La journaliste et révolutionnaire turque Zehra Kurtay fait face à une menace d’extradition de la France vers la Turquie alors que celle-ci est une ancienne prisonnière politique victime de la torture. En mai 2025, sans aucun avis légal, ni audience, l’État français a révoqué sa protection de réfugiée. Elle se retrouve exposée à une expulsion forcée vers le régime fasciste turc où sa tête a été mise à prix en raison de ses activités politiques. Après un placement en détention dans un Centre de Rétention Administrative puis sa libération sous contrôle judiciaire (voir notre article), une prochaine audience pour statuer sur cette demande d’extradition se tiendra le vendredi 13 juin devant le Tribunal administratif de Melun à 9H30 où ses soutiens appellent à se rassembler nombreux.

Jeudi 12 juin, cinq postiers syndicalistes des Hauts-de-Seine passent en procès pour leur participation à une grève en 2014, pour des accusations de « violation de domicile professionnel » et des violences présumées sur une responsable d’une sécurité privée. La grève avait duré 170 jours et avait contesté la politique de précarisation et de suppression d’emploi à la Poste qui avait répondu par une forte répression. Alors que les cinq inculpés risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, leurs nombreux soutiens appellent à se rassembler le jour du procès devant le tribunal judiciaire de Paris à partir de 12h.

Le 5 juin, Angélique, Florian et Joël , les trois derniers prévenus du procès de Bure ont été informés du jugement consécutif au second passage devant la Cour d’Appel de Nancy, le 24 avril dernier (voir notre article)  : c’est une relaxe générale, pour l’ensemble des prévenus, sur l’ensemble des accusations. Cette décision met un terme à huit années d’enquêtes et de poursuites contre la lutte de Bure. Au gré des relaxes prononcées (2021 et 2023), les sept prévenus se sont réduits à trois et les préventions d’association de malfaiteurs, de détention d’explosifs en bande organisée, de dégradation, de vols en réunion et de participation à une manifestation non déclarée ont été réduit à attroupement après sommation.

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Ercan E. est un demandeur d’asile kurde qui a survécu au massacre de la rue d’Enghien à Paris ayant ciblé les militants kurdes le 23 décembre 2022. Il a reçu un ordre de quitter  le Territoire Français (OQTF) ce 16 mai, alors qu’il est le seul témoin direct du triple assassinat commis par William Mallet. L’homme dit craindre d’être livré à la Turquie où il risque la prison. Son avocat, Me David Andic, déclare que l’absence de son client au procès priverait la justice d’un témoin vital pour faire condamner le tireur. Le vendredi 23 décembre 2022, William Mallet a abattu trois militants kurdes au centre kurde Ahmet Kaya situé rue d’Enghien: Emine Kara (Evîn Goyî), M. Şirin Aydın (Mîr Perwer) et Abdurrahman Kızıl. Trois autres Kurdes ont été blessés, dont un grièvement.

Les procès en comparution immédiate des personnes interpellées lors des célébrations de la victoire du PSG ont donné lieu à des réquisitions allant de 120 jours-amendes à 9 mois de prison ferme (voir notre article). Sur les plus de 500 interpellations, 161 ont donné lieu à des poursuites judiciaires.

Mais, selon le ministre de la Justice Gérald Darmanin, ces peines ne sont “plus à la hauteur”. Il voudrait supprimer le sursis pour “toute agression envers un représentant de l’État” et mettre en place des peines minimales. Il espère finaliser ce projet de loi d’ici le mois de septembre. Parallèlement, Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur en France, propose d’utiliser la reconnaissance faciale “de façon très encadrée” pour condamner plus facilement. Par ailleurs, il demande aussi des sanctions financières pour les personnes condamnées.

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A l’appel de la CGT, un des magasins Primark de Mulhouse a été bloqué ce mercredi 4 juin par une centaine de personnes – militants syndicaux, simples salariés du site, mais également d’autres magasins de l’enseigne de prêt-à-porter irlandaise – ont occupé dès 10H00 l’entrée du magasin, empêchant l’accès aux clients. Au cœur du mouvement, la répression antisyndicale et le licenciement des salariés ayant participé à un premier mouvement le 22 mars. Rien que sur le magasin de Mulhouse, la direction a convoqué 10 salariés grévistes à des entretiens disciplinaires dont sept d’entre eux ont déjà été licenciés pour des motifs totalement fallacieux. La Fédération CGT Commerce et Services exige l’arrêt immédiat des sanctions et la réintégration des salariés licenciés.

Le 22 mars, une vingtaine de salariés s’étaient rassemblés durant trois heures devant l’entrée du magasin, resté ouvert. Il s’agissait du premier débrayage de l’enseigne ouverte à Mulhouse en 2023. La CGT entendait dénoncer des conditions de travail dégradées, un management toxique, des problèmes de paie récurrents, une discrimination et une entrave syndicale.

L’Arctic Sunrise, un navire de la flotte internationale de Greenpeace, devait rester amarré trois jours à Nice, dans le sud-est de la France, à partir de mercredi avec la trentaine de navires scientifiques d’ONG invités à Nice en marge du sommet de l’ONU sur les océans. Ces navires  doivent se relayer dans le port pour accueillir le grand public jusqu’à jeudi, puis les délégations du sommet.

Mais le maire et le préfet ont pris un arrêté annulant la participation de l’Arctic Sunrise. L’arrêté fait suite à une demande de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, exprimée lors d’un comité de pilotage organisé le 22 mai à Nice. La ministre avait reproché à Greenpeace le largage en mer le 21 mai, depuis l’Arctic Sunrise, d’une quinzaine de rochers dans une aire protégée de la Méditerranée pour empêcher le chalutage de fond. L’ONG avait répliqué qu’il s’agissait justement d’empêcher une activité certes interdite, mais qui perdurait. Le cabinet de la ministre a démenti, assurant qu’elle ne s’occupait pas des sujets d’ordre public, renvoyant la mairie et le préfet à leur décision.

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Le 18 juin prochain, deux militants de Révolution Permanente, dont son porte-parole Anasse Kazib, seront jugés dans le cadre d’une procédure pour « apologie du terrorisme » suite à des prises de position en soutien au peuple palestinien. Leurs soutiens organisent un rassemblement le jour du procès à 12h devant le tribunal de Paris, porte de Clichy.

Dans une ordonnance rendue ce mardi 3 juin, le tribunal judiciaire de Paris a estimé qu’il n’était pas nécessaire de maintenir en détention Christian Tein et trois autres responsables de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) : Dimitri Qenegei, Guillaume Vama et Erwan Waetheane. Ils sont accusés d’avoir organisé la révolte de mai et juin 2024 contre une réforme coloniale en Kanaky. Ils ont été déportés et placés en détention provisoire depuis plus d’un an, au côté d’autres Kanak. Après un appel du parquet, les mis en examen ont rendez-vous devant le premier président de la cour d’appel en fin de semaine qui va ou non confirmer l’ordonnance.

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Comme chaque année, une journée de solidarité avec le militant éco-anarchiste Marius Mason et les prisonniers anarchistes de longue durée est organisée le 11 juin prochain (voir notre article). Dans son appel, la solidarité avec plusieurs prisonnier·es anarchistes est mise en avant comme Nikos Maziotis, Alfredo Cospito ou encore Mónica Caballero. En France, plusieurs initiatives sont organisées comme à Toulouse et à Saint-Auban.

De par la nature de leur position, les prisonniers anarchistes renforcent le mouvement dans son ensemble en éclairant son analyse, ses méthodes et ses priorités. En les incluant dans l’espace anarchiste, nous démystifions l’incarcération et nous nous enseignons mutuellement les meilleures pratiques et les techniques de survie. En retour, cela permet aux autres de prendre les risques nécessaires, sachant qu’ils ne sont pas seuls. Notre engagement à soutenir nos prisonniers nous permet de rester fidèles à notre valeur de confrontation avec le pouvoir de l’État, même là où il est le plus puissant.

Lire l’appel à la journée du 11 juin 2025