Lors de cette nouvelle journée de mobilisation en France qui a réuni plus d’un million de personnes selon des organisateurs, le Ministère de l’Intérieur avait déployé un arsenal répressif très important (voir notre article). Comme annoncé, la répression fut brutale avec de nombreuses charges policières sur les nombreux blocages (en particulier de lycées) et durant les différentes manifestations. Par ailleurs, des fouilles et des contrôles massifs ont eu lieu aux abords des parcours en confisquant drapeaux palestiniens, keffiehs ou encore du matériel contre le gaz lacrymogène. À la fin de la journée, on déplore au moins 309 interpellations, dont 134 personnes placées en garde à vue.

L’utilisation de drones par les forces de l’ordre s’est généralisée pour la surveillance des manifestations, notamment lors des mobilisations du 10 et 18 septembre. Moyens de surveillance, de détection ou d’appui pour les opérations des forces de l’ordre, ces petits aéronefs télécommandés et équipés de caméras, sont systématiquement déployés lors des grands événements. En cinq ans, la flotte a triplé, comptabilisant 965 drones pour la gendarmerie, et 650 pour la police nationale, selon les chiffres communiqués par les autorités. Plus de 1 500 gendarmes et policiers ont été formés au pilotage et aux règles de sécurité. Pour le mouvement «Bloquons Tout» du 10 septembre, 82 arrêtés préfectoraux autorisant l’usage de drones ont été comptabilisés sur le territoire, un déploiement d’une ampleur « sans précédent en France ». Les drones couvraient des zones parfois très importantes, allant jusqu’à des départements entiers.

Le 17 septembre 2025, des agents de police se sont introduits dans les locaux de l’Union Locale Solidaires 13. En mars dernier, ce local avait déjà été la cible de la répression policière lors d’une conférence sur la Palestine et Liban avec Salah Hamouri et Soha Bechara. L’organisation syndicale dénonce cette nouvelle intimidation qui s’inscrit dans un climat répressif croissant en France.

À la suite du succès du 10 septembre, une nouvelle journée de mobilisation est attendue ce jeudi 18 septembre contre le gouvernement et sa politique. Les renseignements français estiment qu’entre 600 000 et 900 000 personnes devraient participer aux plus de 250 manifestations prévues ainsi qu’aux différentes actions de blocage et de grève. Un énorme dispositif répressif va être déployé dans toute la France (inédit depuis les Gilets Jaunes), avec 80 000 policiers et gendarmes mobilisés ainsi que 24 véhicules blindés Centaure et 10 engins lanceurs d’eau.

Pour se préparer aux manifestations du 18 septembre, consultez notre Guide légal pour les manifestant·e (édition française) et le film « Rien à déclarer – Sur les techniques d’interrogatoire policier ».

Pour le 18 septembre à Toulouse, voici les noms d’avocat·es disponibles en cas d’arrestations : Océane Chote et Antoine Ramognino. Pour désigner un avocat en garde à vue, vous avez juste besoin de son nom et son barreau. Vous pouvez désigner un de ces avocat·es du barreau de Toulouse. Si absent·es, prenez le/la commis d’office et on n’oublie pas : on a rien à déclarer ! Voir aussi notre « Petit guide légal des manifestant·es ».

Le 12 septembre 2025, un informaticien et syndicaliste lyonnais au sein de l’entreprise de sous-traitance numérique Solutec-Aubay a été condamné à une amende de 3 000€ (dont 2 000€ avec sursis), à verser 22 000€ de dommages et intérêts et 4 000€ de frais d’avocats à son patron. Il est jugé coupable de « tous les chefs d’inculpation » requis contre lui, à savoir « accès frauduleux dans un système de traitement automatisé des données », « extraction frauduleuse de données contenues dans un système de traitement automatisé » et « collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal ou illicite ». En réalité, il est condamné pour avoir fait parvenir un mail syndical à ses collègues…

En juin 2023, la revue en ligne lundimatin a publié un article intitulé « Architecture et greenwashing ou comment biodiversifier le béton » du chercheur Mathias Rollot. Quelques jours plus tard, l’auteur et le site ont reçu une mise en demeure de l’avocat de l’agence Chartier Dalix qui est évoquée dans l’article. Finalement, Mathias Rollot est mis en examen pour diffamation en juillet 2025. Une seconde plainte a été déposée contre lundimatin, il y a maintenant deux ans, à la suite de la publication d’un texte d’un collectif dénonçant la présence d’un homme accusé de viol dans le film Boum Boum de Laurie Lassalle. L’homme en question a choisi de déposer plainte pour diffamation contre lundimatin, les autrices du texte n’étant pas identifiables a priori. Un procès se tiendra le 30 septembre prochain au TGI de Paris. Une cagnotte de soutien a également été mise en place (voir ici).

Début septembre, des militants inconnus ont démasqué un informateur de la police qui transmettait des informations à la DGIS (Direction générale des renseignements intérieurs) depuis plusieurs années, au moins de 2022 à 2025. Il était présent dans de nombreuses luttes et milieux militants (pro-palestiniens, antifascistes, écologistes, etc.) et a été aussi actif en Allemagne et en Belgique. Il se faisait fait appeler « Momo » et existait sous différents pseudonymes sur Signal (« molo » « zer0 » « Mo », « Molooo », etc.). Voir ici le site dédié avec toutes les informations.

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Le tribunal de Paris a relaxé ce mercredi 10 septembre les 7 militant·es qui avaient escaladé la statue de la République à Paris pour alerter sur le génocide en cours à Gaza le 14 juin dernier. Iels étaient accusé·es d’avoir recouvert la statue d’une chasuble aux couleurs du drapeau palestinien, marquée de l’inscription « Free Gaza ». Il a jugé nulle l’interpellation en flagrance pour défaut d’indice de commission d’une infraction.

Le 11 septembre 2025, le domicile du directeur de publication du site de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Daniel Lévyne, a été perquisitionné à Dinard. Cela intervient dans le cadre d’une plainte déposée en 2024 par l’association d’extrême droite « Jeunesse Française Juive » pour « apologie du terrorisme » suite à la publication de deux communiqués de l’UJFP après le 7 octobre 2023.