Jeudi 19 décembre, 22h, des militants kurdes ont mené une action de désobéissance civique à l’aéroport de Roissy contre les attaques de l’État turc et de ses supplétifs du SNA au nord et l’est de la Syrie. Les manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Defend Rojava (Défendons le Rojava) », une photo du leader Abdullah Öcalan, mais aussi drapeaux des YPG et des YPJ ( unités de protection du peuple) , en scandant des slogans contre l’État turc et en faveur de la résistance du Rojava. Lors de cette action, les militants ont été provoqués par des ressortissants turcs qui débarquaient d’un avion de ligne en provenance de la Turquie, plusieurs personnes ont asséné des coups de pied et des coups de poing, pendant la lutte des cris fusent, des slogans aussi , notamment : « Erdogan terroriste ». Aucun blessé n’est à déplorer. La police, arrivée sur les lieux de l’action, a placé 4 manifestants kurdes en garde à vue.

Le 15 novembre dernier, le tribunal d’application des peines antiterroriste avait rendu sa décision de libération de Georges Abdallah sous condition de quitter le territoire France et de ne plus y revenir. Le parquet ayant fait appel de cette décision (appel suspendant la libération), l’audience de la cour d’appel de Paris s’est tenu ce jeudi 19 décembre une audience. La décision sera rendu le 20 février 2025. En prévision de cette audience, un appel à une journée d’action le 21 décembre avait été lancée par la campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah.

Ce samedi s’est tenu une manifestation à Paris avec plus de 4000 personnes dans les rues de la ville. Des actions ont également eu lieu dans différentes villes de France ainsi qu’en Belgique et en Suisse. Une manifestation s’est aussi organisée à Bordeaux et une mobilisation était organisée à Annecy.

Mais des actions avaient commencé à s’organiser en France depuis le 6 décembre (date à laquelle Georges Abdallah aurait du être libéré). Des militant.es ont organisé dans différentes villes des actions de soutien à la Palestine et à Georges Abdallah devant des préfectures, certain.es militant.es se menottant aux grilles des préfectures de Police.

Voir la video sur le site la cause du Peuple

Paris

Bruxelles – Lien vers la video

Lien vers la vidéo de la mobilisation à Genève

 

Evreux, ce 20 décembre, cinq personnes ont été relaxées et quatre condamnées à respectivement six et dix mois de prison avec sursis pour le sabotage d’une centrale à béton Lafarge en décembre 2023. 17 personnes avaient été arrêtées le 8 avril 2024 suite à l’enquête menée par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et la police judiciaire de Rouen ( voir article ici ). Ce 19 et 20 décembre, ils n’étaient plus que 9 présents à la barre et risquaient jusqu’à 10 ans de prison pour association de malfaiteurs et séquestration.

A l’occasion de ce procès, les pouvoirs publics ont sorti les grands moyens pour les deux journées qu’a duré l’audience au tribunal: rues barrées, escouades de CRS et filtrage des piétons aux abords du palais de justice. Ce qui n’a pas empêché le rassemblement des soutiens des prévenus.

Match de basket européen classé « sensible ». La rencontre entre Nanterre 92 et l’Hapoël Holon ( équipe israélienne ) au palais des sports de Nanterre, mercredi soir, s’est finalement soldée par sept interpellations de militants pro-palestiniens. A 21 heures, des militants ont déployé des drapeaux palestiniens et sont montés sur le terrain pour dénoncer le génocide à Gaza,  après cette brève interruption de match , ils ont regagné les tribunes. Plusieurs supporters de l’équipe israélienne les ont alors attaqués. Les CRS présents ont mis fin aux affrontements et ont procédé aux interpellations des militants pro-palestiniens. 6 arrestations pour « trouble au déroulement de la compétition » et une pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

7 arrestations-7 gardes à vue -7 déferrements au tribunal de Nanterre dont deux en comparution immédiate.

Une magistrate du tribunal de Paris a autorisé, ce 19 décembre, l’exploitation du matériel informatique, du carnet de notes et du téléphone du journaliste Philippe Miller, matériel saisi après son arrestation le 4 décembre et sa garde à vue de 48h. Cette décision sans précédent bafoue la liberté de la presse et le secret des sources. Une enquête a été ouverte pour « vol » et « violation du secret professionnel », à la suite d’une plainte du cabinet d’avocats Ziegler et associés au cœur des investigations du journaliste. Lors du dépôt de plainte, le cabinet d’avocats avait obtenu la mise sous surveillance par la BRDP (brigade de répression de la délinquance à la personne) du journaliste et de sa source,  une ancienne stagiaire accusée du vol de données afin  d’alerter sur les méthodes troubles du cabinet.

L’avocat Salah Hamouri devait participer ce mercredi 18 décembre à Lyon, à une conférence intitulée « Les espaces de résistance palestinienne entre occupation, prison et exil », un évènement organisé par le collectif Urgence Palestine et devant rassembler une soixantaine de personnes. La préfecture du Rhône a interdit cette conférence pour « risque de trouble à l’ordre public » et « risque sérieux » que « des propos antisémites » y soient tenus, aussi « que surviennent des confrontations violentes entre les pro-palestiniens et la communauté juive ». La préfecture avait déjà interdit, pour les mêmes motifs, une conférence de Salah Hamouri sur le même thème qui devait se tenir le 18 novembre à Décines (Rhône).

Relaxés en janvier, Alexandre et Christophe, les deux représentants syndicaux de la CGT Énergie 33 viennent d’être condamnés par la cour d’appel de Bordeaux à 9 mois de prison avec sursis et 5000 euros d’amende à verser à l’hôpital Saint-André pour leurs actions Robin des Bois durant la réforme des retraites. L’action s’était déroulée le 23 mars 2023. Ce jour-là, l’hôpital Saint-André avait brièvement été touché par erreur par une coupure de courant organisée par des énergéticiens et avait été privé d’électricité pendant quelques minutes, le générateur de secours n’avait pas joué son rôle, il était défectueux et avait nécessité dix minutes pour se mettre en marche.

Cette condamnation illustre l’esprit revanchard de l’État et du patronat envers les syndicalistes qui ont lutté contre une réforme des retraites largement rejetée par la population. Il y a quelques mois, les deux syndicalistes avaient été traînés devant un conseil de discipline par Enedis et sanctionnés d’une semaine de mise à pied.

A Bordeaux, la CGT Énergie a annoncé à la sortie du délibéré son intention de déposer un pourvoi auprès de la Cour de cassation.

Le tribunal administratif de Paris a confirmé l’interdiction de deux numéros du journal anticarcéral et abolitionniste « L’Envolée » écrit par et pour les détenus, composé de témoignages de prisonniers, ils y dénoncent la violence vécue à l’intérieur des maisons d’arrêt. L’accès à ces journaux devient impossible pour les prisonniers dès que les numéros critiquent  l’administration pénitentiaire.

En juin 2022, le numéro 55 a été interdit, il fait le récit de l’homicide d’un détenu par plaquage au sol et bâillonnement effectué par les gardes en 2016, une pratique interdite. Ce récit est considéré comme « diffamatoire » par la Direction de l’administration pénitentiaire, laquelle a interdit et saisi les exemplaires dans les cellules. Janvier 2023, le numéro 56 dénonce la violence de la prison, en rendant hommage à un prisonnier mort en 2022 d’une rupture de l’aorte suite à des refus de soins. Les exemplaires du numéro sont interdits et saisis dans les cellules.

Ces interdictions ont été contestées par « L’Envolée » devant le tribunal administratif le 15 novembre. Sans surprise, ce 6 décembre, le tribunal a rejeté les recours en validant le caractère diffamatoire des propos contenus dans les numéros 55 et 56 « au regard de l’objectif de préservation du bon ordre au sein des établissements pénitentiaires ». Une censure qui touche 80 000 lecteurs.

Le campus Porte des Alpes de l’université Lyon 2, à Bron, a été occupé vendredi 6 décembre, au matin, par plusieurs dizaines de manifestants pro-palestiniens. Vers 9H30, une intervention des forces de l’ordre, à la demande de l’université, a évacué les manifestants. Les forces de l’ordre se sont immédiatement montrées très agressives et violentes à l’égard des bloqueurs, mais aussi auprès d’étudiants qui n’avaient rien à voir avec la manifestation. Une vingtaine de personnes ont été emmenées. C’est la deuxième  fois en deux mois que la présidente  fait entrer les forces de l’ordre sur le campus de Lyon pour réprimer une manifestation.

Ce jeudi 5 décembre, alors que de nombreux travailleurs de la fonction publique se sont mobilisés contre la casse austéritaire dans toute la France, la grève à la Martinique a été particulièrement marquée par la dénonciation de la répression de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC et de la mobilisation contre la vie chère (voir notre article). Ce même jour, il est apparu en audience pour encore une autre affaire, et a été placé en détention et restera écroué jusqu’au 21 janvier.

A la veille de l’audience, l’intersyndicale des dockers du port de Fort-de-France a annoncé la suspension toute réception et livraison de conteneurs dans un acte de solidarité. Dans leur communiqué, les dockers ont dénoncé la répression coloniale : « Face à une justice à deux vitesses, servile aux intérêts coloniaux et gangrenée par des décisions arbitraires, nous refusons de rester inactifs. »