Une réunion publique aura lieu le vendredi 18 décembre à Paris, à l’occasion du 9e mois de la disparition de Jon Anza. Les conditions de cette disparition et des informations parues dans la presse, tout comme d’autres événements similaires survenus récemment à certains réfugiés basques dans l’État français (tentatives d’enlèvement, brutalités et intimidations) conduisent à penser que Jon Anza a été la victime d’un enlèvement suivi d’un assassinat perpétrés par des services policiers espagnols, disposant vraisemblablement d’une complicité au sein de la police française.

A l’heure où la gauche indépendantiste basque (exclue depuis 10 ans de toute représentation électorale alors qu’elle obtient régulièrement près du quart des votes exprimés au Pays-Basque en territoire espagnol) a lancé une initiative spectaculaire et unitaire pour mettre fin à la violence dont le peuple basque souffre depuis plus de 70 ans, il est frappant de voir que l’État espagnol réagit de son côté en relançant une ‘guerre sale’ qui rappelle les années noires du G.A.L. (près de 40 morts sur le territoire français entre 1983 et 1987).

La compagne de Jon Anza, son frère et sa belle-sœur, ainsi que des compagnons de travail, participeront à la réunion d’information qui aura lieu au CICP (21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris) à partir de 18h30. Gabi Muesca (ancien président de l’Observatoire international des prisons) et Anaiz Funosa (d’Askatasuna, l’association de défense des prisonniers politiques basques) seront également présents.

Affiche du meeting Jon Anza

Affiche du meeting Jon Anza

Les quatre personnes interpellées au cours de la manifestation de chômeurs et précaires, qui a réuni environ 400 manifestants samedi à Rennes, ont été placées en prolongation de garde à vue. Il leur est reproché des violences ou des outrages, au cours de la manifestation qui avait donné lieu à quelques heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Leur sort devrait être fixé lundi matin. Dimanche en début d’après-midi, une centaine de personnes, puis une trentaine en fin de journée, se sont regroupées calmement devant le commissariat de police pour marquer leur soutien aux gardés à vue. Hier soir, ils envisageaient de se regrouper aujourd’hui devant la cité judiciaire.

Quelques une des banques qui livrent régulièrement leurs clients sans-papiers à la police ont été la cible dune vaste offensive qui a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 décembre dans divers quartiers de Paris. Plus de soixante distributeurs de billets ont été dégradés, soit obstrués à la soudure à froid ou avec des cartes bloquées, soit détruits à l’acide sulfurique. Sur chaque écran a été apposé un autocollant sur lequel était écrit: ‘Hors service. Cette banque balance des sans-papiers aux flics. Sabotons la machine à expulser. Liberté pour toutes et tous‘.

Mayotte est une île française de l’océan Indien, comptant près de 200.000 habitants. C’est à l’appel du collectif des ‘citoyens perdus de Labattoir et de Pamandzi’, deux localités de Petite-Terre, que les manifestations ont eu lieu le 3 décembre. La veille, une réunion du Conseil général devait décider d’une hausse du prix des barges assurant la liaison toute les demi-heures entre les deux parties de Mayotte. Cette hausse avait été différée une première fois en raison de manifestations hostiles. Pour calmer toute contestation, la délibération a été retirée de l’ordre du jour.

Mais le calme n’est pas pour autant revenu sur l’île. Toute la matinée du 3 décembre, des incidents se sont succédés sur Petite-Terre. Pour la troisième fois, les manifestants sont descendus dans la rue, occupant plusieurs ronds-points stratégiques. Les manifestants exprimaient leur exaspération face à la vie chère. Les manifestations ont tourné à l’affrontement, causant 15 blessés, dont trois graves du côté des gendarmes et de la police de l’air et des frontières.

Affrontements à Mayotte

Affrontements à Mayotte

Les dix personnes mises en examen dans l’enquête sur le sabotage de lignes de TGV en novembre 2008 annoncent qu’ils refuseront désormais de se plier aux obligations de leur contrôle judiciaire. Cette décision mettrait le juge d’instruction devant l’alternative de les renvoyer en détention ou d’abandonner le contrôle judiciaire s’ils mettaient leur menace à exécution. Ils refusent en particulier l’obligation de se rencontrer entre eux et de se rendre régulièrement pour ‘pointer’ à la police ou la gendarmerie. ‘Nous désertons, nous ne pointerons plus, et nous comptons bien nous retrouver, comme nous l’avons fait, déjà, pour écrire ce texte‘, écrivent-ils. ‘Nous désertons le juge Fragnoli et les cent petites rumeurs, les mille aigreurs misérables qu’il répand sur notre compte devant tel ou tel journaliste‘.

Ils sont mis en examen depuis fin 2008 pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’ notamment. Le supposé groupe se voit imputer les sabotages commis par le placement de fers à béton sur des caténaires SNCF fin 2008.

Le verdict du tribunal correctionnel de Marseille est tombé ce mercredi pour les quatre syndicalistes qui s’étaient emparés, le 27 septembre 2005, du cargo ‘Pascal Paoli’ dans le port de Marseille pour le ramener à son port d’attache à Bastia. L’action syndicale avait été menée alors que le port français était paralysé par une grève contre la privatisation de la Société Nationale Corse Méditerranée.

Le 20 novembre dernier, le procureur avait requis deux ans de prison avec sursis à l’encontre d’Alain Mosconi et Félix Dagregorio et 18 mois avec sursis contre Patrick et Jean-Marc Mosconi, ce qui constituait déjà une peine nettement réduite suite à la requalification des faits de séquestration en menace sous condition (alors qu’ils risquaient jusqu’à 30 ans). Aujourd’hui, Alain Mosconi a été condamné à un an de prison avec sursis pour ‘séquestration et prise indue du commandement d’un navire’. Son collègue Dagregorio écope lui de six mois de prison avec sursis pour ‘séquestration’. Les deux autres prévenus ont été relaxés. Alain Mosconi s’est exprimé en ses termes à la sortie du tribunal: ‘Je suis soulagé, nous revenons de loin, mais nous avons un sourire en demi-teinte. Il y a une injustice en fonction de la classe à laquelle on appartient. Quand on est travailleur et qu’on occupe son outil de travail pendant la lutte, on est sanctionné‘.

Dans l’enquête sur les sabotages des lignes TGV en novembre 2008, la police avait entendu à l’époque, entre autres, un homme témoignant sous X. Ce dernier avait alors notamment affirmé que le groupe mené par Julien Coupat avait un ‘projet de renversement de l’Etat’. Un mois plus tard, une seconde audition a eu lieu et le témoin parle à visage découvert. Dès ce moment, il se rétracte et affirme que le groupe de Tarnac a un idéal libertaire qui n’a rien de répréhensible et qu’il n’avait jamais été informé d’éventuels projets violents visant l’Etat. Il avait alors également dénoncé les pressions policières, qui l’avaient poussé à s’associer à la supercherie.

Les avocats de la défense avait dès lors demandé que ce témoin soit à nouveau entendu par le juge, en leur présence. L’homme a été interrogé jeudi à son domicile et aurait cette fois nié avoir subi des pressions de la sous-direction antiterroriste pour livrer un témoignage à charge. Malgré sa rétractation, des soupçons de manipulation et de falisification subsistent pour le premier témoignage. C’est pourquoi les avocats de la défense vont formuler des demandes d’actes dans les jours qui viennent. Ces derniers regrettent également que cette nouvelle audition ait été menée sans eux, alors que ce sont eux qui la réclamaient.

Alors que les avocats de la défense remettent depuis quelques semaines de nombreux éléments de l’enquête judiciaire en cause (faux témoignages, rapports de police incohérents,…) Christophe B., interpellé le 24 novembre dernier, a été mis en examen ce vendredi. Il a été laissé en liberté sous contrôle après trois jours de garde à vue et une audition par le juge. B. est poursuivi pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, recel de vol, recel de faux documents administratifs et falsification de documents administratifs’. Il se voit donc imputé, contrairement à ce qui avait été annoncé, les sabotages commis par le placement de fers à bétons sur des caténaires en novembre 2008. Cette nouvelle mise en examen prouve donc que malgré tout, la police et le juge d’instruction poursuivent encore et toujours la piste du groupe de Tarnac.

En novembre 2008, la police, dans le cadre de l’enquête sur les sabotages des lignes TGV, recueillait un témoignage sous X. Ce témoin anonyme, selon le rapport d’enquête accusait le groupe de Tarnac d’avoir eu un ‘projet de renversement de l’Etat‘ et de faire ‘peu de cas de la vie humaine‘. Ce témoin avait même précisé que Julien Coupat avait ‘envisagé d’avoir à tuer‘. Il est donc évident que ces déclarations constituent une carte maîtresse de l’accusation. Aujourd’hui, celle-ci est en passe de s’effondrer. En effet, les avocats de la défense affirment avoir identifié ce témoin anonyme. Il semblerait que ce dernier ai été manipulé et qu’il aurait subi de graves pressions. De plus, le procès-verbal de son audition aurait été anti-daté.

Identifié par les avocats et interrogé un mois plus tard, son témoignage allait radicalement à l’encontre des propos tenus alors qu’il était témoin anonyme. Il précise qu’un des fonctionnaires lui a expliqué qu’il y avait ‘tout un tas d’infos, d’interceptions de mails‘ qui n’étaient pas exploitables dans une procédure judiciaire et qu’ils avaient donc besoin d’une signature. Les policiers auraient donc ajouté des éléments, extraits de leurs propres dossiers, dans la déposition de cette personne qui affirme aujourd’hui ‘avoir signé sa déposition sans la lire‘ et s’être ‘associé à cette supercherie sous la pression‘. Les avocats ont donc demandé que le témoin soit interrogé par le juge d’instruction en leur présence.

Depuis le 15 novembre 2008, la justice enquête sur des sabotages de lignes de TGV. Ceux-ci ont été attribués à un groupe de jeunes de Tarnac, en Corrèze, et vingt d’entre eux avaient été interpellés à l’époque. Pour la plupart rapidement libérés, neuf activistes ont néanmoins été mis en examen et cinq ont été écroués. Julien Coupat (leader désigné du groupe) est resté en prison durant plus de six mois et a été libéré en mai dernier, placé sous contrôle judiciaire.

Ce mardi matin, à 6h30, la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police a arrêté un jeune homme à son domicile à Tarnac et l’a aussitôt placé en garde à vue. Une perquisition a été effectuée chez lui dans la matinée. Il ne serait pas accusé d’être complice des sabotages mais de falsification de documents d’identité.