En 2018, des membres de Handi-Social organisent des blocages à la gare Matabiau, à Toulouse (où il est impossible pour les personnes handicapées d’avoir accès seules aux trains) et à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Ils envahissent les voies et les pistes, perturbant la circulation des trains et des avions. Ces actions donnent lieu à un procès. Lors de ce dernier, auquel les condamnés ne peuvent entièrement assister, faute d’accessibilité, 16 militant·es sont condamné·es en première instance à des peines de prison de deux à six mois avec sursis.

Après réévaluation par la cour d’appel, ces peines sont transformées en amendes pouvant aller jusqu’à 2000 € doublées de sursis. Handi-Social saisit alors la Cour de cassation, dénonçant une atteinte à la liberté d’expression à travers ces condamnations. Le verdict est tombé ce jeudi 8 janvier : la demande est rejetée.

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Ils étaient jugés pour ne pas s’être présentés à une commission d’enquête parlementaire relative aux affrontements survenus à Sainte-Soline en 2023. Des affrontements avaient éclaté le 25 mars lors d’une manifestation près de cette réserve d’eau en construction, quadrillée par 3 000 gendarmes. Ces affrontements avaient fait de nombreux blessés, dont deux manifestants restés plusieurs jours dans le coma ( voir article ici ). Identifiés comme principaux porte-parole du mouvement, les deux prévenus avaient été convoqués devant cette commission. Dans un courrier, ils avaient signifié leur refus de s’y présenter, souhaitant répondre uniquement par écrit.

Lors de l’audience du jeudi 15 janvier devant la Cour d’appel française de Paris, Gino et ses avocats ont obtenu un succès important, l’extradition n’est pas à l’ordre du jour, du moins pour le moment. Le tribunal français a constaté qu’en Hongrie il y a des manquements systématiques au droit à un procès. Le tribunal a demandé aux autorités hongroises des informations complémentaires sur les conditions de détention. La justice française exige des garanties pour qu’un éventuel procès porte sur des faits et non sur l’orientation politique de l’inculpé. Les autorités hongroises ont quinze jours pour transmettre les informations demandées. Une nouvelle audience est prévue pour le 12 février, à 14 heures, Gino reste jusqu’à cette date en détention provisoire.

Kamel Brahmi, secrétaire général de l’union départementale de Seine-Saint-Denis , membre de la direction nationale de la CGT a été arrêté le 13 janvier lors d’une mobilisation pour la réouverture de la clinique Vauban. À la mairie de Livry-Gargan, une réunion avait lieu mais une nouvelle fois la CGT n’y était pas invitée, alors qu’elle porte un projet concret de reprise d’activité. Les manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment, alors qu’il maintenait les portes ouvertes, le syndicaliste a été brutalement interpellé par la police municipale. Mis au sol par une balayette, menotté, il a été emmené au commissariat. Les manifestants se sont immédiatement dirigés vers le lieu de détention pour soutenir le syndicaliste. Kamel Brahim a été libéré dans la soirée, une plainte à son encontre a été déposée par un policier municipal.

Ce mardi 7 janvier dans le centre de Rennes, un rassemblement a donné lieu à quelques échauffourées avec la police. Sur les réseaux sociaux, un  appel à « une fête populaire » avait été lancé par le syndicat étudiant « Union pirate » après le décès de Jean-Marie Le Pen, et souhaitant « qu’il emporte ses idées dans sa tombe ». À partir de 20 h, plusieurs dizaines de personnes ont rejoint le lieu de rendez-vous. Des feux d’artifice et des confettis ont été tirés tandis que des manifestants dansaient autour d’une poubelle incendiée scandant « Rennes, Rennes, antifa ». Présente sur place, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, donnant lieu au jeu du chat et de la souris dans les rues adjacentes. Certains militants, le visage dissimulé, ont tenté d’ériger des barricades pour ralentir l’avancée des forces de l’ordre, au cri de « tout le monde déteste la police ». Des scènes similaires ont été rapportées notamment à Paris et à Nantes.

Au côté d’un autre militant de Révolution Permanente, son porte-parole Anasse Kazib a annoncé sur X être poursuivi en justice en raison d’un tweet de soutien à la Palestine. Le procès aura lieu le 18 juin 2025 et s’inscrit dans la vague de criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine en France où des centaines de personnes ont déjà été réprimées à l’image de Jean-Paul Delescaut, représentant de l’UD CGT 59 condamné à un an de prison avec sursis pour un tract (voir notre article).

Ancien délégué CGT de l’entreprise Toray-CFE à Abidos (Pyrénées-Atlantiques), le militant syndical Timothée Esprit, Secrétaire fédéral de la FNIC-CGT, a appris son licenciement au printemps dernier. En cause ? Son soutien pour la Palestine. Officiellement licencié pour avoir publié une photo du logo du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) sur son compte Facebook personnel, le délégué syndical a saisi le tribunal des prud’hommes afin de le contester. Le tribunal a écarté la compétence du juge des référés, le 28 juin dernier, et a ainsi refusé les demandes légitimes du délégué syndical. Un nouveau procès se tenait le mercredi 8 janvier devant la Cour d’appel de Pau pour réexaminer le référé contre ce licenciement abusif chez le premier fabricant mondial de fibres de carbone.  Plus de 500 syndicalistes de la CGT ont manifesté ce 8 janvier devant le tribunal en solidarité avec Timothée Esprit.

Du 6 au 26 janvier à Toulouse  aura lieu le « Festival cinéma et des droits de l’homme ». Au programme, la projection de dix-huit documentaires sur de nombreux sujets parmi lesquels l’Ukraine, la Palestine, la Kanaky ou encore le Yémen. Une exposition de Médecins Sans Frontières ( MSF) « We Did what we could » devait se tenir durant toute la période du festival et visait à « raconter le siège, les bombardements et l’horreur du quotidien à Gaza à travers l’expérience de ses soignants, en première ligne du conflit ». Un tel objectif n’est pas du goût de la municipalité toulousaine. En ce début de l’année 2025, elle a décidé de l’interdire pour « contexte local tendu ».

C’est après l’arrestation de Pavel Durov par la justice française, le 24 août dernier, que la messagerie a annoncé qu’elle allait faire plus d’efforts pour collaborer avec les autorités ( voir article ici ).

Telegram a davantage coopéré avec la justice française en 2024. Selon le rapport de transparence, la messagerie a satisfait 893 requêtes formulées par les autorités. Autrement dit, elle a communiqué l’adresse IP et les numéros de téléphone de 2.072 utilisateurs faisant l’objet d’une demande judiciaire. Telegram a permis l’identification de ces derniers par la justice française, en vertu du règlement européen sur les services numériques (DSA)en vigueur depuis le 25 août 2023.

La majorité des requêtes ont été satisfaites au quatrième trimestre. Sur cette période, Telegram a donné suite à 673 demandes, communiquant les adresses IP et numéros de téléphone de 1.386 utilisateurs, au troisième trimestre, ce chiffre s’élevait à 210 requêtes, de fortes augmentations comparé aux deux premiers trimestres de 2024. De janvier à mars, Telegram n’a répondu favorablement qu’à quatre demandes concernant seulement 17 utilisateurs.

Un militant anti-bassines de 26 ans a été placé en garde à vue ce lundi 23 décembre, à Niort, inculpé pour avoir donné un coup d’épaule et blessé un gendarme le mercredi 18 décembre lors de heurts entre militants, agriculteurs et forces de l’ordre à Sainte-Soline. Il est poursuivi pour « violences sur militaire de la gendarmerie nationale ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à 8 jours commis à Sainte-Soline le 18 décembre ».

Afin de préparer sa défense, le militant anti-bassines qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Niort ce 26 décembre a demandé au tribunal un report de l’affaire, il sera finalement jugé le 10 février 2025. D’’ici là, il reste sous contrôle judiciaire, avec interdiction de paraître sur la commune de Sainte-Soline ou d’entrer en contact avec le gendarme blessé. Il doit par ailleurs pointer à la gendarmerie de Sauzé-Vaussais chaque semaine.

Sortie du tribunal de Niort, le militant anti-bassine a émis le souhait de rester anonyme. Ses soutiens l’ont protégé des photographes en ouvrant des parapluies.