Sept personnes sans-papiers ont été arrêtées hier soir, le 9 février, aux locaux de l’association « Globe Aroma », qui expose régulièrement les œuvres d’artistes sans-papiers et qui se veut un lieu d’échange entre les migrants et le domaine des arts. La police est rentrée au motif d’un contrôle de l’ASBL, mais avec la volonté claire de rafler des personnes sans-papiers. Parmi les sept personnes arrêtées, quatre ont été libérées et les trois autres ont été emmenées au Centre Fermé 127bis et sont donc menacées d’expulsion. Parmi les trois se trouve Mounir, un militant syndical à la CSC depuis plusieurs années, ainsi que Jihed Sheikh, l’artiste qui exposait hier soir avec son frère jumeau, également arrêté. Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close aurait normalement dû être présent à l’exposition mais ne s’y est pas présenté, il a donné un ordre « d’inspection sociale » qui a servi de prétexte à la police pour entrer sur les lieux.

Une manifestation aura lieu demain 11 février à 15h devant le Centre Fermé 127bis.

Liberté pour Mounir !

Liberté pour Mounir !

Une trentaine de personnes étaient présentes samedi 3 février pour soutenir Erdal Gokoglu, prisonnier révolutionnaire arrêté le 13 novembre en Belgique et extradé vers l’Allemagne le mois suivant. Pour rappel Erdal Gokoglu vivait en Belgique depuis 2002. Il avait reçu le statut de réfugié politique en 2007. Lorsqu’il était emprisonné en Turquie de 1995 à 2001 il avait été torturé et avait participé à une grève de la faim, ce qui lui a laissé de graves séquelles physiques.

La soirée a commencé avec une prise de contact avec trois prisonniers révolutionnaires turcs actuellement détenus en Grèce qui risquaient une extradition vers la Turquie. Ensuite une vidéo expliquant l’histoire de Erdal, a été projetée. Cette présentation a été suivie par un exposé expliquant la législation allemande en matière « d’anti-terrorisme » (lois 129A et B) et de son utilisation pour réprimer les militant-e-s révolutionnaires notamment étrangerèr.e.s. Enfin la soirée s’est terminée par un repas solidaire qui a permis de réunir des fonds pour soutenir les frais de justice de Erdal et d’échanger des pistes sur les manière de continuer le soutien.

Solidarité avec Erdal Gokoglu

Solidarité avec Erdal Gokoglu

C’est à Bruxelles que s’est réunie ce week end l’Assemblée générale de la Constituyente de Exiliados Perseguidos por el Estado colombiano, l’organisation des exilés politiques de Colombie. Parmi les travaux à l’ordre du jour, les efforts fait pour que soit reconnu, à la faveur des accords de paix, le statut de victime aux militants qui ont du fuir la terreur de l’état et les paramilitaires. Les discours inauguraux n’ont pas manqué de rappeler que, depuis l’entrée en application des accords de paix, environ 200 militants politiques et sociaux, ancien guérillero ou syndicalistes, ont été assassinés en Colombie.

L'Assemblée des exilés politiques colombiens

L’Assemblée des exilés politiques colombiens

Une centaine de manifestants kurdes et turcs, ainsi qu’une délégation de notre Secours Rouge, se sont rassemblés dans le quartier européen en solidarité avec le canton d’Afrin, au Riojava, attaqué par l’armée turque et ses complices d’al Quaïda. Ce petit rassemblement annonce celui, plus important, qui se tiendra samedi 27 à 14H à la gare centrale.

Au rassemblement de cet après-midi

Au rassemblement de cet après-midi


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Selon la CGSP-ACOD Police (syndicat policier) de plus en plus de membres des forces de l’ordre se poseraient des questions sur le sort réservé aux migrants qui font l’objet de rafles quasi-quotidiennes, notamment celui des Soudanais menacés de torture. « nombre de policiers se posent de plus en plus de question à propos du respect ou non de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui interdit à tout État de pratiquer la torture […] Beaucoup de policiers se voient ainsi confrontés à leur conscience et se sentent pris en otages par le monde politique. » Si un débat n’a pas lieu rapidement, le syndicat policier signale que des actions sont possibles, comme une grève ou une campagne de désobéissance civile, ce qui serait une première dans la police belge.

Une rafle en septembre 2017

Une rafle en septembre 2017

L’Association des Prisonniers Bulgares (BPRA) a été fondée en 2012 à l’initiative de Jock Palfreeman, un prisonnier antifasciste d’origine australienne. En Bulgarie en décembre 2008, il avait assisté à l’agression de deux jeunes garçons roms par une 15 militants d’extrême-droite. Jock s’est interposé et un nazi a été tué dans l’altercation. Il a ainsi été condamné à 20 ans de prison.

L’Association des Prisonniers Bulgares (Bulgarian Prisoners’ Rehabilitation Association), appelle à la solidarité internationale alors qu’elle se mobilise contre les abus qui ont lieu notamment dans la prison de Sofia. La situation déjà difficile des prisonniers a empiré depuis avril 2017, quand Peter Krestev a été réinstallé comme directeur de la prison. Celui-ci avait été démis de ses fonctions et son remplaçant avait procédé à plusieurs réformes, les premières depuis le début des années 1990, comme l’installation de caméras dans des locaux où les matons torturent les prisonniers. Mais ces réformes n’ont pas fait long feu au retour du directeur Krestev. Son administration protège également les gangs de narcos qui font la loi dans la prison. Récemment, ceux-ci ont violé un autre prisonnier avec du piment, au beau milieu de la cour de promenades, sous l’oeil des caméras complices. Les rackets, agressions et viols avaient déjà lieu auparavant, mais le fait qu’elles ne se produisent plus derrière le secret de portes closes en dit long sur la complaisance de l’administration pénitentiaire. Qui plus est, le directeur diminue les temps dans la cour, interdit aux prisonniers de jouer au football, ferme l’accès aux espaces de travail et diminue l’accès aux activités religieuses. L’Association des Prisonniers Bulgares se mobilise donc (c’est la première fois d’histoire récente qu’une telle mobilisation a lieu dans les prisons bulgares) pour la destitution du directeur Krestev. Cette mobilisation a lieu alors que la Bulgarie prend pour six mois la présidence du Conseil de l’Union Européenne. En plus des exactions régulières commises par son système pénitentiaire, la justice bulgare démontre clairement ses logiques racistes et anti-prolétaires: la majorité des prisonniers sont d’origine rom. Elle appelle à la solidarité internationale et notamment à des manifestations devant les représentations bulgares, afin que le mouvement des prisonniers ne soit étouffé par la répression dans le silence.

Deux dates à Bruxelles:
– Ce vendredi 26 à 18h: Manifestation devant la représentation bulgare auprès de l’UE.
– Ce samedi 27 à 19h: Soirée d’info avec une intervention téléphonique avec Jock Palfreeman, militant antifasciste emprisonné en Bulgarie. Cette soirée aura lieu au Sacco-Vanzetti

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En Belgique, le niveau d’alerte anti-terroriste est défini par l’OCAM sur une échelle allant de 1 à 4 (donc « faible », « peu vraisemblable », « possible et vraisemblable », « sérieuse et imminente »). Depuis les attentats de Paris de novembre 2015, ce niveau était monté à 3 et n’était pas redescendu. L’OCAM a décidé ce 22 janvier de redescendre le niveau à 2. Le gouvernement fédéral a immédiatement communiqué sur ce passage et a fait plusieurs déclarations plus ou moins compréhensibles: « ce n’est pas le même niveau 2 qu’avant les attentats », « les militaires resteront en rue de façon proportionnelle », « Nous allons continuer à améliorer la culture de la sécurité »… Les militaires devraient donc rester dans les rues des grandes villes à court terme.

Logo OCAM

Logo OCAM

Les rafles se poursuivent très régulièrement au Parc Maximilien, devant l’Office des Étrangers. Suite à une fuite annonçant une vague d’arrestation par la Police Fédérale, 2.500 personnes se sont rassemblées en 48h pour former une chaîne humaine et protéger les migrants de la grosse rafle qui devait avoir lieu hier dimanche soir. La majorité des migrants menacés a pu trouver refuge chez des volontaires qui les ont hébergé, et les 2.500 manifestants ont formé une chaîne humaine du Parc jusqu’à la Gare du Nord. Un site d’extrême-droite avait appelé ses sympathisants à venir prendre en photo les manifestants.

La police fédérale a finalement organisé sa rafle au même moment sur les quais des gares bruxelloises, 17 sans-papiers ont été arrêtés.

2500 personnes rassemblées contre les rafles

2500 personnes rassemblées contre les rafles

Ces 18-19-20 janvier avaient lieu trois conférences à Bruxelles, dans le cadre d’un week-end de solidarité avec Nadia Lioce et les autres combattants des BR-PCC emprisonnés en régime d’isolement absolu 41bis. Le jeudi 18, Silvia Baraldini, combattante et ancienne prisonnière de la ‘Black Liberation Army’ a donné une conférence en anglais sur les luttes révolutionnaires qui ont secoué les États-Unis dans les années 60, 70 et 80, livrant son propre témoignage. Le vendredi 19, Silvia Baraldini et Paola Staccioli et Silvia Baraldini ont présenté leur livre ‘Sebben che siamo donne’ sur 10 femmes révolutionnaires. Et le samedi 20, Alfredo Davanzo a présenté l’histoire des mouvements révolutionnaires italiens de 1969 à nos jours qu’il avait écrit en 2006 dans une brochure de ‘Solidarité internationale’ (retrouver ce texte sous format .pdf). Au cours des trois jours, une petite centaine de personne a assisté à au moins l’une des conférences.

 Succès du week-end de solidarité avec Nadia Lioce

Succès du week-end de solidarité avec Nadia Lioce

Alfredo Davanzo est un ouvrier turinois qui a commencé son engagement révolutionnaire dans l’autonomie des années ’70. Emprisonné dans les années 1980, il continue ensuite à militer dans des structures clandestines, jusqu’à son arrestation en 2007 comme militant du projet du Parti Communiste Politico-Militaire qui lui vaudra de purger sept années de prison. Dans le cadre des trois jours de soutien aux prisonniers des Brigades Rouges PCC détenus à l’isolement, Alfredo présentera une conférence sur l’histoire du mouvement révolutionnaire en Italie

Local Sacco-Vanzetti (54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles)

Week-end de solidarité avec les militant.e.s emprisonnés des BR-PCC

Week-end de solidarité avec les militant.e.s emprisonnés des BR-PCC

La conférence d’Alfredo se base sur cette étude dont il est un des principaux auteur:
Histoire du mouvement révolutionnaire en Italie (.pdf)