Depuis le 3 juillet dernier, la journaliste et révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée pour protester contre la remise en cause de son statut de réfugiée politique et le risque de son expulsion imminente vers un pays tiers. D’abord sous la menace d’une expulsion en Turquie, la mobilisation a permis d’annuler cette première décision (voir notre article) alors que sa tête est mise à prix par le régime fasciste turc en raison de ses engagements au sein de la gauche révolutionnaire. Afin de la soutenir, une manifestation était organisée le 12 juillet dernier à Paris en soutien à Zehra Kurtay et contre la politique de l’impérialisme français.

Ce mardi 8 juillet, le tribunal de Nanterre a prononcé la relaxe des sept activistes poursuivis pour une action initiée par Palestine Action France en février 2024, devant les locaux de Thalès à Gennevilliers (voir notre article). Durant le procès, ils ont assumé la légitimité de leurs actes et dénoncé la complicité du géant industriel français avec le génocide en cours en Palestine. 16e vendeur d’armes au monde, cette entreprise coopère avec la principale entreprise israélienne de l’armement Elbit Systems, notamment en fabriquant conjointement le drone Watchkeeper WK450 qui est utilisé pour surveiller et bombarder Gaza. Cette relaxe intervient alors que l’antenne britannique de Palestine Action vient d’être classée « organisation terroriste » et que 22 activistes du mouvement sont toujours emprisonnés en Grande-Bretagne (voir notre article).

Après plus de 10 ans de procédure, cinq postiers et syndicalistes de SUD PTT 92 ont été condamnés à plusieurs milliers d’euros d’amende pour des « dégradations », deux d’entre eux ont été condamnés pour « violations de domicile » et l’un d’entre eux, Gaël Quirante, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour des faits de « violence ». Deux d’entre eux ont d’ors et déjà annoncé faire appel de la procédure. Afin de les soutenir, des centaines de personnes se sont rassemblées le 10 juillet devant le Tribunal de Paris, mais aussi devant les locaux de la Poste à Grenoble, Bordeaux ou encore Toulouse.

Loris Toufanian est un militant de la cause arménienne et du mouvement Charjoum. Mercredi 9 juillet, il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et plusieurs milliers d’euros d’amende par la Cour d’appel de Paris. Cela intervient suite aux plaintes de l’ambassade d’Azerbaïdjan en France, qui lui reproche des dégradations et des violences lors d’une manifestation dénonçant les crimes de masse perpétrés par l’Azerbaïdjan contre le peuple arménien.

Le mercredi 2 juillet, une loi dite “contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur” a été adoptée à l’Assemblée Nationale. Utilisant une définition assimilant l’antisionisme à de l’antisémitisme, l’objectif est en réalité de donner plus de moyens aux présidences d’universités dans leur politique de répression des voix pro-palestiniennes. En effet, la loi prévoit la mise en place de sections disciplinaires au niveau de l’académie pour contourner les sections disciplinaires internes composées à moitié d’étudiant·es et jugées trop laxistes. Ces sections seront présidées par le recteur, permettant au ministre de réprimer directement les étudiant·es et pourront être directement saisies par les présidences d’universités. Ainsi, l’arbitraire des procédures judiciaires est accentué.

Le texte permet également d’interdire l’accès aux locaux à un·e étudiant·e poursuivi·e avant même qu’une décision disciplinaire ne soit rendue. En plus de tout cela, des mobilisations ou conférences pourront être interdites sous motif de “lutte contre la haine”, tout acte ou propos considéré comme “incitation à la haine” pourra être sanctionné disciplinairement même si commis ou prononcé en dehors de la fac. Évidemment, les notions de haine et de violence ne sont jamais définies dans ce texte pour laisser les présidences réprimer le plus largement possible.

Depuis plus d’un an, un grand mouvement de soutien au peuple palestinien et à sa résistance s’est organisé sur les facs françaises pour dénoncer la complicité du monde universitaire dans le génocide en cours en Palestine. Dans le même temps, une féroce répression a vu le jour avec des interdictions de mobilisation et des exclusions d’étudiant·es. Cependant, jusque-là, les sanctions, notamment celles concernant des comportements extérieurs à l’établissement, s’appuyaient sur des interprétations floues sans véritable base légale et donc facilement contestables. Cette nouvelle loi légalise ainsi la possibilité d’exclure un·e étudiant·e pour une action militante extérieure, si elle est liée à la fac.

Alors que la révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim depuis le 3 juillet dernier (voir notre article), des actions de solidarité sont organisées afin de la soutenir et exiger son droit au séjour en France. Dans ce cadre, une manifestation a lieu ce samedi 12 juillet à 18H au départ du 77 boulevard de Magenta à Paris.

Ce samedi 12 juillet à Beaumont-sur-Oise, le Comité Vérité et Justice pour Adama organise une nouvelle marche, neuf ans après la mort d’Adama Traoré tué suite à un plaquage ventral fait par des gendarmes. Alors que l’affaire est devant la Cour de cassation, cette manifestation se tiendra pour dénoncer le racisme d’État et l’impunité policière. Chaque année, plusieurs dizaines de personnes (52 en 2024) sont tuées lors d’interventions policières en France (voir notre article).

Rendez-vous samedi 12 juillet à 14h à la gare de Persan-Beaumont.

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Jonas est un syndicaliste de la CGT qui est salarié à Carrefour Portet. Il est convoqué le samedi 12 juillet à 8h00 à un entretien préalable au licenciement. Afin de le soutenir, l’Union Locale CGT Mirail et la CGT Commerce et Services appelle à se rassembler au même moment devant l’entreprise boulevard Europe, 31120 Portet sur Garonne.

Vendredi 4 juillet à Toulouse, près d’une centaine de personnes se sont rassemblées à l’occasion de la tenue de l’audience aux Prud’hommes de Nadia, syndicaliste licenciée par le sous-traitant en ingénierie Magellium-Artal en raison de son engagement militant. À l’appel de plus de 40 organisations, la mobilisation a été l’occasion de dénoncer la répression anti-syndicale de toutes celles et tous ceux qui s’opposent aux politiques patronales, mais aussi qui dénoncent la participation de leurs entreprises au militarisme et au génocide en Palestine. La décision finale sera rendue par le tribunal le 25 juillet prochain.

Zehra Kurtay est une journaliste et révolutionnaire turque qui est sous la menace d’une expulsion. Pour s’y opposer, elle a entamé une grève de la faim illimitée depuis le 3 juillet dernier (voir notre article). Nous reproduisons ci-dessous la traduction en français de la déclaration qu’elle a faite ce même jour lors de l’inauguration de la tente de la résistance qui est ouverte 24H/24 à Porte de Saint Denis (Boulevard Saint Denis, Paris) pour organiser la solidarité avec la militante (écouter le discours en turc ici).

[…] Aujourd’hui, avec notre acte de résistance, nous déclarons la guerre à cette politique de l’impérialisme français. Aujourd’hui, avec ma grève de la faim je me dresse face à l’impérialisme français. S’il y a injustice et oppression, il y aura résistance. Nous, nous choisissons de résister parce que nous sommes des révolutionnaires de Turquie, nous sommes les camarades de Pir Sultan¹, de Huseyin², les élèves et les camarades de Mahir³. Avec la force que nous puisons de notre histoire, aujourd’hui’nous débutons une nouvelle résistance. Aujourd’hui, je débute une grève de la faim pour regagner mon droit de séjour que m’a été usurpé par l’impérialisme français. Je vais poursuivre cette grève de la faim illimitée ici à Strasbourg-Saint-Denis avec une tente de résistance.
Mes revendications sont les suivantes : regagner mon droit de séjour en tant que réfugiée politique et stopper la volonté de l’impérialisme français de m’envoyer dans un pays tiers. Je vais continuer ma grève de la faim illimitée jusqu’à ce que j’obtienne mes droits.
Nous savons que nous allons gagner, que nous allons récupérer nos droits usurpés et que nous allons détruire la politique d’usurpation de droits de l’impérialisme parce que nous sommes des révolutionnaires de Turquie, nous venons d’une tradition de résistance.
Ici, nous avons avec nous des camarades français, des ami·es qui viennent de la gauche française. La voix de Georges Ibrahim Abdallah est également avec nous ici, la voix des communard·es français·es aussi. Aujourd’hui, nous sommes là également pour les représenter. Avec la conviction que nous allons gagner, nous transmettons nos salutations et notre amour à tout notre peuple en Turquie, à nos camarades et aux familles de martyr·es.

¹ figure de l’alévisme
² petit-fils du Prophète et figure de l’alévisme et du chiisme
³ Mahir Cayan, dirigeant et fondateur du THKP-C