Aujourd’hui 14 novembre à 14h, un groupuscule réactionnaire anti-avortement était venu manifester devant la cathédrale Sainte-Étienne à Toulouse. Une contre-manifestation s’est rassemblée au même moment pour revendiquer et lutter pour le droit à l’avortement gravement remis en cause en France. Ce n’est pas la première fois que ces contre-manifestations ont lieu, mais aujourd’hui, la police l’a violemment dispersée. Un contre-manifestant a été arrêté et une autre se retrouve à l’hôpital avec le crâne ouvert.

Le 10 octobre dernier à Poitiers, la manifestation organisée dans le cadre d’une Journée anticarcérale contre l’ouverture de la nouvelle prison à Vivonne s’est conclue par des bris de vitrines appartenant à des multinationales de la télécommunication, des banques et des assurances, ainsi que par le gazage du marché Notre-Dame qu’a opéré la police alors que le cortège s’était déjà dispersé. Cette journée s’est achevée par l’arrestation de 18 personnes. Après quarante-huit heures de garde à vue, 8 d’entre elles sont passées en comparution immédiate, et toutes ont été condamnées à des peines – dont quatre mois de prison ferme pour Patrick, et un mois pour Samuel et Jean-Salvy. De plus, le parquet a fait appel – ce qui ne présage rien de bon pour la suite.

Diverses mobilisations ont déjà eu lieu à Poitiers et à Tours: manif du 17 octobre à l’appel du Comité de soutien à Sam et Jean-Salvy (qui s’est soldée par 3 nouvelles arrestations); manif du 19 et soirée débat-concert du 22 organisées par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux en soutien à tous les inculpés; manif du 24 octobre appelée par le Comité de soutien à Sam et Jean-Salvy et rassemblement du 31 octobre appelé par diverses organisations dont le Comité antirépression de Tours, en solidarité avec Patrick…

Ces mobilisations – de même que les nombreuses distributions de tracts ou les pétitions réalisées – ont montré leur utilité, car Samuel et Jean-Salvy ont finalement été remis en liberté en attendant le procès en appel qui aura lieu le 10 décembre. Mais Patrick est resté en prison: le tribunal a considéré que ses garanties de représentation en justice et de non-réitération de son geste étaient insuffisantes. Patrick Dubreucq, 50 ans passés, a été condamné à huit mois de prison dont quatre ferme, à une obligation de soins psychiatrique et à une amende pour avoir jeté un projectile en direction des forces de l’ordre sans que personne n’ait été blessé. Ce projectile serait une pile qui aurait atteint par ricochet un commissaire – lequel a obtenu des dommages et intérêts de 800 euros. L’avocat de Patrick a fait appel de ce jugement inique, et un nouveau procès aura lieu le 19 novembre.

Agenda: Les 18 novembre à 18 heures et 19 novembre dans la journée, rassemblements devant le palais de justice en solidarité avec Patrick face à son procès en appel. Le 28 novembre à 14 heures, manifestation à l’initiative du Comité de soutien aux inculpé-e-s du 10 octobre. Le 5 décembre, Forum de soutien et d’échanges sur la répression organisé par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux (http://antirepression.unblog.fr / Contact: antirep@free.fr)

Jeudi 5 novembre, vers 6h du matin, la police est venue perquisitionner un appartement à Rouen. Elle a embarqué une personne pour une audition. Les policiers (de la SRPJ de Paris) recherchent apparemment les organisateurs de la manifestation du 21 juin à Paris. Plusieurs centaines de personnes avaient manifesté ce jour-là dans le quartier des Halles. De nombreux manifestants étaient masqués, et au passage devant le siège de l’administration pénitentiaire les vitres de ce bâtiment avaient été brisées. En réponse la police avait gazé. Lors de la dispersion plusieurs personnes avaient été arrêtées et frappées au sol.

Les policiers sont venus dans cet appartement rouennais car c’est depuis celui-ci qu’avait été créée la boîte mail du comité de soutien local. C’est l’opérateur Gmail qui a fourni ces informations à la police. La personne arrêtée est ressortie sans aucune charge contre elle. Les policiers semblaient plutôt rechercher des informations sur deux personnes: un certain Vincent et un certain Julien. Nous ne connaissons pas ces personnes aussi, si elles se reconnaissent: faites attention, camarades. Une instruction est ouverte pour ‘dégradations’, ‘violences à agent’ le tout en ‘bande organisée’.

Dix personnes ont été interpellées dimanche en marge d’une manifestation anticarcérale à Paris: six pour vérifications, deux pour port d’armes prohibées, une pour port de fumigènes et pierres et une pour détention d’un chien hors catégorie. Un millier de personnes ont défilé à Paris dimanche sous forte surveillance policière, pour protester contre les conditions de détention pénitentiaire, à l’appel de l’association pour le respect des proches de personnes incarcérées (ARPPI).

Sept jeunes gens comparaissaient pour vol aggravé commis en réunion avec dégradation d’une porte le 11 mars dernier aux dépens d’un supermarché Casino. Ce jour-là, dans un contexte social et étudiant plus qu’effervescent, une cinquantaine de personnes entrent donc dans le supermarché Casino. Un premier groupe emplit huit chariots jusqu’à la gueule pendant que le second bloque les caisses. Le ‘raid’ dure quatre minutes selon la caméra de vidéosurveillance. Aux cris de ‘De l’argent il y en a dans les caisses du patronat‘, entre autres, ils ressortent avec sept chariots qu’ils commencent à redistribuer à des passants. Puis, ils se dirigent vers le Capitole mais les policiers interviennent et arrêtent sept d’entre eux. Ils passaient en jugement hier. Verdict le 17 novembre.

Dans le cadre de la semaine contre les longues peines et tous les enfermements, l’Office du tourisme de l’Etat espagnol, sis 43 rue Decamps à Paris (16ème), a été attaqué dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 novembre. Les vitres de la porte d’entrée et d’une fenêtre ont volé en éclat et ses murs ont été tagués avec les inscriptions: ‘A bas la torture d’Etat et les peines de perpétuité‘, ‘Non da Jon?’, ‘Pouvoir assassin‘.

A bas la torture d’Etat et les peines de perpétuité‘: Héritière de la dictature franquiste, la démocratie espagnole a conservé la pratique de la torture comme technique policière. La torture est généralisée dans le traitement des conflits politiques.

Non da Jon?'(‘Où est Jon?’): Depuis sept mois, Jon Anza, militant d’ETA, a disparu lors d’un trajet en train entre Bayonne et Toulouse. Il aurait été enlevé par des agents de la Guardia Civil, torturé jusqu’à la mort puis enterré sur le sol français.

Pouvoir assassin‘: Avec des intensités différentes mais selon des méthodes similaires, l’Etat français ne se prive pas d’assassiner pour maintenir son ordre social, que ce soit dans les quartiers populaires et les prisons. Les longues peines d’enfermement sont des peines d’élimination qui s’apparentent à une mort lente.

Le 9 octobre dernier, la justice italienne a condamné en appel dix inculpés du contre-sommet du G8 de Gênes de 2001. Ils ont reçu, pour ‘destruction et saccage’, de très longues peines de prison ferme (de six à treize ans et demi de prison!). Ce procès arrive 48 heures après celui de 45 policiers où 15 seulement ont été condamnés à des peines très légères. Ont été acquittés le préfet Ganni De Gennaro, alors chef de la police ainsi que d’autres membres de la hiérarchie qui ont dirigé la répression à Gênes en juillet 2001, bien que la justice ait considéré comme illégale la charge de la police ayant engendré les plus violents affrontements. La répression a fait un mort, Carlo Giuliani, 23 ans, tué par balles lors de cette charge, plusieurs centaines de blessés, des violences dont les plus fortes ont eu lieu à l’école Diaz où était installé le centre de média indépendant et où dormaient 307 manifestants qui ont été arrêtés puis séquestrés pendant trois jours dans la caserne du Bolzaneto, subissant sévices et humiliations.

Un appel a été lancé pour qu’une solidarité en actes se manifeste un peu partout contre ces procès intolérables. Assemblée générale contre la répression mardi 10 novembre à 18h au CICP, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris.

Plan d'accès au CICP

Plan d’accès au CICP

En novembre 2008, neuf activistes de Tarnac étaient arrêtés dans le cadre d’une enquête sur des sabotages de lignes TGV. Ils étaient poursuivis pour ‘associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘. Le dernier d’entre eux, Julien Coupat, a été libéré en mai dernier, après plus de six mois d’incarcération, et placé sous contrôle judiciaire. Aujourd’hui, un an après les faits, l’enquête stagne. Et les avocats de Julien Coupat et de sa compagne ont annoncé qu’ils allaient demander au juge d’instruction d’entendre les fonctionnaires chargés de la filature du couple la nuit du 7 au 8 novembre 2008.

La défense révèle de nombreuses incohérences dans la version policière quant à leur implication dans les faits. Elle indique que les marques de pas et de pneus de voitures, aux abords de la voie ferrée sabotée, ne correspondent ni aux pointures du couple Coupat, ni aux roues de sa voiture. De plus, la filature donne des éléments qui semblent incompatibles. Selon le procès-verbal, il s’est écoulé dix minutes entre les deux points de stationnement. L’itinéraire emprunté entre les deux arrêts est également indiqué. Or la distance parcourue étant de 26,6 kilomètres, la vitesse de la voiture aurait du être de 159,6 km/h…

EthicsPoint affiche comme but ‘assurer la possibilité de communiquer à la direction‘ d’une entreprise, les ‘problèmes et préoccupations relatifs à des activités contraires à l’éthique ou illégales‘. Autrement dit et de manière plus claire, de la dénonciation via Internet entre collègues de travail, et sous couvert d’anonymat. Cette solution venue d’Amérique a traversé l’Atlantique pour être mise à contribution par le fabricant d’implants et de prothèses orthopédiques Benoist Girard, une filiale de la société américaine Stryker. Près de 1.300 entreprises en France ont recours à un tel dispositif, pour la plupart des filiales de groupes américains.

Le syndicat CFDT a été justice en mettant notamment en avant la position de la CNIL selon laquelle pour les dispositifs d’alerte professionnelle (whistleblowing), l’anonymat n’est possible que de manière exceptionnelle. En outre, les champs de dénonciation autorisés par la CNIL (questions financières, corruption) qui peuvent être outrepassés via l’accès à des formulaires belges ou canadiens où il peut être question ‘d’abus de stupéfiants‘ par exemple. Le tribunal de grande instance de Caen rendra sa décision début novembre. Une décision de justice sur un cas similaire impliquant Dassault devrait permettre de fixer une jurisprudence sur les dispositifs d’alerte professionnelle.

En octobre 2005, un commando héliporté d’une cinquantaine de gendarmes du GIGN a donné l’assaut au navire piraté par une trentaine de marins grévistes du Syndicat des travailleurs corses (STC), le Pascal Paoli, un bâtiment voué au transport mixte de fret et de passagers, fleuron de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) en cours de privatisation. Le Pascal Paoli a fait demi tour en direction du continent. L’intervention militaire a duré une dizaine de minutes. Une procédure judiciaire a été ouverte pour ‘détournement de navire’, un ‘crime’ passible de 20 ans de prison.

Un millier de personnes ont défilé ce samedi à Bastia en soutien à Alain Mosconi, ses deux frères Jean-Marc et Patrick ainsi qu’un délégué syndical STC de la SNCM, Félix Dagregorio et quatre marins qui seront jugés les 19 et 20 novembre à Marseille pour ce détournement du Pascal Paoli. Les responsables de tous les syndicats insulaires ont ouvert le cortège derrière l’unique banderole de la manifestation où il était inscrit ‘Non à la répression anti-syndicaliste‘.

Manifestation pour les marins corses

Manifestation pour les marins corses

Les images de la grève à la SNCM et de l’assaut du Pascal Paoli