Hier samedi 9 décembre, les manifestants à l’autoroute A69 ont dévié du parcours déposé en préfecture. Le cortège a quitté comme prévu l’école de Saint-Germain-des-Prés ce samedi après-midi. Il devait se rendre à l’école de Lemaput. Moins d’une demi-heure après le départ, les manifestants ont bifurqué pour prendre la direction de Puylaurens et envahir le site de la future centrale à bitume dédié à l’A69 ou des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre.

Les procédures judiciaires à l’encontre des militants syndicaux et politiques se multiplient en France. Ce mardi, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a envoyé un courrier à la première ministre Élisabeth Borne pour dénoncer un « contexte de répression anti-syndicale inédit depuis l’après-guerre », à l’heure ou plus de 1000 militants syndicaux sont visés par des procédures pénales. En outre des procédures ont été ouvertes contre au moins 17 secrétaires généraux d’organisations CGT, convoqués du fait de leur qualité de secrétaires généraux. En effet, à la suite de la réforme des retraites, les convocations judiciaires se sont enchaînées, à l’image de la convocation de plusieurs militants de la CGT, dont Sébastien Ménesplier, le patron de la CGT des électriciens et gaziers, suite à leurs actions durant la réforme des retraites. Plus récemment encore, Myriam Lebkiri, membre du bureau confédéral de la CGT, a été convoquée le 8 décembre par la gendarmerie pour « dégradation ou détérioration légère d’un bien » et « menace, violence ou acte d’intimidation envers un élu public ».

Une manifestation de soutien aux cadres Cgt Marc Roudet (à gauche) et Myriam Lebkiri, était organisée, le 8 décembre 2023, à Pontoise (Val-d’Oise), en présence de Sophie Binet (centre), secrétaire générale de la CGT était sur place.

 

Alors que la préfecture des Bouches du Rhône avait pris, jeudi 7 décembre, un arrêté interdisant la manifestation du samedi 9 décembre à Marseille en soutien à la Palestine, qui devait débuter à la Porte d’Aix, celui-ci a finalement été annulé par le tribunal administratif. Un référé-liberté avait été déposé et plaidé vendredi dans la journée pour faire annuler l’arrêté qui reposait sur les amalgames habituels entre soutien à la Palestine et soutien au Hamas, et entre dénonciation des crimes d’Israël et antisémitisme. A Paris la Préfecture de police a modifié le parcours de la manifestation. Le départ devant avoir lieu à partir de la place de la République plutôt qu’à partir de l’Opéra.

Après deux vagues d’arrestations en juin (35 arrestations des 5 et 20 juin dernier: voir notre article), ce sont 3 personnes qui ont été arrêtées mardi 28, tôt le matin, en lien avec l’action contre l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air, le 10 décembre 2022 (photo). Elles ont été arrêtées par la SDAT, puis emmenées en garde à vue à Lyon, où elles ont été interrogées pendant trois jours, avant de sortir jeudi en début de soirée.

 

 

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Le 24 mai dernier, cinq énergéticiens étaient interpellés à leur domicile et devant leur famille à six heures du matin. Après 36 heures de garde à vue, trois d’entre eux ont été relâchés sans aucune poursuite, tandis que deux autres, Christophe et Alex, ont été déférés devant les juges des libertés. Libérés après plus de 48 heures de détention, placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de participer aux manifestations et de communiquer, ils sont convoqués pour leur procès ce mardi 21 novembre à Bordeaux. Cette audience s’inscrit dans la lignée des précédents cas de répression avec près de 400 militants CGT visés par des poursuites judiciaires dans le sillage du mouvement contre la réforme des retraites. Rassemblement de soutien à 12h au parvis des droits de l’homme, à Bordeaux.

Samedi en fin de journée, et pendant une bonne partie de la nuit, Ouangani ont été le théâtre d’affrontements avec des barrages érigés en différents point d’accès, et beaucoup de voitures été saccagées voire incendiées. Les jeunes ont affrontés les gendarmes (appuyés par un hélicoptère et tirant des grenades lacrymogènes) avec des jets de pierre. Des affrontements ont également eu lieu samedi à Passamainty. Ils ont pour cadre la démolition de cases en tôle en construction par le maire dans le cadre du délit de flagrance qui l’autorise à les démolir dans les premières heures de leur érection.

C’est l’une des propositions les plus sensibles de la loi justice : activer à distance les téléphones portables de personnes soupçonnées dans des affaires graves, pour les filmer à leur insu. Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi cette mesure contestée du projet de loi d’Éric Dupond-Moretti, qui visait les personnes soupçonnées dans les affaires de terrorisme, de délinquance et pour la criminalité organisée. La mesure porte « une atteinte » au « droit au respect de la vie privée » qui « ne peut être regardée comme proportionnée au but poursuivi », estiment les Sages dans un communiqué. Le Conseil a en revanche validé l’utilisation de cette technique pour de la géolocalisation. Les députés de La France insoumise (LFI) avaient déposé un recours devant le Conseil constitutionnel après l’adoption de la loi le 11 octobre.

cc

Mariam Abudaqa était venue en France, à l’invitation de plusieurs organisations et collectifs, pour une tournée de conférences sur son combat féministe et la situation à Gaza. Alors qu’elle était entrée en France avec un visa parfaitement régulier délivré par les autorités françaises, elle s’était vue signifier un arrêté d’expulsion en plein milieu de sa tournée, un arrêté que le tribunal administratif avait suspendu par une ordonnance le 20 octobre (voir notre article). Le gouvernement français s’était acharné contre elle en faisant appel de cette décision devant le Conseil d’Etat : celui-ci avait finalement, dans la journée du 8 novembre, annulé la décision du Tribunal administratif (voir notre article). Mariam Abudaqa a été interpellée pendant la nuit de mercredi à jeudi à Paris, quelques heure après cette décision. Jeudi soir, un manifestation de solidarité avait eu près de la préfecture de police à Paris pour réclamer sa libération et dénoncer les conditions de son interpellation. Mariam Abudaqa  a été expulsée vers l’Egypte vendredi soir.

 

 

Le Conseil d’État, qui avait suspendu la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre en août dernier après son annonce en Conseil des ministres en juin, a continué sur sa lancée ce jeudi 9 novembre en annulant définitivement la dissolution du collectif écologiste. Le mouvement va pouvoir poursuivre sa mobilisation. Un sérieux revers pour Gérald Darmanin qui avait annoncé sa volonté de le dissoudre le 28 mars (voir notre article)

Créés en janvier 2021 depuis la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, les SDT mobilisent contre des projets dangereux en pleine accélération du réchauffement climatique. Ce collectif, que Darmanin qualifie de « groupuscule », est un regroupement d’associations dont certaines sont implantées de longue date en France comme la Confédération paysanne ou Attac, d’autres plus récentes comme Extinction Rebellion.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Mariam Abudaqa, 71 ans, arrivée en France de Gaza en septembre, avait fait l’objet d’un arrêté d’expulsion de France en raison de son appartenance au FPLP, et pour sa participation à une tournée de conférences en France sur les conditions de vie des Palestiniens de Gaza et/ou l’apartheid israélien (voir notre article). Une décision du tribunal administratif de Paris  avait suspendu l’arrêté d’expulsion du ministère de l’Intérieur, mais le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a donné son feu vert mercredi à l’expulsion. Mariam Abudaqa, née dans le village de Bani Suheila à l’est de Khan Younis (dans la bande de Gaza), a un doctorat en philosophie. Résistante à l’occupation israélienne, elle est une combattante pour les droits des femmes et un soutien aux prisonnières politiques palestiniennes. Elle vit habituellement à Gaza et y préside le conseil d’administration de l’association féministe : Palestinian Development Women Studies Association.