avaient demandé d’y assister, notamment des riverains, mais aussi des militants, des représentants de différentes associations comme La Ligue des Droits de l’Homme ou l’observatoire international des prisons.

Place de la Monnaie hier

Place de la Monnaie hier

Lire un compte rendu de la réunion

Dans l’après-midi, une vingtaine de personnes masquées ont occupé le siège de la Régie des Bâtiments. Tandis que certaines d’entre elles bloquaient l’entrée, d’autres s’en sont prise à la maquette de la nouvelle prison de Haren qui se trouvait dans le fond la salle d’accueil. Les occupants ont ensuite quitté les locaux. il n’y a pas eu d’arrestation mais le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête.

Le domicile privé du ministre-président de la région bruxelloise Rudi Vervoort a été tagué avec l’inscription « Pas de prison à Haren » dans la nuit de dimanche à lundi, un mélange de fumier et de goudron sur le pas de la porte. La maison d’un collaborateur de Vervoort a également été taguée, ainsi que celle de l’ex-directrice de la prison de Forest et responsable francophone du projet de maxi-prison à Haren qui a été recouverte de graffitis. Suite à cela, elle a décidé de démissionner du projet. Depuis le début du projet de réforme des prisons belges, de nombreuses attaques ont visé tous les acteurs du plan : politiques, administratifs, construction, architectes,… Dernière attaque en date : un engin incendiaire (une bonbonne de gaz) sur le pas de la porte de l’architecte dont le bureau a signé les plans de la maxi-prison de Haren, en février.

Demain matin, dés 8h, des manifestants se rassembleront sur la Place de la Monnaie contre la commission de concertation qui doit approuver le projet et dont la décision ne fait bien sûr aucun doute…

Une des trois maisons taguées dans la nuit du 17 au 18 mai.

Une des trois maisons taguées dans la nuit du 17 au 18 mai.

Le 15 avril à 17H les forces spéciales de la police allemande ont arrêté sept responsables de l’ATIK, la Confédération des travailleurs Turcs en Europe, en les accusant d’être des cadres du TKP/ML, le Parti Communiste de Turquie Marxiste-Léniniste. L’opération a été brutale (portes défoncées etc.) et approfondie (les perquisitions des maisons ont commencé à 17H et ont fini à 1H du matin). Cette opération couronnait une enquête qui a commencé en 2013 à l’initiative du parquet de Karlsruhe. La police allemande reproche aux responsables de l’ATIK d’avoir collecté de fonds, et de soutenir les activités de l’organisation en Turquie, et d’avoir formé en Allemagne des militants pour combattre au Rojava.

Les mandats d’arrêt portent sur « appartenance à une organisation terroriste étrangère » vertu de l’article 129 B du Code criminel. Interdit en Turquie, le TKP/ML ne l’est pas en Allemagne, et il n’est pas inscrit sur la liste terroriste de l’UE. Parmi les militants arrêté figure E. Muslum, responsable de l’ATIK pour l’Allemagne. C’est un militant révolutionnaire historique de Turquie, qui a fait 22 ans de prison pour appartenance au TKP/ML. Il était dans les années ’80 à la prison de Dyarbakir où il a été torturé et où il a participé à la grève de la faim. Il a aussi participé à la grande grève de 2000 et a été libéré conditionnellement suite au 15 décembre 2000. La justice allemande a aussi délivré des mandats d’arrêt avec demande d’extradition pour un militant qui a été arrêté en Suisse, trois arrêtés en Grèce, et un autre en France.

En solidarité avec les inculpés de l’ATIK, la façade de la représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie auprès de l’Union Européenne, 47 rue Montoyer à 1000 Bruxelles, a été taguée, et un rassemblement a eu lieu aujourd’hui devant l’ambassade d’Allemagne, Rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1000 Bruxelles.

La représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie

La représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie

A l'ambassade d'Allemagne

A l’ambassade d’Allemagne

Ce 20 mai, la « commission de consultation » rendra son avis sur les permis d’urbanisme accordés à la maxi-prison qui sera construite sur le terrain du Keelbeek à Haren. Cette réunion est publique mais n’a aucune obligation de tenir compte de l’avis du public. La maxi-prison de Haren est la pierre angulaire du plan de réforme pénitentiaire belge. A elle seule, la future prison de Haren pourra emprisonner 1.200 personnes, sa construction coûtera 2 milliards d’euros.

A l’occasion de cette commission, un rassemblement aura lieu à la Place de la Monnaie dés 8h du matin, ce 20 mai.

Affiche contre la maxi-prison.

Affiche contre la maxi-prison.

Les domiciles de plusieurs conseillés communaux liégeois du MR (droite) ont été tagués à l’aide d’un pochoir. Le contenu du tag : « Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craidre » avec un triangle noir, symbole utilisés par les nazis pour désigner les prisonniers « asociaux » dans les camps de concentration, cette catégorie désignait entre autres les chômeurs de longue durée. La phrase taguée a été reprise à plusieurs reprises par des élus de droite ces derniers jours pour justifier la mesure de ‘contrôles surprise’ contre les chômeurs. Une plainte a été déposée pour « menaces, dégradations et incitation à la haine et à la violence ».

Le tag en question.

Le tag en question.

150 effectifs supplémentaires vont renforcer les unités antiterroristes. Ces unités vont également être réparties dans les grandes villes de Belgique, au lieu d’une seule unité bruxelloise pour le moment. Le plan qui définit les tâches de la police en matière d’antiterrorisme sera finalisé avant l’été.

Ils étaient annoncés depuis près de deux ans. Les six FN 303 acquis (au prix tout compris de 1800 euros/pièce) par la police de Liège vont pouvoir être utilisés sur le terrain. Les lanceurs FN 303 (fabriqués par la FN Herstal) sont des armes non-létales, qui ne doivent donc ni tuer, ni blesser lourdement la personne visée. Ils sont réservés aux hommes du PAB, le Peloton anti-banditisme de la police liégeoise, une unité dont la zone opérationnelle comprend aussi les zones de police de Seraing-Neupré, Flémalle et Herstal. Elle compte une quarantaine d’hommes. Le FN 303 est un propulseur a air comprimé dont le chargeur contient 13 projectiles durcis pouvant contenir de la teinture ou un produit irritant.

Le FN 303

Le FN 303

En 2013, Eddy Testelmans avait affirmé que l’état belge avait reçu des tuyaux de la NSA pour déjouer trois attentats en Belgique, et que ces informations avaient probablement été récoltées grâce au programme PRISM. Dans les faits, il n’en serait rien. C’est Testelmans -patron des renseignements militaires- lui même qui reconnaît ne pas savoir si cette information est vraie ou fausse puisque la source affirmant que ces 3 attentats avaient été déjoués était le gouvernement états-unien. A posteriori, rien ne prouve que ce soit le cas.

Le programme PRISM, un programme de surveillance massive, avait été révélé par Edward Snowden en 2013 et avait provoqué un énorme scandale que le gouvernement américain avait tenté d’éteindre par tous les moyens.

Un local du commissariat de police de Vilvorde a été incendié, hier mardi. Une ou plusieurs personnes ont escaladé une clôture et sont rentrées via une lucarne dans un local d’interrogatoire et y ont mis le feu au moyen d’accélérateurs de combustion. La porte et la fenêtre sont endommagées, et la fumée a également fait des dégâts. L’incendie n’a pas pu durer très longtemps, car quand quelques policiers qui se chargeaient de la permanence l’ont découvert, il s’était déjà spontanément éteint.

Plusieurs associations (Ligue des Droits de l’Homme, Progress Lawyers Network,…) ont introduit une plainte en justice contre la présence de militaires dans les rues des grandes villes belges (Bruxelles, Anvers, Liège). Ce déploiement militaire est illégal, la loi ne permettant de déployer l’armée que si deux conditions sont remplies : une menace imminente, la police régulière débordée. Aucune ne l’est.

Le Ministre de l’Intérieur a déclaré que cette loi n’était pas valable puisque c’était une décision du gouvernement « qui a toujours le droit de le faire, et certainement dans des circonstances particulières ».

Parachutistes déployés à Anvers

Parachutistes déployés à Anvers