Avec internet et les réseaux sociaux, la police doit faire face à une masse toujours plus conséquente d’informations. Comme cette information demeure fragmentée et n’arrive dans les systèmes centraux qu’une fois validée, la première étape du plan pluriannuel iPolice (« intelligent policing ») est de mettre en place de nouvelles applications qui lient les données entre elles et rendent le cloud working possible. La rédaction des procès-verbaux ne devra plus se faire à domicile pour les agents, mais aura lieu sur le terrain. Les données seront alors directement disponibles sur le serveur central. iPolice disposera également d’un puissant système de recherche. Combiné avec les fonctions d’alarme, il devrait devenir un dispositif interactif capable d’évaluer le risque, de détecter les réseaux criminels et de relier de nouveaux éléments à d’anciennes requêtes visant des suspects ou des véhicules. Il permettra à la police à engager plus rationnellement ses moyens.

Le coût de iPolice est évalué à 95 millions d’euros, puisés dans l’enveloppe de 400 millions d’euros dégagée par le gouvernement fédéral à la suite des attentats de Paris. La mise en place du système ne sera probablement pas terminée d’ici la fin de l’actuelle législature en 2019.

Quinze millions d’euros supplémentaires seront également consacrés à la modernisation du procédé de partage d’informations au sein de la police. A côté du travail opérationnel de la police, d’autres données circulent également. C’est aujourd’hui principalement le cas via l’intranet de la police. Le système « Enterprise Cloud Solution » concernera toute la police intégrée. La police fédérale procède déjà à l’implémentation de cette nouvelle manière de travailler, tandis que les fonds supplémentaires doivent élargir le déploiement de cette technologie aux zones de police locale.

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Le Conseil des ministres a approuvé à la mi-mars un projet relatif à la révision de la loi sur les méthodes spéciales de renseignement. Celui-ci élargit les outils à disposition de la Sûreté de l’Etat et des services militaires de renseignement. La commission de la protection de la vie privée ne formule pas de réserves sur la plupart des éléments sensibles. Six points sont cependant critiqués, notamment l’interception massive de communication via les câbles de fibre de verre. Le SGRS souhaite entamer celle-ci endéans les deux ans. Tous les fournisseurs de services concernés seront dans l’obligation de collaborer. La commission « s’oppose à une telle méthode qui permettrait au SGRS d’intercepter un flux de données excessif à la lumière de l’objectif et qui commence à ressembler fortement à de la surveillance de masse ». Son avis est non contraignant.

Le lieutenant-général Eddy Testelmans, patron du SGRS

Le lieutenant-général Eddy Testelmans, patron du SGRS

Le 10 mai avait donc lieu la chambre du conseil qui devait statuer sur la tenue d’un procès en anti-terrorisme à l’encontre de douze anarchistes. Celle-ci aura tourné court, la juge ayant soulevé la question de la langue dans laquelle devrait se passer cet éventuel procès. En effet, l’ensemble des potentielles inculpées n’avait rien déclarer lors de leurs auditions, mais une majorité d’entre elles n’avaient rien déclarer… en néerlandais ! Or la procédure avait été poursuivie en français… Ne sachant pas comment régler ce « problème » sur le moment, la chambre du conseil a donc été reportée. Aucune nouvelle date n’a été fixée pour le moment.

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De sérieux troubles ont éclaté jeudi après-midi dans le centre pour demandeurs d’asile de Saint-Trond (Limbourg). Ces incidents seraient dus à l’expulsion d’un réfugié irakien: un groupe de compatriotes a voulu empêcher que l’homme ne soit embarqué. La police est intervenue en masse avec pas moins de 12 véhicules. Les routes d’accès au centre ont été momentanément fermées. Des brigades canines sont également descendues sur les lieux. Les forces de police ont réussi à emmener l’Irakien et à rétablir le calme.

Le centre Fedasil de Saint-Trond

Le centre Fedasil de Saint-Trond

Le comité ministériel restreint a décidé aujourd’hui dimanche de réquisitionner l’assistance de l’armée dans les prisons touchées par la grève. Les directions, les gardiens non-grévistes, la Protection civile et la Croix-Rouge sont à bout de mobilisation après 14 jours de grève dans les prisons wallonnes et bruxelloises. Le dernier protocole d’accord conclu entre le ministre et les syndicats vendredi était progressivement rejetée par les gardiens des différents établissements pénitentiaires durant le week-end, faisant craindre une prolongation du mouvement de grève et des conditions de vie toujours difficiles pour les détenus. L’Etat belge a déjà été condamné à trois reprises par les tribunaux pour les conditions de détention infligées aux détenus depuis le début de la grève: impossibilité de sortir de cellule et de prendre une douche, repas servis une fois par jour, linge non-lavé, visites supprimées, etc. Dans un premier temps, 180 militaires seraient déployés dans les différentes prisons en grève.

Grève à la prison de Forest

Grève à la prison de Forest

Philip Zimmerman est l’inventeur de PGP « Pretty Good Privacy » qui est depuis 1991 la référence en matière de chiffrement des communications. En tant que Secours Rouge, nous faisons nous-même régulièrement la promotion de PGP via des formations et une utilisation quotidienne. A l’occasion de sa nomination comme Docteur Honoris Causa, Zimmerman donnera ce 18 mai une conférence « encryption, privacy, and avoiding a surveillance state » à l’ULB (local UD2.218A, Campus Solbosch) à 18.30. Les places sont limitées et réservables ici.

Zimmermann à l'ULB

Zimmermann à l’ULB

Le 10 mai, la chambre du conseil décidera de confirmer ou non la tenue d’un procès contre 12 anarchistes à Bruxelles. Ce 4 mai, une soirée d’information aura lieu au Garcia Lorca (Rue des Foulons 47, 1000 Bruxelles) autour du procès.

Soirée d’infos sur le procès ’antiterroriste’ contre des anarchistes

Soirée d’infos sur le procès ’antiterroriste’ contre des anarchistes

Une quarantaine de personnes ont fait une manifestation sauvage à Saint-Gilles contre la maxi-prison. Parti de la place Bethléem derrière une banderole: « prisons partout / justice nulle part », la manif a fait un arrêt devant la prison de Saint-Gilles où un dispositif policier a commencé à se mettre en place. Mais la manifestation a pu atteindre le parc de Forest où elle s’est dispersée.

La future prison de Haren

La future prison de Haren

EDIT: Quatre ou cinq personnes se sont fait brièvement interpeller dans les environs de la dissolution de la manifestation.

Dés la fin du mois de juin, Mobistar (qui sera devenu d’ici là « Orange Belgique ») mettra fin à l’anonymat des utilisateurs de cartes prépayées sur son réseau, non seulement sur les nouvelles cartes achetées, mais également sur les cartes déjà en circulation. L’identification des utilisateurs se fera au moyen des cartes d’identité électroniques. C’est probablement une volonté de « marketing antiterroriste » pour la marque. Un représentant de Proximus (son premier concurrent) avait souligné il y a quelques semaines les difficultés techniques d’une fin de l’anonymat des cartes prépayées, mettant en avant que les personnes qui doivent dissimuler leur identité ont déjà trouvé des moyens de protéger leur anonymat.

Mobistar équipera à ses frais son réseau de boutique de lecteurs de carte d’identité, la société n’a par contre pas expliqué comment elle allait rendre légal le fait de devoir obligatoirement présenter une carte d’identité à un marchand de téléphone.

Carte sim Mobistar

Carte sim Mobistar