Ce vendredi 2 mai, 2 activistes du mouvement Extinction Rebellion ont été condamnés à verser 150 € d’amende chacun, pour avoir tagué un pont de la SNCF. Valérie, 54 ans et  Martin, 47 ans, tous deux militants écologistes ont été jugés devant le tribunal de Carcassonne, pour répondre aux accusations de « dégradation d’un ouvrage d’art de la SNCF », « dégradation ou détérioration légère d’un bien par inscription, signe ou dessin, commise en réunion » à Carcassonne en février 2024, lors des actions menées pour dénoncer la construction de l’A69 entre Castres et Toulouse . Un combat qui a mené à l’arrêt du chantier ( voir article ici

Plus de 80 personnes se sont réunies mercredi 30 avril à La Chapelle pour la soirée de présentation du Secours Rouge Toulouse. Au cours de nos interventions, nous avons présenté notre histoire, nos principes, notre fonctionnement et nos campagnes, soulignant l’importance de l’unité et de la défense du mouvement révolutionnaire face à une répression croissante qui prend des formes variées.

Cette présentation a été suivie d’un moment convivial autour d’un buffet à prix libre et de la représentation de la chorale « La Canaille du Midi ». Les camarades du Comité de soutien à la Palestine, de la Défense collective, du Collectif Populaire contre l’extrême droite et de Toulouse anti-CRA ont également participé à la réussite de cette soirée, en tenant des stands et en échangeant avec les personnes présentes à l’événement.

300 000 personnes ont défilé en France selon la CGT, dont 100 000 à Paris en direction de la place de la Nation. La présence policière est plutôt forte. 2 000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisées pour encadrer cette manifestation. Le stand que le Parti socialiste avait installé sur le parcours a été attaqué (banderole arrachée, politicien bousculé), provoquant l’intervention des gendarmes. Au final, 54 personnes sont en gardes à vue suite à la manifestation, dont une personne suspectée d’avoir participé à l’attaque du stand du PS. Les 53 autres personnes sont en garde à vue « principalement pour des infractions de participation à un attroupement en vue de commettre des violences ou dégradations lors de manifestation sur la voie publique et dissimulation volontaire du visage lors d’une manifestation accompagnée de troubles à l’ordre public », selon le parquet.

A l’appel de douze organisations, un immense cortège unitaire antiraciste, anti-impérialiste, anti-militariste et antifasciste a réuni une foule compacte et déterminée lors de la manifestation du 1er mai à Toulouse (lire l’appel cosigné par le Secours Rouge). Dans une ambiance combative et dynamique, nous avons scandé notre détermination à construire une riposte internationaliste face au militarisme, au racisme et à l’impérialisme. Par ailleurs, plusieurs interventions et drapeaux soulignaient la nécessité de se mobiliser en soutien aux prisonniers politiques, en particulier Christian Tein et Georges Abdallah. De la même manière, les manifestants ont vivement dénoncé les menaces de dissolution contre la Jeune Garde Antifasciste et Urgence Palestine (voir notre article).

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, a annoncé à l’Assemblée nationale l’ouverture d’une procédure de dissolution contre la Jeune Garde antifasciste. Né à Lyon en 2018 et présents dans plusieurs villes, ce mouvement a participé activement aux récentes mobilisations sociales, antifascistes et anticolonialistes. Le même jour, le porte parole d’Urgence Palestine Omar Alsoumi a déclaré sur les réseaux sociaux que les autorités avaient également engagé la dissolution de l’organisation pro-palestinienne fondée en novembre 2023. Présente partout en France, elle joue un rôle central dans la mobilisation contre le génocide en Palestine. Ces procédures interviennent après la dissolution de plusieurs organisations, comme la GALE ou le Collectif Palestine Vaincra (voir notre article).

Lire la déclaration du Secours Rouge Toulouse

 

Une salariée et syndiquée CGT de l’entreprise Magellium Artal est menacée de licenciement par une direction qui lui reproche une « insuffisance professionnelle » sur base d’un dossier sans fondement. « Ce que la direction vise réellement, c’est une salariée engagée, qui a osé parler, résister, s’organiser » dénonce le communiqué de la CGT Magellium-Artal. Pour justifier sa menace de licenciement, la direction s’appuie sur des témoignages que la travailleuse avait donnés en tant que victime lors d’une enquête interne menée suite à l’alerte donnée par les salariés sur des conditions de travail extrêmement dégradées : surcharge chronique de travail, altercations répétées avec le responsable d’unité, humiliations, encadrement défaillant, etc.

Six mois auparavant, la direction avait aussi tenté, en vain, de licencier un membre de cette même unité qui avait lancé l’alerte avec elle et 14 autres salariés. Ainsi, la CGT dénonce une répression qui vise « à faire un exemple, à briser un syndicat combatif, et à dissuader toute dynamique collective ». Face à cette situation, une soixantaine de travailleurs se sont réunis en assemblée générale solidaire avant l’entretien disciplinaire. Cette répression antisyndicale se comprend à la lumière du rachat de l’entreprise par le fonds d’investissement Eiréné de Weinberg Capital Partners, lié à l’industrie de défense. Un rassemblement solidaire aura lieu mercredi 30 avril à 12h30 devant le site de Magellium Artal à Ramonville Saint-Agne (1 rue Ariane) appelé par de nombreuses organisations, dont le Secours Rouge Toulouse.

Le 14 mars dernier, l’Unité Opérationnelle Franco-Allemande (UOFA) « Daniel Nivel », composée de membres du personnel de la Gendarmerie nationale et de la Police fédérale allemande, est officiellement entrée en service. Créée sur la base du Traité d’Aix-la-Chapelle sur l’intégration et la coopération franco-allemande, l’UOFA intervient notamment lors d’événements et de manifestations de grande ampleur. Elle n’est pas uniquement opérationnelle dans la région frontalière, mais peut être déployée à l’échelle nationale dans les deux pays. Des premières collaborations de ce type avaient eu lieu en 2019 lors du sommet du G7 à Biarritz et du Tour de France. L’UOFA porte le nom d’un gendarme blessé par des hooligans allemands lors de la Coupe du monde de football 1998.

Angélique, Florian et Joël étaient devant la cour d’appel de Nancy jeudi, jugés pour avoir participé à un attroupement en marge d’une manifestation, le 15 août 2017, contre le projet Cigeo de Bure. Après huit années de procédure, les chefs d’inculpation invoqués en première instance se sont réduits comme peau de chagrin (voir notre article). Exit l’association de malfaiteurs, la détention d’explosifs en bande organisée, la dégradation, des vols en réunion et la participation à une manifestation non déclarée. Reste l’attroupement après sommation, lors de cette manifestation. Au gré des relaxes prononcées (2021 et 2023), les sept prévenus se sont réduits à trois.

L’avocate générale a estimé que la manifestation du 15 août 2017 « s’inscrit dans la continuité d’un mouvement de durcissement des actions militantes de confrontation de plus en plus fortes et violentes vis-à-vis des forces de l’ordre ». Les prévenus auraient été « coanimateurs » de cette manifestation qui aurait eu un « objectif de sabotage ». Vu leur absence de casier judiciaire, elle a requis quatre mois de prison avec sursis. Les avocats de la défense ont plaidé la disproportion de la procédure : 1 million d’euros dépensés, 85 000 conversations interceptées, 20 perquisitions, plus de 20 000 pages de dossier… Ainsi que l’absence de preuve de culpabilité. Il y aurait une photo des prévenus, mais « sans savoir où ils étaient précisément après la sommation et quels ont été leurs comportements ». Jugement le 5 juin.

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Dans le cadre d’une vaste enquête, 25 auteurs présumés des attaques contre les agents pénitentiaires et les prisons ont été interpellés tôt ce lundi 28 avril. Les opérations ont débuté à 6 heures du matin en Île-de-France, ainsi que dans les grandes métropoles de Marseille, Lyon et Bordeaux. L’opération est menée par la DGSI ( Direction Générale de la Sécurité Intérieure ), elles ont impliqué plus de 200 enquêteurs sur la totalité du territoire français, elles pourraient s’étendre sur plusieurs jours et impliquer un plus grand nombre de suspects. Parmi les 25 interpellés, 5 ont déjà été en détention, au sein de maisons d’arrêt. Depuis le 13 avril, au moins «65 faits» ont été commis contre des agents pénitentiaires ou des prisons ( nos articles ici et ici ).