Vendredi 30 mai, une juge d’instruction a modifié le contrôle judiciaire de l’indépendantiste Kanak Frédérique Muliava, poursuivie pour son rôle dans la mobilisation contre la loi sur le dégel du corps électoral en Kanaky visant à renforcer le colonialisme de peuplement français dans l’archipel. Cette décision permet à la militante de pouvoir rentrer en Kanaky après avoir été déportée en France et emprisonnée tout comme six autres responsables de Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), dont le président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) Christian Tein, accusés d’être responsables des mobilisations du printemps dernier (voir notre article). Elle avait été incarcérée à la prison de Riom, puis assignée à résidence sous surveillance électronique, avant d’être placée sous contrôle judiciaire. Cette décision peut faire l’objet d’un appel.

Jeudi 22 mai à Toulouse, à l’occasion de la semaine de commémoration de la Nakba, de nombreux groupes étudiants ont organisé la deuxième édition de Youth Against Genocide à La Chapelle (voir ici). La soirée a débuté par la projection de « Palestine : ça suffit, on rentre » racontant le quotidien des Palestinien·nes descendant·es de la Nakba dans les camps de réfugié·es au Liban, puis s’est poursuivie par un repas et des concerts. Durant l’événement, la campagne de soutien au Parti Démocratique du Peuple du Liban a été présentée (voir ici) et près de 1700€ ont été récoltés. Menée par plusieurs sections du Secours Rouge International, cette campagne vise à soutenir cette organisation de la gauche révolutionnaire arabe qui mène plusieurs activités sociales dans la ville de Saïda, notamment dans le camp de réfugié·es palestinien·nes d’Ain El Helweh.

Militante révolutionnaire turque et ancienne prisonnière politique en Turquie et en France, Zehra Kurtay a été arrêtée le 26 mai dernier en région parisienne. Elle est actuellement détenue au Centre de Rétention Administrative d’Oissel et a entamé une grève de la faim. Elle est aujourd’hui sous la menace d’une expulsion vers le régime fasciste turc où sa vie est en danger en raison de son engagement antifasciste et internationaliste. Vendredi 31 mai, une audience du Tribunal judiciaire de Rouen aura lieu pour statuer sur sa situation. A cette occasion, les soutiens de Zehra Kurtay appellent à se rassembler dès 9h30 devant le tribunal (1 place du Maréchal Foch à Rouen).

Hier 28 mai, François Burgat a été relaxé à Aix-en-Provence des faits « d’apologie du terrorisme », pour lesquels il était poursuivi. Il s’agit d’une victoire importante pour le mouvement de solidarité avec la Palestine dans un contexte marqué par la répression. Ancien directeur de recherche au CNRS et connu pour ses travaux sur l’islam politique, était poursuivi pour « apologie du terrorisme » après avoir publié plusieurs tweets en réaction à la situation en Palestine. C’est l’Organisation Juive Européenne (OJE) qui était à l’origine des plaintes, ensuite rejointe par la Licra et Avocats Sans Frontières (ASF) qui se sont portées parties civiles. Le tribunal a finalement estimé que « l’infraction n’était pas caractérisée » et a relaxé le chercheur. Selon son avocat toutefois : « C’est fortement possible que le parquet fasse appel de la décision comme c’est systématiquement le cas. »

Suite à la double attaque de samedi dernier, revendiquée par « deux bandes anarchistes », qui a privé d’électricité le festival de Cannes mais aussi le site cannois de Thales Alenia Space, qui produit des satellites à usage civil et militaire, la France va « étendre la surveillance à tous les lieux critiques » a annoncé hier mardi le Premier ministre.. Le sabotage avaient également atteint dimanche la ville de Nice. Ces attaques sont « une mise en cause de l’ordre public extrêmement grave, destinée à impressionner, terrifier ceux qui organisent de tels événements », alors que Nice doit accueillir début juin une conférence de l’ONU sur les océans », a déclaré François Bayrou à l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français. Le chef du gouvernement a souligné que la situation restait « risquée en raison de la multiplication et de la connaissance que ces groupuscules ont visiblement de l’organisation du réseau ».

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pour sa part adressé un télégramme aux préfets leur demandant « de prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer, en lien avec les opérateurs concernés, la sécurité des principaux sites et infrastructres du réseau électrique ».

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Après les rassemblements au « village » à Guiscriff et une armada en mer au large de Fouesnant, samedi 24 mai 2025, les manifestants anti-Bolloré avaient rendez-vous dimanche 25 mai, à Ergué-Gabéric (Finistère), où se trouvent plusieurs entreprises appartenant à l’industriel d’extrême-droite. Un petit millier de manifestants s’étaient rassemblés à l’appel du collectif Lever les voiles et les Soulèvements de la terre. Après un pique-nique dans le quartier de Lestonan, le cortège, survolé par un hélicoptère des forces de l’ordre, a tenté de se diriger vers une société du magnat des médias. Certains sont partis à travers champ et forêt pour contourner le cordon de forces de l’ordre (photo). Après une vingtaine de minutes de marche, les manifestant sont tombés sur des CRS qui sont allée au contact. Un groupe de 150 manifestants ont tenté une nouvelle progression mais les CRS leur ont barré leur et ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Sept responsables indépendantistes arrêtés en juin dernier en Kanaky et déportés dans l’Hexagone vont passer en jugement. Un rassemblement solidaire avec ces prisonniers et avec la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) est organisé par l’AISDPK, le CSK et le MKF le mardi 27 mai de 9h à 12h au Parvis du tribunal judiciaire de Paris, au niveau de l’accès de la station Porte de Clichy, sortie tribunal.

Dans la nuit de samedi à dimanche, sept personnes ont été mises en examen dans une enquête sur une série d’attaques à l’explosif revendiqués par le FLNC. C’est ce qu’a annoncé le Parquet national antiterroriste (Pnat). Les six hommes ont été placés en détention provisoire, la septième personne, une femme, a été placée sous contrôle judiciaire, a précisé le Pnat. L’enquête porte sur 34 destructions de résidences à travers toute la Corse dans la nuit du 8 au 9 octobre 2023 (photo), revendiqués par les groupes clandestins « FLNC du 22 octobre » et « FLNC Union des combattants ». Des actions qui avait eu lieu dix jours après la venue du Président de la République. Emmanuel Macron.

Ce mardi 20 mai, la section de lutte contre la cybercriminalité de la JUNALCO (Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée ) a déclenché l’opération baptisée « Prison break » visant à perquisitionner simultanément près de 500 cellules dans 66 lieux de détention sur l’ensemble du territoire français, afin de saisir les téléphones miniatures mis en circulation par une société chinoise et revendus en France par le fournisseur « OPORTIK ». Cette enquête a été confiée conjointement à la BL2C (Brigade de Lutte Contre la Cybercriminalité de la Police judiciaire de la préfecture de police de Paris) et à l’UNC (Unité Nationale Cyber de la gendarmerie nationale). L’UNC a été chargée d’identifier les clients utilisant ces téléphones.

De la taille d’un briquet et paramétrés de façon spécifique, ces téléphones étaient vendus comme indétectables aux portiques d’entrée dans les lieux de détention. La participation du Service national de renseignement pénitentiaire (SNRP) a contribué à identifier les utilisateurs. Ce même 20 mai, le nom de domaine de la société « OPORTIK » a été saisi. Trois fournisseurs sur le territoire français ont été interpellés. Des téléphones seront expertisés par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) afin de vérifier l’éventuelle aspiration de données vers l’étranger par des backdoors.

Le ministre de la Justice français a annoncé l’ouverture d’ici à 2028 d’une prison de 500 places à Saint-Laurent-du-Maroni, en pleine jungle guyanaise, intégrant un quartier de haute sécurité de 60 places. Avec un régime carcéral extrêmement strict, celui-ci est officiellement prévu pour les narcotrafiquants, mais aussi des détenus « radicalisés ». L’établissement appliquera la nouvelle loi contre le narcotrafic, notamment une surveillance 24h/24, des promenades et des visites limitées, fouilles intégrales en cas de contact physique avec l’extérieur, etc. (voir notre article).

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